chapitre XXIII

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

Les trois jours suivants sont dans le flou total pour Steve, il reste les yeux dans le vague, réagissant à peine quand ses amis lui parlent. Ne voulant pas déranger Alan, il est rentré chez lui malgré les protestations du père d'Ashleen. Cependant, Steve espère toujours qu'elle n'est pas morte, qu'elle a juste disparu et qu'elle est quelque part.


C'est pourquoi en ce moment il est assis sur le canapé, entouré des autres et attend dans le silence devant le talkie posé sur la table. Si Will et même Onze ont pu donner un signe de vie par ce moyen, il est persuadé qu'Ashleen va faire pareil. Plusieurs voitures de police passent dans la rue, sirènes hurlantes et Billy se lève pour regarder par la fenêtre.

Steve entend un grésillement, le faisant croire qu'Ashleen envoie un signal, mais reconnaît la voix de Jim Hopper et il regarde Dustin.


- Je... j'ai une fréquence de police, explique le garçon.


- Dustin Henderson! crie Tessa, c'est illégal!


- Ce qui est illégal, réplique Dustin, c'est toi qui gémis toutes les nuits en criant le nom de Billy!


Tessa rougit et le fixe, mais Nancy leur dit à tous les deux de se taire et Dustin tire la langue à sa sœur. Alors que les sirènes s'arrêtent, la voix d'Hopper résonne à nouveau.


- Vous avez prévenu le mari de la vieille Agatha? dit Hopper.


- Shérif, bredouille une autre voix, ce n'est pas sa femme.


- Un autre cadavre? Identifiable?


- Ouais, c'est la petite Fisher chef, elle a été retrouvée dans le lac.


La radio se coupe et la bande se regarde en silence puis la porte claque et Nancy sursaute. Elle se précipite dehors pour voir Steve disparaître.


- Steve! crie-t-elle.


Steve traverse la rue et contourne la maison d'Ashleen pour entrer dans les bois en courant et la nuit l'empêche de voir clairement mais il connaît le chemin par cœur. Il court malgré la douleur aux côtes. Son cœur tambourine dans sa poitrine et il se répète que ce n'est pas possible, que ce n'est pas elle. Il aperçoit les lumières qui clignotent et il déboule sur la plage calleuse. Il voit deux hommes sortir quelque chose de l'eau et il est arrêté par deux policiers.


- Zone interdite, lâche l'un d'eux.


- Lâchez-moi!


Steve se débat et est tellement en colère et triste qu'il se libère et pousse l'un des agents au sol. L'autre sort sa matraque.


- Eh! On se calme! crie Hopper. Steve ....


Le garçon ne l'écoute pas, il le bouscule et glisse sur les cailloux humides mais se rattrape et il reconnaît cette robe rose magnifique qu'elle portait au bal. Il sent la bile remonter le long de sa gorge. Il repousse les deux hommes qui viennent de déposer la dépouille au sol et tombe à genoux avant de prendre la tête d'Ashleen entre ses mains.


- Leen ... C'est moi, regarde-moi, je ... Je suis là s'il te plaît, souffle Steve.


Il la secoue et caresse sa peau froide et grise. Il enlève son pull et l'habille pour qu'elle n'attrape pas froid tandis que lui, grelotte. Il entend le bruit d'une voiture, suivi d'une porte qui claque et des flics essayant de fermer la zone.


- C'est ma fille! crie Alan Fisher.


Il esquive les agents et se précipite vers Ashleen. Steve ne retient plus ses larmes, il a l'impression d'avoir été coupé en deux et qu'une partie de lui est morte.


- Mon bébé ...


Alan soulève le corps de sa fille avec un bras et la serre contre lui tandis qu'il attrape Steve de l'autre et l'étreint en pleurant. Nancy est la première du groupe à arriver derrière eux, mais cette fois les agents l'empêchent de passer. Elle reconnaît la robe d'Ashleen et dès que Jonathan la rejoint, elle se blottit contre lui pour pleurer.

Hopper met un moment pour arracher Steve et Alan d'Ashleen pour qu'on puisse la transporter à la morgue. Le jeune homme regarde l'ambulance silencieuse s'éloigner et il sent Allan l'attraper pour le conduire à la voiture. Il doit l'aider à s'asseoir et l'attache avant de monter à son tour. Il conduit en silence et quand il se gare devant la maison, il soutient à nouveau Steve et l'emmène à l'intérieur.


- Reste à la maison, dit Alan, je m'inquièterai moins pour toi.


Et il le quitte pour monter dans sa chambre et une fois seul, il se laisse tomber par terre et pleure. Il pleure silencieusement alors que Steve monte dans la chambre d'Ashleen. Il s'allonge dans le lit et se recroqueville sur lui-même en tenant le pyjama de son ex petite amie dans les bras. Il pleure et sent quelque chose sur son visage alors il ouvre les yeux et attrape le papillon lumineux.

Steve le regarde et il a l'impression que la luminosité du papillon a baissée, comme si lui aussi n'était plus tout à fait entier. Il prend son envol difficilement et s'installe au bord de la fenêtre. Le jeune homme s'endort des heures plus tard après avoir pleuré jusqu'à ce que ses yeux le brûlent et qu'il ne puisse plus respirer.

Quand il se réveille, le lendemain, ses yeux sont collés. Il descend difficilement dans la cuisine et trouve Alan devant son café, les yeux dans le vide. Il s'approche doucement et l'entoure de ses bras. Le père d'Ashleen sursaute et sort de ses pensées avant de serrer Steve contre lui.


- Je voudrais la voir, murmure Steve. Une dernière fois, pour lui dire au revoir.


Alan hoche la tête, se lève silencieusement et pose la tasse pleine dans l'évier. Steve monte dans la voiture d'Alan, portant toujours les vêtements de la veille. Il y a un silence et ils arrivent à l'hôpital. Alan signe des papiers pour que Steve puisse voir sa fille, et il s'assoit dans la salle d'attente pour pouvoir le laisser y aller seul.

Steve entre dans la pièce et frissonne à cause du froid qui règne. Il aperçoit cinq tables en métal dont trois sont occupées par des corps recouverts d'un drap blanc. Il s'approche avec les jambes tremblantes et fait face à celle avec le prénom d'Ashleen. Il se dit encore que ce n'est pas possible, que ce n'est pas elle et il tire doucement le drap vers lui.

Quand il voit son visage, il sent ses jambes flancher et il doit se retenir à la table. Il prend sur lui, pose ses mains sur le visage glacé d'Ashleen et se penche vers elle en lui caressant délicatement les joues.


- Réveille-toi, s'il te plaît. Tu dois te réveiller... Il faut ... Tu dois aller à New York, Leen. Tu dois vivre ... S'il te plaît....


Il n'arrive pas à parler correctement, la voix brisée par la tristesse. Le jeune homme lui embrasse les lèvres et pose son front contre le sien en fermant les yeux.


- Pardonne-moi, je suis tellement désolé de t'avoir abandonné. Si tu savais comme je donnerai tout pour être à ta place.


Il relève la tête et la regarde à nouveau, il n'arrive pas à se dire que cette fille allongée devant lui est Ashleen. Il refuse de le croire. Ce n'est pas elle, Ashleen sourit toujours, ses joues sont toutes roses et ses yeux pétillent. Elle n'est pas cette fille inerte, au visage gris et aux yeux fermés qui se tient devant lui.

Il sursaute en sentant une main sur son épaule et il regarde Alan. Le père d'Ashleen regarde sa fille et la recouvre du drap, ne supportant pas de voir son enfant comme ça.


- Il faut qu'on y aille, dit Alan Steve, tu es là depuis des heures.


Le jeune homme le suit et grimpe dans la voiture à nouveau. Quand ils arrivent chez Alan, Steve s'apprête à rentrer chez lui mais le quarantenaire l'arrête.


- La maison a été vendue, dit-il. Je vais m'occuper des funérailles d'Ashleen et je vais partir. J'aimerais que tu viennes avec moi. Je veux que tu viennes avec moi Je sais que tu as presque l'âge légal, mais je veux que tu vives avec moi.


Alan veut aider Steve, il veut qu'il réussisse à vivre et il ne veut pas le laisser seul. La solitude rendant encore plus vulnérable. Et maintenant qu'il sait qui sont ses parents, il veut l'aider encore plus. Steve le regarde avec de grands yeux.


- Vous ... Vous êtes sérieux? souffle-t-il. Je ... Oui.


Il se précipite dans les bras d'Alan qui est devenu son refuge, sa maison, son père et il laisse couler ses larmes. Alan dépose un baiser dans ses cheveux et sait qu'ils vont pouvoir devenir la bouée de sauvetage l'un de l'autre.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro