Chapitre 11 : Un soleil de plomb

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Les jours de la semaine suivante défilèrent à une vitesse si ahurissante que nous approchions déjà des vacances d'été.

Les professeurs nous avaient refilé une tonne de devoirs et Aizawa avaient faillit nous tuer à la tâche durant les derniers cours de super-héros 101. Cette année, le camp d'entraînement n'allait pas se dérouler durant ces vacances alors il voulait s'assurer que nous n'allions pas tirer au flan pendant un mois entier. Et c'était sans doute peu probable. La plupart d'entre nous semblaient déjà avoir un planning chargé, sans parler de Momo qui partait en Amérique avec sa famille. Elle avait d'ailleurs promit à toutes les filles un cadeau souvenir et tout le monde attendait avec impatience ces congés d'été.

Enfin tous, pas totalement. Je n'étais pas particulièrement excitée à l'idée de ne plus avoir cours puisque j'allais encore plus travailler et m'entraîner. De plus, je n'avais plus vraiment reparlé avec Midoriya et Todoroki et celui-ci ne semblait pas fou de joie à l'idée de passer un mois en dehors de l'école. Par moment, je m'étonnais à repenser au toucher de la main de mon camarade sur mon front quand il m'avait aidé dans mon malaise. Or, lorsque je me décidais à lui demander ce qui avait l'air de le tracasser, je n'en trouvais pas la force. Je me liquéfiais littéralement sur place et me retrouvais incapable de parler. J'avais peur de me mêler de quelque chose qui ne me regardait pas.

Entre temps, j'avais vu Nemuri dans la salle des professeurs durant la semaine et je l'avais trouvé bien trop guillerette pour que cela annonce quelque chose de bon. Et j'avais eu raison. Elle et son collègue Ectoplasm m'avait préparé un véritable programme d'entraînement militaire et j'allais avoir de la chance si j'allais au permis provisoire en un seul morceau.

Nous avions actuellement terminé nos cours de la journée et tout le monde s'affairait à ses valises. Certains n'avait pas attendu et étaient déjà partis, comme Bakugo et Todoroki.

Quant à moi, j'étais actuellement sur le perron de l'internat et saluais un à un les départs de mes camarades. Momo m'avait même prit dans ses bras et m'avait promit de prendre de mes nouvelles durant les prochaines semaines.

Lorsque la nuit tomba, ils étaient tous partit. Je m'étais rapidement cuisiner une portion de riz dans la cuisine avant de filer dans ma chambre. Le calme et le silence étaient presque effrayants quand les plus bruyants n'étaient pas là pour faire leurs farces à tout le monde. Je me surprenais même à déjà manquer les discussions avec les filles, les réprimandes de celles-ci envers un Mineta aux mille-et-une idées perverses et les rugissements incessants de Bakugo. Ils étaient vraiment une bande de joyeux lurons.

Mais j'étais désormais seule dans cet internat qui semblait bien trop immense sans leur présence.

J'étais plongée sur les premiers devoirs que nous avait donné le professeur Aizawa quand la réception d'une notification sur mon téléphone attira mon attention.

"Ne te couche pas trop tard, demain tu vas en baver – Nemuri"

Et j'avais bien fais de suivre son conseil.

Le lendemain, elle m'avait fait la frayeur de ma vie de me réveiller en me sautant sauvagement dessus à cinq heures tapantes du matin. J'avais eu beaucoup de peine à sortir de mon lit mais elle m'avait presque arraché de mes draps. Elle m'avait ensuite refilé un vieux short -trop moulant- de sport ainsi qu'un débardeur avant de coller toutes sortes de programme d'entraînement sur les murs de ma chambre. Elle m'avait répété de me dépêcher mais avait quand même tenu à coiffer mes cheveux avant de se changer à son tour.

Ensuite, le cauchemar était beaucoup trop horrible pour que je le raconte.

Nous avions couru à travers tout Musutafu pendant plus d'une heure avant de nous arrêter au beau milieu de nul part pour faire une deuxième heure d'exercice physiques purs et durs. Abdominaux, biceps, trapèzes et autres. Nemuri avait sollicité tous mes muscles sous prétexte que j'étais encore l'équivalent d'une "asperge". Je l'avais remercié pour son humour foireux et nous étions rentrer en courant à nouveau.

Alors que j'étais sur le point de rendre l'âme, cette sorcière était encore fraîche comme un gardon. Le soleil s'était déjà élevé au-dessus de la ville quand on arriva sur le terrain d'entraînement de Yuei.

Je m'effondrais tout bonnement au sol, haletante et trempée de sueur.

- Tu as toujours plus ou moins eu une bonne condition physique depuis que je te connais, mais il faut clairement que tu t'améliores, déclara Nemuri en m'observant.

- Nemuri ?

- Oui ?

- J'ai décidé que j'allais réfléchir au sens de ma présence ici, lâchais-je de but en blanc.

Me surplombant de toute sa hauteur, je croisais son regard turquoise. D'abord sérieux, il s'adoucit bien vite pour laisser place à un sourire éclatant.

- Bien, voilà qui est bon à entendre ! Lève-toi maintenant, on a du pain sur la planche !

La matinée fila donc entre exercices et sueur et on s'arrêta seulement pour déjeuner. Durant notre pause, Nemuri m'expliqua qu'elle s'occuperai du renforcement musculaire de mon corps durant les matinées et qu'Ectoplasm prendrai le relais pour l'entraînement de mon alter l'après-midi et ce, tous les jours jusqu'à la rentrée. Elle n'autoriserai aucun relâchement et veillerai à ce que je suive tous les entraînements correctement. Cela en disait long sur les "vacances" que nous allions passer.

On termina ensuite de déjeuner et elle me quitta afin d'assurer son travail de l'après-midi. Elle devait continuer ses tâches de professeur et d'héroïne en plus de mon entraînement. J'espérais au fond de moi qu'elle n'allait pas se surmener par ma faute. J'en serai profondément ennuyée si c'était le cas.

Je ramassais donc mes affaires et filais aux vestiaires. Je m'habillais rapidement de mon costume d'héroïne et me sentis tout à coup bien trop serrée dans cette tenue tout en cuir alors qu'il faisait une chaleur monstre à l'extérieur. L'entraînement s'annonçait difficile avec un soleil de plomb comme aujourd'hui.

Je me dépêchais ensuite de rejoindre le gymnase gamma où le héros des clones m'attendais. Je le trouvais déjà à l'intérieur, presque prêt à me cuisiner.

- Te voilà, jeune fille ! Dit-il dans un grand sourire aux dents exposées.

- Excusez-moi pour l'attente !

- Pas de soucis ! Midnight et Nezu m'ont parlé de toi et nous t'avons élaboré un programme adapté. Aujourd'hui je vais seulement jauger tes capacités. C'est pourquoi nous allons nous affronter dans un duel avec alters !

Je tombais des nues. Si cela débutait de cette manière, je n'allais pas avoir à montrer grand chose face au super-héros. Il était un professionnel et je n'étais clairement rien à côté de son expérience. Mais bon, après tout à quoi je m'attendais ?

Il m'encouragea à le suivre sans perdre de temps et on se plaça face à face au milieu du grand gymnase.

- C'est quand tu veux, jeune fille !

- À vous l'honneur, répondis-je, pas trop convaincue de ce que je pouvais bien faire dans ce combat.

Il ne me laissa pas le temps de le dire une deuxième fois qu'une salve de clones prit forme et s'élança droit vers moi.

Par réflexe, je reculais d'un bond en arrière et effleurais mon tatouage pour en sortir mes deux berettas -pistolets-. Je visais les clones, fixais la cible et tirais sans hésitation sur les plus proches. Depuis ma position, les clones faisaient barrière entre Ectoplasm et moi et m'empêchaient de l'atteindre. D'un autre côté, je devais continuer de ralentir leur progression vers moi si je voulais avoir une chance de gagner à nouveau du terrain.

De vrais belliqueux, ces clones tentaient sérieusement de me frapper de tous les côtés et je ne pus qu'amortir avec mon avant-bras un coup de pied venant de ma droite. J'allais perdre ce duel dans quelques secondes si je ne faisais rien. Je n'avais pas de grandes attentes pour ce match et savait déjà que cela allait se solder sur une défaite.

Mais une part de moi n'acceptait pas cette résignation.

Je n'allais rien accomplir dans ma vie si je continuais à penser de façon aussi pessimiste et je ne gagnerai aucun des combats que je mènerai si je gardais cet état d'esprit.

Dans un vif halo bleu, j'invoquais pour la toute première fois la seule épée à une main en ma possession. Une lame fine, longue et d'un magnifique bleu ébène. Je sentis un picotement vif dans ma poitrine et balayais d'un coup tous les clones les plus proches avant de foncer droit devant. J'effectuais une rotation sur moi-même pour donner de l'élan à ma lame avant de m'élancer droit vers le visage d'Ectoplasm.

Cependant, il dégagea mon arme sur la droite d'un puissant coup de pied grâce à ses prothèses. Elle disparut d'un seul coup et me laissa en plan dans un combat désormais à mains nues. Je tentais de lui faucher les jambes mais il ne se laissa pas faire. Au contraire, je dus amortir et esquiver une série de coup de poings surpuissants. Mais je ne devais pas lui laisser le temps de reproduire ses clones si je ne voulais pas me faire submerger à nouveau par leur nombre et par leur force. Alors on s'échangea encore quelques coups jusqu'à ce que la fatigue de l'invocation de l'épée se fasse ressentir et que je tombe subitement au sol, forcée d'abandonner.

Ectoplasm avait gagné et c'était un échec cuisant.

- C'était vraiment pas mal, jeune fille ! Me dit-il en m'offrant sa main pour m'aider à me relever.

Je la saisis volontiers et il me hissa sans difficulté sur mes deux pieds.

- Tu as encore beaucoup de progrès à faire mais ce que tu as fais là était déjà un bon départ. Tu as de puissantes jambes et de bons réflèxes au corps-à-corps. Te débarrasser de mes clones avec ton alter était aussi très bien mais quand ton arme a disparut, tu t'es soudainement retrouvée livrée à toi-même et contre un vilain, tu aurais probablement été pulvérisée.

J'avalais ma salive amèrement en écoutant ses paroles. Il avait totalement raison, mais d'un côté, j'avais pu invoquer cette épée pour la première fois et j'étais certaine que Nemuri allait s'en faire une joie de l'apprendre. C'était une petite fierté personnelle que je me gardais d'expliquer au héros. Nemuri allait déjà sûrement m'harceler jusqu'à ce que je lui explique en détails mon combat contre le héros en plus de ça.

- Bon, on y retourne jeune fille ou tu es trop fatiguée pour ça ? Me provoqua-t-il toujours avec son sourire à grandes dents.

- Oh ça non, allons-y et cette fois-ci, je gagnerai ! Dis-je dans un élan d'adrénaline.

Et je ne gagnais pas une seule fois de toute la journée. Il me faisait toujours mordre la poussière. Parfois, je le soupçonnais presque de baisser sa garde intentionnellement pour ensuite reprendre l'avantage in extremis et m'obliger à utiliser mon alter au maximum. Étant donné ma faible endurance durant l'utilisation de mon alter, je passais souvent sur des attaques au corps-à-corps et quand je n'était pas assez rapide, il me lançait une horde de clones.

Le soleil était pratiquement déjà couché lorsqu'il me lâcha enfin et je m'effondrais une énième fois au sol. Ectoplasm m'ordonna de bien manger et d'aller dormir car il ne laisserai pas la fatigue prendre le dessus le lendemain. J'acquiesçais d'un vague hochement de tête et il quitta le gymnase sans rien ajouter.

Je restais allongée dans la poussière, trop épuisée pour pouvoir faire le moindre geste. Après un long moment, je trouvais quand même la force de me lever et de rentrer aux vestiaires. Je décidais de me laver directement dans les douches adjacentes plutôt que d'attendre d'être à l'internat. Je ne pouvais décidément pas rester une minute de plus dans toute cette crasse et cette puanteur.

L'eau brûlante sur mes muscles douloureux me fit un bien fou. Je restais un moment sous le jet d'eau, perdue dans mes pensées, appuyée contre le carrelage de la paroi. Au bout d'une vingtaine de minutes, je fermais le robinet et sortis. J'enfilais un short en tissu et un large t-shirt blanc avant de rassembler mes affaires dans mon sac de sport et de sortir, une serviette sur mes cheveux trempés.

Sur le chemin, une soudaine notification sur mon téléphone me surprit et je sortis celui-ci de la poche arrière de mon short.

"N'oublie pas de bien manger ce soir, j'ai déposé un sac de courses dans la cuisine de ton internat dans la journée – Nemuri"

Je la remerciais et rangeais mon téléphone portable.

Il faisait nuit désormais et les lampadaires s'allumèrent un à un dans l'allée qui zigzaguait entre les différents dortoirs. J'arrivais rapidement à l'entrée du nôtre et m'arrêtais net sur le perron. La porte était entrouverte et je me souvenais parfaitement l'avoir fermé à clé en sortant ce matin. Nemuri avait-elle oublié de fermer la porte en déposant le sac cette après-midi ?

Soudainement, un bruit sourd venant de l'intérieur me fit sursauter et un long frisson parcourut mon échine.

Une intrusion ?

Sur mes gardes, je poussais doucement la grande porte afin de jeter un œil à l'intérieur mais aucune lumière n'était allumée. Je rentrais alors discrètement, la boule au ventre, inquiète qu'un vilain me tombe dessus.

Mais finalement, ce que j'y trouvais une fois à l'intérieur me fit totalement perdre mes moyens.

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