|Combat perdu.|

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Ça y est, je crois que c'était la fin. J'avais définitivement coulé, même quand on essayait de me remonter. J'étais tombé pour de bon, et plus rien n'aurait pu m'aider à remonter cette fois. On ne peut pas trouver d'échelle à tous les coups alors.. j'étais bloqué là. Je venais de commettre l'irréparable, je n'avais plus aucune excuse, plus rien qui aurait pu me permettre de me justifier. Enfin, la seule excuse que je pensais avoir c'est celle que j'avais dégainée à chaque fois que je pensais avoir raison de le faire.

Ce n'est pas ce que j'avais vécu qui pouvait me pardonner, je le savais. Ce n'était pas non plus le fait de m'être pris un éclat d'obus dans l'oeil qui aurait pu le faire. Si j'avais commencé à sombrer en voyant de le beauté dans la mort, ce n'était de la faute de personne. À part la mienne. Si, il y avait bien un fautif, et c'était moi. Parce que c'est moi qui avait décidé d'avancer alors que j'aurais dû abandonner il y a bien longtemps. C'est moi qui voulais découvrir la guerre, après tout, c'est moi qui n'avais pas été assez prudent. J'avais beau blâmer mon esprit d'enfant, celui qui m'avait conduit ici, il m'a fallu du temps avant de me rendre compte qu'au final c'est moi que je blâmais.

Tout se rejoignait à moi. Le problème, c'était peut-être ma naissance, un mauvais coup du hasard après tout. Puisque ce hasard, il a fait que je me trouve dans la mauvaise famille. Que je me trouve avec les mauvais parents. Parce que mon père lui, ne me voyait presque jamais alors que c'est de lui dont j'avais besoin, et que ma mère, elle, pour me consoler, elle m'apprenait déjà à ne plus rien ressentir. C'est une chance, comme ça je n'aurais pas eu à être dévasté en apprenant la mort de mon père, mais je n'ai pas réussi à apprendre la leçon à temps.

Puisque si je l'avais bien apprise et mise en tête plus tôt, je n'aurais peut-être pas ressenti d'émotions aussi grandes suite à cette annonce. Mon besoin si important de vouloir faire comme lui ne serait peut-être pas apparu, et je n'aurais donc pas gardé ma minuscule envie de vivre. Cette envie réservée à ce jour précis n'aurait peut-être pas existé. Et donc, je ne serais pas parti en guerre, je n'aurais pas eu cet accident, je n'aurais pas eu cette soudaine passion pour la mort, je n'aurais tué personne.

À cause de tout ça, de moi, j'étais devenu un monstre. C'est le seul mot qui je trouvais, me définissait parfaitement. Enfin, au début. Car au début, tout ça me terrifiait. Quand j'ai compris ce qui était en train de m'arriver, j'avais peur. Je ne voulais pas croire en ça, ce n'était pas possible. Pourquoi maintenant, alors que tout allait enfin bien dans ma vie ? J'ai pensé tellement de fois que je n'allais pas survivre, que j'allais abandonner avant d'avoir atteint la fin, et à toutes ces fois là, quelque chose m'a sauvé. Ironiquement, c'était soit moi-même qui m'étais sauvé, soit quelqu'un d'autre.

Et quand ce sont les autres qui m'avaient sauvé, la suite de ma vie était.. intéressante, joyeuse pour une fois, j'avais envie de connaître la suite de ma propre vie. J'avais envie de voir ce qui m'attendait maintenant, voir quelles sont les choses si heureuses que j'allais pouvoir vivre. J'avais retrouvé mon envie de vivre, l'excitation qui allait avec, celle qui me motivait à voir la suite, puis... Ma curiosité si naïve a mené à ma propre perte. Et pour la deuxième fois, en plus de ça.

Combien de fois j'étais censé perdre, déjà ? J'ai arrêté de compter, mais pour justement me faire arrêter d'essayer de compter, cette deuxième fois était la dernière. Je l'ai su parce qu'elle m'en avait donné suffisamment de preuves. Et le point final était ce meurtre. Comme si tout était prévu, au final. D'abord, je vois une hallucination de mon père qui me dit de continuer à vivre, puis quand j'écoute son conseil, je remarque que c'était un mauvais choix. J'ai regretté de vivre, encore une fois.

Parce que je ne pense pas que c'est en découvrant que j'étais devenu un fou doublé d'un meurtrier que j'allais mieux avancer dans la vie. Je ne sais pas du tout pourquoi mon père voulait tant que je découvre ça, comme s'il voulait tant que je souffre à nouveau. Ça m'aurait beaucoup étonné de lui, pourtant. C'est lui qui me réconfortait dès qu'il le pouvait, il me montrait tout le temps des marques d'affection, c'est lui qui m'aidait à devenir plus fort. Alors pourquoi cette fois-ci, il m'a aidé à devenir plus faible ?

J'ai l'impression de passer mon temps à essayer de trouver des coupables aux mésaventures de ma vie. Pourtant je savais déjà que c'était de ma faute, alors pourquoi je cherchais encore et toujours à remettre la faute sur quelqu'un d'autre ? Je ne voulais pas assumer, ou peut-être qu'une partie de moi savait que ce n'était pas vrai ? Peut-être qu'en fait, ce n'était de la faute de personne. Mais si je m'étais mis d'accord pour dire que c'était moi le fautif, pourquoi je n'arrivais pas à appliquer cette pensée ?

Encore une fois, je me posais plein de questions alors que ce n'était même pas le sujet. J'en oubliais la chose la plus importante de tout ça, et peu importe le coupable, j'avais un problème plus important à régler. Ce n'était pas le fait que la malchance m'ait suivi tout le long de ma vie le problème, mais les conséquences. À cause de ça, j'en étais arrivé au point où j'ai ôté la vie à quelqu'un. La mort me fascinait tellement que je suis allé la chercher par moi-même. Je voulais la revoir, je la trouvais si belle. Après tout on ne pouvait pas se quitter comme ça, on s'était vus tellement de fois. On devait bien se connaître à force, puisque c'est elle qui avait essayé de m'emmener.

Au moins grâce à ça, on aurait pu être ensemble pour toujours. C'est elle qui aurait pu me sauver de ma vie si horrible. Elle était la seule à le pouvoir, mais visiblement elle aimait bien me faire de faux espoirs et me voir encore plus souffrir dans les jours qui suivaient. Je pense qu'elle aimait trop me voir, tous les jours sur ces champs de bataille, et elle s'est rendue compte à la dernière minute que me tuer l'empêcherait d'assouvir ses plaisirs sadiques. Encore une fois, j'ai été le pantin de quelqu'un.

Et maintenant je la trouvais magnifique, cette mort. Jamais je ne l'avais vu sous cet angle, et elle aussi elle avait sûrement tout prévu. À défaut de pouvoir me tuer, elle allait maintenant se servir de moi. Se servir de moi pour tuer d'autres innocents, en plus, c'était une aubaine pour moi, je pouvais à nouveau voir cette beauté que j'admirais tant. Elle voulait que je l'admire, le plus possible jusqu'à ce que je sois aveuglé par cette beauté. Parce que comme ça, je ne pouvais pas me rendre compte de ce que je faisais. Je ne ressentais plus rien, je ne réfléchissais plus, je n'avais plus envie de réfléchir.

Le fait d'avoir retrouvé une envie de vivre n'était qu'un piège pour mieux me manipuler, pour me faire croire que grâce à ça j'allais enfin pouvoir vivre normalement. Sauf que non, ce n'était qu'un mensonge. Maintenant j'étais condamné. J'étais trop faible, alors je n'avais plus eu la force de me battre, de résister, j'en avais toujours eu marre de ce combat alors, je l'avais perdu. Volontairement ou pas, je n'arrivais plus à savoir.

Après tout j'étais devenu complètement fou, je n'étais plus moi-même, j'en suis arrivé au point où je n'arrivais même plus à me contrôler. J'étais devenu dangereux, pour les autres et pour moi-même. En premier temps, j'avais pensé que j'avais besoin d'aide, que quelqu'un devait à tout prix m'aider, mais puisque j'étais en train de penser par moi-même, l'emprise que la mort avait sur moi ne pouvait pas fonctionner. C'est pour ça que très rapidement, je m'étais dis que ça en valait la peine.

Je venais de découvrir une nouvelle forme d'art qui pouvait être très prometteuse, et grâce à mon appareil photo, je pouvais encore une fois montrer ma vision au monde. C'est ce que je comptais faire d'ailleurs, mais pour ça je devais continuer à tuer, à provoquer la mort, à la prendre en photo une nouvelle fois, à admirer tout ce mélange de chair et de sang. Et malgré moi, j'ai continué longtemps comme ça. Je ne ressentais plus rien, même plus de culpabilité, c'était fini. J'étais devenu un vrai monstre sans coeur.

Je sentais que j'étais en train de devenir une autre personne. Quelqu'un d'autre. Ce n'était pas moi, ça ne pouvait pas être moi. Jamais je n'aurais choisi par moi-même de tuer des gens juste pour admirer une beauté que seul moi voyait. Sur ce coup là, ce n'était pas de ma faute, mais ça l'était quand même avant parce que sans ça, je ne serais pas devenu la personne que je suis aujourd'hui. Je ne comprends même plus ce que je raconte, je ne sais plus si c'est cohérent, mais je n'ai plus envie d'y penser.

Ma vie avait définitivement touché son fond, j'avais l'impression d'enfin atteindre la fin, mais je n'allais pas l'atteindre aussi facilement, non.. Perdre ce combat allait avoir des répercussions. Il y aurait encore plus de réflexions incompréhensibles et de questions existentielles que je me poserais. En fait, je ne me comprenais plus, et ça m'allait comme ça. Je ne ressentais rien, et ça m'allait. Mais maintenant que j'y réfléchis, peut-être que ça aussi n'était qu'un masque. J'ai toujours porté un masque.

Et malheureusement, quand j'ai laissé mon vrai moi s'échapper, ça n'a que causé des dégâts irréparables. Et cette suite de dégâts allaient achever la raison de vivre qui m'avait fait découvrir tout ça. Cette raison de vivre qui avait mené à sa propre perte, comme moi.

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