Chapitre 2

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Nao ne savait définitivement pas s'asseoir sur un canapé, sa position plus qu'atypique consistant à se mettre totalement à l'envers, les jambes à la place de la tête et le dos sur l'assise, sa tête pendait dans le vide et ses yeux vides fixaient un point invisible devant lui sous le regard mi-consterné mi-amusé de son aîné de quelques mois.

Cela faisait une petite heure que la famille était arrivée dans une belle petite maison traditionnelle japonaise avec un jardin plein de petits cerisiers, de bassins remplis de carpes koi qui avaient fascinées les triplets ainsi qu'un chemin de gravier escorté de lanternes qui brillaient d'un éclat rouge orangé. Le tout, dans un paysage montagneux tout à fait charmant.

Entre temps, la nuit était tombée et le repas du soir avait été englouti dans la bonne humeur générale. Madame Watanabe, la mère de Nao, avait offert à son fils une petite boussole qui se rapprochait plus du jouet que du véritable accessoire d'orientation, les triplets s'en étaient rapidement emparé pour jouer aux explorateurs dans leur chambre décorée dans un style plutôt occidental qui contrastait grandement avec l'apparence extérieure de la maison de vacances.

« Tu crois qu'on peut sortir pour explorer l'extérieur ?» demanda Nao en sortant de sa torpeur pour fixer Akira avec un air soudain beaucoup plus éveillé.

« C'est pas une bonne idée, il fait nuit et mes parents ne voudront pas.

- On est pas obligé de leur dire.

- Je n'aime pas mentir Nao, et tu le sais en plus.

- Oh je te prie ! C'est pas comme si tu...» avait commencé Nao avant de recevoir un oreiller dans la figure.

« Je ne veux pas parler de ça !»

Et la réaction fit rire Nao, ce dernier ce moquant sans vergogne de son ami qui s'énervait plutôt rarement.

« Tu devrais le dire le plus tôt possible.» reprit-il en se tenant le ventre .

« J'ai dit que je ne voulais pas en parler, ni avec toi, ni avec personne d'autre.»

À la suite de ses paroles, Nao eu l'air blessé mais ne dit rien, il souhaita simplement bonne nuit à son ami avant de se glisser dans son futon et de commencer à remuer comme un ver à soie afin de trouver une position confortable, ce qui fit doucement sourire Akira dans son sommeil.

« À demain Nao.»

***

La première chose que les deux amis avaient faite au réveil était d'engloutir un petit-déjeuner rapidement avant de commencer les négociations pour explorer les nombreux sous-bois se trouvant autour de la maison. Et si la mère d'Akira avait montré une certaine réticence, le père de ce dernier avait facilement acquiescé face à l'air suppliant et convaincant des jeunes adolescents.

Fous de joie et sans demander leurs restes, Akira et Nao s'étaient empressés de sauter dans leur chaussures et, munis de leurs sacs à dos, de filer découvrir ce nouveau terrain.

Malgré leurs âges, les deux garçons étaient encore insouciants et remplis de curiosité quand tout le monde qui les entourait. Ainsi partir "explorer" ce fameux sous-bois était-elle une des expériences les plus excitantes de leur vie à peu de chose près.

« Regarde Akira ! Un écureuil ! » criaient Nao environ toutes les cinq minutes.

« Regarde Akira ! Un oiseau rouge !

- C'est un rouge-gorge Nao, il y en a dans les parcs de Tokyo.

- Pfffff, qui va encore dans les parcs ?» pouffa Nao en levant les yeux au ciel avant de se rendre compte de son erreur.

« Pardon Akira, je voulais pas te blesser. » se reprit-il en baissant les yeux.

« C'est rien, je dois être le seul à y aller encore, je ne croise que des grands-mères et des dames avec des poussettes, quelques joggeurs quand j'ai de la chance ! »

Les deux amis ricanèrent à la phrase du plus âgé en échangeant un regard complice.

« On a une heure où rentrer ? » demanda soudainement Akira après avoir marché quelques minutes en silence.

« Je ne crois pas, le soleil est encore haut, on devrait avoir une petite heure devant nous.

- Tu es sûr ? » fit Akira en levant la tête vers le ciel pour observer le soleil. « Je trouve que le soleil commence à être bas moi.

- Te prend pas la tête pour rien ! Ce n'est pas demain que tu vas revenir dans un endroit aussi beau.

- Mais on est là pour plusieurs semaines ! Rentrons. »

Mais au moment où Akira allait protesté, ce dernier se tue d'un seul coup en regardant de tout les côtés.

« Euh... Nao ? » fit il en agrippant la manche de son ami. Ce dernier attrapait immédiatement les mains du plus âgé, son ton bas l'avait fait frissonner d'inquiétude.

« Akira, parle.

- On est où ?» La panique et une note de désespoir avaient sonné dans sa gorge, les yeux d'Akira étaient grand ouverts et ses mains tremblotaient entre celles de Nao.

« Non ! Non ! Akira calme toi.»

Mais la panique avait commencé à remonter doucement l'œsophage d'Akira pour lui compresser la gorge, l'empêchant totalement de respirer. Les larmes aux yeux, le plus âgé des deux s'accrocha aux épaules de son compagnon. Nao le serrait immédiatement dans ses bras, lors de ses crises d'angoisse Akira avait besoin de contact et de force. Souvent, c'était le père de ce dernier qui enlaçait son fils mais une fois que le jeune homme trop introverti pour ce monde avait débarqué dans le milieu scolaire, souvent aveugle à la souffrance, Nao avait prit le relais. Comme un parapluie qui protégerai d'une averse, il empêchait d'être mouillé mais, hélas, il ne pouvait pas faire disparaître les nuages noirs au-dessus de la tête de son ami.

« On va compter d'accord ?

- Kos...ko...kohinuke»

Ah oui.

Il fut un temps où l'acharnement contre Akira était tel, que sa classe le forçait à répéter en boucle son surnom horrible. Lorsqu'Akira était aussi vulnérable que lors d'une crise d'angoisse, ces vieux souvenirs revenaient hanté son esprit et il suppliait qu'on cesse de le frapper, l'insulter, lui cracher dessus.

Ou alors il pleurait en silence.

« Je suis là Aki, je suis là.»

Mais malgré les efforts de Nao, Akira était incapable de reprendre sa respiration, son état semblait se dégrader doucement, sa respiration était sifflante, ses yeux se fermaient et son corps tremblait. Aveuglé par les larmes qui glissaient de ses yeux, le petit fleuriste avait perdu tous ses repères, même l'odeur de Nao s'était volatilisé.

Étrangement, ce fût l'odeur d'une fleur à l'odeur bien particulière et familière qui vint la remplacer.

Akira voulut lever les yeux vers le petit bosquet de couleur à sa gauche mais le noir envahi son champ de vision et la fatigue de cette journée, passée à courir dans les bois, vint paralyser ses membres. Sans aucune chance d'y échapper, Akira basculait dans un sommeil profond et sans rêve.

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