Libre, mais envoûtée

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

Le lendemain, j'essayai tant bien que mal de cacher mes cernes. J'étais épuisée, mais le travail avant tout. Je ne me ménageai pas pour des vêtements bien repassés. Il commençait à faire frais en ce début d'automne. J'enfilai un jean et un pull fin. Une queue de cheval complétait ma coiffure faite à la va-vite.

Je pris le bus et arrivai devant la maison. Elena s'écria quand elle vit ma mine fatiguée. Moi qui pensais pouvoir passée inaperçue... Elle vociféra le fait que je ne devais pas sortir m'amuser jusqu'à pas d'heure. C'était très mauvais pour mon sommeil et mon corps.

« Je ne suis pas sortie Elena ! J'ai parlé avec mes parents toute la nuit. Ça faisait des années que je ne leur avais pas adressé la parole donc on a eu beaucoup de choses à rattraper... Mais je t'assure que je peux aller travailler au garage.

– Ils vont bien ? demanda Alex qui arriva dans la cuisine.

– O-oui, dis-je surprise par sa question. Ils ont arrêté de voyager le temps que ma petite sœur finisse ses études.

– Tu ne m'avais jamais dit que tu avais une sœur ? s'exclama Elena.

– Eh bien, moi non plus je ne savais pas que j'avais une sœur avant hier ! Ils ont adopté une fille et un chien aussi. J'attends avec impatience de pouvoir les voir et leur parler, avouai-je avec un sourire.

– Tu vas donc t'en aller ? souffla doucement Elena avec tristesse. Oh, tu vas me manquer ma petite ! »

Elle se précipita dans mes bras tandis qu'Alex me fixait, figé par la nouvelle. Se pouvait-il qu'il ne veuille pas que je parte ? J'évacuai ses idées de mon esprit et répondit à ma chère Elena.

« Je ne compte pas partir tout de suite Elena. Je dois d'abord finir mes trois mois ici, puis je verrai. Peut-être que ce seront mes parents qui viendront me rendre visite pendant les vacances scolaires par exemple. Je ne sais pas encore, mais on verra. »

Mes paroles rassurèrent la vieille femme qui repartit à ses casseroles et bons petits plats. Je suivis Alex jusque dans son garage et restai dans ma petite pièce. Les jours puis les semaines passèrent ainsi. Mais ma relation avec Alex semblait évoluer. Plus de regards, plus de touchers. Je m'accordai plus de libertés près de lui. Plus d'éclats de rire. Et lui aussi se laissait aller en ma présence. Une amitié s'était installée.

Après près de deux mois et demi, Elena qui était dans le salon s'exclama subitement sur le temps qui s'écoulait et sur mon prochain départ définitif de cette maison. Je vis Alex se figer face à la nouvelle. Je bus mon thé bouillant assise dans un fauteuil confortable. Elena avait raison.

« Oui, les trois mois s'écoulent bientôt, » avouai-je tout haut.

Alex se leva et sortit du grand salon dans un silence plombant. Je regardai la porte qu'il avait traversée avec tristesse.

« Ma petite, de toute façon tu vas rester dans la ville non ? Tu pourras revenir ici quand tu veux, je t'accueillerai avec grand plaisir.

– Merci Elena...

– Je me demande vraiment ce qu'attend cet idiot pour coucher avec toi, bougonna-t-elle.

– Q-quoi ?! m'exclamai-je en manquant de faire tomber ma tasse.

– Je ne suis pas née de la dernière pluie ma belle ! Tu es une jeune femme ravissante et mon petit Alex un beau jeune homme. Je vois bien dans vos regards que vous voudriez vous sauter dessus. Mais chacun d'entre vous a ses problèmes et refuse d'avancer. Tu sais, Alex avait aimé de tout son cœur une femme, mais elle l'a brisé dès qu'il a pris la décision de devenir garagiste au lieu d'être un grand entrepreneur comme son frère. Peut-être que cette femme l'avait aimé au début, mais ensuite elle était obnubilée par son prestige et la renommée de la famille, expliqua-t-elle en secouant la tête. J'avais espéré que vous seriez ensemble avant la fin de ces trois mois...

– Comme tu l'as dit, j'ai aussi eu mon lot de problèmes. J'étais mariée à un homme que j'aimais depuis mon adolescence. C'était l'homme de ma vie, évoquai-je en repensant à mes tendres moments avec David. Mais il m'a trompé et depuis je suis là. »

Soudain, j'entendis les chaussures d'Alex claquer sur les dalles du couloir. Il était présent depuis le début. Il avait tout entendu. Je me mordis la lèvre, embarrassée.

« Vous avez tous les deux été blessés, ne voulez-vous pas vous laisser une chance ? » demanda Elena en me prenant la main.

J'hésitai. Il était vrai que je voulais avancer, sans David en tête, et je m'entendais bien avec Alex pour l'instant. Je ne savais pas si c'était la meilleure idée qui soit de coucher avec le frère de son ex-patron, et surtout de tomber amoureuse de lui.

Après avoir dîné, comme presque tous les soirs, avec Elena, je rentrai dans mon appartement avec des questions me creusant d'interrogations dont je n'avais pas les réponses.

Le lendemain, l'ambiance était différente, ou plutôt Alex était différent. Il semblait plus tactile. Plus ouvert.

Cependant, seule dans ma petite pièce, je soupirai dans l'attente d'un appel. Les clients réservaient peu. En général, ils arrivaient à l'improviste dans le garage en quête d'une aide pour leur voiture.

« 'lors Alicia, on s'ennuie pas trop ? » demanda Serge avec un sourire en rentrant dans la salle.

Je poussai un soupir exagéré. Il éclata de rire puis m'intima de le suivre. Il commença à parler de sa fille qui était en université de droit. Je restai assise à l'écouter pendant une partie de l'après-midi tout en ayant une oreille sur le téléphone de la petite pièce.

Alex qui était je ne sais où, revint dans le garage. Il nous regarda étrangement avant de dire à Serge de repartir travailler sur une voiture. Celui-ci s'exécuta en me faisant un clin d'œil. Je souris puis repartis moi aussi à mon poste avec un soupir discret.

Je n'avais plus qu'une semaine à tenir encore. Non pas que la compagnie de Serge ou d'Elena me déplaisait, mais le travail n'était pas si mouvementé. J'avais l'habitude des dossiers à préparer à la dernière minute et des cris des clients à travers l'appareil téléphonique.

Dans mes pensées, je n'avais pas entendu Alex entrer jusqu'à ce que sa main caresse ma joue. Je levai le regard, surprise en clignant des yeux. J'allai parler, mais ses doigts sur mes lèvres m'en empêchaient. Ses yeux fixèrent mes lèvres avant de me regarder. Le désir brûlait dans son regard.

J'hésitai un court instant, mais je me rappelai que je n'étais plus mariée. Je n'avais aucune restriction. Aucun remord à éprouver. J'étais libre après tout.

Après cette révélation faite, je l'embrassai comme je le voulais depuis le début. Il ne se fit pas attendre et colla mon corps encore plus étroitement au sien. Mon dos percuta la porte tandis qu'il immisça une de ses mains sous mon haut. Je laissai échapper un gémissement quand ses lèvres quittèrent les miennes pour couvrir mon cou de baisers.

« Les jeunes ! J'veux pas vous déranger, mais y a un client ! »

La voix de Serge me fit sursauter tandis qu'Alex grogna de mécontentement. Je ris, embarrassée. Nos regards se croisèrent une nouvelle fois avant qu'il ne me murmure des mots.

« Reste ici ce soir. »

J'hochai la tête, puis il s'en alla. Encore chamboulée par notre embrassade qui aurait pu aller plus loin si Serge ne nous avait pas encore interrompus, je me mordis la lèvre puis souris comme une idiote. Cet homme me faisait vraiment perdre la tête. Je ne savais pas si c'était une bonne idée de céder aussi aisément à ses avances, mais j'en avais besoin. C'était le meilleur moyen pour avancer. Pour l'instant, ce n'était pas sérieux et il le savait sûrement.

Soudain, la sonnerie retentit. Je décrochai l'appareil en reprenant le peu de professionnalisme qui me rester.

Une femme à la voix aiguë et riante demanda à parler à Alex. Je lui informai qu'il était avec un client et demandai si elle avait un message que je pouvais transmettre. Après un court silence, elle m'annonça que Cécile passera demain au garage. Je la remerciai et raccrocha avec plus de force que je ne le voulus. La pauvre téléphone n'était pas en cause, mais cette femme m'avait froissée avec son Alex. Je n'y pensais plus jusqu'à la soirée.

Là l'excitation guidait mes sens. Elena était rentrée chez elle près de son mari tandis que je restais dans la grande maison familiale. Le dîner continua entre moi et Alex.

Assise sur le canapé, les jambes repliées sous mes fesses, je l'écoutai raconter ou plutôt se plaindre de ses quelques clients qui baragouinaient pour avoir des remises. Je souriais à chaque fois que ses petites fossettes se formaient. Alex ne souriait pas souvent. La plupart du temps il gardait un air renfermé, inaccessible. Donc ces petits moments entre nous me permettait de le voir autrement. Et j'avoue que le voir se détendre en ma présence était plaisant.

Après un silence, il alla dans la cuisine pour se prendre une bière. Il m'en proposa une que je me dépêchai d'accepter. Il vint s'installer à mes côtés puis je bus plusieurs gorgées. J'avais l'impression que ça faisait une éternité.

« Doucement, je ne voudrais pas te retrouver bourrée d'ici demain, dit Alex en souriant.

- Oh, ne t'en fais pas. De nous deux, je pense que ce serait toi qui finirait complètement bourrer en premier, envoyai-je en riant.

- Je tiens très bien l'alcool.

- Moi aussi, répondis-je avec entrain.

- Serait-ce un défi ? dit-il avec une malice dans ses yeux bleus.

- Hmm... Peut-être. »

Sur ce, nous rîmes. Il s'approcha de moi, mais mon portable sonna avant sa tentative. Je m'excusai et pris mon sac à main posé sur la table devant nous pour le fouiller. J'aperçus le numéro de mes parents et décrochai tout en me levant du canapé où j'étais confortablement assise.

« Ma chérie ! Comment vas-tu ? On ne te dérange pas j'espère ?

- Euh... dis-je en me retournant vers Alex qui pencha la tête sur le côté. Tu avais besoin de quelque chose.

- Oui, en fait je voulais te prévenir que ton mari nous avait appelés...

- Ex-mari, la coupai-je durement. Mais c'est impossible qu'ils vous aient appelés, il ne connaît pas votre numéro.

- A propos de ça, ton père le lui avait donné à votre mariage... Il est inquiet pour toi, c'est pour cela qu'il nous a contactés. Chérie, est ce que tout va bien ?

- Maman, je t'assure qu'il y a une très bonne raison à notre divorce. Il n'a aucune raison d'être inquiet. Je pense savoir me débrouiller toute seule.

- Ma puce, je ne voulais pas dire ça. Juste tu pourrais l'appeler pour lui dire que tu vas bien. Vous aviez l'air tellement amoureux avant... souffla-t-elle d'un air triste.

- Je n'ai aucune raison de l'appeler. Je n'ai plus aucun compte à lui rendre. Pendant toutes ces années, j'étais amoureuse de lui alors que lui... »

Je me mordis la lèvre pour éviter de trop en dire et surtout de fondre en larmes. Je ne voulais plus me sentir triste, plus pleurer sur le passé. Cette faiblesse que j'avais ressentie face à cet homme qui me trompait, qui avait bafouée notre amour, qui m'avait piétinée dessus jusqu'à ce divorce.

« Je suis désolée, ma chérie. Oublie ce que j'ai dit d'accord ? »

Je voulus répondre, mais des bras m'encerclèrent à ce moment-là. Je me retrouvai engouffrer dans une belle chaleur qui m'apaisait. Mon dos resta coller au torse d'Alex. Je me laissai bercer par ses caresses.

« Chérie ?

- O-Oui, oui, ne t'inquiète pas maman. Juste dis-lui que je ne suis pas morte s'il vous rappelle.

- Très bien, soupira-t-elle. Bon si tu as du temps, il faudrait qu'on parle de l'anniversaire de ton père.

- Quoi ? Maintenant ? demandai-je bouche bée.

- Je te rappelle que c'est demain jeune fille ! Tu as intérêt à le préparer avec moi par téléphone sinon ton père t'en voudra ! me gronda-t-elle.

- Mais, » tentai-je de rétorquer en regardant Alex avec de grands yeux.

Ma mère continua ses élucubrations en proposant des fêtes plus grandioses les unes que les autres avec des cadeaux aussi coûteux. Je n'arrivais plus à l'arrêter.

Heureusement, Alex me fit un grand sourire en me soufflant que ce ne fût pas grave. Soulagée, il prit mes épaules pour me guider jusqu'aux marches de l'escalier en colimaçon. Le portable toujours à l'oreille, j'acquiesçai de temps en temps aux paroles enthousiastes de ma mère.

Je m'assis sur le lit tandis que mon amant se déshabilla. Devant moi. La bouche grande ouverte, je secouai vivement la tête ne sachant pas du tout ce qu'il fabriquait. Il me fit un sourire coquin avant de se rendre dans la salle de bain, bien sûr je suivais du regard son dos musclé et ses fesses fermes.

« Oh mon dieu, soufflai-je rouge de chaleur.

- Quoi ? Tu n'aimes pas cette idée. Oui, tu as raison, c'est sûrement pas assez extravagant pour ton père qui en a déjà vu beaucoup mieux.

- Oh, je ne te le fais pas dire, » laissai-je échapper quand Alex revint tout nu devant moi. Mon regard s'était de suite déporté sur son torse puis plus bas.

Toujours sans se départir de son sourire charmeur, il tendit ses bras vers moi pour me lever. Je ne savais pas ce qu'il avait en tête, mais avec son physique devant moi et ma mère au téléphone, j'avais vraiment peur de la suite des événements.

Joyeux Noël tout le monde ! ^^


Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro