16. Un cocktail de feu

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Lundi 16 décembre 1968

Les longs et étroits boyaux souterrains situés sous le bar du Golden Sun s'étiraient sur des dizaines de kilomètres et pouvaient parfois être un vrai labyrinthe pour les visiteurs. Cependant, il n'y avait nul le temps de faire visiter cet endroit, surtout lorsque la guerre faisait rage à l'extérieur. Mon nom est Chloé Otterton, loutre technicienne et messagère chargée de transmettre les télégrammes et les messages venant tout droit du front au poste des officiers.

-" Bip... Bip... Bip...", faisait la machine que manipulait soigneusement Louis Otterton, mon conjoint ingénieur et scientifique dans la pièce réservée à la réception et à l'envoie de messages.

Celui-ci écrivit sur une feuille de papier le message crypté qu'il venait d'entendre et me le tendit. Je saisis le papier avec empressement et sortis vite de la chambre. Je connaissais tous ces tunnels par cœur, je savais exactement dans lesquels m'engager et ainsi, je parvins dans le poste des officiers en 1 minutes et 32 secondes. Oui, je me balade souvent avec un chronomètre. Le temps est précieux alors en tant que messagère je me devais de le mesurer afin d'en perdre le moins possible.
Je frappais à la porte du bureau et entrais à l'appel du Chef Lionheart. Le lion était penché au-dessus d'un gigantesque plan de Toundra Town au côté du Chef Kozlov avec qui il collaborait depuis peu. Des figurines en plastique étaient disposés de part et d'autre sur la carte. Elles représentaient chacune un animal à quatre pattes et dôtée de couleur uniforme rouge ou bleu. Ici, je devinais que les animaux bleus nous représentais et les rouges (la quasi-totalité était située sur la frontière Sud-Ouest) les soldats.

-" Chef ! J'ai un message venant de nos camarades postés tout près de la frontière avec Sahara Square !"

Le lion se tourna vers moi et prit le papier que je lui tendis avec son énorme patte pourvue de griffes acérées dont l'une d'elles fallit s'accrocher à ma manche. Il lut attentivement le message et prit aussitôt un air sévère en plus du sérieux habituel qu'il arborait.

-" Kozlov, l'armée de Crumb vient d'envoyer ses chars. Je crains qu'il soit temps qu'on LES déploie."

-" C'est bien plus tôt que ce que nous avions prévu... Mais je suis du même avis que toi. Envoyons notre aviation.", répondit l'ours polaire d'une voix glaçante qui ne manqua pas de me donner des frissons.

-" Otterton ? Appelez l'aérodrome et transmettez leurs ce message.", me dit le lion en me tendant un autre papier.

-" Oui, Chef !", répondis-je en le prenant.

...

-" Wheeler ! On a reçu un télégramme de la base !", me prévint Tony Rocket, mon assistant raton-laveur.

La tête penchée sur le moteur d'un de nos avions, je fermais son capot et me tournais vers Tony.

-" C'est un ordre du Chef. Tenez."

Je pris le papier qu'il me tendit et lus son contenu tout en m'essuyant les pattes couvertes d'huile de moteur à l'aide d'une serviette puis frottai mon groin avec sans faire attention.

Ordre de mission *stop*
Expéditeur : Le Roi Lion *stop*
Destinataire : Metal Porky *stop*
Chars ennemis présents en grand nombre à Toundra Town *stop*
Ordre de les abattre *stop*
Restez vigilant et évitez de toucher les bâtiments abritant probablement des civils ou des alliés *stop*
Un rapport sera attendu dès la fin de votre mission *stop*
Ce document devra être détruit dans les prochains délais suivant sa lecture *stop*
Fin du message

-" Tony ? Dis aux autres de se préparer, et fais-nous aussi 16 verres de B-52. Ce soir, on passe à l'attaque !", dis-je.

*10 minutes plus tard :

Casque et lunette sur la tête, je finissais de serrer mon écharpe autour de mon cou avant de rejoindre les autres aviateurs. Tony enflamma à l'aide d'un briquet la surface de chaque verre contenant le précieux alcool qu'il tendit ensuite à chacun de nous. Un fois le cocktail enflammé à la patte, je brandis mon verre en l'air en clamant :

-" Messieurs, ce soir, nous allons montrer à ces soldats ce que nous valons dans les airs. Aussi bien la nuit que le jour, l'aviation de Toundra Town et de la Résistance ne cèderons aucune place à l'Armée dans le ciel. Nazdrovia !"

-" NAZDROVIA !", crièrent les autres pilotes en levant leurs B-52.

Les verres vidés, nous les laissâmes sur place avant de partir vers nos avions respectifs. Face à moi, ledit Spitfire baptisé "Metal Porky" trônait dans toute sa vieillesse. Équipé de deux canons de 30 mm et de 400 kg de charges explosives, avec les quelques racomodations que j'ai dû faire pour l'adapter le mieux possible aux autres avions de nos jours, je la sentais prête à en découdre depuis le temps que je l'ai laissé ici. Assis aux commandes, je fermai le hublot et enclenchai la procédure que nous avions pris l'habitude de suivre ensemble.

-" Vérification, messieurs. ", communiquais-je par radio.

-" Radio, Check."

-" Canon et obus, prêt à faire feu."

-" Moteur, Check."

-" Ailes et hélices, en parfaits états."

-" Parachute, pas besoin. Hors de question de quitter l'avion pour une égratignure."

-" Bien dit, Karmanovitch. Mais je doute que tes mots n'auront pas d'effets sur ton karma. Eheheh."

-" Ok. Tony, tu peux ouvrir les portes."

Le raton-laveur s'approcha des portes géantes du hangar et poussa de toutes ses forces. Rocket parvint à ouvrir les portes dévoilant une longue piste de décollage tracée tout droit par deux lignes de LEDs. L'air froid de l'hiver s'engouffra à l'intérieur du bâtiment et apporta dans ce lieu habituellement fermé, une légère touche de fraîcheur avant le décollage. Tony courut se placer près de la piste munit d'une torche fluorescente et d'un drapeau rouge. Il se tint à un mètre à droite de la piste et leva la torche en même temps que le drapeau.

-" J'y vais en premier.", dis-je avant de m'engager.

Le moteur commençait à gronder, déranger par ma présence depuis que je l'ai laissé endormi depuis 15 ans. L'hélice situé à l'avant de l'avion tourna lentement au début, puis elle prit de l'allure et tourna à une folle vitesse quelques dizaines de secondes après le démarrage. Le crachotement sec du moteur, le vombrissement produit par l'hélice, les tremblements que je pouvais sentir sur mon siège, tous ces détails étaient là pour me rappeler de la liberté que pouvait me procurer l'avion une fois qu'elle décollerait. Mais à chaque instant où je mettais les pieds dans cet aéronef, quelques sombres et bons souvenirs refaisaient surface. Des souvenirs de de bonheurs, de joie, des rires, du sangs, des larmes, du feux....

Je plaçais l'engin face à la piste. Rocket, les bras tendus, agita le drapeau en l'air pour me faire signe que je pouvais y aller. Les pattes sur le guidon, j'avançais lentement avant de prendre au fur et à mesure de la vitesse. À présent, l'avion fonçait à plus de 300 km/h, rien ne m'arrêtais. Je n'étais plus qu'à 30 mètres de Tony lorsqu'il baissa sa tête en même temps que le drapeau et la torche. Au même moment, l'avion décolla à une vitesse phénoménal. La pression qu'exerçait l'ascension et le manque d'air aurait pu me faire évanouir si je n'avais pas mis mon masque à oxygène. Une fois à bonne hauteur, je fis le tour de l'aérodrome et vis les autres avions décollés pendant ce temps. Lorsque nous fûmes tous dans le ciel obscure, nous nous rangâmes en ligne avant de nous diriger vers Toundra Town.

*Au même moment :

Rien, non, je ne sentais encore rien. Aucune pulsation sur mes doigts, rien d'autres que la raideur des muscles et le froid cadavérique du zèbre. Ce soldat avait été tué il y a une journée environ. Nous l'avions retrouvé comme de nombreux autres dans les rues encore en proie aux flammes et aux balles des tireurs embusqués.
Je détachais sa plaque militaire de son cou et la rangeais dans ma poche déjà bien remplit de ce même objet. Je pris un bloc-note de ma sacoche pendant que d'autres soldats s'occupaient de ramener son corps dans le bâtiment où nous nous étions abrités. J'y griffonais les mots suivants :

L. Zebraska
Soldat de Seconde classe
2eme régiment d'infanterie
Division de Sahara Square
Mort le 15/12/1968 au combat

Je tournais les pages précédentes, j'avais remplis presque la moitié du carnet. La liste des morts se rallongaient chaque jour que la guerre durait. Pourtant, en une semaine, je n'avais jamais enregistré autant de pertes dans nos rangs. Quant au chiffre total de morts... Je ne le connaissais pas encore, mais je n'allais sans doute pas tarder à le savoir lorsque je ferai mon rapport avec les autres infirmiers qui sont sur le front. Rien que d'y penser... Non. Je dois rester concentré sur ma tâche d'infirmier. Je dois continuer de sauver le maximum de vies. Et ces vies, j'en avais sauvé un grand monde. Je ne peux pas me permettre de me laisser déborder par mes sentiments.

Mes réserves de plasma sanguin étaient déjà épuisés, je ne pouvais donc pas continuer à soigner les blessés surtout les plus touchés. On ne peut actuellement pas prendre le risque de sortir dehors afin de transporter les blessés jusqu'à l'arrière. Les rebelles étaient partout. Ils tiraient sur tout ce qui passaient en face de leurs lignes de mire. Nous avions du mal à les repérer, en plus du froid et de la neige, nous avions même vu certains d'entre eux camouflés dans le paysage en tenue blanche. Les savoir aussi bien équipé ne faisait qu'accroître notre inquiétude.

Pour le moment, nous nous contentions de rester à l'abri dans un immeuble de cinq étages vides situés non loin de la frontière avec Sahara Square. Je faisais sans cesse le tour de la salle où étaient allongés les blessés. J'attisais mainte fois la flamme de la cheminée avec des meubles en bois que je brisais pour les préserver du froid car dans l'état où ils sont, ils étaient les plus vulnérables face aux maladies. Je faisais ensuite mon rapport au capitaine Bogo, notre supérieur et principale responsable, sur le nombre de victimes et les choses dont j'avais besoin pour les soins. Le capitaine poussait souvent des grognements et des murmures incompréhensibles, il me semblait parfois sur le bord de la crise des nerfs, avec tout le poids de ses responsabilités. Surtout qu'à ma connaissance, nous n'étions plus qu'une poignée de soldats dans notre unité. Nous étions 17 au départ de Sahara Square, puis à présent 9. Certains avaient fuis le champs de bataille dès les premiers instants des combat, d'autres ont péris sous les balles adverses. Quant aux blessés, ils étaient 6 faisant parti d'unités différentes.

-" Hopps !", m'appela le capitaine en faisant irruption dans la salle," Préparez les blessés à partir. Les renforts sont enfin arrivés."

Le buffle se retourna et repartit aussitôt qu'il finit de me transmettre son ordre. D'un soupir de soulagement, j'accourus vers les blessés. Nous allions enfin pouvoir décamper. Soudain, une bruyante détonation fit légèrement trembler les murs. Les oreilles dressées sur ma tête, je me tournais vers la sortie et vis entrer plusieurs soldats, visiblement d'une autre unité.

-" Unité des Chars de Sahara Square ! Qui êtes vous ?"

-" Infirmier de combat du 2eme régiment d'infanterie de Sahara Square, Joseph Hopps, mon lieutenant.", dis-je en me mettant au garde-à-vous.

-" Combien avez-vous de blessés ?"

-" Nous en avons 6, mon lieutenant."

-" Ok, vous autres, prenez chacun un blessés et transportez les jusqu'aux camions.", dit le lieutenant à ces hommes.

-" À vos ordres !"

-" Hopps ! J'ai besoin de vous !", retentit la voix de Bogo à l'extérieur.

Récupérant tous mes affaires, je sortis finalement du bâtiment. Dehors, la nuit était tombé, des camions et des chars d'assaut occupaient en ce moment même les rues. Je compris alors d'où venait la détonation que j'avais entendu lorsque je vis un char tirer un obus en direction d'un immeuble abritant de probable rebelles.

-" Haha ! Avec ces chars, on va pouvoir avancer tranquillement sans sa faire tirer dessus.", s'exclama Jumbo, un éléphant de mon unité.

-" Messieurs, nous avons reçu une nouvelle mission de la part du haut commandement.", expliqua Bogo une fois qu'il rassembla assez de soldats autour de lui," Nous allons organiser une percée sur le front dès maintenant. Capturez le maximum de rebelles que vous pouvez. Tuez les si il est vraiment nécessaire. Les chars vont nous aidé à traverser les rues, en revanche, nous allons devoir assurer le repérage des ennemis qui se trouveraient aux alentours. Est-ce clair ?"

-" Chef, oui chef !"

Le capitaine s'approcha d'un des chars qui étaient restés sur place et tapa contre son flanc. Le char se mit aussitôt en route, et s'engagea dans la rue sans nous attendre à une vitesse d'à peu près 8 km/h.

-" Allez, en route !"

...

Postés en deuxième ligne, nous marchions derrière le char, surveillant les immeubles qui bordaient la route tout en les éclairant avec nos lampes torches. Les machines de guerre tiraient sur chaque bâtiment que nous suspections d'abriter des rebelles, laissant derrière nous quelques ruines de gravat. Nous avons quitté notre abri il n'y a pas moins d'une heure maintenant. Je me penchais souvent sur quelques corps de soldats qui jonchaient à quelques endroits mais je n'y trouvais que du désespoir. Décidément, à ce rythme, je n'aurais plus beaucoup d'encre pour inscrire sur mon bloc-note le nom de ces morts.

-" Pardon ? Pouvez-vous répéter ?", demanda Bogo, son talkie-walkie à la patte et son fusil dans l'autre," D'accord, compris."

Le buffle se tourna vers nous avant de nous annoncer :

-" Soldats, je viens de recevoir un message de la base. Une autre unité n'a plus donné de signe de vie depuis une heure et demi environ. Ils doivent être encore dans les environs. Séparez vous en groupes de 4, on se rejoint ici dans 30 minutes. Tirez sur tout ce qui constituerait une menace pour vous. Hopps, Hoody (un lama), Oryak (un chameau). Vous me suivez, les autres, organisez-vous. Je veux qu'au moins 6 d'entre vous reste près du char. Et faites attention, si vous voyez des civils, ramenez les dès que possible à l'arrière. On ne peut pas prendre le risque de les garder avec nous."

-" À vos ordres !"

Ainsi, j'accompagnais mon supérieur et les trois autres soldats vers l'Est, en direction du territoire ennemi. Nos lampes à la patte, nous avancions dans les ténèbres et sous la neige. Des coups de feu et des explosions étaient audibles dans plusieurs coins du quartier que nous traversions, parfois si proche que nous devions constamment rester à couvert derrière un mur ou dans un tas de gravat. Malgré les bruits aux alentours, je pouvais entendre distinctement grâce à mon ouïe très sensible, les murmures et les paroles des soldats ou peut-être même de ceux des rebelles cachés quelque part. En revanche, je ne pouvais pas toujours savoir ce qu'ils pouvaient se dire, soit ils parlaient dans une autre langue, soit ils devaient leur manquer quelques dents. À un moment, j'avais cru entendre une personne dire "merci" dans une fontaine remplit de morts devant lequel j'étais passé il y a plus d'une heure maintenant. Mais visiblement, il n'y avait que des cadavres. J'avais la sensation que mon esprit me jouait des tours...

-" Ennemi à 12 heure !", clama bruyamment un des soldats avant de pointer sa lampe en direction de deux petites silhouettes cachées dans l'obscurité.

Je ne pus avoir le temps d'analyser ces personnes sur qui il pointait sa lampe qu'il tira une rafale de balles avec son arme. Aussitôt, les deux autres tirèrent à leurs tours dans la direction qu'il indiquait. Hoody lança une grenade qui explosa à l'endroit exact où se tenait les deux individus. Il ne restait plus rien à présent.

-" Qu'avez-vous vu Caporal Oryak ?", lui demanda le capitaine.

-" J'ai vu deux petits mammifères là-bas en face du bâtiment à 40 mètres. C'était un renard et un autre plus petit au pelage gris, certainement un raton-laveur. Ils étaient armés de fusils et ne portaient pas d'uniforme, Chef."

-" Vous avez vu par où est-ce qu'ils sont partis ?"

-" J'ai vu le renard entrer dans le bâtiment de droite mais le raton-laveur, lui, il s'est volatilisé."

-" Dans ce cas, allons dans le bâtiment où le renard est entré, il nous le faut vivant."

Je suivis attentivement le capitaine, Hoody et Oryak vers l'endroit où se trouverait le renard. Une fois entré Bogo nous ordonna :

-" Il ne doit pas être bien loin. Vous deux, vous me suivez à l'étage."

-" À vos ordres !"

-" Quant à vous, vous gardez l'entrée."

-" Oui, chef.", répondis-je.

D'un pas rapide, les trois soldats montèrent les escaliers, me laissant seul sur le pas de la porte d'entrée. C'est alors que le bruit d'un vase qui tombe retentit tout près de moi. Cela ne venait pas de l'étage, mais d'une autre pièce qui se trouve... à quelques pas de moi. Pris de peur, je tentais de communiquer brièvement en tapant quelques coups sur les marches mais personne ne semblait m'entendre. Si je montais les rejoindre, l'individu en profiterait pour s'échapper. Je savais bien sûr me défendre, mais je n'avais jamais eu recours à la violence de toute ma carrière d'infirmier. J'ignorais encore à quoi m'attendre, je réfléchissais vite, mon cœur battait à tout rompre. Je pris ma décision et j'avançais en direction de la porte qui menait vers la pièce.

-" Qui est là ?", dis-je assez fort pour me faire entendre, une planche de bois que j'avais trouvé par terre dans les pattes pour me défendre au cas où.

Personne ne me répondit mais maintenant que je m'approchais je pouvais entendre de fortes respirations derrière la porte. Du sang encore liquide imprégnait la poignée. Le rebelle était visiblement blessé. Peut-être pouvais-je tenter une approche plus pacifique plutôt que la planche en bois ?

-" Écoutez, je suis infirmier. Je sais que vous êtes blessé. Je ne suis pas armé, je ne vous veux aucun mal.", dis-je en gardant mon sang-froid.

Aucune réponse encore. Mais les respirations avaient cessé laissant place à une longue expiration puis le bruit sourd d'un objet tombant au sol. Je pris une longue inspiration et continuais :

-" Hum... Je vais entrer."

J'enlevais mon casque sur lequel était inscrit la croix rouge des infirmiers et le passa par l'ouverture de la porte.

-" Vous voyez ? Je vous dis la vérité.", dis-je.

Je sentais des frissons de peur me parcourir mais je ne percevais aucune réaction de la part de l'autre individu. J'avais toujours le choix de faire demi-tour, mais maintenant que j'étais là, je ne voulais plus le faire.

-" Vous m'entendez ?", dis-je en poussant prudemment la porte.

Lorsque j'ouvris complètement, je vis des escaliers me menant à une cave. Je descendis donc les marches lentement mais sûrement avant d'apercevoir la silhouette d'un renard assit par terre, le dos appuyé contre le mur. Je m'approchais doucement de celui-ci puis, une fois à portée de mes pattes, je compris qu'il venait de perdre connaissance. Il serrait dans sa patte droite une arme de poing tandis que l'autre était collé à son ventre. Il respirait faiblement et j'entendais son cœur battre lentement. Il perdait déjà trop de sang, il fallait que je fasse vite.

...

-" Allez... J'y suis presque... Et voilà...", dis-je à moi-même.

Je me relevais en face du renard que je venais de sauver. Du moins, en partie. J'avais fais ce qui était en mon pouvoir pour le soigner du mieux possible. J'étais parvenu à extraire la balle de son ventre (qui par miracle n'avait touché aucun organe vitale) avant de stopper l'hémorragie et de désinfecter le tout avec le peu d'alcool qui me restait. Le seul bémol était que je n'avais pratiquement rien pour refermer la plaie, j'ai donc dû lui mettre le minimum de bandage qui devrait tenir pour au moins 12 heures si l'hémorragie ne reprend pas avant. En tout cas, j'étais presque si satisfait de mon travail que je sursautais lorsque j'entendis la voix rauque de mon supérieur m'appeler. Mon saut fut si haut que mon collier porte-bonheur (voir chapitre 14) s'accrocha à un clou mal fixé sur une étagère. Le cordon se détacha et mon collier tomba au sol. Pris de panique, je le cherchai avec ma lampe pour éclairer la salle lorsque de lourds pas faisant craquer le plancher du couloir s'approchèrent. J'abandonnais aussitôt mes recherches et remontais les escaliers à la quatrième vitesse, ne voulant pas que les autres découvrent ce que je venais de faire. Soigner un rebelle. Cela pourrait me faire traduire à la cour martiale pour trahison.

-" Hopps ! Mais qu'est-ce que vous foutiez dans cette pièce ?", me demanda le capitaine me surplombant du haut de ses 2 mètres.

-" J... J'avais cru entendre du bruit à l'intérieur, alors je suis allé voir mais je n'ai rien trouvé."

Le buffle me fixa de son regard noir inspirant l'autorité avant de souffler sur moi de l'air par ses naseaux.

-" La prochaine fois, prévenez nous avant de faire quoique soit. Dois-je vous rappelez que vous êtes notre unique infirmier dans cet unité ? Si vous mourrez, ce sera des centaines de vies que nous ne pourrons pas sauver sans vos soins. Vous avez compris ?"

-" Chef, compris Chef !"

-" Bon, on retourne vers le char. Le renard a lui aussi disparut."

Nous repartions ainsi vers le char que nous avions laissé il y a une demi-heure. En tout cas, j'étais rassuré d'avoir pu sauver ce renard. En revanche, cela a dû me coûter quelque bandage, de l'alcool et mon collier porte-bonheur... Le dernier souvenir de ma famille. Mais le plus important était que sa vie ne soit plus en danger. Peut-être que si il le récupérait je pourrais essayer de le revoir pour...

Perdu dans mes pensées, je réfléchissais à toutes les méthodes que je pourrais utiliser pour retrouver le renard et reprendre mon collier. Cependant, alors que nous venions tout juste d'arriver au point de rendez-vous juste à côté du char, le ciel se mit à gronder. Était-ce l'orage ? L'orage à Toundra Town ? Non, ça ne pouvait pas se produire dans un lieu avec ce climat là. C'était autre chose... Cela se reprochait plus d'un moteur d'avion tournant à plein régime. Les autres soldats regroupés au même endroit regardèrent alors le ciel d'un œil inquiet. Je fis de même mais je ne vis quasiment rien à cause de l'obscurité de la nuit et des chutes de neige.

-" ÉTEIGNEZ TOUTES VOS LAMPES !", hurla tout d'un coup le buffle.

Trop tard. Un avion nous avait repéré et fendait déjà sur nous, j'entendais le bruit des mitrailleuses crépiter et le sifflement perçant des balles arriver sur nous.

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