Lorsqu'il y a des maux qu'on ne peut voir, il suffit de saigner, pour que la douleur les révèle.

Lorsqu'il y a des mots qu'on ne peut lire, il suffit de s'écouter, pour que le cœur les éclaire.

— Hé. Tu sais...

— Qu'est-ce que je sais ?

— ...Tu le sais.

— Mais quoi ? Dis-le-moi !
Cesse de jouer les mystérieuses.

— ...Mais j'ai peur...
Je suis trop...nerveuse.

— Et quelle est la raison
De cette peur ?

— La raison... ?

Je ressens un nerf chatouillé mes lèvres.

Q

ue racontes-tu ? Autre que cette peur,
Tu sais que je ne possède plus,
Ce que tu me demandes.

— Décidément...
Depuis que folle, tu es devenue...

— Je sais.

— Alors, je redemande...

Que sais-tu de ce que je te tais ?

...De ton cœur,
Puis-je entendre cette confession ?

Qu'il est malin.
De ce que je ressens,
Il ne peut avoir que l'honnêteté.
Et moi, cette vérité qui me fait trembler.

— ...Je suis désolée.

— Qu'ai-je à te pardonner ?

— ...Ce qui me vaudrait milles baptêmes
Pour revêtir noblement mon salut.

— « Milles baptêmes » ?
Ton « salut » ?
Ne me prends pas pour un prêtre.

— Ce n'est pas mon intention.

— Alors pourquoi fais-tu aussi attention ?

— Parce que tu m'es cher ?

— ...Tout va bien ?

— Je serais bien
Quand je l'aurai dit.
Parce que le mal s'enflammera.

— Auras-tu au sein l'enfer ?

— Actuellement, j'ai plutôt à l'esprit
Le paradis.

_ Si j'avais le sang du Christ,
Je t'en aurais donné
Pour t'encourager à confesser.

Mais j'étais déjà ivre d'autre chose.

— ...Dis-moi. Suis-je une folle perfide...

D'une franchise...

...Si à ton égard encore maintenant, j'ose

Nourrir un charnel désir ?

...Acide.

La chaleur qui m'envahit commence à me mouiller.

Je veux me noyer.

Parce qu'en mêlant mon sang à ce bonheur, je remonterai sûrement d'autres transparents éclats...que je me cachais en son fond inconnu.