[ 𝟏.𝟎𝟕 ] Hidden

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— 𝙋𝙤𝙪𝙧 ê𝙩𝙧𝙚 𝙝𝙤𝙣𝙣ê𝙩𝙚 𝙖𝙫𝙚𝙘 𝙩𝙤𝙞, 𝘼𝙞𝙗𝙚𝙚, 𝙟𝙚 𝙣𝙚 𝙫𝙤𝙞𝙨 𝙥𝙖𝙨 𝙥𝙤𝙪𝙧𝙦𝙪𝙤𝙞 𝙚𝙨𝙩-𝙘𝙚 𝙦𝙪𝙚 𝙩𝙪 𝙩𝙚 𝙢𝙚𝙩𝙨 𝙙𝙖𝙣𝙨 𝙩𝙤𝙪𝙨 𝙘𝙚𝙨 é𝙩𝙖𝙩𝙨, dit Rachel en descendant de la voiture d'Andrew, garée devant l'entrée du manoir. Je veux dire, ce n'est qu'une fête après tout.

— Tu te trompes. Tout le monde est ici. Si je me fais remarquer, ce sera une raison suffisante pour mon père de me priver de sortie. Il est hors de question que ça se produise.

— Si je comprends bien, tu essayes de t'infiltrer en douce à une fête à laquelle tu n'as pas le droit d'aller, c'est ça ? demanda Andrew.

— Rectification, Aibee ne peut pas aller à cette fête. Veronika, en revanche, peut faire tout ce qui lui plaît.

— Qui ? demanda Rachel, confuse.

⠀⠀Aussitôt, Aibee sortit de son sac à main une longue perruque blond platine ainsi qu'une large paire de lunettes noires.

⠀⠀Quelques couches de maquillage plus tard, la magie opéra. Perchée sur des Louboutins, elle portait des gants noirs et était vêtue d'un long manteau en fausse fourrure blanc et d'une paire de collants qui laissaient facilement deviner le galbe de ses jambes.

⠀⠀Elle était méconnaissable.

— Alors, de quoi est-ce que j'ai l'air ? demanda-t-elle.

— Différente, répondit Andrew, stupéfait.

— Mystérieuse, s'étonna Rachel.

— Blonde, ajouta Mason.

⠀⠀Il la regarda, les yeux écarquillés.

— Où est-ce que tu as trouvé cette tenue ?

— C'est un cadeau qu'Anna Wintour a offert à ma mère. Trois fois rien.

— Je ne veux pas casser le délire, mais je suis presque sûr qu'Halloween n'est pas aussi tôt dans l'année.

— Pourquoi Veronika ? demanda Andrew.

— J'en sais rien, répondit Aibee en haussant les épaules. J'ai toujours pensé que mon alter-ego devait être une célèbre jet-setteuse bulgare. Quand je franchirai la porte d'entrée, tout le monde n'aura d'yeux que pour Veronika, la fille la plus sexy et enviée de la nuit.

— C'est juste une vague impression ou tu es légèrement narcissique sur les bords ? fit remarquer Mason.

— Narcissique ? s'esclaffa Aibee. Moi ? Dis pas n'importe quoi.

⠀⠀Elle prit une selfie. Le flash éblouit ses camarades.

— Bon sang, je suis trop canon ! s'exclama-t-elle fièrement en contemplant la photo qu'elle venait de prendre.

— Donc, si j'ai bien compris, ta solution pour passer inaperçue à cette fête est d'écarter l'attention de toi en la reportant sur une version encore plus extravagante de toi-même ? demanda Andrew, confus.

— Exactement. Écoutez, je ne laisserai personne me gâcher cette soirée, c'est clair ? Tout ce que je veux c'est décompresser et passer un bon moment sans penser aux conséquences possibles alors arrêtez d'angoisser, ça pourrait être amusant. Tout ce que vous aurez à faire, c'est de suivre mon plan.

⠀⠀Elle se tourna vers Andrew et Rachel.

— À partir de maintenant, si on vous demande, vous vous appelez tous les deux Brad et Angelina, d'accord ?

— Et moi ? intervint Mason, tout excité. Je veux aussi un pseudonyme. J'hésite entre Hannibal Lecter et Leatherface, vous préférez lequel ?

⠀⠀Andrew lâcha un profond soupir.

— Mason, qu'est-ce qu'on avait dit ? lança Rachel. Plus d'allusions aux films d'horreur.

— Plus jamais ?

— Plus jamais, répéta Andrew. Sinon on te ramène chez toi.

— Pas grave, je commanderai le coffret intégral de Chucky en DVD et je me ferai un marathon tout seul devant ma télé.

— Tu sais quoi, Mason ? répliqua Aibee. Je crois que j'ai trouvé un nom pour toi.

— Ah ouais ? C'est quoi ?

— Boucle-la avant que je t'en colle une.

— C'est vachement long comme pseudonyme, tu n'en n'aurais pas un qui serait moins sophistiqué ?

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𝙋𝙡𝙖𝙮𝙡𝙞𝙨𝙩

Ariana Grande - 7 rings

Sophia Black - Vibration

Bebe Rexha - Don't Get Any Closer

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⠀⠀Enchaînée dans un coin du sous-sol, Malia tentait de maîtriser sa transformation tandis que Stiles, accroupi face à elle, verrouillait des menottes autour de ses poignets.

— Trop serré ? demanda-t-il.

— Serre-plus, répondit-elle en le fixant de ses yeux bleus.

⠀⠀Déstabilisé, le jeune homme observa longuement ses crocs avant de s'exécuter.

— Stiles ? Tu crois que ça va aller ? Tu penses que tout va bien se passer ?

— Bien sûr. Pourquoi est-ce que ça n'irait pas ? Ce n'est pas la première fois qu'on fait ça.

— Ce n'est pas pareil. La dernière fois que je me suis transformée entièrement, j'étais dans les bois et je me nourrissais de cerfs. Il n'y en a pas ici.

— Tu veux que j'aille te chercher un truc à grignoter ? Tu penses que ça pourrait t'aider à rester calme ?

— Je veux une pizza.

— OK, tu veux quoi à l'intérieur ?

— Du cerf.

— Je vois, tu préfères pas plutôt des pastilles à la menthe ? proposa Stiles en fouillant dans la poche de son pantalon. Tout le monde aime les pastilles à la men-

⠀⠀Malia bondit vers lui en lui grognant au visage. Surpris, il se redressa brusquement et se cogna accidentellement l'arrière du crâne contre une lampe suspendue au plafond. Il gémit de douleur puis grimaça en portant une main à sa tête.

— Je suppose que c'est un non catégorique, dit-il. Écoute, ça fait un moment que tu ne t'es pas transformée complètement et ce n'est pas ce soir que ça va arriver. Je serai là avec toi. Tu n'as rien à craindre.

— Tu devrais partir, Stiles, dit Malia d'une voix rauque et haletante. Tu n'es pas en sécurité avec moi.

— Je ne vais nulle part, protesta le jeune homme en prenant une chaise pour s'asseoir. À vrai dire, je suis davantage à l'abri ici qu'à une fête bondée de premières années supervisée par une Lydia très en colère.

⠀⠀Il s'interrompit.

— J'espère qu'elle s'en sort mieux que nous.

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⠀⠀La musique battait son plein dans le manoir, ébranlant le plancher, les murs et les fenêtres. Entre l'euphorie générale des adolescents qui s'embrassaient de manière indécente sur le canapé du salon, dansaient sans la moindre gêne sur la table de la salle à manger et s'amusaient à faire vaciller les lustres du plafond, Lydia ne savait plus où donner de la tête et tentait par tous les moyens de limiter les dégâts.

— Excuse-moi ? lança-t-elle en tapotant l'épaule d'une blonde qui discutait avec une bande de jeunes debout près de la cheminée.

⠀⠀La jeune fille se retourna et lui sourit.

— Salut, tu dois être Lydia Martin, dit-elle. Félicitations, cette fête déchire.

— Merci, je ne voudrais pas t'ennuyer, mais tu es en train de boire dans un verre de collection qui date du dix-huitième siècle.

— Ah ouais ? s'étonna la fille en observant de plus près l'objet archaïque. Cool.

⠀⠀Elle se tourna vers ses camarades.

— Hey, les gars ! s'exclama-t-elle en brandissant la coupe en l'air. J'ai bu dans un verre qui date de l'Antiquité !

⠀⠀Des rires et des applaudissements s'élevèrent dans la pièce. Lydia fronça les sourcils.

— Le dix-huitième siècle n'a rien à voir avec l'Antiquité, rectifia-t-elle. À cette époque, les verres n'étaient pas encore transparents, mais opaques.

⠀⠀La blonde la dévisagea tout en avalant quelques gorgées de sa boisson.

— Peu importe. Comme tu dois t'en douter, c'est un objet d'une valeur inestimable et par conséquent, j'aimerais beaucoup le récupérer... Une minute, est-ce que tu bois de l'alcool ?

— Non ? répondit la jeune fille en ricanant. Tu as quatre yeux.

⠀ Lydia s'approcha d'elle, huma son odeur et soupira.

— Qui t'a servi à boire ? demanda-t-elle.

⠀ La blonde pointa la cuisine du doigt tandis qu'elle se dandinait hystériquement sur le rythme d'une musique électro. Lydia prit le verre entre ses mains et l'entraîna dans un endroit calme. Elle opta pour un bureau dans lequel se trouvait un grand canapé en cuir. Elle ferma la porte derrière elle puis aida la jeune fille qui titubait à s'asseoir.

— Est-ce que ça va ? lui demanda-t-elle.

⠀ L'adolescente gémit en secouant la tête.

— J'ai la tête qui tourne.

⠀ Lydia posa une main compatissante sur son épaule. Cette fille lui semblait particulièrement vulnérable. Elle lui donnait seize ans tout au plus.

— Tu es venue seule à cette fête ?

⠀ La blonde acquiesça.

— Comment est-ce que tu t'appelles ?

— Carrie.

— D'accord, Carrie, reste ici et repose-toi. Je vais revenir te voir tout à l'heure et tu me donneras tes coordonnées pour que je puisse appeler tes parents, c'est d'accord ?

— D'accord.

⠀ Lydia déposa une couverture sur elle avant de rejoindre la cuisine. Elle remarqua la présence d'un homme barbu qui transportait avec lui un large fût de bière.

— Excusez moi, dit-elle en se rapprochant de lui. Je n'ai pas commandé de fût de bière et encore moins de l'alcool.

— Quelqu'un d'autre la commandé dans ce cas, répondit l'homme en haussant les épaules. Je ne fais que mon boulot et puis, soyons réalistes un instant, vous pensez vraiment que personne ici n'a envie de boire un peu ?

⠀ Agacée par son discours, elle roula les yeux. En balayant la pièce du regard une vision d'horreur s'imposa alors à elle.

⠀ À sa gauche, sur le comptoir, un MacBook blanc trônait dangereusement auprès d'un bol dégoulinant de sauce chili.

— Qui a mis ça là ? s'écria-t-elle, effarée. Cet ordinateur coûte quatre mille dollars !

⠀ À sa droite, un couple s'embrassait au milieu de plusieurs paquets de bonbons.

— Hey, vous deux ! s'exclama-t-elle, scandalisée. Descendez de là immédiatement !

⠀ Derrière eux, un jeune homme fouillait à l'intérieur du réfrigérateur.

— Toi ! gronda Lydia. Dépose cette cuisse de poulet !

⠀ Furieuse, elle pressa le pas vers lui, lorsque sa cheville entra en contact avec ce qui semblait être une corde.

⠀ Elle baissa les yeux. Une chèvre était attachée à un tabouret.

⠀ L'animal lâcha un bêlement puis tenta de grignoter ses bottes.

— Sérieusement ? s'offusqua-t-elle. Qui a ramené une chèvre ici ?

— Elle s'appelle Anita, dit l'homme au fût de bière.

— Je vous demande pardon ? Elle est à vous ?

— À ma femme, mais c'est mon tour de la garder aujourd'hui.

⠀ Il tendit à Lydia un petit bout de papier à moitié chiffonné.

— Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle.

— Le prix de la commande.

— Il vient d'augmenter de cent dollars, fit remarquer Lydia en lisant la facture.

— Ouais, j'appelle ça le supplément « bien sûr, tu ressembles à quelqu'un de vingt-et-un ans pour moi », répondit l'homme en mastiquant son chewing-gum.

⠀ Il adressa un clin d'œil à Lydia qui se contenta d'ignorer ses regards aguicheurs. Au même moment, la sonnerie de la porte d'entrée retentit malgré la musique assourdissante qui s'échappait du salon.

— Je reviens, dit-elle, épuisée par toutes ces agitations. Seulement une fois que je vous aurais payé, je veux que vous partiez d'ici, c'est clair ?

— Comme tu veux, ma jolie.

⠀ Elle roula les yeux avant d'aller ouvrir la porte. Aibee, Rachel, Mason et Andrew se trouvaient devant elle.

— Bonsoir, lança Aibee en prenant un accent bulgare.

⠀ Ahurie par son accoutrement, Lydia la considéra longuement, de la tête aux pieds.

— Bonsoir. Je peux vous aider ?

— Je suis Veronika Ivanova, héritière d'un célèbre empire hôtelier de Bulgarie. Je suis en vacances dans ce pays. J'habite la propriété voisine.

Radvam se da vi sreshtna, dit Lydia en lui serrant la main. (Ravie de vous rencontrer).

⠀ Incapable de comprendre ce qu'elle venait de dire, Aibee se contenta simplement d'hocher la tête en souriant.

— J'ai vu que vous faisiez une fête et j'adore m'amuser, alors, j'ai décidé de venir avec mes amis, Brad, Angelina et Jean-Christophe, mon garde du corps d'origine italienne.

⠀ Tour à tour, Lydia salua les trois adolescents.

Konishiwa, dit Mason en se penchant en avant.

⠀ Aussitôt, Andrew lui donna un coup d'épaule dans l'estomac.

— Avec un peu de chance, resterait-il de la place pour nous dans cette grande et si charmante demeure ? demanda Aibee.

— Évidemment, dit Lydia d'un ton las. Mettez-vous à l'aise.

⠀ Elle s'écarta afin de les laisser entrer tout en sachant qu'elle risquait probablement de regretter cet acte ultérieurement.

⠀ Aibee déboutonna son manteau avant de le lâcher vulgairement entre les bras de Lydia.

⠀ Celui-ci dévoila alors une splendide robe rose satinée qui lui tombait au ras des genoux.

— Qu'est-ce que-

— Quoi ? rétorqua la jeune fille en lui donnant aussi ses gants. Je me mets à l'aise.

⠀ Lydia grinça des dents. Aibee réajusta ses lunettes noires et se dirigea élégamment en direction du salon plein à craquer.

━ ✧° ☾⋆⁺ ━

— Tu penses qu'il va bientôt se réveiller ? demanda Kira.

⠀ Assise dans le hangar à bateaux, elle fixait le corps inerte de Liam, enchaîné à l'une des colonnes.

— Je m'inquiète surtout de savoir ce qu'il va faire quand il va se réveiller, répondit Scott.

— Il a l'air si jeune. Qu'est-ce qu'on va faire de lui ?

— On va l'aider.

— Et s'il ne veut pas de notre aide ?

— Il en voudra.

— Tu penses qu'il sera assez fort pour endurer tout ça ?

— Il le sera, affirma Scott. J'étais aussi effrayé que lui à son âge. Plus je le regarde, plus je me vois en lui.

⠀ Un sourire étira les lèvres de Kira.

— Scott McCall, le loup-garou super canon qui a réussi à devenir le puissant Alpha que tout le monde redoute, souffla-t-elle.

⠀ Scott haussa les sourcils et elle arrêta de sourire, les yeux écarquillés.

— Est-ce que je viens de dire tout ça à voix haute ?

⠀ Un silence inconfortable plana dans l'atmosphère.

— Oui, répondit-il.

⠀ Mal à l'aise, Kira joua nerveusement avec ses doigts.

— J'espère que la fête se passe bien, dit-elle.

— Ça a l'air d'aller. J'entends de la musique depuis le manoir.

— Je suppose que c'est une bonne chose.

— Tu veux danser ?

— Quoi ? paniqua-t-elle.

— Est-ce que tu as envie de danser ?

— Oh non, j'ai deux pieds gauche, c'est horrible.

— Raison de plus pour essayer de t'améliorer, dit Scott en se levant.

⠀ Il tendit la main à Kira qui hésita un instant avant de se lever à son tour pour l'accompagner sur le ponton. Un frisson parcourut son échine au contact de sa peau contre la sienne.

— Tu aimes les slows ? demanda-t-il en sortant son portable de la poche de son pantalon.

— Tu plaisantes ? Je suis complètement nulle. Mes pas sont toujours trop rapides, je ne place jamais mes bras à l'endroit où il faut et je n'arrête pas de piétiner les chaussures de mes partenaires. Même quand je m'entraîne avec un balai, ça se termine en catastrophe. Enfin... non pas que je me sois déjà entraînée avec un balai, enfin, je veux dire... Oublie ce que j'ai dit.

⠀ Scott ricana avant de démarrer une musique. Une douce mélodie s'éleva dans les airs. Lentement, il s'approcha de Kira, sans la quitter des yeux.

— M'accorderais-tu cette danse ? demanda-t-il en lui tendant à nouveau la main.

— Et Liam ?

— Il dansera avec nous une autre fois, dit Scott en haussant les épaules. Alors ?

— J'espère que tu es endurant car ça va sûrement être la danse la plus douloureuse de ta vie, répondit Kira avec un grand sourire sur le visage.

⠀ Et c'est ainsi qu'ils entamèrent tous les deux un slow sous la lueur d'un faible clair de lune.

━ ✧° ☾⋆⁺ ━

— Vous savez que rester assis sur un canapé trop longtemps bloque la circulation sanguine et empêche le cerveau de fonctionner correctement ? lança Aibee à ses amis en émergeant de la piste de danse.

— Tu as lu ça dans une revue scientifique ? demanda Mason, surpris.

— Évidemment, je ne suis pas aussi bête qu'on le pense, rétorqua-t-elle en s'asseyant à côté de lui.

— Qui a peint la Joconde ?

— Un peintre, c'est quoi cette question ?

⠀ Mason étouffa un fou rire dans son gobelet. Aibee le lui arracha des mains et but une gorgée de sa bière.

— Ne te gêne pas, s'offusqua-t-il.

— Danser m'a donné soif, répliqua-t-elle en s'éventant.

— Ça m'étonne que tu ne transpires pas plus que ça après le show que tu viens de nous faire, dit Rachel, assise sur la cuisse d'Andrew.

— Les dames ne transpirent pas, rétorqua Aibee. Elles luisent.

— Ça me rappelle un film que j'ai vu, intervint Mason. Il y avait cette momie qui brillait dans l'obscurité et-

— J'abandonne, soupira Andrew en se levant du canapé.

⠀ Du coin de l'œil, Aibee le regardait s'en aller avec Rachel. Ils se tenaient la main et s'éloignaient en direction d'un grand balcon qui donnait vue sur la piscine du jardin.

— Et c'est pour cette raison que j'éteins toujours la lumière avant de me brosser les dents, déclara Mason.

⠀ Déconcertée, Aibee le dévisagea.

— Tu as de sérieux problèmes, on te la déjà dit ?

— Et toi, on ne t'a jamais dit que ça ne se faisait pas de boire dans le gobelet de quelqu'un sans demander la permission ? rétorqua-t-il en récupérant sa bière.

— Chéri, si tu me connaissais mieux que ça, tu saurais que jamais rien ne m'arrête, répondit-elle, le regard fixé vers le centre de la pièce. À partir du moment où quelque chose te tape dans l'œil, tu ne dois plus la laisser t'échapper.

⠀ Le jeune homme fronça les sourcils.

— Beau gosse à quatorze heures, indiqua-t-elle.

⠀ Mason tourna sa tête vers la gauche.

— J'ai dit quatorze heures, Einstein, répéta Aibee en attrapant son menton pour lui faire regarder dans la bonne direction.

⠀ Lorsqu'il vit Cole, le garçon qu'il avait croisé au cinéma quelques jours auparavant, Mason se raidit, paralysé par la stupeur.

— Tu te souviens de lui, pas vrai ? lança Aibee. Je sais qu'il te plaît. Va lui parler.

— Quoi ? Non, je peux pas.

— Comme tu veux. Si t'y va pas, moi j'y vais.

⠀ Elle se leva du canapé, réajusta sa robe puis se tourna vers Mason.

— Donne-moi ça, lui dit-elle en reprenant son gobelet.

⠀ D'un pas décidé, elle se dirigea vers sa cible.

— Oh mon dieu ! s'exclama-t-elle en renversant sa boisson sur Cole.

⠀ Il fit un bond en arrière, surpris. Ses vêtements étaient trempés.

— Je suis désolée, dit-elle en feignant d'être gênée.

— Ce n'est pas grave, répondit-il.

— Non, vraiment, je m'en veux, c'est ma faute, je ne regardais pas où j'allais. J'ai honte d'être aussi maladroite. J'ignore ce que je peux faire pour me racheter.

— Eh bien, je ne crois pas que tu sois capable de faire pire, alors...

⠀ Les yeux d'Aibee s'attardèrent malgré elle sur le torse du jeune homme, nettement visible sous son tee-shirt à col V blanc, imbibé de bière.

— Whoah, c'est un beau 8-pack que tu as là, dit-elle en dévorant ses abdominaux du regard.

— Merci ? dit Cole, déstabilisé par la manière dont elle le fixait.

— Je t'en prie, ne sois pas aussi modeste, plaisanta-t-elle en lui adressant un sourire charmeur. Alors, dis-moi, tu t'amuses bien à cette soirée ?

⠀ Elle s'approcha dangereusement de lui. Ils étaient si proches l'un de l'autre qu'elle était capable de deviner sans effort la marque de son après-rasage.

— Oui, et toi ? répondit-il en faisant quelques pas en arrière.

— Je m'éclate, rétorqua-t-elle en faisant courir ses doigts le long du bras du beau brun. Comme une folle...

⠀ Elle s'approcha davantage, continuant ainsi de réduire considérablement la distance entre eux. Elle fut cependant prise au dépourvu, lorsqu'il lui brandit subitement une bouteille sous le nez.

— Qu'est-ce que c'est ?

— De l'eau, dit-il. Pour toi.

⠀ Sur ces mots, Cole s'en alla, sous le regard éberlué d'Aibee.

⠀ Elle n'en revenait pas. Il pensait qu'elle était saoule.

⠀ Elle fit la moue. C'était la deuxième fois qu'il venait de rejeter ses avances.

— Il est à toi, soupira-t-elle en retournant s'asseoir auprès de Mason. Je te le laisse.

Amusé, il ricana avant de lui piquer la bouteille des mains en guise de revanche.

━ ✧° ☾⋆⁺ ━

— Un pas en avant et un pas en arrière, expliqua Scott en guidant Kira sur le rythme de la musique. Tu vois ? Ce n'est pas si compliqué. Tu te débrouilles bien.

— Tu trouves ? demanda-t-elle, crispée.

— Oui, seulement, tes bras devraient être derrière mon cou et pas autour de mes hanches, dit-il en riant.

⠀ Elle lâcha un soupir.

— Je te l'avais dit. Je suis nulle.

— Attends, je vais te montrer.

⠀ Scott plaça les bras de Kira à l'arrière de sa nuque.

— Toi, tu mets tes mains là, dit-il.

⠀ Il enroula ensuite délicatement ses bras autour de ses hanches.

— Et moi, je mets les miennes ici, souffla-t-il en se balançant d'un côté à l'autre.

— Merci de m'apprendre.

— C'est la moindre des choses. Tu m'as appris à manger des sushis.

⠀ Ils rirent tous les deux puis Kira s'immobilisa soudainement. Quelque chose venait de frapper son esprit.

⠀ Elle dansait avec Scott McCall.

— Est-que ça va ? demanda-t-il.

— Quoi ? rétorqua-t-elle en sortant de ses pensées.

— Ton cœur bat vite.

⠀ Elle écarquilla les yeux, affolée.

— Je dirais même très vite, ajouta Scott, amusé.

— Désolée.

⠀ Gênée, elle rougit et baissa la tête. Il releva alors son menton pour la forcer à le regarder.

⠀ Elle se figea et son pouls s'emballa de plus belle lorsqu'elle réalisa que son visage n'était plus qu'à quelques centimètres du sien.

⠀ Lentement, Scott fit glisser sa main sur sa joue et elle frémit instantanément sous son toucher.

— C'est moi qui suis désolé, dit-il. J'ai été stupide. J'ai agi comme un idiot la semaine dernière. J'ai paniqué. J'étais mal à l'aise et... j'avais peur...

⠀ Elle déglutit, surprise par son aveu.

— Et maintenant ? souffla-t-elle.

— Maintenant...

⠀ Il s'approcha d'elle de manière à ce que leurs fronts s'effleurent. La bouche entrouverte, Kira ferma les yeux. Au moment où leurs lèvres s'apprêtèrent à entrer en contact, un grincement métallique se fit entendre.

— Qu'est-ce que c'était ? demanda Kira.

— Je crois que Liam s'est réveillé.

⠀ Ils se tournèrent vers l'adolescent. Ses yeux jaunes brillaient fortement. Déterminé à s'échapper, il tentait de se défaire des liens qui le retenaient en poussant de furieux grognements.

— Scott ? Tu crois qu'on devrait s'inquiéter ?

— Honnêtement ? J'en sais rien.

⠀ Au même instant, Liam rompit ses chaînes avant de s'élancer brusquement dans leur direction. Surpris, Scott et Kira s'écartèrent et le jeune homme bondit alors sur ses pieds avant de briser une fenêtre par laquelle il parvint à s'enfuir.

— Je sais que j'avais dit que ce plan n'était pas mauvais, mais je retire ce que j'ai dit, dit Kira en reprenant son souffle. Ce plan est très mauvais.

━ ✧° ☾⋆⁺ ━

⠀ Après avoir dansé pendant plus d'une demi-heure, Aibee partit se désaltérer dans la cuisine. Elle trouva des verres de punch et des hors-d'œuvre sur le comptoir et se servit avant de consulter rapidement son téléphone portable.

⠀ Aucun message de son père ni de Stiles. À cette heure-ci, ils la croyaient probablement affalée sur le canapé devant un épisode de son feuilleton favori, ce pourquoi ils ne se risquaient pas à la déranger pour le moment.

— Salut, lança un garçon en entrant dans la pièce, jusque-là encore vide.

— Salut, répondit-elle après bu quelques gorgées de son punch à l'ananas.

⠀ Le jeune homme fit quelques pas vers le comptoir puis s'accouda à celui-ci, juste en face d'elle.

⠀ Il était grand, avait des cheveux noirs ébouriffés et des yeux marrons.

— T'es super canon, mais je suppose que tu le sais déjà, dit-il.

⠀ Aibee haussa un sourcil, nullement impressionnée par sa flatterie.

— Je peux t'aider ? répliqua-t-elle.

— Si tu le souhaites. C'est une offre que je ne peux pas refuser.

— Vraiment ? Et à qui ai-je l'honneur ?

— Je m'appelle Brett. Retiens bien ce nom car tu ne risques pas de l'oublier de sitôt.

⠀ Elle s'esclaffa.

— Je vois, de toute évidence, tu as beaucoup de confiance en toi et tu es plutôt beau garçon, je ne vais pas le nier, seulement, tu ne m'en voudras pas, mais les types arrogants dans ton genre ne m'intéressent pas plus que ça.

⠀ Depuis toujours, Aibee avait détesté les garçons qui avaient tendance à se montrer trop entreprenants. Elle aimait être celle qui faisait le premier pas et elle envisageait très difficilement le contraire.

— Alors ça c'est vraiment dommage parce que je dois dire que tu m'intéresses beaucoup, rétorqua Brett, amusé. D'ailleurs, je dois t'avouer que j'ai un certain faible pour les blondes.

⠀ Aibee manqua de s'étouffer avec son hors d'œuvre.

— Dans ce cas, je suis désolée de devoir te le dire, mais ta technique de drague recyclée était un lamentable échec. T'en fais pas, tu t'en remettras une fois que tu auras trouvé le moyen de te débarrasser de tous ces poils disgracieux que tu as dans le nez. C'est pas du tout attirant.

⠀ Le jeune homme se renfrogna quelques instants et Aibee en profita pour se diriger vers la porte lorsqu'il la surprit en se postant devant elle afin de lui barrer la route. Agacée, elle roula des yeux avant de pousser un long soupir.

— Tu ne comptes pas lâcher l'affaire, dis-moi ?

— Non.

— OK. Qu'est-ce que tu veux ? Une pince à épiler ? Si ce n'est que ça, je peux t'en prêter une sans problème.

— Tu es une petite joueuse, dit Brett. Et si on jouait à un jeu ? Je vais te lancer un défi. Si tu le réussis, j'accepterai de te laisser tranquille, seulement, si tu échoues, tu devras accepter de passer autant de temps que je l'aurais décidé avec moi.

— Tu es sérieux ? Écoute, si tu veux un peu de compagnie, tu n'as qu'à adopter un chat. C'est doux, mignon et ça lèche les bottes de n'importe qui, ce qui n'est certainement pas mon cas.

— Très bien, alors tu vas rester dans cette cuisine avec moi, répliqua-t-il en croisant les bras. C'est toi qui voit.

⠀ Aibee plissa les yeux.

— Je t'écoute, dit-elle.

⠀ Un sourire triomphant étira les lèvres de Brett.

— Je te défis d'aller danser sur la table du salon.

— C'est tout ? C'est encore plus facile que je ne le pensais.

— Je n'ai pas fini, dit le jeune homme. Je veux que tu danses...

⠀ Il se pencha lentement vers elle.

— Sans tes vêtements, lui chuchota-t-il à l'oreille.

⠀ Surprise, elle le dévisagea un moment avant de se prendre finalement au jeu.

— Défi accepté, déclara-t-elle en lui souriant.

⠀ Elle s'écarta de lui puis traversa la cohue du salon avant d'enjamber un couple assis sur le canapé pour monter sur la table basse qui trônait au centre de la pièce.

⠀ Une musique énergique s'éleva dans les airs. Influencée par le rythme, elle commença à se déhancher dans un mouvement endiablé. Les mèches de sa perruque lui fouettaient le visage, tandis qu'elle secouait sa tête dans tous les sens. Tous admiraient le spectacle avec émerveillement.

⠀ Brett ne la quittait pas des yeux. Il aimait ce qu'il voyait, mais il en attendait davantage. Toutefois, il n'eut pas à se montrer patient car au bout de quelques secondes, Aibee fit valser sa robe dans un coin de la salle pour dévoiler un bikini.

⠀ Intrigués par toute cette agitation, Andrew et Rachel quittèrent le balcon pour rejoindre le salon.

— Euh, Mason ? demanda Rachel. Qu'est-ce qui se passe ?

— J'en ai aucune idée, répondit-il, bouche bée.

⠀ De son côté, Andrew, figé comme une statue, était si subjugué par la scène qui se déroulait devant ses yeux que sa petite amie dut lui donner un coup dans l'épaule afin de le ramener à la réalité. Il déglutit.

⠀ Une fois encore, Aibee semblait être au centre de toutes les attentions.

━ ✧° ☾⋆⁺ ━

⠀ Déambulant autour du manoir, Lydia vérifiait les alentours de l'immense propriété afin de s'assurer que la fête se déroulait sans complications.

⠀ Cependant, malgré toutes ses rondes de surveillance, elle n'était pas au bout de ses surprises.

— Je peux savoir ce que tu fabriques ici ? demanda-t-elle à un jeune garçon, accroupi dans un des buissons du jardin. Tu ne penses pas que tu as déjà passé l'âge de jouer à cache-cache ?

— Je ne joue pas à cache-cache, répondit-il. On m'a volé mon caleçon.

— Et j'aurais préféré ne pas le savoir, marmonna-t-elle.

⠀ Elle s'éloigna vers la piscine et revint quelques minutes plus tard avec une bouée gonflable qu'elle lui tendit.

— Merci, dit le jeune homme en la glissant autour de sa taille.

— De rien. Tu peux la garder. Dis-moi, tu sais où sont tous les autres, par hasard ?

— Ouais, ils sont au lac. Les piscines sont passées de mode.

— Au lac ? s'étonna Lydia. Il doit faire au moins dix degrés là-bas, c'est du suicide.

⠀ Inquiète, elle pressa le pas en direction d'un petit sentier qui débouchait sur une clairière où plus d'une cinquantaine d'adolescents affublés de shorts de bain et de bikinis s'amusaient insouciamment aux abords d'un grand lac illuminé par les faibles rayons de la lune.

⠀ La plupart d'entre eux jouaient dans l'eau tandis que les autres dansaient sur la musique qui s'échappait d'une enceinte posée sur un rocher.

⠀ Lydia grimaça. Elle avait l'impression d'avoir atterri au milieu d'une boîte de nuit en plein air.

— Hey, Lydia ! s'exclama une voix derrière elle.

⠀ Elle se retourna.

— Danny ? s'étonna-t-elle. Tu es ici ?

— Ouais, répondit ce dernier, uniquement vêtu d'un maillot de bain trop serré au goût de la jeune fille. Tout le monde est à cette fête, non ? Je passe vraiment un bon moment. Tu devrais organiser des trucs comme ça plus souvent.

⠀ Un garçon tout aussi dévêtu que lui surgit à ses côtés. Il avait la peau mate et les cheveux frisés.

⠀ Il lui attrapa le menton puis plaqua ses lèvres contre les siennes. Prise au dépourvu, Lydia haussa les sourcils.

— Désolé, dit Danny à l'issue du baiser. Lydia, je te présente mon petit ami, Riley.

— Enchantée, répliqua-t-elle.

— De même, répondit Riley. Ta maison est gigantesque. Tu dois être hyper riche.

⠀ Elle lui adressa un sourire forcé, sans savoir quoi lui répondre.

— Bon, c'est pas tout, mais je vais aller me baigner, dit-il avant de se tourner vers Danny. Fais vite, ce serait bête de me laisser refroidir.

⠀ Il asséna une fessée à son petit ami avant de s'élancer en direction du lac. Lydia se racla la gorge, gênée.

— Désolé, reprit Danny. Il est assez...

— Whoah ! s'écria Riley en émergeant à la surface. Bon sang ! Elle est trop bonne !

— Démonstratif...

— Sans blague, souffla Lydia.

— Alors, tu viens faire un peu de trempette, toi aussi ?

— Oh non, je voulais juste m'assurer que tout allait bien. Je suis contente que tu sois de nouveau heureux avec quelqu'un.

— Merci, dit Danny. J'espère que tu le seras toi aussi. Tu le mérites.

⠀ Lydia lui adressa un sourire sincère auquel il répondit. Soudain, un cri attira leur attention ainsi que celle de toutes les autres personnes présentes dans les parages.

⠀ Une jeune fille aux cheveux mouillés surgit de la lisière de la forêt. Vêtue d'un maillot de bain, elle tremblait. Pas de froid, mais de peur. Elle semblait terrifiée. Lydia se précipita vers elle.

— Hey, calme-toi, ça va aller, dit-elle pour la rassurer.

⠀ Elle ôta son cardigan et l'enroula autour de ses épaules afin de la réchauffer.

— Voilà, c'est mieux. Maintenant, est-ce que tu peux me dire ce qui s'est passé ?

⠀ La fille hocha la tête.

— J'étais en train de faire quelques brasses lorsque j'ai entendu du bruit qui provenait des bois, commença-t-elle. Je suis sortie de l'eau pour aller voir et... j'ai... j'ai vu quelque chose...

— Qu'est-ce que tu as vu ?

— J'ai... j'ai vu quelque chose tapi dans le noir. Je crois que c'était un animal. Il avait deux yeux jaunes très brillants.

⠀ Lydia tenta de masquer sa surprise. L'identité de cette chose lui paraissait être une évidence, toutefois, elle devait s'assurer que ses intuitions ne la trompaient pas.

— Est-ce que tu as vu à quoi est-ce qu'il ressemblait ? demanda-t-elle.

— Non, mais on aurait dit un chien enragé.

⠀ Lydia comprit aussitôt.

⠀ Liam avait pris la fuite.

━ ✧° ☾⋆⁺ ━

⠀ Luttant contre sa transformation, Malia poussait une série de grognements tandis qu'elle frappait violemment son crâne contre le mur auquel elle était adossée depuis plus d'une heure.

⠀ Lasse et à bout de forces, elle s'efforçait de garder l'esprit concentré sur autre chose que les griffes qui lui poussaient au bout des doigts.

— Qu'est-ce que tu fais ? s'inquiéta Stiles en se levant de sa chaise pour aller s'accroupir face à elle. Hey, écoute-moi, tout va bien se passer, OK ? Arrête de faire ça.

⠀ Malia secoua vivement la tête avant de réitérer son geste. Sa respiration était forte et irrégulière.

— Détends-toi, reprit Stiles. Ça va aller. Moi aussi je déteste les fêtes. J'essaie de les éviter le plus possible, principalement parce qu'à chaque fois que je m'y rends, quelqu'un finit toujours par mourir ou par disparaître.

⠀ Un silence inconfortable suivi ses paroles.

— Désolé, je t'aide pas vraiment là ?

— Stiles, je ne vais pas tenir longtemps. S'il te plaît, va-t'en.

— Non, je ne te laisserai pas.

— Et si je te blesse ? Tu l'as dit toi-même, je deviens incontrôlable.

— Tu ne me blesseras pas.

— Mais j'en ai envie, dit Malia. Tu ne comprends pas ? J'ai envie de te réduire en bouillie, de te déchiqueter en morceaux, de te mordre jusqu'au sang, de te tordre la nuque et de sentir chacun de tes os se briser entre mes mains.

⠀ Stiles déglutit.

— Aussi fou que ça puisse paraître, tu n'es pas vraiment la première personne à me dire ça et regarde, je suis encore là, plaisanta-t-il.

⠀ Dans un accès de rage, elle essaya de lui sauter au visage. Cependant, les chaînes qui la retenaient l'empêchèrent d'y parvenir.

— Stiles, va-t'en ! ordonna-t-elle, effrayée par ce qu'elle pouvait tenter de faire.

— Hors de question. Je ne vais pas te laisser ici toute seule, OK ?

⠀ Au même moment, le téléphone de Stiles vibra. Il le sortit de sa poche avant de décrocher.

— Allô ?

— Liam s'est enfui, dit Lydia, à l'autre bout du fil.

— Tu te moques de moi ? répliqua-t-il, abasourdi. Ce gosse ne peut pas rester en place deux secondes ?

⠀ Il soupira.

— Je savais que j'aurais dû apporter une camisole de force.

— Tu as une camisole de force ? s'étonna Lydia.

— Ouais, je l'ai piquée dans une chambre à Eichein. Je me suis dit que ça pourrait servir un jour ou l'autre.

— C'est totalement absurde.

— Peut-être, mais Liam ne se serait pas échappé s'il en avait porté une. Tu sais où est-ce qu'il est parti ?

— Non, mais il n'a pas dû aller bien loin.

— Tu crois que tu peux le retrouver ?

— Je vais essayer. Comment ça se passe avec Malia ?

— Bien, elle a essayé de me défigurer, mais à part ça, tout va bien. Et de ton côté, tout est sous contrôle là-haut ?

⠀ Sa question resta en suspens.

— Lydia ? Tu es toujours là ?

⠀ Revenue dans le manoir par la porte de la cuisine, Lydia remarqua un portable égaré sur le comptoir. Celui-ci vibrait tandis que le mot « Papa » clignotait sur l'écran. Elle le saisit et ses yeux s'écarquillèrent lorsque la photo du shérif apparut.

— Lydia, tu m'entends ? Qu'est-ce qui se passe ?

— Promets-moi de ne pas hurler.

— Tu réalises que ce que tu viens de dire est plutôt ironique étant donné que tu es une banshee ?

— Stiles, gronda Lydia.

— Désolé. De toute façon, il n'y a rien que tu puisses me dire maintenant qui puisse me faire réagir de cette-

— Aibee est ici.

— Quoi ? hurla-t-il. Comment... Qu'est-ce que... Quoi ?

— Stiles, reste calme.

— Je suis calme ! Je suis parfaitement calme !

— Stiles ? lança Malia.

— Pas maintenant !

⠀ Il se tira les cheveux tout en arpentant nerveusement le sous-sol.

— Depuis combien de temps est-ce qu'elle est ici ? demanda-t-il.

— Assez longtemps pour ne plus avoir envie de repartir.

— Je ne comprends pas. Elle se serait déjà fait remarquer depuis tout ce temps.

— Il faut croire qu'elle a été futée sur ce coup, dit Lydia en observant la paire de lunettes noires posée sur le comptoir. Elle a fait en sorte que personne ne la reconnaisse.

— Elle est venue seule ?

— Elle était avec deux garçons et-

⠀ La ligne se coupa brusquement.

— Stiles ? Allô ?

⠀ Comprenant qu'il avait raccroché, Lydia referma son téléphone en soupirant. C'est alors qu'elle entendit des cris ainsi que des sifflements s'élever du salon. Intriguée, elle alla voir ce qui provoquait une telle agitation.

— Veronika ! Veronika ! Veronika ! chantonnèrent les invités en délire tandis qu'Aibee se contorsionnait sur une table en tenue légère.

— Oh mon dieu, souffla Lydia, estomaquée.

━ ✧° ☾⋆⁺ ━

⠀ Tandis qu'elle se rafraîchissait le visage sous le jet du robinet de la salle de bain, Aibee esquissa un sourire en repensant à sa danse particulièrement provocante. Un agréable sentiment de triomphe s'empara d'elle. Elle avait remporté un défi et elle en était fière. Elle détestait perdre.

⠀ Après avoir fait disparaître les plis de sa robe, froissée après avoir atterrie entre les mains d'une bonne vingtaine d'invités survoltés, elle ôta momentanément sa perruque qui commençait à devenir inconfortable.

— Je ne savais pas que c'était une soirée déguisée, dit une voix derrière elle.

⠀ Surprise, Aibee tressaillit avant de se retourner.

— Cat ! s'exclama-t-elle en plaquant une main sur son cœur. On ne t'a jamais dit qu'il fallait toujours frapper avant d'entrer ?

— Désolée, répondit la jeune fille, assise sur l'abattant des toilettes. Je pensais que tu m'avais vue. Ce n'est pas bien grave, je ne t'en veux pas. Personne ne me remarque jamais de toute façon. Les gens pensent que je suis bizarre.

— Tu m'étonnes, chuchota Aibee.

— Quoi ?

— Non, rien, je veux dire, c'est affreux ! Je me demande pourquoi est-ce qu'ils pensent ça... Dis-moi, tu t'isoles souvent dans les toilettes ? Entre nous, ça fait déjà deux fois de suite qu'on se tombe dessus de cette manière et pour être honnête avec toi, j'ai un peu peur de découvrir comment ça pourrait se terminer la prochaine fois.

— C'est une habitude que je tiens de ma mère, expliqua Cat. Selon elle, l'énergie d'une salle de bain est plus propice à la réflexion car elle libère des vibrations favorables à l'épanouissement de l'âme.

⠀ Aibee tenta vainement de déchiffrer ses paroles.

— Ne le prends pas mal, mais je pense que ta mère est un peu cinglée.

— Elle est peut-être embarrassante la plupart du temps, mais, quelquefois, il lui arrive de voir juste.

⠀ Elle s'interrompit, les yeux fixés sur ses doigts entremêlés.

— Elle avait raison, je n'aurais jamais dû venir ici. À chaque fois que je me rends quelque part, j'ai droit au même refrain : « Hey, Catharsis, tes parents ne devaient pas t'aimer pour te donner ce prénom ! Hey, Catharsis, sympa le nid d'oiseau dans tes cheveux ! ».

⠀ Aibee laissa échapper un rire indiscret sous le regard offensé de Cat.

— Désolée, dit-elle en feignant de se racler la gorge.

— Quoi que je fasse, je resterai toujours cette fille étrange qui médite sur des toilettes et porte des chemises à carreaux et des vieux jeans avec des chaussures mal assorties.

— Tu n'as pas tort, rétorqua Aibee. Au moins, tu as fait un effort aujourd'hui avec cette... ce... qu'est-ce que c'est au juste ?

⠀ Elle pointa la tenue de Cat.

— Une salopette. C'était celle de ma grand-mère, tu aimes ?

— J'aimerais pouvoir te dire que c'est le cas, seulement, mes parents m'ont toujours dit que c'était mal de mentir.

⠀ Désemparée, Cat lâcha un long soupir.

— Écoute, reprit Aibee, je me doute que ça ne doit pas être facile pour toi tous les jours, c'est vrai, moi à ta place, j'aurais déjà changé d'école et d'identité. Enfin, dans tous les cas, même si ta vie n'a franchement rien d'enviable, tu dois vraiment apprendre à arrêter de douter de toi.

⠀ Elle s'approcha de Cat et lui prit la main pour l'inciter à se lever.

— Viens ici, dit-elle en l'attirant devant le miroir.

⠀ Cat s'exécuta. Aibee, qui la dépassait d'une tête avec ses Louboutins, se posta derrière elle avant de poser une main sur son épaule.

— Maintenant, dis-moi ce que tu vois.

— Des tâches de graisse et des empreintes de doigts ?

— Vois plus loin.

— Honnêtement ? Je ne vois rien de spécial.

— Tu sais ce que je vois moi ? répliqua Aibee. Une magnifique jeune fille, drôle, attachante et talentueuse.

⠀ Un petit sourire timide étira les lèvres de Cat.

— Évidemment, tu es là toi aussi, ajouta Aibee. Je ne te connais peut-être pas depuis longtemps, mais je tiens quand même à ce que tu saches que si jamais tu as besoin d'une épaule pour pleurer, d'idées pour améliorer ton style et même d'un peigne, je serai là pour toi.

— Merci ? répondit Cat qui ne savait pas s'il s'agissait d'un acte charitable ou d'une insulte. Personne ne s'était jamais autant soucié de moi auparavant.

— Si tu veux avoir une chance de te faire remarquer, commence déjà par arrêter de porter les vêtements de tes grands-parents, c'est flippant.

⠀ Cat s'apprêtait à répliquer lorsque des bruits de pas précipités résonnèrent dans le couloir. L'instant d'après, Rachel surgit dans la salle de bain avec le sac à main d'Aibee sous le bras.

— Doucement ! s'exclama cette dernière en récupérant son sac. C'est du cuir !

— Tu es douée à cache-cache ? demanda Rachel.

— Je me débrouille, pourquoi ?

— Il y a un fou furieux en bas qui n'arrête pas d'hurler ton prénom et à l'entendre, il sait que tu n'es pas vraiment bulgare.

━ ✧° ☾⋆⁺ ━

— Tu as réellement l'intention d'aller draguer ce type ? demanda Andrew, assis sur le canapé à côté de Mason. Je ne cherche pas à piétiner ton espoir, mais il n'a pas vraiment l'air de partager les mêmes centres d'intérêts que toi. Vérifie par-toi même.

⠀ Mason reporta son attention sur Cole. Debout au milieu du salon, il dansait parmi un groupe de filles qui se frottaient à lui comme s'il était le dernier homme sur Terre.

— Ça m'est complètement égal, mentit Mason en haussant les épaules. Je n'ai jamais dit que je comptais le draguer. Peut-être que j'ai simplement envie qu'on soit amis et pour ta gouverne, sache que nous ne sommes pas si différents. Il a un autocollant à l'effigie de Ghostface sur son livre d'histoire.

— Vous ferez un beau duo de psychopathes tous les deux, ricana Andrew.

— La ferme. T'es qu'un idiot. Je me demande ce que Rachel te trouve.

— T'es juste jaloux parce qu'elle me préfère à toi.

— Pas du tout. Je suis son meilleur ami et toi tu es-

— L'amour de sa vie, répliqua Andrew.

⠀ Mason roula des yeux.

— Peu importe. Si tu lui brises le cœur, je ferai en sorte que tu aies peur de te retrouver seul dans le noir.

⠀ Andrew rit à nouveau.

— Arrête de jouer les durs et va me chercher à boire, dit-il.

— Crève. Ça n'arrivera jamais.

— Je n'en suis pas si sûr. Quelque chose me dit que tu pourrais très vite changer d'avis.

⠀ Suivant la direction qu'Andrew indiquait avec son menton, Mason se raidit en voyant Cole se servir un nouveau verre près du buffet. Il se leva aussitôt du canapé.

⠀ Cole était seul. Il devait saisir sa chance.

— Du vin rouge ? lança-t-il, les mains maladroitement glissées dans les poches de son pantalon. Si je n'avais pas vu la bouteille à côté de toi, j'aurais juré que c'est du sang.

⠀ Cole posa sur lui des yeux interrogateurs.

— Tu sais, le sang, Dracula, les vampires et tout le reste.

⠀ Les sourcils du grand brun se froncèrent. Embarrassé, Mason se gratta la nuque.

— Désolé, reprit-il. C'était stupide. Et si on recommençait tout depuis le début ? Je suis-

— Mason, je sais, je me rappelle de toi, répliqua Cole en lui adressant un sourire. Tu as soif  ?

⠀ Déconcerté, Mason saisit le verre à moitié plein qu'il lui tendit tout en prenant soin de ne pas le lâcher sous le coup de la stupeur.

━ ✧° ☾⋆⁺ ━

⠀ Abandonnée à son sort depuis le départ précipité de Stiles, Malia attendait l'heure fatidique. Elle n'en avait plus pour très longtemps. D'un moment à l'autre, ses menottes allaient céder.

⠀ Alertée par le grincement d'un escalier, elle fit appel à son flair pour tenter de déterminer la source de l'odeur étrangère qui parvenait à ses narines.

— Qui est ici ? demanda-t-elle en lâchant un grognement.

⠀ Lentement, les pas se rapprochèrent, jusqu'à ce que la forme d'une silhouette se dessine à travers la pénombre. En découvrant l'identité du visiteur, Malia serra les crocs.

— Toi ? cracha-t-elle.

— Je constate que tu m'apprécies toujours autant, lança Isaac. Qu'est-ce que tu fabriques dans ce sous-sol ?

— Qu'est-ce que tu viens chercher dans ce sous-sol ?

— J'ai entendu quelqu'un grogner, ça a éveillé ma curiosité.

— Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, toi et ta curiosité n'êtes pas les bienvenus par ici, rétorqua-t-elle sèchement. 

— Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, ta chemise est à l'envers, répliqua-t-il, amusé.

⠀ Dans un rapide coup d'œil, elle se risqua à vérifier.

⠀ Il avait raison et cela ne faisait que l'irriter davantage.

— Alors comme ça, tu n'arrives toujours pas à maîtriser totalement ta transformation ? demanda Isaac en observant les longues et épaisses chaînes qui entouraient Malia.

— En quoi est-ce que ça te regarde ?

— J'essaie juste d'éclaircir certains doutes. Pour être honnête, vu le décor, je m'imaginais un tout autre type de scénario, si tu vois ce que je veux dire.

— Je m'en fiche, lâcha-t-elle. Stiles m'a attaché pour mon bien.

— Je ne suis pas surpris, ce mec a toujours eu des idées farfelues.

— Ferme-la.

— Sinon quoi ? Qu'est-ce que tu vas faire ?

— Sérieusement, ferme-la.

⠀ La tête baissée et les poings contractés, Malia bouillonnait silencieusement. Son pouls battait au même rythme que la colère qui l'animait et au fond d'elle, elle savait que ce n'était bientôt plus qu'une question de secondes avant que ses démons intérieurs ne surgissent.

— Tu vas me mordre, c'est ça ? plaisanta Isaac.

⠀ Un tintement métallique retentit dans la pièce. L'instant d'après, Malia, encore enchaînée, se tenait debout à moins d'un mètre de lui.

— J'ai dit, ferme-la, menaça-t-elle en le fusillant de ses yeux bleu électrique.

━ ✧° ☾⋆⁺ ━

— Aibee ! hurla Stiles en courant à travers le salon. Aibee !

⠀ Survolté, il bouscula accidentellement une jeune fille aux cheveux roses. Celle-ci interrompit alors sa danse et se retourna vers lui en le dévisageant.

  — Excuse-moi, dit-il. Cool tes cheveux, j'approuve totalement, je veux dire, le rose... Très bon choix.

L'adolescente continuait de le fixer.

— Dis-moi, tu n'aurais pas croisé Aibee, par hasard ?

— Qui ?

— Aibee Stilinski. Elle est petite comme ça et insupportable comme ça, expliqua Stiles en faisant de larges gestes avec ses mains.

⠀ Pour toute réponse, la fille se contenta de s'éloigner.

— Je vois, tu es partie la chercher, c'est ça ? C'est sympa de ta part !

⠀ Stiles poursuivit son chemin au milieu de la foule où il tomba alors nez à nez avec Mason.

— Hey, attends une seconde, lui dit-il. Je te connais toi !

⠀ Mason fronça les sourcils puis le dévisagea un instant.

— Désolé, répondit-il. On s'est déjà vus quelque part ?

— Ouais, tu flirtais avec ma sœur au cinéma la semaine dernière.

— Quoi ?

— Fais pas ton innocent, d'accord ? J'ai vu ton bras rôder autour d'elle durant tout le film. Tu lui as même donné ton blouson pour être sûr qu'elle se souvienne de toi.

— Attends, tu parles d'Aibee ?

⠀ Mason fut pris d'un fou rire.

— Tu... tu crois que je sors avec ta sœur ?

— Je ne le pense pas, je le sais, répondit Stiles.

— Écoute, c'est impossible, OK ? Je suis gay.

— J'y crois pas, elle t'a forcé à dire ça pour que je lâche l'affaire ? Est-ce qu'elle t'as aussi payé pour que tu ne me dises pas où elle est partie se cacher ?

— Non, c'est la vérité. Je suis gay. Au moins à deux cent pour cent.

⠀ Stiles arqua un sourcil, difficilement convaincu.

— Quoi ? Tu crois que je te mens, c'est ça ?

⠀ Déterminé à prouver sa parole, Mason se retourna avant d'attraper le premier garçon qui lui tomba sous la main. D'un geste rapide, il l'attira vers lui et sans réfléchir, colla subitement ses lèvres aux siennes. Stiles assista à la scène avec stupéfaction.

— OK, dit-il. Tu es gay. Je te crois. Vive les gays ! Tu peux me dire où est Aibee maintenant ?

⠀ Concentré sur son baiser qu'il ne semblait désormais plus être le seul à apprécier, Mason ne lui prêtait aucune attention. Découragé, Stiles soupira.

— Il faut vraiment tout faire soi-même, grogna-t-il en s'en allant.

⠀ Mason se détacha de l'inconnu qu'il venait d'embrasser. Lorsqu'il ouvrit les yeux, Cole se tenait face à lui et le regardait d'un air ahuri. Embarrassé, il lui adressa un sourire nerveux.

— C'était... intense, dit-il.

━ ✧° ☾⋆⁺ ━

— Tu comptes me tuer ? demanda Isaac alors que Malia continuait de le défier du regard.

— Ça fait un moment que j'y pense, rétorqua-t-elle.

⠀ Sa voix était grave et rauque.

— J'ai entendu dire que les coyotes dévoraient leurs victimes. Je te préviens, je n'ai pas très bon goût.

⠀ Agitée, Malia fendit à multiples reprises l'air de ses longues griffes acérées pour tenter d'atteindre le visage d'Isaac.

— Juste pour être sûr, tu essayes de m'attaquer ou tu chasses des mouches invisibles ?

— Viens plus près et je te le dirais ! rugit-elle.

⠀ Le jeune homme ricana, amusé par sa réaction.

— Tu as peur, lança-t-elle. Je peux le sentir.

— Je crois que tu trompes. La seule personne qui a peur ici, c'est toi.

— Moi ?

— Oui, toi. Tu as peur. Tu as peur de ce que cette version de toi est capable de faire, sinon tu ne te laisserais pas enchaîner aussi facilement.

⠀ Lentement, il s'avança vers elle, réduisant alors les dernières distances qui les séparaient.

— Tu as peur parce que tu te sens perdre le contrôle.

— Tais-toi ! gronda Malia. Tu ne sais rien à propos de moi !

— Contrairement à ce que tu peux penser, je n'ai pas besoin de te connaître pour te comprendre. Je sais exactement ce que tu ressens. Je sais ce que ça fait d'être seul dans le noir et d'avoir l'impression que le monde autour s'effondre peu à peu. Je sais ce que ça fait d'être perdu et livré à soi-même. Je ne m'enferme peut-être pas dans un sous-sol à chaque pleine lune, mais je sais qu'il n'y a rien de pire que d'être impuissant face à ce qui nous arrive.

— Tais-toi ! Tais-toi ! Tu ne sais rien ! Je vais te tuer, tu m'entends ? Tu vas regretter d'être venu ici !

⠀ Dans un nouvel accès de fureur, Malia exerça une pression sur ses chaînes qui cédèrent brusquement sous l'intensité de sa force. Aussitôt, elle exhiba ses crocs et bondit sur Isaac telle une lionne affamée.

⠀ Pris au dépourvu, il essaya de se débattre, mais elle se révéla bien plus puissante et lui lacéra sauvagement le bras avant de le blesser férocement au visage.

⠀ Haletante, elle s'écarta ensuite de lui, horrifiée. Isaac, quant à lui, essuya le filet de sang qui s'échappait de sa lèvre inférieure.

— Ne t'arrête pas, dit-il. Frappe-moi autant que tu le souhaites si ça peut t'aider à aller mieux. Je guérirai de toute façon.

⠀ Après un vague instant d'hésitation, Malia se rua à nouveau sur lui afin de lui asséner divers coups de poings et de griffes tous plus violents les uns que les autres. Alors qu'elle frappait agressivement le torse d'Isaac en hurlant, elle réalisa alors ce qu'elle était en train de faire.

⠀ Ce n'était plus elle qui commandait, mais la part d'obscurité qui vivait en elle. Celle qu'elle détestait et qu'elle se donnait tant de mal à apprivoiser depuis ce fameux soir de pleine lune, dix ans plus tôt.

⠀ Encore une fois, elle avait laissé sa seconde nature prendre la meilleure part d'elle-même. Son humanité.

⠀ Effondrée, elle s'écroula contre Isaac qui, surpris, enveloppa maladroitement ses bras autour d'elle.

— Ça va aller, chuchota-t-il en tentant de la réconforter. Ça va aller.

━ ✧° ☾⋆⁺ ━

⠀Cherchant Aibee à l'étage, Lydia inspectait toutes les pièces du couloir, lorsqu'en passant devant une porte entrebâillée, elle entendit des gémissements étouffés. Lentement, elle revint sur ses pas avant de tourner délicatement la poignée.

⠀Un couple était étendu au centre d'un grand lit. La fille, blonde, se tenait à califourchon sur son compagnon, un blond torse nu, activement occupé à déboutonner son soutien-gorge. Blottis l'un contre l'autre, ils s'embrassaient avec fougue. Lydia toussa afin d'attirer leur attention.

— Navrée de vous déranger, mais vous vous trouvez dans une chambre d'ami, pas dans une chambre d'hôtel, lança-t-elle.

⠀Surpris, les tourtereaux se redressèrent subitement en s'agrippant à leur couverture.

— Tu la connais ? demanda la blonde avec une pointe de jalousie dans la voix.

— C'est la fille de mon professeur de biologie, répondit le garçon.

— Exact, dit Lydia. D'ailleurs, je suis certaine qu'elle serait ravie d'apprendre qu'au lieu de faire tes exercices, tu t'adonnes à des activités extrascolaires... non scolaires.

— Si ce n'est que la biologie qu'il doit travailler, je peux lui apprendre le corps humain sans problèmes, déclara la blonde avant de picorer malicieusement les lèvres de son partenaire.

— Dégoûtant, grimaça Lydia. Sortez d'ici. Tout de suite.

⠀À contrecœur, les deux adolescents s'en allèrent après avoir ramassé la majeure partie de leurs vêtements, éparpillés aux quatre coins de la pièce.

⠀Lydia refit le lit, puis pesta en remarquant sur sa droite deux verres de vin rouge posés négligemment sur un fauteuil.

— Vous vous moquez de moi ? maugréa-t-elle, agacée.

⠀ Une fois qu'elle eut épousseté les miettes de chips égarées sur la table de chevet, elle plaça les verres sous son bras et tourna les talons pour se diriger vers la sortie, lorsque dans une manœuvre indélicate, elle renversa le vin sur la moquette blanche.

⠀ Affolée, elle tomba sur ses genoux et frotta énergiquement le sol avec les pans de sa robe dans l'espoir d'estomper le liquide rougeâtre qui continuait de se répandre à une vitesse folle.

— Non, non, non, non, non ! paniqua-t-elle en frottant de plus belle. Efface-toi, efface-toi !

⠀ Réalisant qu'elle ne faisait rien d'autre à part agrandir la tâche, elle tapa du poing avant de fondre complètement en larmes. Au même instant, quelqu'un pénétra dans la pièce en courant.

— Lydia ! s'écria Stiles, hystérique. Tu l'as retrouvée ? Tu as retrouvé Aib-

⠀ Il s'interrompit dès qu'il la vit pleurer.

— Lydia ? s'inquiéta-t-il en s'accroupissant auprès d'elle. Qu'est-ce qui ne va pas ?

⠀ Il posa une main sur son dos, secoué par les sanglots.

— Hey, écoute-moi, regarde-moi, chut, respire. Ça va aller, pense à des choses positives, d'accord ? Ta famille, tes amis, ton chien, ton dressing...

⠀ Mais elle ne semblait pas se calmer pour autant. Paniqué, il souleva son menton et posa ses mains de part et d'autre de son visage. Son mascara avait légèrement coulé.

— Stiles, qu'est-ce que tu fais ? demanda-t-elle en réalisant qu'il était sur le point de l'embrasser.

⠀ Il ouvrit brusquement les yeux puis se lécha les lèvres en reculant, mal à l'aise. Lydia cessa ses pleurs. Ils se fixèrent longuement, troublés.

— Je... euh... je... J'ai cru que tu faisais une crise de panique, balbutia-t-il. Alors, tu sais, je...

— Bien sûr, coupa-t-elle, tout aussi gênée.

⠀ Elle passa nerveusement une main dans ses cheveux, tandis que Stiles s'efforçait tant bien que mal de dissimuler sa honte.

⠀ Bien qu'ils ne le laissaient pas paraître, tous les deux se remémoraient le baiser qu'ils avaient échangés dans les vestiaires du lycée un an plus tôt.

— Désolé, je n'ai pas été très original sur ce coup, plaisanta Stiles pour tenter d'alléger l'atmosphère.

— Et moi j'ai renversé du vin sur la moquette d'un manoir destiné à être mis en vente, répliqua-t-elle. Ma mère va probablement me tuer ou alors me priver d'argent de poche jusqu'à mon entrée à l'université.

— Vois les choses du bon côté, toi au moins, tu iras à l'université.

⠀ Ils rirent tous les deux puis Lydia reprit une mine sérieuse.

— Tu entends ça ? demanda-t-elle en fronçant les sourcils.

— Étant donné que la plupart des choses que tu entends sont des choses qu'aucun être humain normalement constitué ne peut entendre, je dirais que non, je n'entends rien.

⠀ Lydia leva les yeux en direction du mur face à elle. Un mur blanc comme la moquette qu'elle venait de tâcher. Intriguée, elle se redressa avant d'aller coller son oreille contre la surface froide. Stiles se leva à son tour et se posta à ses côtés.

— Qu'est-ce que tu entends ? demanda-t-il.

— Des murmures...

— Le genre de murmure qui t'apaise avant de t'endormir ou qui te hante dans tes cauchemars ?

⠀ Lydia en recula pour mieux observer le mur, puis s'immobilisa soudain, frappée par la stupeur.

— Laisse-moi deviner, tu vois des choses maintenant, c'est ça ? demanda Stiles.

⠀ Elle hocha la tête.

— Qu'est-ce que c'est cette fois ?

— Des visages.

━ ✧° ☾⋆⁺ ━

— Ce n'était pas une simple apparition, déclara Lydia, tandis qu'elle descendait l'escalier qui menait au salon. Elle devait avoir une signification, j'en suis sûre.

— Et si tu avais tout simplement halluciné ? demanda Stiles, derrière elle.

⠀ Arrivée en bas des marches, Lydia se tourna vers lui et le fixa sévèrement.

— Est-ce que tu es en train de sous-entendre que je deviens folle ?

— Non, je pense que tu es psychiquement surmenée, c'est différent.

— Je sais ce que j'ai vu.

— Les gars ! lança Scott en interrompant leur conversation.

⠀ Il accourut vers eux.

— Vous avez trouvé Liam ?

— C'est vrai qu'Aibee est ici ? demanda Kira, à côté de lui.

— Je ne crois pas que ce soit nos plus grandes préoccupations pour le moment, dit Stiles. Lydia voit des visages sur les murs.

— C'est nouveau ? s'étonna Scott.

— Plus ou moins, répondit Lydia.

— On est pas encore sûrs de savoir ce qui s'est produit, expliqua Stiles.

— Je sais ce que j'ai vu !

— Les gars ? intervint Kira. Où est Malia ?

⠀ Paniqués, ils se tournèrent tous vers Stiles.

— Je me disais bien que j'avais oublié quelque chose, murmura-t-il en se grattant honteusement la nuque.

— Tu as laissé Malia seule ? s'exclama Lydia, ahurie.

— Je pense que tu exagères. Je ne l'ai pas laissé seule, j'ai juste momentanément arrêté de la surveiller.

⠀ Elle lui jeta un regard cinglant.

— Et maintenant j'y retourne, dit-il.

— Ce n'est plus la peine, répliqua Scott.

⠀ Avec son menton, il désigna Malia qui s'approchait d'eux, accompagnée d'Isaac. Stiles fronça les sourcils.

— Qu'est-ce qu'il fait ici lui ?

— Tous les jeunes qui habitent dans cette ville sont ici, dit Lydia.

— Ta réputation me dépasse, soupira-t-il.

— Sympa cette fête, lança Isaac, une fois à leur niveau. Dommage que je n'y est pas été invité.

— Ça ne t'as pas pour autant empêché d'être là, rétorqua Stiles. Malia ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Tu vas bien ?

⠀ Brusquement, elle lui grogna au visage. Surpris, il fit un bond en arrière.

— Tu m'as abandonnée, gronda-t-elle en le toisant méchamment. Isaac est venu m'aider. C'est un bon garçon, alors je vais danser avec lui.

⠀ Elle saisit le bras d'Isaac et disparut avec lui sur la piste de danse.

— Qu'est-ce qui vient de se passer ? demanda Stiles, confus.

— Elle t'a grogné dessus puis elle est partie danser avec Isaac, dit Kira.

— Je sais, c'était une question rhétorique !

— Oh.

— Les gars, sérieusement, intervint Scott. Il faut qu'on retrouve Liam.

— Et Aibee, ajouta Lydia.

— On a qu'à se séparer en groupe de deux. Kira et moi à l'extérieur et vous deux à l'intérieur.

— Les amis, ce soir, nous partons à la chasse aux adolescents, lança Stiles.

— Tu es un adolescent toi aussi, Stiles, dit Scott avant de s'en aller avec Kira.

— Sérieusement ? Tu pourrais arrêter de casser constamment mes délires ?

━ ✧° ☾⋆⁺ ━

⠀Après s'être rapidement échappée de la fête, Aibee s'était mise en quête d'un endroit où elle pouvait être sûre de ne pas être retrouvée. Finalement, elle opta pour un grand abri de jardin situé à quelques mètres derrière le manoir.

⠀Malgré la semi-obscurité dans laquelle était plongé l'abri, des rayons de lune s'infiltraient de temps à autre à travers les hautes fenêtres qui surplombaient une rangée d'étagères remplies de pots de fleurs et d'arrosoirs.

⠀Aibee alla s'asseoir derrière un amas de gros sacs d'engrais déposés dans un coin. Elle retira une nouvelle fois sa perruque, attacha ses longs cheveux bruns en une queue de cheval, enfila son manteau en fausse fourrure pour se réchauffer puis troqua sa paire de talons contre une paire de ballerines. Quelques instants plus tard, quelque chose effleura sa jambe. Affolée, elle frappa l'air avec son sac à main.

— Hey ! gémit Liam en se massant le front.

— Toi ? s'exclama Aibee en plissant les yeux afin de mieux l'apercevoir. Qu'est-ce que tu fabriques ici ?

— À ton avis ? Je me cache.

— Dans un abri de jardin ? C'est stupide.

— Qu'est-ce que tu fais là toi ?

— Je me cache, répondit-elle en haussant les épaules.

— Vraiment ? rétorqua-t-il, ahuri par son toupet.

— Écoute, j'étais là bien avant toi, d'accord ? Trouve-toi une autre cachette.

— T'es pas sérieuse, j'espère ?

⠀Aibee haussa un sourcil.

— Tu as vraiment l'intention de tenir tête à une fille qui a des chaussures à talons dans son sac ? lança-t-elle sur un ton menaçant.

— Je n'irai nulle part, dit-il en serrant les dents.

— Bien, parce que moi non plus.

⠀Elle cala son dos contre un mur avant d'humer l'air en grimaçant.

— Est-ce que tu viens de péter ?

— On est entourés d'engrais, répondit Liam. C'est normal que ça sente mauvais.

⠀Elle le dévisagea, peu convaincue par son explication.

— N'essaie pas de te rattraper. C'est dégoûtant.

⠀Il roula des yeux, excédé. Pendant ce temps, Aibee fouillait à l'intérieur de son sac en grognant.

— Passe-moi ton portable, ordonna-t-elle.

— Je ne l'ai pas.

— Quoi ? Mais tu sers à rien !

⠀Elle lâcha un profond soupir.

— J'aurais pu tomber sur n'importe qui, mais il a fallu que ce soit sur un gars dans ton genre.

— T'es pas franchement la personne avec qui j'avais envie de passer ma soirée, si tu veux tout savoir, rétorqua sèchement Liam.

⠀Aibee lui asséna un coup de sac dans l'épaule.

— Aïe ! hurla-t-il. T'es folle ? Pourquoi est-ce que t'as fait ça ?

— T'avais une araignée sur l'épaule.

— De quoi est-ce que tu parles ? Il n'y avait rien sur mon épaule !

— Je sais, je cherchais juste une excuse pour te frapper.

⠀Liam la toisa et elle fit de même.

La nuit risquait d'être longue.

━ ✧° ☾⋆⁺ ━

— Tu es encore partie traîner dans les égouts ou tu es simplement nerveuse ? demanda Peter à Kate tandis qu'ils arrivaient au sommet d'une colline au milieu de la forêt.

— Je ne suis pas nerveuse.

— Ce n'est pas ce que ton odeur suggère.

⠀Exaspérée, elle roula des yeux.

— Six jours d'entraînements et tu ne sais toujours pas mentir, poursuivit Peter. C'est désolant.

⠀Il s'approcha d'elle avant de lui effleurer la joue.

— Je sens que quelque chose te préoccupe. Peut-être que je peux t'aider à évacuer toute cette tension, qu'est-ce que tu en dis ?

— Je ne sais pas ce que tu t'imagines entre nous, mais j'espère que tu réalises que ce n'est pas réel, rétorqua Kate en s'écartant de lui. Toi et moi, on existe pas.

⠀Peter ricana.

— Tu n'avais pas l'air de penser la même chose lorsque tu prenais du bon temps en ma compagnie.

— T'emballes pas trop. La première nuit que nous avons passé ensemble était un accident. La deuxième était une erreur.

— Vraiment ? ajouta-t-il en se penchant malicieusement vers elle. Et la troisième ?

⠀Un sourire amusé se dessina sur le visage de Kate.

— Il n'y aura pas de troisième fois, mon cœur, souffla-t-elle à son oreille.

⠀Elle alla ensuite s'appuyer contre le tronc d'un arbre.

— Trêve de plaisanterie, dit-elle, les bras croisés contre sa poitrine. Je n'ai pas fait tout ce chemin pour discuter de nous deux.

— Quel dommage. Je pensais que tu m'avais emmené ici pour qu'on s'amuse à la belle étoile.

— Nous devons rester concentrés sur notre plan.

— Notre plan ? J'aime la façon dont ça sonne dans ta bouche.

— Ce soir, ma meute doit être au complet.

— Je crois qu'elle l'est déjà, dit Peter en remarquant la présence de deux berserkers derrière lui.

⠀Ils ne tardèrent pas à être rejoints par les trois livreurs qu'elle avait mordus une semaine plus tôt. Leurs yeux jaunes brillaient dans la nuit.

— Pas sans mon dernier Bêta, rétorqua-t-elle.

— Nous en avons déjà parlé, ce gamin est le Bêta de Scott. Tu n'as aucun contrôle sur lui. De plus, je croyais que Pizza, Sushi et Burrito te suffisaient amplement.

— Je veux Scott McCall et j'ai besoin du Bêta pour l'atteindre. Je peux sentir son odeur. Il n'est pas loin.

⠀Peter s'avança au bord de la colline qui surplombait la forêt. C'est alors qu'il vit un point lumineux à travers la vaste végétation. En tendant l'oreille, il perçut l'écho d'une musique.

— Il se pourrait qu'il soit encore plus près que tu ne le penses, lança-t-il.

⠀Intriguée, Kate alla se poster à ses côtés.

— Une fête ? s'étonna-t-elle.

— Au beau milieu des bois. Ça doit probablement être une nouvelle mode, ou alors, ces gamins sont suicidaires.

⠀Kate fit un pas en avant.

— Où est-ce que tu vas ? demanda Peter.

— Je croyais que tu voulais t'amuser, dit-elle avant de descendre de la colline.

━ ✧° ☾⋆⁺ ━

— Stiles, on va la trouver, dit Lydia. Reste calme.

— Je suis calme, répondit-il en faisant les cent pas dans la cuisine. Je suis complètement et totalement calme.

— Non, tu ne l'es pas, répliqua-t-elle en se postant devant lui afin qu'il cesse d'arpenter la pièce. Tu n'es clairement pas dans un état lucide.

— Je ne vois pas de quoi tu parles, dit-il en se baissant pour examiner l'intérieur d'un placard.

— Tu es allé vérifier si Aibee n'était pas cachée dans un tonneau à vin, je crois que c'est une raison suffisante pour qu'on envisage de faire une pause.

— Faire une pause ? s'offusqua-t-il. On est en train de parler d'Aibee. Tu n'imagines pas de quoi elle est capable.

— J'en ai déjà assez vu pour me faire une idée, chuchota-t-elle.

⠀Stiles lâcha un soupir.

— Je n'ai pas arrêté de l'appeler. Elle ne répond pas à son téléphone.

— Elle l'avait laissé sur la table, répondit Lydia en lui tendant le portable d'Aibee.

— Quoi ? s'écria-t-il. Tu veux dire qu'elle l'a oublié ? Qu'est-ce qui a bien pu la rendre aussi distraite ?

— Crois-moi, tu ne veux pas le savoir, murmura-t-elle.

— J'aurais dû me douter qu'elle allait venir. Elle n'aurait jamais manqué cette soirée. On doit continuer de chercher. Je vais aller voir dans la machine à-

— Stiles, pour la dernière fois, Aibee n'est pas ici. Avec un peu de chance, Scott et Kira vont la retrouver. Elle n'est pas perdue. Elle sait se débrouiller.

⠀Lydia attrapa l'avant-bras de Stiles pour l'entraîner hors de la cuisine.

— Qu'est-ce que... Qu'est-ce que tu fais ? demanda-t-il, surpris.

— Il y a une fête juste à côté, répondit-elle en l'emmenant dans le salon. Détends-toi un peu.

⠀Il roula des yeux.

— Comment est-ce que tu veux que je me détende alors que... Je rêve où il y a un DJ ? C'est énorme !

⠀Lydia secoua la tête en le regardant se précipiter vers la table de mixage. Elle le vit échanger quelques mots avec le DJ et fut ravie de constater qu'il semblait avoir oublié ses précédentes occupations.

⠀Toutefois, la fête prit un tout autre tournant lorsque la musique s'arrêta brusquement pour laisser place au sifflement d'un micro qui perça l'oreille des invités.

— Votre attention, s'il vous plaît ! s'exclama Stiles. Je suis à la recherche de ma sœur et j'aimerais que vous m'aidiez à la retrouver !

— Oh mon dieu, souffla Lydia.

— Elle s'appelle Aibee, ça fait déjà trois heures qu'elle est portée disparue et je commence réellement à m'inquiéter, alors, si l'un d'entre vous sait où la trouver, qu'il se manifeste, je lui donnerai ma collection intégrale de Star Wars en DVD !

━ ✧° ☾⋆⁺ ━

— Réfléchissons, dit Kira tandis qu'elle et Scott pénétraient à l'intérieur d'une grande arrière-cour. Où est-ce que deux adolescents iraient s'ils jouaient à une partie de cache-cache autour d'un immense manoir ?

— Probablement pas dans les orties, plaisanta-t-il. Ce serait dangereux.

— C'est clair, en plus ils attraperaient sûrement froid, répliqua-t-elle en claquant des dents.

— Est-ce que ça va ?

— Je sais ce que tu penses. Je suis un Kitsune qui produit de l'électricité et je suis incapable de me réchauffer. C'est pathétique.

⠀Scott rit avant de prendre ses mains dans les siennes. Aussitôt, une chaleur réconfortante émana de leurs paumes jointes. Kira frissonna.

— C'est mieux maintenant ? demanda-t-il.

— Oui, merci.

⠀Il lui sourit puis lui lâcha la main.

— Tu peux essayer de sentir leurs odeurs ? demanda-t-elle.

— Je me souviens de celle de Liam, mais celle d'Aibee m'est encore inconnue.

— Framboise et lilas.

— Quoi ?

— Mon nez était peut-être enflé quand je l'ai rencontré, mais j'ai reconnu son parfum. Framboise et lilas.

— Ça ne va pas vraiment nous aider, dit-il. L'odeur de son parfum n'est pas sa véritable odeur.

— Tu connais mon odeur ? lança Kira.

⠀Scott s'arrêta de marcher, surpris par sa question.

— Désolée. C'était bizarre.

— Tu es sûre que tout va bien ? demanda-t-il, amusé.

— Oui, je... pourquoi est-ce que ça n'irait pas ? Il n'y a aucune raison que ça n'aille pas, je veux dire, c'est vrai que tout ne va pas forcément bien, mais ça ne veut pas dire tout va aller mal alors pourquoi se contenter d'aller bien puisqu'au final, rien de mal n'ira mieux.

⠀Elle s'interrompit.

— Oh mon dieu, j'ai encore parlé trop, c'est ça ? ajouta-t-elle en enfouissant son visage entre ses mains.

— Je n'ai pas la moindre idée de ce que tu viens de dire, mais tu es adorable, dit-il.

⠀Il poursuivit ensuite sa route tandis que le rouge montait aux joues de la jeune fille.

— Euh... Scott ?

⠀Il se retourna.

— Oui ?

— Tu pourrais m'aider ? demanda Kira en indiquant son pied, coincé entre les racines d'un arbre.

━ ✧° ☾⋆⁺ ━

— Qu'est-ce que c'est que c'était que ça ? demanda Lydia après l'annonce que Stiles venait de faire.

⠀Entre-temps, la musique avait repris son cours.

— T'en fais pas, dit-il. Je gère la situation.

⠀Quelqu'un lui tapota l'épaule. Il se retourna. Un garçon qui portait un bonnet et des lunettes se tenait face à lui.

— Laisse-moi deviner, tu sais où est ma sœur, c'est ça ? demanda Stiles d'un ton confiant.

— En fait, je suis intéressé par les DVD et-

— Dégage de ma vue, sale gosse ! hurla Stiles, furibond.

⠀Le jeune homme sursauta.

— Stiles, intervint Lydia.

— Tu ne mettras jamais la main sur mes DVD, espèce de-

— Stiles ! s'exclama Lydia avec fermeté.

— Quoi ?

— Reste calme, tu te souviens ?

— Je suis calme ! rétorqua-t-il en agitant ses bras dans tous les sens. Qu'est-ce qui te fait penser que je ne suis pas calme ?

⠀Lydia s'écarta de lui puis s'approcha du garçon qui semblait particulièrement apeuré.

— Désolée pour ce malentendu, lui dit-elle. Il y a une salle de projection à l'étage. Regarde ce que tu veux.

— Cool ! lança l'adolescent avant de s'éloigner sur son skateboard.

— Hey, attention au parquet ! gronda-t-elle.

⠀Épuisée, elle se massa le front.

— Courage, Lydia, souffla-t-elle. La situation ne peut pas être pire qu'elle ne l'est déjà.

⠀Cherchant Stiles du regard, elle le vit s'approcher d'un canapé en brandissant son portable en l'air.

— Qui a vu cette fille traîner dans le coin ? demanda-t-il en faisant défiler une photo d'Aibee sous les yeux de plusieurs personnes. Elle est plus âgée qu'à cette époque, mais elle a toujours la même expression sur son visage, vous savez, celle qui a l'air de vouloir dire : « Je suis meilleure que vous, c'est un fait ».

⠀Les gens assis sur le sofa le dévisagèrent longuement.

— Excusez-nous une minute, interrompit Lydia avant de conduire Stiles sur le balcon.

— Qu'est-ce qui te prend ? J'étais sur le point d'obtenir des ré-

— Quelqu'un a écorché ta voiture.

— Quoi ?

⠀Le cœur de Stiles fit un bond dans sa poitrine. Saisi par l'angoisse, il se tira les cheveux.

— Où ? Quand ? Je veux la voir ! Est-ce que c'est une blague ?

— Plus ou moins, je cherchais un moyen de capter ton attention.

— Plus ou moins ? Comment ça plus ou moins ? Roscoe va bien ?

— Qui ? demanda Lydia, confuse.

— Quoi ?

— Tu as donné un nom à ta voiture ?

— Pas du tout, répondit Stiles. Ce serait stupide, OK ? Est-ce que j'ai l'air assez stupide pour-

⠀Lydia haussa un sourcil.

— OK, je l'avoue, mais ne le dis à personne, ce sera notre petit secret, d'accord ?

— Juste pour être sûre, tu n'aurais pas bu quelque chose ?

— Quoi ?

— J'ai combien d'œils ?

— Sérieusement ?

— Réponds à la question.

— Je ne suis pas saoul ! protesta Stiles. Je suis parfaitement... attends, je ne vois pas la lune dans le ciel, c'est normal ?

⠀Lydia s'avança vers la rambarde et leva la tête pour constater d'elle-même.

— On appelle ce phénomène la Lune Noire, dit-elle. C'est une période rare durant laquelle la lune est moins visible dans le ciel.

— Donc je suis toujours sobre, c'est bon à savoir.

— Selon certaines croyances, la Lune Noire annonce de grands bouleversements. C'est un moment de deuil et de réflexion.

— De deuil ? s'exclama Stiles, peu rassuré. Tu veux dire que des gens pourraient mourir très prochainement ?

— On est à Beacon Hills, répondit Lydia. Tu devrais connaître la réponse.

⠀Au même instant, une chèvre alla se frotter contre les jambes de Stiles.

— Qu'est-ce que-

— Longue histoire.

━ ✧° ☾⋆⁺ ━

— Alors, dis-moi, de quoi est-ce que tu te caches exactement ? demanda Aibee, piquée par la curiosité.

— Je ne crois pas que ça te regarde, rétorqua Liam.

— Je partage l'air que je respire avec toi depuis plusieurs bonnes minutes, alors, oui, je crois que ça me regarde.

⠀Irrité, le jeune homme grinça des dents.

— Je te préviens, si tu es recherché par la police et que tu comptes sur moi pour te couvrir, tu es tombé sur la mauvaise personne, renchérit Aibee. Mon père est shérif. Si tu veux obtenir mon silence, tu vas devoir me donner vingt dollars.

— Tu te fiches de moi ?

— Bon d'accord, j'ai dit vingt pour être gentille. En fait, je voulais dire quarante dollars.

— Tu es folle.

— Rectification, je suis une jeune femme entreprenante qui adore les chèques et les gros billets.

⠀Liam secoua la tête.

— Tu sais, en voyant toutes ces vidéos de toi, je pensais que tu étais marrant, mais en réalité, t'es plutôt ennuyant, ajouta-t-elle.

— Je ne suis pas un clown.

— Tu es petit, bête et ridicule, ça revient au même.

⠀La mâchoire de Liam se contracta.

— Pourquoi est-ce que tu es ici toi ? Tu as réalisé que personne ne voulait parler à une fille désagréable comme toi ?

— Au contraire, je suis la reine de cette soirée. Je dois juste attendre que Stiles comprenne que je ne porte plus de couche-culotte depuis des années.

— Stiles ? Tu es la sœur de Stilinski ?

⠀Il serra les poings.

— Demi-sœur, mais ne le dis à personne, j'aimerais pas trop que ça s'ébruite. On ne vient pas du même monde tous les deux. Il est stupide et moi je suis l'enfant prodige de la famille.

⠀Elle pointa un paquet de graines de tournesol posé à sa droite.

— Tu crois que ça a le même goût que les céréales ?

━ ✧° ☾⋆⁺ ━

— On tourne en rond, non ? demanda Kira en regardant autour d'elle. Je crois qu'on est déjà passés par ici. J'ai l'impression que ce jardin est plus grand qu'une forêt.

⠀Scott s'arrêta un instant pour consulter son téléphone.

— Qu'est-ce qui se passe ?

— Ils ne sont pas dans le manoir, dit-il. On doit continuer à les chercher.

— On est vraiment obligés ? soupira Kira. Je veux dire, ils veulent peut-être qu'on les laisse un peu tranquille. Ils doivent tous les deux être en pleine crise d'adolescence ou quelque chose du genre.

⠀Scott rit.

— Tu as mal aux pieds, c'est ça ?

— Rappelle-moi de ne plus jamais mettre de chaussures à talons, dit-elle en boitant légèrement. Après la balle reçue en plein visage, le vol plané sur le gazon, la chute dans les escaliers et la fois où je suis rentrée dans un mur, honnêtement, je ne vois pas ce qui pourrait bien m'arriver de pire.

⠀Une pluie torrentielle s'abattit au-dessus d'elle.

— Je dois être maudite, pesta Kira. Ça m'apprendra à vouloir briser des miroirs sans réfléchir.

— Suis-moi, j'ai vu un abri pas loin, dit Scott en lui prenant la main.

⠀Comme des enfants, ils se mirent à courir en ricanant. Scott s'amusait à sauter par-dessus les flaques, ce qui faisait rire Kira.

⠀Arrivés à l'abri, Scott alluma un interrupteur. Ils se regardèrent. Leurs cheveux et leurs vêtements dégoulinaient d'eau.

— On va probablement tomber malade, tu le sais ? lança-t-il, amusé.

— Aucune chance, répondit Kira. Les Kitsunes ne sont jamais malades.

— Jamais ?

— Jamais. En revanche, vu comment nous sommes trempés, c'est un miracle que je n'ai pas été électrocutée.

⠀Elle rit puis d'un geste délicat, Scott fit doucement glisser ses doigts à travers ses longs cheveux humides. Surprise, elle déglutit, mais avant qu'elle ne réalise ce qui était en train de se produire, il posa ses lèvres sur les siennes et un frisson envahit son corps tout entier.

⠀Le cœur palpitant, elle ferma les yeux tandis que la langue de Scott se frayait un passage dans sa bouche. Dans une démarche naturelle, ses mains vinrent se placer derrière sa nuque et son corps se pressa davantage contre le sien afin d'accentuer le baiser. Enivrés par cet agréable moment, ni l'un, ni l'autre n'osait rompre la magie de cet instant.

— Dégoûtant, grimaça Aibee qui avait assisté à toute la scène. Elle a des feuilles mortes sur la tête. Comment est-ce qu'il peut l'aimer ?

⠀Pris de panique, Liam gesticulait nerveusement. Il ne pensait qu'à une seule chose. Trouver un moyen de sortir du pétrin dans lequel il venait de se fourrer.

⠀Accroupis derrière les sacs d'engrais, les deux adolescents tentaient tant bien que mal de ne pas trahir leur présence maintenant que l'abri n'était plus plongé dans l'obscurité.

— Je te préviens, menaça Aibee à voix basse. Si jamais ton coude rentre encore une fois dans mes côtes, je te fais gober du cactus vénéneux, c'est clair ?

— On n'aurait pas été dans cette situation si tu t'étais trouvé une autre cachette, rétorqua sèchement Liam.

⠀Un grognement se fit entendre.

— Chut ! chuchota Aibee. Tu veux qu'on se fasse prendre ou quoi ? Mets-la en veilleuse !

— Ce n'était pas moi.

— Bien sûr, tout comme ce n'est pas toi qui lâche des gaz nauséabonds dans l'air depuis une demi-heure ?

— Pour la dernière fois, on est entourés de compost, c'est normal que ça sente aussi mauvais !

⠀Le mystérieux bruit se manifesta à nouveau.

— Qu'est-ce que tu n'as pas compris exactement quand je t'ai dit de la mettre en veilleuse ? gronda Aibee.

— Je ne fais rien, dit Liam. C'est toi.

— Quoi ?

— Ton ventre.

⠀Aibee posa une main sur son estomac qui émit aussitôt des petits sons étranges, semblables à des grommellements.

— Ça alors, s'étonna-t-elle. C'est bizarre.

— Qu'est-ce que tu as ?

— J'en sais rien...

⠀Étourdie, elle se mit à tousser en se tenant le bas du ventre. Rapidement, une sensation de brûlure lui assaillit la gorge et les yeux et elle commença à se sentir particulièrement nauséeuse.

— Je ne me sens pas très bien, dit-elle. Je crois que-

⠀Brusquement, elle se pencha en avant et vomit sur les pieds de Liam.

— Non ! s'écria ce dernier. Pas mes chaussures !

⠀Au même instant, Kira et Scott mirent fin à leur baiser avant de se diriger vers la source de toute cette agitation.

— Aibee ! s'exclama Kira. Oh mon dieu, qu'est-ce qui se passe ?

⠀Affolée par l'état de la jeune fille, elle se rua à son secours sous le regard troublé de Scott. Pendant ce temps, Liam en profita pour s'enfuir.

— Liam ! hurla Scott. Attends !

⠀Il s'apprêta à le poursuivre, mais se ravisa, inquiet pour d'Aibee qui continuait de tousser bruyamment.

— Vas-y, lui dit Kira. Je vais m'occuper d'elle.

⠀Scott hocha la tête avant de s'en aller.

— Hey, Aibee, je suis Kira, on s'est rencontrées aux entraînements de crosse la semaine dernière, tu te souviens de moi ?

⠀Aibee vomit sur elle.

— Je vais prendre ça pour un oui.

━ ✧° ☾⋆⁺ ━

— Où est-ce que tu vas ? demanda Lydia en voyant Stiles se précipiter vers la porte d'entrée. La fête n'est pas terminée. Tu comptes me laisser seule ici ? Avec tous ces gamins déséquilibrés ?

— Écoute, je suis désolé, mais je n'ai pas le temps, d'accord ? Je dois... Bon sang, pourquoi est-ce que cette satanée porte ne s'ouvre pas ?

— Probablement parce qu'il faut tourner la poignée au lieu de tirer dessus comme tu le fais.

— Oh, dit Stiles en tournant la poignée. Merci.

— Attends ! lança Lydia en le suivant dehors. Il y a quelque chose que tu ne me dis pas. Qu'est-ce qu'il y a ?

⠀Ignorant sa question, il courut à toute vitesse vers sa Jeep. Les mains tremblantes, il peina à insérer correctement ses clés dans le véhicule.

— Stiles ? Qu'est-ce qui se passe ?

— C'est pas vrai ! s'emporta-t-il en frappant le capot de la voiture.

⠀Il hurla de douleur.

— Stiles, dis-moi ce qui se passe !

⠀Nerveux, le jeune homme lâcha un soupir tout en massant sa main endolorie.

— Scott m'a envoyé un message, dit-il. C'est Aibee. Elle est à l'hôpital.

— Quoi ? Elle va bien ?

— Je... J'en sais rien, elle est à l'hôpital, Lydia. Elle n'est là que depuis une semaine et elle est à l'hôpital.

⠀Elle s'approcha de lui pour tenter de le réconforter lorsqu'elle entendit tout à coup des cris résonner quelques mètres plus loin. Inquiète, elle pressa le pas vers l'endroit d'où semblait provenir le vacarme. Stiles la suivit. Ils arrivèrent près de la piscine du jardin, laquelle était encerclée par plus d'une cinquantaine de personnes. Lydia fendit la foule, curieuse de découvrir la raison de tout cet attroupement.

⠀Elle fit alors face à une vision d'horreur. Le corps blême et inerte d'une jeune fille flottait à la surface d'une eau entièrement rouge. Ses yeux vitreux semblaient la fixer, figés dans la mort. Effarée, Lydia plaqua une main sur sa bouche et recula brusquement en heurtant Stiles dans la panique.

— Oh mon dieu, souffla-t-elle tandis que des larmes dévalaient ses joues. Carrie...

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⠀Courant à travers la forêt, Liam regardait à chaque instant par-dessus son épaule afin d'être sûr que personne ne l'avait suivi. Au fur et à mesure qu'il s'enfonçait dans les bois, la voix de Scott hurlant son prénom se faisait de plus en plus lointaine et insignifiante.

⠀Plus il avançait, plus ses jambes redoublaient de force. Ses compétences physiques avaient toujours été satisfaisantes, mais depuis ces derniers jours, il se découvrait des capacités pour le moins insoupçonnées.

⠀Rien qu'à cet instant, il pouvait très nettement percevoir le chant des grillons, le craquement des branches qu'il frôlait ainsi que le bruissement des herbes qu'il piétinait.

⠀Un vif élancement lui martela le crâne. Affaibli par la douleur, il tomba au sol en hurlant de toutes ses forces. Il souffrait terriblement. Il avait l'impression que les tous les os de son corps étaient en train de se déplacer et qu'il ne pouvait rien faire pour mettre un terme à cette torture. Il porta les mains à sa tête, mais recula brusquement à la vue de ses doigts griffus. Ses yeux s'écarquillèrent et il hoqueta de frayeur.

⠀Un bruit derrière lui attira son attention. Avec rapidité, il alla s'adosser contre un tronc d'arbre pour reprendre ses esprits. Cependant, l'effroi le saisit quand il réalisa que le tronc n'était autre qu'un colosse gigantesque vêtu d'une peau d'ours ornée d'ossements. Effrayé, il tomba à la renverse.

⠀Cinq individus s'approchaient de lui avec une allure menaçante. Derrière eux, un homme surgit de l'ombre, accompagné d'une femme aux cheveux blonds. Un frisson désagréable parcourut la colonne vertébrale du jeune homme et sa gorge se noua.

⠀C'était elle.

⠀La femme qui l'avait attaqué cette fameuse nuit au lycée.

⠀Les lèvres étirées par un sourire narquois, elle s'accroupit à son niveau.

— Liam, c'est ça ?

⠀Il garda le silence.

— N'aie pas peur, dit-elle en faisant briller ses yeux verts. Je ne te ferai pas de mal.

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