Chapitre 10 : Être un héros

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

Present Mic était sans pitié. Ses leçons étaient complètement incompréhensibles et j'avais bien vite abandonné. Depuis une vingtaine de minutes, je gribouillais seulement la marge de mon cahier de dessins en tout genre, désespérée de comprendre ne serait-ce qu'une bribe du charabia que le héros racontait. Je lâchais un soupir et enfouis ma tête dans mes avant-bras. Dormir serait peut-être même plus productif que d'essayer de faire marcher ce crâne vide.

Je somnolais presque lorsque je sentis quelque chose se déposer doucement sur ma table. Je relevais la tête et découvrais un cahier flambant neuf. Curieuse, j'ouvris la première page et découvrais une note, d'une écriture fine et sans fautes.

"J'espère que ça te conviendra."

Je tournais les pages et constatait avec stupeur que tout ce que nous avions étudié, même ce que je supposais être les cours de l'an dernier, étaient ré-expliqués avec des schémas, des dessins et autres penses-bêtes. Et ce, dans toutes les matières. Tout avait l'air plus simple, plus facile, plus accessible.

Je levais la tête et mon regard se perdit sur le dos de mon camarade. Todoroki avait-il voulu m'aider ? Était-ce ce à quoi il avait réfléchit hier soir lorsque je lui avais avoué ne pas comprendre les cours ? Si c'était bien le cas, avait-il passé sa nuit à écrire tout ça ?

Mais il s'agissait d'une charge monstre de travail !

Mon cœur se serra dans ma poitrine.

Je décrochais l'étiquette de la première page et y inscrit quelque chose, de mon écriture maladroite. Hésitante, je me penchais discrètement en avant et tentais de déposer le petit papier sur le coin le plus proche du bureau de mon camarade. Il le remarqua instantanément et le saisit avant qu'on ne se fasse repérer par un Present Mic déchaîné.

Je le vis poser le papier après l'avoir lu dans son cahier et il continua à prendre des notes du cours.

Lorsque la sonnerie libéra nos tympans de notre professeur plus que bruyant, je me rendis au réfectoire avec Ochaco et Midoriya. Je commandais un plat au hasard sur la carte de Lunch Rush et on s'assit pour manger. Je voulais absolument remercier Todoroki de vive voix mais l'occasion était loin d'être la meilleure. Il était au bout de la table et je n'allais pas l'interpeller devant tout le monde pour le remercier de son geste.

Je décidais donc d'attendre la fin du repas mais il sortit bien plus vite que je ne l'aurais pensé et je dus me dépêcher d'avaler le reste de mon repas.

Je quittais le réfectoire sans prévenir les autres et arpentais les couloirs à la recherche de mon camarade de classe. Heureusement, je le trouvais rapidement à l'extérieur, assis sur le banc où nous avions partagé un repas plusieurs semaines auparavant.

- Il fait chaud, n'est-ce pas ?

Il se tourna vers moi et je crois qu'il était surprit de me voir ici. Il hocha simplement la tête et je m'approchais de lui.

- Je tenais à te remercier pour le cahier que tu m'as prêté tout à l'heure.

- Tu peux le garder, il est pour toi.

J'ouvris grand les yeux. Il avait donc bien rédiger ce cahier en un temps record pour m'aider. Quel boulet étais-je encore. À cause de moi il n'avait sûrement pas du dormir de la nuit. Je lui demandais si je pouvais m'asseoir et il se décala pour me laisser une place.

Les fleurs de cerisiers résistaient magnifiquement bien à la chaleur de l'été imminent.

- Dis, Todoroki ? Je peux t'avouer quelque chose ?

- Hm ?

- Si j'ai autant de difficultés, c'est parce que c'est ma première année d'école et que je ne sais lire et écrire que depuis deux ans.

Il se retourna vivement vers moi, les yeux grands ouverts à son tour. Il ne savait visiblement pas quoi dire et je lui fis un grand sourire. Le sourire le plus rayonnant que j'étais capable de faire à l'heure actuelle.

Était-ce pour me rassurer de lui avoir avouer ça ou parce que je souhaitais réellement lui sourire de cette manière ?

Moi-même, je n'en étais pas bien sûre.

Je me levais et défroissais ma jupe.

- Les cours vont bientôt reprendre, lui indiquais-je et ça le sortit enfin de ses pensées.

Il n'ajouta rien de plus et on retourna ensemble en salle de classe.


- Le permis provisoire ? Demandais-je.

- Absolument. Tous tes amis l'ont déjà mais toi non, m'expliqua Nemuri, le nez plongé dans sa paperasse.

Elle m'avait convoqué après les cours et je l'avais trouvé à son bureau, noyée sous des piles sans fin de documents. Elle devait sûrement bien remplir son rôle d'enseignante.

- Normalement, c'est un examen que les élèves obtiennent en première mais on leur a fait passer en seconde étant donné que Yuei a été la cible d'une organisation de vilains. C'était une mesure de sécurité.

- Oui, tu m'en avais parlé, je me souviens.

- Bien. Le permis provisoire consiste donc à autoriser un apprenti-héro à intervenir en situation d'extrême urgence, m'expliqua-t-elle.

- Si je l'avais eu le jour où on a été attaqués par les tas de boue, j'aurais pu me défendre ?

- Entre autre oui. C'est pourquoi Aizawa et Nezu m'ont chargé de t'inscrire à la prochaine session du permis provisoire qui se tiendra après les vacances d'été.

- Je vois, répondis-je dans un haussement d'épaule.

Elle leva le nez de ses documents pour me fixer quelques secondes et se replongea presque immédiatement dans son travail.

Après ça je la quittais et rentrais à l'internat, l'esprit ailleurs. Totalement absente. Et je n'avais pas remarqué que j'étais arrivée jusqu'à ce que j'entende les exclamations de Kaminari et Kirishima qui s'apprêtaient à encore faire une farce à Bakugo.

Ils allaient encore se faire péter quelque chose par l'explosif, ces deux-là.

Je filais dans ma chambre sans y prêter attention et me changeais pour une tenue plus décontractée puis attachais mes longs cheveux noir en une queue de cheval. Je sortis dans le petit jardin à côté de l'internat pour prendre l'air et m'asseyais sur une grosse pierre.

Il fallait que je réfléchisse à tout ça et que je prenne un bol d'air frais par la même occasion.

Je ramenais mes jambes contre moi et reposais ma tête sur mes genoux, fermant les yeux pour profiter de la délicate brise qui passait entre les mèches de ma frange.

- Ça va, Yumeko ?

Une petite voix hésitante me sortit de mes pensées. Je n'avais pas été tranquille bien longtemps, tiens.

Je me retournais lentement, presque lasse, vers un Midoriya soucieux. Je hochais simplement la tête et il se rapprocha de moi.

- Dis, Midoriya ?

- Oui ?

- Pourquoi souhaites-tu devenir un héro ? Lui demandais-je.

Il me regarda et je levais la tête, croisant un regard si brillant d'enthousiasme que je me demandais ce qui lui arrivait.

- Parce que je veux être le plus grand des héros ! S'exclama-t-il, radieux.

Évidemment, quelle question.

Il devait nourrir ce rêve depuis des années maintenant et il avait été normal pour lui d'entrer à Yuei. Midoriya était doué et ambitieux. Dès la rentrée, j'avais pu comprendre son rêve de devenir un héros. Et pas que Midoriya d'ailleurs, mais aussi tout le monde. Ils avaient tous ce désir de devenir de grands héros. Ils avaient tous travailler si dur pour intégrer cette école d'élite afin de réaliser leur rêve.

Mais moi, qu'est-ce que je faisais ici ?

Je n'avais pas sauté au plafond lorsque Midnight m'avait annoncé que j'allais passé le permis provisoire et que je pourrais désormais intervenir pour protéger les autres, comme le ferait un héros.

Ils travaillaient tous tellement durs et j'avais à peine levé le petit doigt pour me retrouver dans cette classe.

Mais surtout, c'était tellement injuste de me trouver à cette place alors que tant d'autres auraient tout donné pour y être.

Je n'avais jamais voulu devenir un héros.

Et pourtant j'étais ici et j'allais devoir travailler d'arrache-pied pour le devenir.

Au bout d'un moment, Midoriya me tira de mes pensées.

- Et toi, Yumeko, pourquoi souhaites-tu devenir une héroïne ?

Que pouvais-je bien répondre à cela ? Je ne pouvais pas lui dire que je ne nourrissais pas d'aussi grands rêves que lui.

- Je ne sais pas Midoriya, je ne sais pas...

Alors que je pensais qu'il allait garder le silence ou bien me laisser seule, je sentis une main réconfortante se poser sur mon épaule. Je relevais à nouveau le regard vers lui et il me souriait tendrement.

- Tu as encore le temps de trouver ta voie, Yumeko. Tout le monde a le désir de quelque chose. Un jour viendra où toi seule pourra accomplir quelque chose, et cette chose sera ton rêve.

Mes lèvres s'étaient légèrement entrouverte, surprise, et j'étais figée sur place comme si mon corps n'était désormais plus qu'une statue.

Avais-je ne serait-ce que le droit de penser ainsi ?

J'avais encore le temps pour réfléchir oui, et peut-être que je deviendrais comme Midoriya. Peut-être qu'un jour, j'aurais de nouveau un rêve.

- Alors ne te presses pas, ça viendra tout seul.

Je hochais timidement la tête et le vert resta à mes côtés un moment à me parler de tout et de rien. De son idole All-Might, des cours de super-héros 101, des vilains qu'ils avaient combattu l'année dernière et je l'avais écouté, silencieusement, m'imprégnant de sa gaieté.

- Midoriya, Yumeko.

On se retourna en même temps et on fut tous les deux surpris de voir Todoroki nous ramener des brioches à la viande, puisque nous avions sauté le repas. Le bicolore s'assit à nos côtés et on observa tous les trois le coucher de soleil.

Midoriya et moi avalions goulûment notre repas et je remerciais Todoroki pour son geste.

- J'ai entendu dire que tu allais passer le permis provisoire, dit-il.

- Oui, le professeur Aizawa et le principal m'ont inscrit à la session de septembre.

- Oh mais c'est bientôt ! S'exclama Midoriya. Il ne te reste que les vacances pour t'entraîner.

- Je sais. De toute façon, Nemuri doit rester ici pour son travail alors je profiterai des infrastructures de l'école pendant les vacances pour rattraper mon retard.

- Tu as donc prévu de rester ici pendant tes vacances, conclut le vert. Désolée de te laisser seule, dit-il en se grattant la nuque, nerveusement.

- Ne t'en fais pas pour moi, Midoriya. Vous comptez faire quelque chose pendant un mois, vous ?

- Je dois aller travailler dans une agence de super-héros, me répondit le vert avec une pointe de fierté dans la voix. Et toi, Todoroki ?

- Je vais m'entraîner, répondit à peine l'intéressé.

Après ça, Midoriya nous raconta ses activités de stage dans une agence de héro. Son sourire s'était affaissé un instant mais je n'avais pas osé lui en faire la remarque et Todoroki n'avait plus décrocher un mot de la discussion.

Lorsqu'il commença à faire nuit, je décidais de les laisser tous les deux et rentrais à l'intérieur.

Dans l'extension, je croisais Hitoshi et le saluais d'un signe de tête qu'il ne prit pas la peine de répondre. Peu bavards que nous étions, nous ne nous adressions pratiquement jamais la parole en dehors des cours de super-héros 101 où la collaboration était obligatoire la plupart du temps.

Je décidais donc évidemment de ne pas lui en tenir rigueur et rentrais directement dans ma chambre avant de m'étaler sur mon lit.

Un jour viendra où toi seule pourra accomplir quelque chose, et cette chose sera ton rêve.

Je passais ma main sur mon dos à travers mon t-shirt et fermais les yeux, un violent goût d'amertume au bord des lèvres. 

___________________________

Ce chapitre dix annonce la fin du premier arc de cette fanfiction !
Yumeko, qui au début n'accordait pas trop d'importance à la vie lycéenne, commence à sérieusement comprendre qu'être à Yuei comporte de plus gros enjeux que ce qu'elle s'imaginait.
De plus, être spectatrice de ses camarades est de plus en plus difficile pour la jeune fille !

Le prochain chapitre sera donc le coup d'envoi de l'arc des vacances, qui sera loin d'être de tout repos :)

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro