|Comment tout ça va terminer ?|

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J'en suis persuadé maintenant, j'ai répondu à toutes mes questions. Ou en tout cas, pour la dernière réponse, je sais ce que je dois faire. À présent je suis enfin tranquille, débarrassé de tous les problèmes que j'avais. J'ai compris pourquoi j'étais devenu un monstre, j'ai compris que ma vie était seulement une calamité, qu'il n'y avait aucune explication, que c'était comme ça. Le but de ma vie était celui-là, en fait. Et maintenant que je sais que tout va bientôt se terminer, je suis serein. Et je crois que je ne l'ai jamais autant été.

J'avais tellement souffert pour rien, et enfin je serais débarrassé de toute cette douleur et cette tristesse. Il est temps qu'un cycle de souffrance comme celui-là s'arrête, ça fait trop longtemps qu'il dure, alors qu'il aurait pu ne jamais commencer. Peut-être que je continuerai jusqu'à ma mort de me répéter que cette histoire était stupide et qu'on aurait pu la changer, mais je n'arrive pas à oublier la vérité que j'ai découvert, en voulant comprendre tout ça. Puisqu'au départ, je voulais seulement comprendre pourquoi j'étais quelqu'un de si monstrueux. Je ne m'attendais pas à ce que tous les souvenirs de ma vie reviennent.

Je ne m'attendais surtout pas à revoir mes parents, et aussi découvrir la vérité sur eux-même. Il y avait encore tellement de choses que je ne connaissais pas. Dans cette histoire, je n'étais pas le seul à avoir souffert, je n'étais pas la seule victime, mais j'étais trop occupé par mon propre désespoir pour voir celui des autres. J'avais été égoïste, je ne voulais rien savoir, surtout pas sur ma mère. Je ne voulais plus jamais la voir parce que c'était à cause d'elle que j'étais comme ça, d'après moi. Je ne voulais pas comprendre, je voulais juste être libre.

Sauf qu'en fait, je n'ai jamais été libre. J'ai cru à plusieurs reprises que je l'étais enfin, alors que non. Quand j'avais quitté ma maison pour faire comme mon père, voir ce que lui voyait, je m'étais senti libéré de toute la douleur. J'avais pu m'échapper, et laisser derrière moi celle que je considérais comme étant la coupable. Mais tout ce que j'avais réussi à faire, c'était l'abandonner, et puis après perdre un oeil, ce qui m'avait rendu complètement fou. C'était peut-être un signe me disant que je venais de tout perdre. Mes parents, puis ma santé mentale.

Peut-être que je n'ai jamais été sain d'esprit, au final. Ou peut-être que c'est justement tout ce que j'avais vécu dans mon enfance qui avait influencé mon côté démoniaque. Je ne saurai probablement jamais, mais de toute façon ce n'est pas la chose la plus importante. Ce qui était important c'est que j'avais enfin réussi à me mettre d'accord avec moi-même. Que je m'étais rendu compte de beaucoup de choses, dont le fait que j'étais dangereux. C'est pour ça que je devais mettre un terme à tout ça.

Alors que je m'étais justement demandé qui était le réel coupable de tout ça, qu'est-ce qui avait bien pu se passer, j'avais pour la deuxième fois revu mon père. Encore une fois dans une sorte d'hallucination, et je ne comprendrai peut-être jamais ce que c'est exactement. Tout ce que je sais c'est que, même si c'était flou, il m'avait révélé quelques nouvelles vérités sur les conditions de ma naissance, et de pourquoi j'étais censé vivre comme ça. J'avais découvert qu'il savait tout depuis le début. Vraiment tout, même le fait qu'ils n'arriveraient peut-être pas à élever un enfant.

Mais pourquoi ils n'auraient pas réussi ? Justement, ça c'est la réponse qu'il me manque, mais que j'aurai bientôt. Tout ce que j'avais pu comprendre c'était que ma mère non plus ne vivait pas bien la situation, et qu'elle aussi avait sûrement vécu des choses traumatisantes, mais je n'ai pas su lesquelles c'était. Malgré tout, il m'avait quand même dit que je comptais énormément pour eux, et peut-être qu'au fond de moi, ça m'a rassuré. J'avais toujours voulu me sentir aimé, sentir que j'existais et que quelqu'un tenait à moi. J'avais juste besoin de me sentir vivant, en fait.

Me dire qu'au final, après tout ça, même ma mère m'avait aimé, c'était étrange. Je n'avais pas été habitué à ça, je n'avais jamais senti son amour, alors apprendre qu'il existait vraiment, ça faisait peut-être du bien. Même si j'essayais de me dire que je n'en avais rien à faire, que rien de ce qu'elle pourrait penser de moi ne m'importerait, j'avais quand même la sensation que c'était faux. Que même moi je ne le pensais pas. Qu'après tout, comme n'importe quelle personne, j'avais juste besoin de l'amour d'une mère. Mais malheureusement, je l'ai découvert trop tard.

J'ai tout découvert trop tard. Alors que ça aurait été mieux de le savoir plus tôt. Pendant toutes ces années, j'avais gardé mon avis si convaincu d'enfant, lui qui pensait bien faire, qu'il avait toujours la meilleure solution. Il m'avait empêché de me raisonner en me disant que rien que le fait de vouloir faire comme mon père était une mauvaise idée. Il m'avait empêché de me dire que je n'étais pas le seul à souffrir. Il voulait me persuader que j'étais la seule victime, et que tuer des gens était ça aussi une bonne idée. Alors que non, maintenant je le sais bien que c'était la pire idée que j'ai eu. J'ai osé tuer des gens, et maintenant je me rends enfin compte que c'est abominable.

Heureusement que j'ai découvert tout ça, et que je me suis réveillé à temps, sinon qui sait ce que j'aurais pu continuer à faire. Mon art n'était pas du véritable art, mais ça, j'étais trop aveuglé par mes idéaux pour le comprendre. J'ai toujours été aveuglé par mes idéaux, depuis toujours. C'est après tout ce qui m'avait conduit ici. Et justement, je ne peux pas m'empêcher de penser à ça, encore et toujours. Ce sont mes choix qui m'ont conduit ici, les choses que j'avais vécues, alors qu'on aurait pu les éviter. Et ça sera toujours comme ça, je ne pourrai plus penser autrement.

Mais j'ai tout de même pu penser autrement pour d'autres choses plus importantes, et c'est ça le principal. C'est pour ça que, même si je n'ai jamais pu, ou que quand j'en avais l'occasion, je n'y pensais plus, je voulais m'excuser envers plein de gens.

Je voulais m'excuser envers ma mère, parce que j'avais découvert que ce n'était pas elle la coupable, qu'elle n'y pouvait rien.

Je voulais aussi m'excuser envers mon père, parce que je l'avais surestimé, je pensais que c'était un héros qui allait me sauver, alors que lui non plus n'y pouvait rien. Ils n'étaient pas coupables tous les deux.

Il y avait aussi tous ces gens que j'avais photographiés alors qu'ils étaient aux portes de la mort. Mais pour ça, ce n'était pas de ma faute, j'ai seulement redécouvert à quel point c'était triste.

Mais ce qui était le plus triste, c'était les innocentes que moi j'avais tuées. Cette fois c'était de ma faute, et je le savais. Sauf que je n'en étais plus fier, ça aussi c'était terriblement triste.

Je ne devais pas oublier Emily aussi, c'était la personne la plus importante pour moi avant que je ne la tue froidement. C'était la seule qui pouvait m'aider, elle m'avait même déjà aidé, et moi en échange, pour la remercier, je l'avais tué. Je suis désolé, je n'aurais jamais dû être aidé.

Puis, je crois qu'en dernier, la personne envers qui je voulais le plus m'excuser de l'avoir malmené, c'était moi. Je m'étais moi-même imposé ces actes, c'était à cause de mes choix que j'avais commis toutes ces horreurs. Le moi enfant n'aurait sûrement pas apprécié ça.

J'étais désolé envers plein de personnes, mais le problème, c'est que la seule chose qui avait causé tout ça, c'était l'ignorance. J'avais vécu dans l'ignorance toute ma vie. Et maintenant que j'avais découvert la vérité, c'était dur de me dire que j'avais fait tout ça pour rien. J'avais continué à alimenter ce cycle de douleur éternel pour rien. Il était définitivement temps que ça s'arrête.

J'avais très bien compris, quand j'ai revu mon père, que pour connaître la dernière réponse, celle qui expliquera tout, il fallait que je meure. Et ça tombait bien, j'avais toujours eu envie de mourir. Alors me dire qu'enfin, ça allait être le cas, que j'allais quitter cette vie et qu'en plus, je saurais pourquoi j'ai dû vivre comme ça, c'était une raison de plus. J'avais toutes les raisons d'être heureux, puis si c'était aussi la seule chose qui me permettrait d'être heureux, ça ne me dérangerait encore moins. Enfin, et pour de vrai cette fois, j'allais être libre.

Au départ, je me suis demandé "Comment tout ça a commencé ?" et maintenant je me demande comment tout ça va terminer. Parce que c'était bien beau de savoir que je devais mourir, sauf que je ne savais pas comment j'aurais bien pu le faire. Je ne pouvais pas moi-même m'ôter la vie, je n'aurai jamais le courage pour ça. Alors que pour ôter celle des autres, je n'avais pas hésité. Alors maintenant, je devais juste savoir ce que j'allais faire. Je dois savoir ce que je vais faire. Et en plus, je crois déjà avoir trouvé la réponse. Même si cette solution ne fera que retarder l'inévitable, mais qu'avant de mourir, j'aimerais une dernière fois vivre normalement. Une vie sans haine ni tristesse, tout simplement.

Un monde meilleur m'attend, je devrais peut-être y aller. Et après ça, je serai enfin tranquille, tout sera terminé.

Je promets qu'après cette dernière tentative désespérée, j'arrêterai de croire que j'ai encore des raisons de vivre. La vérité, la vraie, m'attend, et je vais enfin pouvoir la rejoindre. Ils m'attendent tous, et je n'ai jamais eu autant hâte de mourir.

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