Chapitre 38 - Qu'est-ce que tu fais ?

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Dans le chapitre précédent :

« Tu me caches quelque chose, » affirma Gabriel.

Mes muscles se crispèrent dans ses bras. Je ne dis répondis pas, mais il savait que quelque chose s'était passé dans cette forêt.

« Kelly, je peux sentir ton tourment dans ton esprit. »

Sa main fit des cercles dans mon dos pour me calmer. Et ses caresses détendaient réellement mon corps. Je me sentais tellement bien dans ses bras. J'avais été stupide de le repousser. Et maintenant, j'avais peur qu'il ne me rejette après ce que j'allais lui révéler. Peut-être que cette relation allait finir avant même que je n'aie pu en savoir plus sur Gabriel.

Je pris une longue respiration et débitai les paroles qui allaient sceller le futur de ma relation avec Gabriel.

« Jonas était là. Tu es arrivé à temps avant qu'il ne me... »

Je ne pouvais pas dire la fin et m'accrochai à son corps avec désespoir, mais après un souffle lâché, il relâcha son étreinte. C'était fini. Il serait dégoûté de moi, de ma personne, de mon corps et je ne pourrais pas lui en vouloir. Parce que Jonas m'avait souillé corps et esprit.

***

Je retins ma respiration et gardai les yeux fermés. Je ne pouvais pas supporter qu'il me rejette ici et maintenant. Mais après tout, ce serait justifié. Je lui avais désobéi plus d'une fois, je le défiai à chaque fois qu'on se voyait, je le rejetai tout le temps, alors pourquoi il ne me rejetterait pas et me faisait subir la même douleur que j'avais causée en lui. Cette réjection aurait tout arrangé entre nous. Et m'aurait laissé seule et meurtrie.

« Kelly... » soupira Gabriel. « Ouvre les yeux. »

Je gardai fermement les yeux clos en attendant sa phrase qui m'anéantirait. Il prit mon menton et leva mon visage.

« Kelly... »

« Vas-y, dis-le, rejette-moi, » dis-je la mâchoire tremblante.

« Je t'aime. »

J'allai lui redemander de me rejeter, mais sa réponse m'avait laissé sans voix. Mes yeux s'ouvrirent d'un coup, sûrement aussi choqués que mon esprit.

« Q-quoi ? » demandai-je. J'avais peur que mes pensées ne m'aient soufflé ces mots.

« Je t'aime, » annonça-t-il à voix haute avec ses yeux remplis de tendresse. « Bien sûr que je suis énervé que tu m'aies rejeté au début, mais j'ai compris. J'ai compris que tu voulais me protéger, ce qui est juste stupide. Je suis ton âme-sœur, ça fait des années que je te cherche et ce n'est pas pour t'abandonner maintenant ! Je serais toujours là que tu le veuilles ou non. Je suis sûr d'une seule chose, je t'aime et je suis fière d'être avec une femme aussi forte que toi, même si tu es vraiment têtue. Sache qu'avec le temps, je saurais conquérir ton coeur. »

Un vrai prince charmant que j'avais en face de moi. Je croyais que ce n'était que dans les songes qu'on pouvait avoir ce genre de discours des bouches d'un homme, mais ce loup-garou m'avait avoué son amour avec une telle facilité qu'il m'était impossible de ne pas éprouver les mêmes sentiments à son égard.

J'avais maintenant cette certitude. Il n'était pas comme Jonas, et ne le serais jamais. Lui, il m'aimait réellement. Je pouvais le sentir dans notre lien. J'avais cette chaleur pour preuve de son amour.

Ne tenant plus, je passai les bras autour de son cou et rapprochai sa bouche de la mienne. Surpris, il reprit néanmoins le baiser avec fougue. Tellement de bien. J'étais comme soulagée d'un énorme poids. Une charge lourde qui m'avait empêché d'être moi-même.

Kelly Wolff. Une fille forte et qui aime plus que tout.

« Est-ce qu'il t'a... » demanda-t-il en hésitant après notre merveilleux baiser.

« Non ! Non, » m'empressai-je de répondre. « Il m'a juste frappé et m'a embrassé, mais... »

« Je le tuerai, » grogna-t-il, ce qui me fit sourire. Il n'était pas le seul à vouloir sa mort.

« Impressionnant ce que vous avez fait avec ces chasseurs, » intervint le père de Raphaël qui entra dans la chambre.

« Oh, ce n'était rien. En plus, j'étais assez fatiguée. J'ai usé beaucoup d'énergie stupidement pendant cette journée. »

Je m'écartai de Gabriel, mais il me retint en passant un bras autour de ma taille. J'étais prisonnière de sa prise qui se voulait possessive. Peut-être avait-il simplement peur de me perdre ? Après tout, il avait dû se faire du souci pendant ces deux derniers jours de sommeil. Je me laissai aller contre lui avec une douce plénitude dans mon esprit.

« Oui, c'est vrai, mais c'était inconsidéré, » ajouta Nahel qui resta près de la porte de la chambre, les bras croisés sur le torse.

« Oh ! Raphaël n'est pas venu avec toi ? » demandai-je à Gabriel.

« Ne change pas de sujet. Et non, il n'est pas là. Je lui ai demandé de s'occuper de ma sœur et des autres personnes de ma meute en mon absence. »

Je fis une mine boudeuse quand je compris qu'il m'avait démasqué.

« Nous étions tous là, et pourtant, tu t'es lancé dans la bataille contre plusieurs chasseurs. C'était stu... »

Nahel ne put continuer son mot qui ne me valorisait pas quand son Alpha lui grogna dessus, toutes dents dehors. Gabriel s'était détaché de moi, mais j'essayai de le calmer en posant une main sur sa poitrine. Il s'apaisa aussitôt tandis que Nahel gardait la tête baissée.

Je soupirai et commençai à sortir de la pièce tout en tapotant l'épaule de Nahel au passage.

« Où vas-tu ? » demanda Gabriel dont j'entendis les pas derrière moi.

« J'ai l'habitude de couvrir Damien, » avouai-je. « À chaque fois qu'on s'occupait d'un gros réseau de chasseurs, je l'aidais en utilisant ma vitesse pour tuer alors qu'il utilisait la téléportation pour les prendre par surprise. J'avoue que je n'ai pas vraiment pensé et ai foncé un peu trop vite sur ce coup-là. Il y avait plusieurs chasseurs qui nous encerclaient. Je devais agir rapidement pour éviter qu'ils nous prennent par surprise étant donné que les loups-garous ne peuvent pas les sentir. »

Arrivée au rez-de-chaussée, j'ouvris la porte d'une pièce où s'émanait de délicieuses odeurs de nourriture. Depuis mon réveil, j'avais une faim de loup et c'était le cas de le dire.

Une fois dans la cuisine, des paires d'yeux me scrutèrent avec intérêt. Ils étaient une dizaine d'hommes à manger sur une grande table remplie de viandes. Je ne fis plus attention aux yeux qui m'interrogeaient du regard et me ruai sur une chaise vide.

« Je peux ? » demandai-je à l'homme assis juste en face de moi alors que tout ce que je voulais c'était ingurgité ces plats.

Avec de grands yeux, il hocha doucement la tête face à ma demande polie. Je pris l'assiette et commençai à me servir dans tous les plats tous plus savoureux les uns que les autres. Ce fut un régal pour mes papilles et surtout pour mon estomac vide.

Après avoir mangé comme dix. Je fus soulagée d'avoir pu me rassasier. Je me retournai vers les quelques regards toujours tournés vers ma personne.

« C'est vrai que vous êtes un Verndari ? » demanda une jeune femme d'une vingtaine d'années en apparence, mais qui devait faire beaucoup plus en réalité.

Gabriel qui était resté près de moi, debout, durant tout mon repas, grogna ce qui instaura une tension dans la pièce.

« Oui, mais je ne le suis qu'à demi, » répondis-je avec douceur. Je lançai à Gabriel un regard en biais montrant mon mécontentement.

« Ce n'est pas grave, » dis-je par le lien. « Arrête de l'effrayer pour rien. »

Il me grogna dessus avant de croiser les bras avec un air menaçant, mais je n'avais pas peur. Au contraire, je voyais son air boudeur qui me laissait un sourire sur les lèvres.

« Et il me semble que nous devons aller voir l'homme dont tu m'as parlé, Luc. »

« Exact, » dit-il. « Je suis sûre que tu voudrais lui parler. Nahel restera ici pendant que nous y allions. Il est dans un lieu non loin d'ici. Il habite dans un ancien phare qui ne sert plus à présent que la mer s'est retirée. Nous pourrons lui demander son aide, enfin je l'espère. »

J'hochai la tête. On pouvait au moins essayer d'y aller pour le retrouver. S'il était mort, ou en mission, il ne serait pas là, mais s'il était encore vivant, j'étais excitée de pouvoir parler à un autre Verndari.

Après mon déjeûner, Gabriel donna des ordres pour sécuriser les alentours en notre absence pendant que je me retrouvais de nouveau dans la chambre où j'avais atterri à mon arrivée. Je vis le lit défait et surtout l'impact sur le mur causé par mon corps qui avait été projeté quelques jours plus tôt. Je grimaçai à ses souvenirs pas très plaisants, et me dirigeai vers la salle de bain. Elle était spacieuse tout comme dans ma chambre, mais n'avait aucune touche féminine. Tout était froid et solitaire. Une seule brosse à dents dans le verre, un seul gel douche, un seul peigne... Combien de temps avait-il vécu aussi seul ?

Je fermai les yeux face au seul miroir de la pièce. J'avais vraiment été la femme la plus égoïste qui soit. Depuis le début, depuis que j'avais rencontré ses yeux dans le bâtiment de mon père, je savais qu'il était mon âme-sœur, et pourtant je l'avais rejeté comme une garce.

Un rire sans humour s'échappa de mes lèvres. Comment pouvait-il m'aimer encore ? J'avais négligé la signification d'avoir un âme-sœur. J'avais négligé l'importance comme la durée de cette mission. Si seulement j'avais su que cela prendrait autant de temps pour tuer ces chasseurs, j'aurais pu tout dire à Gabriel et à mon père dès le début. Je n'aurais pas eu à cacher, à rejeter, à faire mal aux personnes qui m'entouraient.

Soudain, une présence derrière moi me fit ouvrir les yeux. Le regard de Gabriel se reflétait sur la glace. Il s'approcha de moi et m'entourait de ses bras protecteurs.

« Des mauvaises pensées ? » souffla-t-il le visage plongé dans mon cou, ce qui m'envoya des vagues de frissons.

« Oui, mais ça va. Comment va mon père et Logan ? » demandai-je inquiète tout en tentant de reprendre le contôle de mon corps qui se réchauffait.

« Ils ont été choqués et très inquiets quand tu as disparu. Mais dès qu'ils ont su que tu étais avec ma meute, ils ont été soulagés. Ils ont repris les recherches pour ta mère. Je les ai contactés quelques minutes avant que tu ne te réveilles et ils n'ont encore aucune piste sur l'endroit où ils sont gardés prisonniers. Tu avais dit que tu avais rendez-vous dans une forêt. De là, on a essayé de faire des recherches sur un périmètre, mais pour l'instant on n'a rien. »

Je me laissai aller dans les bras de Gabriel en m'appuyant sur son torse.

« J'espère que Lucas, les enfants et ma mère vont bien, » murmurai-je triste. Il ne dit rien pendant un moment.

« Viens, on doit se préparer. Je t'ai mis des vêtements sur le lit. Ils appartiennent à ma sœur, mais ils devraient quand même t'aller. »

« Ta sœur est plus grande que moi et plus mince ! » m'exclamai-je alors que je me retournais vers lui. Il éclata de rire.

« Ces vêtements t'iront à ravir, » affirma-t-il avec une conviction sans retenue. Je lui souris doucement.

Il déposa un baiser sur mon front, mais je voulais plus. Je relevai la tête et caressai mes lèvres sur les siennes. Il m'embrassa cette fois-ci et je suivis son mouvement. Soudain, il grogna tout en s'arrêtant de m'embrasser. Essoufflée, il mit son visage contre ma marque. J'éclatai de rire.

« Luc t'a dit quelque chose par télépathie ? »

Il mordilla ma marque pour que je cesse de rire, et cela marcha. Je poussai un gémissement qui me surprit.

« Gabriel ! » le réprimandai-je alors qu'il souriait contre ma peau.

« Oui, c'est lui. Il vaudrait mieux qu'on se dépêche d'y aller. »

J'hochai la tête et commençai à me déshabiller tranquillement.

« Que... Qu'est-ce que tu fais ? » demanda Gabriel d'une voix étranglée.

Une fois nue, j'allai dans la baignoire, ouvris l'eau et dirigeai le pommeau vers lui. Il se couvrit le visage de ses mains, mais le liquide transparent l'aspergea tout de même. J'éclatai de rire en lui rappelant qu'il fallait se dépêcher. Il rit puis enleva aussi ces vêtements mouillés. Nous prîmes une douche sous les baisers et les rires qui fusèrent.

C'était une sensation étrange. Je n'avais pas peur. Il y a encore quelques jours, je ne lui aurais jamais montré mon corps parsemé de petites cicatrices. Mais aujourd'hui, c'était différent. Je me rendis compte qu'il avait beaucoup plus de cicatrices que moi. Et beaucoup plus profondes et grandes.

Je traçai du doigt ces blessures tandis qu'il fit la même chose avec les miennes. Nos corps apprenaient à se connaître, et c'était plaisant. Rien de sexuel, juste de la confiance. Une confiance que j'avais cru ne jamais pouvoir donner à un homme. Mais Gabriel était différent. Il était mon âme-sœur, et ce pour toujours. Je l'avais enfin compris.

Manque d'inspiration pour ce chapitre. Il a été difficile à écrire du coup :/

Merci pour tous vos votes et commentaires ! :3



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