chapitre 1

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En traversant l'un des couloirs froids et mal éclairés de Poudlard, Eden n'avait qu'un seul mot en tête : ténèbres. Tout semblait angoissant et sombre depuis le début de l'année, lorsque les élèves étaient descendus du train pour découvrir que la majorité des professeurs avaient été remplacés. La mort de Dumbledore avait entraîné de nombreux bouleversements, et le nouveau directeur, Rogue, n'avait pas tardé à transformer l'école en un lieu aussi lugubre que la prison d'Azkaban.

Aucun étudiant ne le disait à voix haute, mais chacun savait qui étaient ces professeurs à la mine sombre et au regard terrifiant. Personne n'osait en parler, de peur de finir torturé, ou pire encore. Il n'était cependant pas difficile de deviner leur provenance : ils venaient d'Azkaban, serviteurs de Voldemort, et la peur qu'ils inspiraient était si grande qu'aucun parent n'avaient reçu la moindre lettre de leurs enfants signalant la terrible menace qui planait à l'intérieur du château. Ceux qui tenaient à leur vie savaient que le silence était de mise.

Les lettres, les colis—tout ce qui entraient et sortaient de Poudlard— étaient interceptés et fouillés. Au détour du couloir, deux hommes surgirent, le visage sévère, et un frisson glacé parcouru l'échine d'Eden. Ils se fondaient dans un silence oppressant, et lorsqu'elle croisa le regard de l'un d'eux, il s'interrompit, incitant son compagnon à en faire de même. La jeune fille garda la tête haute en passant à leur hauteur; elle refusait de s'écraser. Après tout, qu'avait-t-elle à perdre si elle n'avait déjà plus rien?

Il y avait encore deux mois, peut-être qu'elle aurait baissé les yeux, mais tout avait changé. Cette année était la plus éprouvante pour elle. Elle errait dans les couloirs comme un esprit tourmenté, et pourtant, personne ne semblait remarquer à quel point elle n'allait pas bien. À leurs yeux, elle était toujours la même : la fille des Enfers, la fille la plus jolie de l'école, celle dont la réputation de débauche n'était plus à prouver. Mais parmi tous ces regards, qui cherchait à connaître la vraie Eden?

En entrant dans la salle de classe, la rouquine scruta la pièce du regard et aperçut les cheveux blancs comme neige de sa meilleure amie, Elina. Eden traversa une rangée de pupitres et s'effondra sur la chaise à côté d'elle. Elles étaient les seules dont la couleur de cravate diffèrait. Tous les autres étaient assis par maisons, se tenant le plus loin possible les uns des autres. Elina était une Poufsouffle, aussi gentille, tolérante et sérieuse que la plupart de ceux qui arboraient une cravate jaune.

Eden était aussi intelligente que sa maison, Serdaigle, le laisse présager. Elle sourit à Elina, puis sortit ses affaires de son sac pour les disposer sur le pupitre. Lorsque les murmures s'estompèrent, remplacés par un silence oppressant, elle su ce que cela signifiait. Elle se leva alors et tourna la tête vers le fond de la salle. Le professeur Riddle claqua violemment la porte derrière lui et traversa l'allée sans un regard pour personne. Les filles le suivirent des yeux, fascinées, hypnotisées par son charisme, sa beauté et son regard aussi sombre que la nuit.

Soudain, il se retourna, et ses yeux se posèrent directement dans ceux de la rouquine. Eden se crispa légèrement, mais ne détourna pas le regard. Elle observa la tempête qui faisait rage dans les iris du jeune homme, des yeux qui semblaient capables de percer l'âme et de déterrer les secrets les plus enfouis. Pourtant, malgré sa beauté envoûtante, il inspirait la peur, plus que quiconque ici. La simple évocation de son nom suffisait à terrifier la plupart des élèves, et pourtant, qui pouvait résister à l'attrait de ses lèvres, tant elles semblaient irrésistibles ?

La seule autre personne capable de rivaliser avec lui entra à ce moment précis, en claquant la porte à son tour. Eden détourna son attention du professeur pour se tourner vers le petit frère de celui-ci, Mattheo Riddle. Le jeune homme jeta son sac sur la table et s'assit à côté de son meilleur ami, Théodore Nott. Ces deux-là étaient comme les deux doigts de la main, inséparables depuis leur naissance.


— Eh bien, lâcha le professeur Riddle, je vois que la ponctualité n'est pas le fort de tout le monde.


Mattheo ignora son frère, et le silence devint si pesant qu'Eden déglutit avec difficulté. Chaque étudiant retint son souffle, attendant que quelque chose se passe. Après tout, il était bien connu que le sang des Riddle était aussi chaud que le feu des Enfers. Leur père était le sorcier le plus puissant ; son nom n'était jamais prononcé, de peur qu'un malheur ne s'abatte l'instant d'après. Eden ne comprendrait jamais comment Dumbledore avait pu accepter Mattheo comme élève, et encore moins, comment il avait pu permettre à Tom Riddle de commencer à enseigner ici. Mais plus elle cherchait des réponses, plus elle se retrouvait avec des questions.

Pour Tom, enseigner ici présentait de nombreux avantages. D'abord, il avait le loisir de se promener dans les couloirs à sa guise, prétendant être de garde, explorant le château sans crainte, surtout avec McGonagall dans les parages. Ensuite, sa présence lui permettait de surveiller son frère, trop imprévisible et immature, ce qui ne plaisait guère à leur père. Mais le troisième avantage, et sans doute le plus important, c'était Eden.

Intelligente et belle comme une déesse, Eden était non seulement un plaisir pour les yeux de Tom, mais aussi une opportunité de la surveiller de près puisque Mattheo semblait incapable de mener à bien cette mission, Tom s'était empressé de l'accepter pour apaiser leur père et éviter que Mattheo ne subisse les foudres de Voldemort car malgré tout, c'était son petit frère. Tom le foudroya du regard, et le silence qui s'ensuit aurait pu en faire évanouir plus d'un.

Tom sentit les regards se poser sur lui et sur Mattheo—surtout ceux des filles. Car avant tout, ils étaient beaux, et il semblait que ce soit ce qui importait le plus aux yeux des autres. Les Riddle avaient été gâtés par la nature, et c'était leur dernier atout : séduire, ou dans le cas de Tom, manipuler. Son objectif était simple : tenir Mattheo à distance d'Eden et s'assurer d'avoir le champ libre.

Le silence prolongé rendait Elina nerveuse, Eden le devina en sentant la paume moite de son amie lorsqu'elle lui attrapa la main. Le professeur continua de fixer son frère sans prononcer un mot, et c'était bien cela le plus terrifiant. Finalement, il détourna les yeux et commença son cours, et personne n'osa murmurer de peur d'être pétrifié sur place.

Fixant pensivement sa table, Eden sursauta légèrement lorsqu'une petite boule de papier rebondit sur son manuel. Elle se retourna et aperçut Ron, un sourire penaud aux lèvres. Elle lui rendit son sourire, puis déplia la boule de papier, plissant les yeux pour déchiffrer l'écriture bancale du garçon. Ron était le seul avec qui elle couchait, car ils avaient un accord : elle lui apprenait à séduire pour qu'il puisse inviter Hermione à sortir et il couchait avec elle pour qu'elle puisse s'évader le temps de leurs ébats. C'était un moment d'évasion où, l'espace d'un instant, elle pouvait fuir la triste réalité qui la hantait depuis l'été.

Eden savait qu'elle devra affronter son propre esprit tôt ou tard, faire face à ses démons intérieurs, sombrer ou se battre avec toutes les fissures qui avaient ébranlé son être, la laissant brisée comme une poupée de porcelaine tombée au sol. Car au fond, c'était ce qu'elle était: une poupée de porcelaine, délicate et magnifique à première vue, mais fragilisée par d'innombrables fissures internes qui menaçaient de la faire voler en éclats au moindre choc, comme si chaque pas était un pas sur du verre brisé prêt à transpercer sa peau. Pourtant, cet arrangement avec Ron n'était pas vraiment équitable, car coucher ensemble permettait au garçon de gagner de l'expérience.

La rouquine saisit sa plume pour répondre, mais une ombre se dressa au-dessus d'elle. Son geste fût interrompu par le bruit sec d'une baguette qui claqua sur la table. Le bout de bois magique glissa sur le papier et l'amena vers le professeur Riddle, qui le parcouru des yeux, un léger sourire au coin des lèvres.


— Mademoiselle Marks, dit-il d'une voix grave, ma classe n'est pas un lieu pour vendre votre corps à Monsieur Weasley. Attendez d'être hors de ma vue avant d'envisager de le rejoindre dans un cagibi. Vous feriez peut-être mieux d'apprendre. Votre dernière note était médiocre, surtout pour vous. Est-ce parfaitement clair?


Alors que le visage de Ron vira au rouge, Eden resta impassible, bien qu'un muscle tressauta dans sa mâchoire. Elle refusait de laisser transparaître quoi que ce soit, consciente que plus les émotions étaient exposées, plus les vulnérabilités l'étaient aussi. Elle soutint le regard du professeur sous les murmures des étudiants, tandis que Mattheo se tendit, prêt à intervenir. Son frère lui lança un coup d'œil, un sourire en coin, avant de reporter son attention sur Eden. S'il cherchait à les humilier, Ron et elle, il échouera. La réputation d'Eden était déjà scellée. On l'appelait la fille des Enfers, aussi tentatrice que le serpent dans l'histoire d'Ève. Sa beauté était une malédiction.

Elle était devenue un objet de fantasme. Les garçons racontaient à qui voulait l'entendre qu'ils avaient passé une nuit avec elle, même si c'était faux, et sa réputation était née de ces mensonges. Elle aurait dû baisser les yeux, mais elle n'y parvenait pas, car elle n'éprouvait aucune peur envers le professeur Riddle. Et c'était précisément là que résidait le problème. Eden recherchait les ennuis pour ressentir un semblant de vie, comme si elle tentait désespérément de réassembler les morceaux brisés en elle.

Tom dissimula sa colère, mais il bouillonnait intérieurement. La simple idée que cet imbécile de Weasley propose à Eden de le retrouver dans un cagibi le mettait hors de lui. S'il ne se contenait pas, il l'enverrait directement dans la gueule de Nagini. Mais il savait que ce rouquin ne ferait pas le poids face à lui. Il allait en profiter pour se rapprocher d'Eden, d'abord lentement, à la manière du serpent qu'il était, et puis, quand elle ne s'y attendrait pas, elle serait à sa merci, et sa mission serait accomplie.


— Vous me décevez profondément, reprit-il d'une voix froide. J'attends de vous la perfection, mais vos résultats sont en baisse.


— Ce n'était qu'un quinze sur vingt, répliqua Eden sans ciller.


— Et c'est déjà suffisant, trancha-t-il. Vous resterez après mon cours pour une heure de colle.


Tom se redressa et mis le feu au message de Ron d'un coup de baguette, le papier se consuma en une volute de cendres, avant de regagner son bureau. Il repris son cours, ses yeux se posant de temps à autre sur Eden, mais elle n'y prêta même pas attention. Le vide en elle semblait se creuser un peu plus à chaque regard. Parfaite. Elle devait toujours être parfaite, et cela la rendait malade. Elle n'en pouvait plus. Quelques filles l'observèrent, jalouses qu'elle ait l'occasion d'être en retenue avec le professeur Riddle. Pourtant, s'il y avait bien un des deux frères pour qui son cœur avait un jour flanché, c'était Mattheo.

Avant

Avant qu'elle n'oublie tout, avant que ses parents ne meurent. Désormais, elle ne dormait plus, elle ne pensait plus à Mattheo. Elle sombrait, chaque respiration étant une contrainte, avec cette sensation lancinante que quelque chose lui manquait sans savoir quoi.


— Eden, souffla Elina à voix basse, n'oublie pas la réunion de ce soir.


La rouquine hocha la tête. Elina, elle, et leur meilleur ami Joshua, un élève de Gryffondor, avaient pris l'habitude de se réunir en secret. En public, ils n'apparaissaient pas souvent ensemble, car cela pouvait paraître suspect. Pourtant, comme durant ce cours, il leur arrivait de se retrouver côte à côte et de discuter discrètement. Leur lieu de rendez-vous était la tour d'astronomie, où ils parlaient de tout et de rien, mais surtout d'un moyen de mettre fin à la menace que représentait Voldemort. Eden se perdit de nouveau dans ses pensées et ferma les yeux. Elle vit des flammes surgir, brûlantes et terrifiantes, ses yeux se mirent à brûler, et la panique s'empara d'elle.

Elle inspira profondément et ouvrit les yeux, réalisant qu'elle n'était pas en train de brûler dans un incendie, mais bien en classe. Encore secouée, elle pris quelques notes distraitement, tandis que les yeux de Tom alternaient entre elle et Ron. Son imagination débordante lui offrait une centaine de façons de torturer cet insupportable Weasley. Peut-être qu'un jour il le ferait, mais sa mission principale restait Eden. Il termina son cours avec une tonne de devoirs pour le lendemain. Eden se tourna vers Ron et lui sourit doucement pendant que les élèves remballent leurs affaires.


— On se voit plus tard, dit-elle.


Ron hocha la tête, encore un peu rouge, et tourna les talons, la tête basse. Tom pris son temps pour ranger ses livres un à un, attendant que la classe se vide, mais il remarqua que son frère était toujours assis sur sa chaise.


— Mattheo, lâcha-t-il. Tu vas être en retard à ton prochain cours.


Eden tourna la tête vers Mattheo, qui ne semblait pas décidé à quitter la salle. La tension était palpable tandis que les deux frères se toisaient, comme s'ils s'apprêtaient à se sauter à la gorge. Le plus jeune des deux haussa les épaules, arborant son habituel air blasé.


— Je vais attendre Eden, répondit Mattheo.


— Ah bon ? Pourquoi ? s'étonna-t-elle.


Les deux frères se tournèrent simultanément vers elle, surpris, comme s'ils avaient momentanément oublié sa présence. Pourquoi Mattheo voulait-il l'attendre alors que leur relation n'avait jamais été amicale au point de s'attendre après une heure de retenue? Mattheo la foudroya du regard, et Eden leva les sourcils, outrée.


— C'est toi qui veux rester, espèce d'abruti, lâcha Eden. Ne me regarde pas comme si j'avais fait quelque chose.


— Tais-toi, Eden, grogna Mattheo.


— Ça suffit! Tous les deux! s'exclama Tom en frappant un pupitre du plat de sa main en fixant son frère. Je ne le répéterai pas, Mattheo.


Eden se renfrogna. Après tout, elle n'avait pas à se mêler de ça. Si Mattheo voulait des ennuis, c'était son problème, pas le sien. Le jeune homme soutint le regard de son aîné pendant quelques secondes qui semblèrent durer une éternité, puis finit par céder. Il ramassa son sac, jeta un dernier regard à Eden, puis tourna les talons. D'un coup de baguette, le professeur Riddle fit claquer la porte, regagnant son bureau d'un pas assuré.

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