Chapitre 16

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Le soleil se leva doucement sur l’horizon venant frôler l’océan de sa douce lueur orangée. Les marins n’allaient pas tarder à faire de même sur le pont du navire. La jeune avait une boule d’impatience qui naissait en son estomac. Elle voulait partager sa trouvaille au capitaine. Lui prouver qu’elle n’était pas une noble inutile. Montrer à ce forban sans cœur qu’elle aussi pouvait être à la hauteur de ces mers infinies. 

Le soir, lors de sa découverte, elle avait lu le petit papier humide et fragile. Celui-ci contenait une autre énigme. Dans la précipitation, sans même réfléchir réellement à son geste, la jeune s’était dirigée vers la porte de la cabine du capitaine. 

Frappant le bois brun de son point, elle attendait une réponse comme un feu vert pour entrer. Mais rien ne vint, aucun son. Ce qui ne l’étonna pas pour autant. Pourtant, son cœur fut prit d’une légère déception. C’était le soir, la nuit même. Chaque matelot s’était installé dans son branle, il était évident qu’il ne réponde pas. De plus, il devait cruellement manquer de sommeil, étant donné qu’il n’avait pas dormi pendant plusieurs jours pour trouver le Adventure Galley

Son excitation descendit peu à peu. Son cœur, il y avait quelques minutes, qui battait plus vite par la hâte, venait de se calmer pour laisser place à un silence. Marie regardait encore cette porte, sa main droite posée dessus comme si elle espérait encore qu’il lui réponde. 

Mais comme elle en avait l’habitude, personne n’était présent. Étant petite, lorsque la noble voulait montrer quelque chose à ses parents, une voix la stoppait dans son élan. Elle lui répétait bien trop souvent que ses parents diront que c’est inutile, sale, idiot… 

Chaque réussite de sa part, n’avait été vue que par elle. 

Pourtant, sa vie sur le navire était tellement différente que ce dont elle avait l’habitude. Ne serait-ce que par les manières, les règles de bonnes conduites… elle en oubliait peu à peu son passé. Non pas qu’elle voulait entièrement effacer celle qu’elle était, mais plutôt que Marie s’appréciait de plus en plus en tant que “pirate” qu’en tant que noble. Mais, elle ne savait ce que lui réserverait l’avenir. Peut-être qu’après tout cela, elle finirai tout de même mariée à William Gardner.

Cette pensée même la dérangeait. Pourtant, elle savait que le noble dont elle était la promise n’était pas méchant. En pensant cela, un visage vint s’installer en son esprit, elle en fut d’ailleurs étonnée.

Alexandre Henderson, alias Black le Sanguinaire capitaine du Red Edan

Malgré tout, elle pensait encore à lui. 

Sur le plan physique, le forban sans cœur était un Apollon et ce, loin devant William. En revanche, pour ce qui était de leur deux caractères, la jeune avait effectivement une préférence envers l’homme calme et doux qu’était Gardner. Mais même avec tout cela, même après s’être convaincue, Marie n’avait plus qu’un visage en son esprit. Un visage qui venait la hanter : l’homme écarlate. 

Elle avait le dos contre la porte. Regardant au loin un point que seule elle pouvait voir, elle se perdait peu à peu dans ses pensées. La jeune femme ne faisait plus attention à ce qui l’entourait. Tous ce qui se trouvaient autour n’étaient plus qu’un vide, une absence de couleur, un noir complet. Seulement le doux son des vagues, s’entrechoquant contre la coque du Red Edan, résonnait encore dans ses oreilles.

Elle venait à peine de s’en rendre compte. Parce que même si la noble avait guère du mal à supporter l’horrible caractère du capitaine, elle aimait tout de même être au milieu de rien. Dans ce calme agréable, ces vagues bleu ciel la journée et d’un noir profond la nuit. Ce doux vent qui venait chaque jour effleurer ses cheveux et son visage… Même si elle vivait sous le même ciel, lui aussi paraissait bien différent. Les couleurs changeantes, passant d’un beau orangé, pour venir en bleu, jusqu’au rosé et finir sur du noir qui était parsemé de petites lumières blanches, son préféré.

Marie le détestait, ce capitaine qui avait toujours une longueur d’avance sur elle, qui prévoyait chaque chose dans ce qu’il faisait. Mais malgré tout, cet homme comme tout l’équipage la traitait différemment. Dans sa vie en tant que noble, elle n’avait cessé de recevoir des ordres. La jeune se devait d’être parfaite, aucune faute, au risque de n’être plus qu’une oubliée de la société, parmi la cour. Les femmes n’avaient guère le droit de parler, ni même d’échanger leurs opinions ou de faire librement ce dont elle avaient envie. 

Sur le Red Edan, pourtant, son rang avait été vite effacé comme son côté féminin d’ailleurs, ne laissant plus qu’un matelot parmi les autres. Chacun était sur le même pied d’égalité. Elle avait beau apparaître sans cesse - généralement dû à l’énervement ou la rage - dans la cabine du capitaine, celui-ci ne lui avait jamais reproché d’exprimer librement ses doutes, son agacement… ce qu’elle était. 

Marie releva sa main droite, celle-ci tenant encore le petit morceau jaunâtre trouvé dans le coffre, puis regarda pour la seconde fois ces inscriptions noires doucement effacées par le temps. Il ne lui servait à rien de rester planté ici en attendant quelqu’un qui ne viendrait pas. Elle remit donc le mot dans la boîte noire et reparti rejoindre son branle. 

Cette fois-ci était la bonne, Marie était debout - l’une des premières ce qui étonna certains d’entre eux d’ailleurs -. Lors de son réveil, elle ne mit pas longtemps à sortir de son sommeil, attrapant au plus vite le coffre pour monter sur le pont. La jeune ne s’était même pas souciée du bruit qu’elle avait sûrement dû faire par ses pas sur les escaliers de bois légèrement grinçants. À peine quelques minutes s’étaient écoulées après son réveil qu’elle était déjà arrivée devant la porte de la cabine. Elle se mit donc à toquer attendant une réponse approbative, ne voulant pas non plus trop dévier à ses manières. 

Lorsqu’une petite voix se fit entendre à travers le bois, elle entra. 

- Capitaine ? fit la noble en passant la porte pour pénétrer dans la pièce. 

Alexandre était encore assit sur le lit. La chemise ouverte à son col, il n’était ni coiffé si totalement réveillé, visiblement. Mais l’homme à la vue, de joli cœur, se mit à sourire contre son grès. Il se leva pour faire face à son invité surprise.

- Que me vaut votre visite ? demanda-t-il une voix rauque dû au réveil imprévu. 

Les cheveux en pétards sur ses épaules, les yeux légèrement ouverts douloureux par le soleil qui traversait la fenêtre face à lui. L’homme avait la chemise froissée et des pieds nus contre le bois. Elle ne l’avait jamais vu aussi inoffensif, sans compter évidemment la tonne de muscle dont il était composé.

- Je viens vous montrer ce que j’ai trouvé, répondît-elle en le regardant de haut en bas s’arrêtant sur ses pieds nus.

Jamais elle n’avait cru un jour voir ce côté du pirate. Il n’était ni armé ni habillé de sa grande veste rouge, seulement sa chemise blanche venait le couvrir, suivit de son pantalon. 

- Bien, faites donc, ajouta l’homme en se rapprochant d’elle.

Marie respira un grand coup avant de poser la boîte sur le bureau et de lui pointer les dorures qui le composaient, accompagné du rayon lumineux qui venaient caresser les deux diamants en leurs centres. 

- C’est un message. La zéphyrante bleue que vous voyez à gauche signifie le mystère. Tandis que le daruta à droite traduit le déguisement. Ce qui forme une simple phrase : le mystère du déguisement.

L’homme redressa légèrement la tête, balayant son regard des yeux océans de joli cœur pour aller vers ce coffre noir. Il était plus qu’intéressé par cette trouvaille. Plus elle avançait dans son explication, plus il y voyait une solution vers leur butin. 

- La boîte n’était pas réellement présente pour y garder la clef, mais surtout faite pour que seulement les plus futés y trouvent l’indice permettant d’accéder à la serrure. 

Et dire qu’il avait passé la journée entière à chercher une quelconque indication sur cette clef, que joli cœur avait pu faire aussi simplement. Tout cela parce qu’elle avait eu le réflexe de ne pas regarder que ce qui les intéressaient mais aussi le contenant. Il était évident qu’un coffre, pirate qui plus est, n’était pas décoré de dorures florales sans y avoir une signification derrière. Mais il n’y avait pas pensé, trop obnubilé par cette clef d’or, William Kidd non plus d’ailleurs. 

- Qu’avez-vous trouvé joli cœur ? demanda-t-il.

Un beau sourire venait de se former sur ses lèvres. Pas le sourire méchant et narquois dont elle avait l’habitude, cette fois-ci, il était vainqueur. Celui-ci avait visiblement repris du poil de la bête. Marie venait d’éclaircir sa journée et elle le sentait.

- Le coussin où vous avez trouvé la clef était le déguisement dont parlent les fleurs. En le soulevant, j’y ai vu cela, argua Marie en montrant le papier jaunâtre maintenant sec.

L’homme fixait dorénavant le morceau qu’elle tenait, l’incitant d’un simple regard à continuer et surtout, à le lire pour y révéler ce qu’il y avait d’inscrit.

- “Derrière le rideau d’eau, la voie s’ouvrira. Que le chemin porte vos pas, hissez ho”, finit-elle en lâchant ses yeux de l’énigme pour les reposer sur le capitaine pirate.

- Un rideau d’eau…? murmura l’homme en s’asseyant sur sa chaise de bois visiblement prit en réflexion. 

Marie était maintenant plus qu’excitée. Elle voulait, étrangement, à tout prix poser pied à terre et chercher la carte. 

- Il faut retourner sur l’île, la réponse est sûrement là-bas. Mais cette fois-ci, ne cherchons pas une serrure mais un rideau d’eau. 

L’homme leva les yeux vers elle, son sourire revint de plus belle sur son beau visage. Cette douce et fragile femme venait de lui apporter la réponse qu’il n’aurait sûrement jamais trouvé seul. 

Au moment même où elle avait pénétré la pièce, un sentiment s’était installé en lui. Le sourire qu’il lui avait lancé avait été causé en réalité par un rêve. Alexandre avait cru rêver d’elle, enfin, seulement entendu sa voix cette nuit pensant que ce n’était qu’une illusion. Lorsque ses pensées s’étaient redirigées vers joli cœur dans son sommeil, la femme était venue toquer à sa porte. Comme si le destin même avait voulu lui jouer un tour et cela l’énervait. Car plus le temps passait, plus son absence devenait douloureuse. Il détestait ce sentiment qui naissait au fur et à mesure en lui, mais comment l’arrêter ?

Il avait déjà essayé, ça lui avait valu des vêtements trempés et une peur bleue. 

- Vous n’êtes peut-être pas si inutile que je le pensais, fit-il le sourire toujours présent sur ses lèvres tout en regardant les beaux yeux de la femme. 

Il sentait, rien qu’en fixant ces belles pupilles, qu’elle était plus qu’en forme. Le joli cœur se faisait de mieux en mieux à cette vie de “forbans sans cœur”. 

La femme s’appuya, de ses deux mains qu’elle venait de poser, sur le bureau et s’avança plus près de lui. 

- C’est parce que je n’ai pas encore pu faire mes preuves, continua-t-elle en marquant une légère pause pour continuer. Capitaine.

- Très bien ! ajouta le pirate écarlate en se levant comme prit d’une étrange énergie. Allons sur cette île. 

En réalité, lorsqu’elle avait prononcé ce mot, il eut comme une décharge électrique. Mais rien de désagréable, au contraire, elle avait été chaude et revigorante. Il était maintenant bien assez réveillé.

Le pirate enfila donc ses bottes, sa veste, posa son chapeau sur sa tête dont les cheveux avaient été attachés en demi queue. Il prit son pistolet et son sabre. Puis les deux jeunes gens sortirent de la cabine, l’homme ferma la porte derrière lui. Alexandre avait prit soin d’emporter la clef d’or dans une de ses poches. 

Les hommes de l’équipage étaient tous debout et surtout surpris d’y voir les deux sortir ensemble de la cabine de leur chef. Mais cette pensée ne resta que quelques secondes en leurs esprits. Ils se demandaient surtout quels ordres allait donner leur capitaine. 

- Mathurins ! commença-t-il en haussant la voix de sorte à ce que tout le monde sur le pont puisse l’entendre. Le joli cœur ici présent nous a apporter une aide précieuse.

Sans même qu’il n’ait le temps de terminer ce qu’il disait, l’équipage se mit à acclamer Marie-Louise. Ce dont elle n’avait point l’habitude. Elle resta donc près du capitaine, le bruit venant la couvrir étrangement. 

L’homme, en la regardant du coin de l’œil, avait surtout l’impression d’y voir un animal sans défense entouré d’un monde inconnu, ne sachant pas comment réagir. Malgré lui, il se mit à sourire en la voyant de la sorte. Il trouvait cela plutôt drôle. Mais la libéra tout de même, voulant la laisser respirer de nouveau. Elle retenait presque son souffle. 

- Nous avons enfin mit la main sur un indice, continua-t-il alors que le pont reprit son calme afin de l’entendre clairement. Nous rapprochant plus encore de notre butin final. Retournons sur l’île, et cherchons le rideau d’eau ! finit-il en levant les mains suivit par l’équipage qui se mit vite au travail pour accoster une seconde fois cette île.

Il tourna la tête vers la femme qui était encore présente à ses côtés, elle regardait les hommes en action. Peut-être encore surprise de ce qu’il venait de se produire ?

- Vous avez fait du bon travail joli cœur, intervient-il en croisant les bras pour lui aussi porter ses pupilles vers ses hommes. Mais ne vous réjouissez pas trop vite. Il nous faut encore trouver l’endroit.

- Ce n’est pas moi qui me réjouit vite, c’est vous, répondît-elle avec le même rictus qu’il avait l’habitude de lui lancer.

Marie ne le regarda pas et se joignit aux hommes.

Alexandre fut de son côté plus que surpris face à cette réaction mais en réalité, il ne voulait s’avouer qu’il aimait cela. Le pirate fit donc de même, suivant le joli cœur parmi l’équipage pour rejoindre les chaloupes. Il était enfin temps de commencer les choses sérieuses. 

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