Avant toute chose je voulais simplement m'excuser. Pardonne-moi si tu le peux d'avoir échoué aussi misérablement. Quelques lignes à peine et puis rien. Pourtant, ton chemin est si clair dans mon esprit, et toi si lumineux... Mais je n'arrive à trouver par quel bout te prendre. Où commencer. Comment marcher. Alors, pour ne plus regarder l'échec en face, j'ai abandonné. Et pourtant je te promets, tu es si souvent dans ma tête.. Mais j'aimerais tant que tu sois également au bout de mon crayon... J'aurais aimé t'écrire, Maxime. J'aimerais le faire. Te découvrir en long en large en travers, toi qui reviens souvent murmurer dans mon oreille, qui te dessine dans mon esprit.

On parle souvent avec Salsy de nos problèmes lorsqu'on ignore où l'on va, ou bien comment y aller. Avec toi je sais où je veux aller, je sais presque comment y aller, du moins je connais les étapes de ton parcours, mais pour le reste... Tout est flou, ténèbres, et la peur et la déception et l'appréhension et le regret... Lorsque tu es né, ma plus grande peur était d'échouer ma mission, de laisser mourir dans l'œuf cette histoire que tu m'offrais. Et l'on avait confiance en moi mais ce n'est pas de la confiance des autres quant à ma réussite dont j'avais besoin, c'était d'un peu de lumière, un fil d'Ariane dans le labyrinthe que tu es. Alors c'est arrivé. J'ai failli. Misérablement. Violemment. Pleinement. Et souvent je repense à toi, régulièrement, et souvent je voudrais repartir au combat, à l'aventure, laisser ton rêve m'envahir, te laisser me guider sur ton chemin parsemé d'embûches. Et ces jours-là, avec un sourire triste, je te regarde t'éloigner de moi.

Je me souviens comme tu es né. Enfin non. Pas comme. Je serais bien incapable de prétendre aux moindres détails de notre rencontre. Le chemin qui m'a menée jusqu'à toi. Mais comme je me souviens de ta venue. Tu es apparu si soudainement, comme une évidence, une obsession, il fallait que je m'y mette tout de suite, que tout de suite je commence à te raconter. Que je puisse t'offrir. Que tu ne restes pas qu'un cadeau dans ma tête. Mais déjà, les premiers mots ont commencé à me fuir. Déjà tu te dérobais. J'ai recommencé, raturé, pesté, échoué. Et puis je t'ai laissé te glisser dans un coin de ma tête. Présence inaccessible. Et depuis tu rôdes tu traines tu me nargues tu me salues tu me supplies. Et moi je te pleure je t'implore je t'attends je t'espère.

Un jour Maxime. Un jour peut-être, un jour j'espère.

J'aurais pu m'excuser auprès de Colin Ambre et Camille pour mon échec plus total encore. J'aurais pu m'excuser auprès de Méno, et auprès de Tibo Lana et Daenya pour mon échec en sursis. Mais c'est toi le plus récent, c'est toi le plus flagrant, et c'est toi, mon Maxime, qui concentre aujourd'hui toute ma frustration.

Pardonne-moi si tu le peux.

Dans l'attente que nos chemins de retrouvent, car je suis persuadée, j'espère, qu'ils le feront un jour.
Et merci, merci d'être quoi qu'il en soit entré dans ma vie, et dans mon esprit.

Neige.