Chapitre 37 - Tu me caches quelque chose

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Dans le chapitre précédent :

« Alors que voudrais-tu faire ? » demanda-t-il avec un soupir.

« Me battre. »

J'avançai à toute vitesse vers l'un des chasseurs que je sentais. Je me postai juste derrière lui et ne pris pas le temps de lui parler. Je sortis ma dague d'une main, tirai ses cheveux en arrière une autre, et laissai la lame couper rapidement sa gorge.

Sa bouche n'avait pas le temps d'émettre un son, et je laissai son corps tomber à terre. Je ne regardai déjà plus son cadavre quand je partis vers le bruit tambourinant des battements de cœur d'un autre chasseur.

Tuer. Un acte que je n'avais pas fait depuis quelque temps, mais que mon corps semble connaître depuis toujours.

***

Je continuai mes meurtres sans rancoeur. Je courrai avec une vitesse prodigieuse sur de petites distances et les égorgeai ou les tuer avec un couteau en plein coeur. Je détestai tuer de face, car on pouvait voir leurs visages. J'évitai au maximum de garder leurs douleurs en mémoire.

« Kelly ! » entendis-je crier au loin. Luc me cherchait à travers la forêt dense, mais je me déplaçais trop vite pour qu'il me retrouve.

Je devais finir ce que j'avais commencé, et les tuer le plus rapidement possible. Ça serait toujours cela de moins comme chasseurs. Et c'était des chasseurs travaillant pour Jonas, ce qui décuplait mon envie de sang coulé. Je détestais cet homme. Ce manipulateur.

Il m'avait appâté comme on attire un fromage avec une souris pour ensuite qu'il referme son piège autour de moi. Son sourire, ses blagues, son charme, je l'adorais. Et ça me rendait malade de savoir que j'avais pu tomber amoureuse de cet homme.

Il m'avait dit qu'il m'aimait et je l'avais cru. Toutes ses paroles n'étaient que mensonges, tous ces câlins me dégoûtaient de mon propre corps. Il m'avait souillé, mon esprit et mon corps.

Je me rendis compte que j'étais épuisée et en pleurs au beau milieu d'arbres plus grands les uns que les autres. Après avoir tué la plupart des chasseurs, d'autres s'étaient retirés. Je pris appui sur l'écorce d'un arbre et respirai avec difficulté.

« Tu devrais respirer moins vite, mon amour. »

Je me figeai au son de cette voix que je ne connaissais que trop bien. J'avais peur de me retourner et que j'eus réellement entendu ces paroles. Aussi restai-je immobile. Je me forçai à calmer cette lourde respiration. Je tenais toujours la dague avec force dans ma main. Peut-être que sa voix n'était qu'une illusion de mon esprit. Après tout, j'avais trop utiliser d'énergie, et je sentais que j'allais tomber dans un noir complet.

Soudain, j'entendis des pas effleurer les feuilles éparpillées à terre, puis je sentis un effluve familier, et je vis sa grande main parfaite toucher la mienne, tremblante. Mon regard se riva vers nos mains, il m'obligea à relâcher la dague qui tomba à terre avec une pression sur mon poignet.

« Kelly, » murmura-t-il au creux de mon oreille.

Je n'osais pas le regarder en face. J'aurais tellement aimé que ce soit un rêve. Qu'il ne soit pas là, juste derrière moi, à me terrifier comme jamais. J'étais complètement à sa merci et ça me paralysait.

Il marcha et se planta devant moi. Ses doigts touchèrent mon visage, mes joues, ma mâchoire, mes lèvres. Je fermais les yeux, incapable de le regarder. Soudain, un bras passa autour de ma taille et je dus me cramponner à son manteau ouvert pour ne pas tomber.

Son corps contre le mien me dégoûtait, je voulus le repousser, mais son bras était trop fort. Je me débattais faiblement. Toute cette utilisation de pouvoirs m'avait laissée vide. J'étais comme droguée. Je luttai pour garder les yeux ouverts.

« Combien de fois t'ai-je dit de ne pas trop utiliser tes pouvoirs, mon amour ? Tellement de fois, et tu es encore là épuisée et dans mes bras. Quoi que cette partie ne me dérange pas, » souffla-t-il sur mon visage.

Soudain, je sentis ses lèvres se poser sur ma bouche. J'ouvris grands les yeux, mais ne pus rien faire quand il me prit la nuque pour garder ma tête en place. Il passa sa langue dans ma bouche tandis que je laissais des larmes s'écouler. Je n'arrivais pas à l'en empêcher. J'étais impuissante.

Sa bouche s'éloigna enfin de la mienne et il posa son front sur le mien. Essoufflé, il sourit tout de même.

« Oh, mon amour, tu es toujours aussi délicieuse. Comme avant, tu n'as pas changé, » dit-il en caressant mon visage de sa main. « C'est dommage que tu n'ais déjà plus de force. Ces pouvoirs semblent t'épuiser beaucoup. »

Je pouvais bien imaginer son front se plissait sous la confusion. Il ne savait pas que j'étais une demi-Verndari, je lui avais simplement dit que j'avais des pouvoirs qui je pouvais transmettre. La plus belle erreur de ma vie.

Je ne pus réfléchir quand sa bouche enveloppa mon cou. Il était pile sur la marque que Gabriel avait apposée. Un frisson de dégoût me parcourut. Il semblait que la marque ne réagisse qu'avec mon âme-sœur. Et à cause de cette sensation atroce, je voulais qu'il arrête de me toucher.

« Arrête, » murmurai-je. « S'il-te-plaît. »

Mes pleurs avaient redoublé. Je n'en pouvais plus. J'avais besoin de reprendre des forces, mais je ne pouvais pas m'endormir. La frustration et la colère se mélangeaient dans mon esprit, mais je ne pouvais rien y faire.

« Pourquoi ? Tu adorais ça avant. Tu te rappelles quand on faisait l'amour, quand on s'embrassait, tu adorais ça et tu en redemandais ! » lança-t-il en riant d'un air cynique.

J'avais la nausée. Je repensais à tous ces moments que je croyais vrais, mais qui n'étaient que du vent dès que je lui avais parlé de mes pouvoirs. Je ne savais pas à quoi il jouait, mais me séduire ne me faisait que me dégoûter davantage de cet homme.

Jonas commença à bouger son bassin contre le mien. Je pouvais sentir à quel point il me désirait.

« Arrête, tu n'es qu'un monstre ! » criai-je en rassemblant le peu de force que j'avais dans la pierre pour projeter son corps à deux mètres au moins.

Il était sonné et au sol, tandis que je me retournais et que j'essayais de courir. C'était difficile. Le chemin s'amoncelait de feuilles et de racines. Je me pris un mur, ou ce que je pensais être un mur, puis tombai sur les fesses et mon dos. Jonas était devant moi en colère. Ses cheveux blonds emmêlés et ses sourcils froncés faisaient peur à voir. Écroulée à terre avec une respiration saccadée, je n'avais plus aucune envie de me battre.

« J'ai utilisé la méthode douce, mais ça ne semble pas marcher. Alors tu ne m'en voudras pas si j'utilise la méthode forte, mon amour, parce que tu ne me laisses pas le choix. Et tu le mérites bien. »

Il me regarda avec des yeux bleus vicieux. Il allait me frapper comme avant, j'en étais sûre, et j'étais même prête à recevoir ces coups. Mais il se figea et regarda vers sa droite.

« Kelly ! Où es-tu ?! »

« Gabriel... Viens vite, je t'en supplie, » soufflai-je doucement.

« J'arrive. »

Je souris doucement. Sa voix était si chaleureuse, et me donnait de l'espoir.

Ce monstre me faisait sentir comme un pantin sous son maître qui tirait les ficelles avec rudesse. Il s'accroupit puis prit une poignée de mes cheveux bruns et emmêlés, et souleva ma tête. Par réflexe, je mis mes mains sur la sienne. Il me faisait mal. Très mal.

« Pourquoi tu souris ? » demanda-t-il avec force.

« Parce qu'il arrive pour te tuer, » réussis-je à chuchoter avec un sourire triomphant.

La situation lui échappait. Confus, il regarda de nouveau vers sa droite, puis se releva.

« On se reverra mon amour, et cette fois-ci, sois sûre que tu me donneras tes pouvoirs, » promit-il avec détermination.

Il disparut à travers les arbres en vitesse. Et je restai au sol à regarder le ciel bleu tandis que mes larmes s'écoulèrent. Je fermai mes yeux, et me laissai aller dans les bras de Morphée. Un endroit où j'espérais ne pas revoir Jonas.

*

« Quand est-ce qu'elle se réveillera ? » demanda Gabriel.

« Je ne sais pas. Sois patient, » répondit posément la voix de Luc.

« Patient ? Ça fait deux jours qu'elle est ainsi ! »

Je plissai des yeux aux voix que j'entendais. Je sentais que j'étais allongée. Je réussis à soulever mes lourdes paupières pour être éblouie par les lampes blanches, trop éclatantes.

« Kelly ? »

Je me tournai vers Gabriel qui était inquiet et lui sourit faiblement.

« Salut. »

« Tu vas bien, » demanda-t-il en caressant mon visage.

« Je vais très bien. Après avoir utilisé trop de pouvoirs, j'ai tendance à m'évanouir ou tomber de fatigue, c'est normal. »

Je me relevai et tentai de sortir du lit pour secouer un peu mes jambes qui étaient restées inertes durant deux jours. Gabriel m'aida à rester stable en me prenant la main.

« Ce n'est pas normal, Kelly, » annonça Gabriel d'une voix remplie de colère malgré la douceur de ses gestes à mon égard.

J'ignorai sa remarque en soupirant et me rendis dans la salle de bain. Je ne pouvais pas supporter d'avoir l'odeur de Jonas sur moi. Gabriel et Luc ne semblaient pas l'avoir senti, mais moi, je sentais encore sa bouche sur la mienne, son corps près du mien, sa voix qui résonnait encore et encore. Une nausée m'envahit à ces souvenirs. Je vomis tout ce que j'avais, c'est-à-dire pas grand-chose. Ma gorge se contractait avec douleur.

Je sentis une main tenir mes cheveux tandis que je restais, essoufflée, la tête sur la cuvette des toilettes. Les bras de mon âme-sœur me prirent pour me coller contre son torse. Je restai quelques secondes ainsi, avant que je relève la tête et que je me lève. Il me laissa faire.

Je me rinçai la bouche et me brossai les dents. Pendant plusieurs minutes et plusieurs fois. Je voulais que l'odeur et le toucher de la bouche de ce monstre s'en aillent. Mais la sensation ne partait pas.

« Kelly, arrête. »

Mais je continuai. Je recrachai du sang maintenant. Je voulus recommencer, mais Gabriel me prit la brosse à dents des mains.

« Qu'est-ce que tu fais, Kelly ? »

Il prit mon visage et me força à le regarder. Ses yeux trahissaient une vive inquiétude. Mais je ne savais pas quoi faire. Je ne savais pas s'il voudrait encore de moi après ce que Jonas m'ait touché. Je me rendis compte que j'avais peur. Peur de perdre Gabriel. Je ne pensais pas que je m'étais autant rapproché de lui. Et pourtant, ma peau brûlait d'une douce chaleur à son toucher, mon coeur tambourinait dans un rythme que je ne lui connaissais pas, même mes pensées dérivaient sur cet homme dont je ne savais réellement que le nom et ce que les autres disent.

Je n'aurais jamais cru cela, mais je voulais être avec lui, en apprendre plus sur lui. Rien que sa tendresse, ses mots, ses yeux inquiets me montraient qu'il n'était pas comme Jonas. Mais je venais de me rendre compte que c'était trop tard. Jonas m'avait souillé. Encore. Et Gabriel ne voudrait plus de moi...

« Embrasse-moi, » exigeai-je avec une voix brisée en espérant ce dernier baiser avant qu'il ne me quitte.

Gabriel me regarda avec confusion.

« Kelly, qu'est-il arrivé ? » demanda-t-il avec une inquiétude plus prononcée.

N'en pouvant plus, je devais enlever la sensation de la bouche de Jonas, et le seul moyen était Gabriel. J'attrapai sa nuque et l'embrassai. D'abord, surpris, il ne bougea pas. Puis son corps se colla contre le mien avec aisance. Nous continuâmes cette danse entre nos lèvres pendant quelques secondes. Essoufflée, je le remerciai et enfonçai ma tête contre son coeur battant de vive allure. Des battements forts et vigoureux qui m'apaisaient.

« Je suis désolée, » chuchotai-je d'une voix étouffée.

« De quoi ? Tu n'as rien fait de mal. »

« De mettre enfuie. J'ai pris peur et je suis partie, » répondis-je en étouffant un sanglot.

« Ce n'est pas ta faute. Ton frère était un idiot, » grogna-t-il.

Je laissai échapper un rire en essuyant mes joues mouillées. Je poussai un petit cri quand Gabriel plongea son visage dans mon cou. Il déposa un bisou sur ma marque et je le laissai me faire ce bien qui m'avait manqué.

« Tu me caches quelque chose, » affirma Gabriel.

Mes muscles se crispèrent dans ses bras. Je ne dis répondis pas, mais il savait que quelque chose s'était passé dans cette forêt.

« Kelly, je peux sentir ton tourment dans ton esprit. »

Sa main fit des cercles dans mon dos pour me calmer. Et ses caresses détendaient réellement mon corps. Je me sentais tellement bien dans ses bras. J'avais été stupide de le repousser. Et maintenant, j'avais peur qu'il ne me rejette après ce que j'allais lui révéler. Peut-être que cette relation allait finir avant même que je n'aie pu en savoir plus sur Gabriel.

Je pris une longue respiration et débitai les paroles qui allaient sceller le futur de ma relation avec Gabriel.

« Jonas était là. Tu es arrivée à temps avant qu'il ne me... »

Je ne pouvais pas dire la fin et m'accrochai à son corps avec désespoir, mais après un souffle lâché, il relâcha son étreinte. C'était fini. Il serait dégoûté de moi, de ma personne, de mon corps et je ne pourrais pas lui en vouloir. Parce que Jonas m'avait souillé corps et esprit.





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