Chapitre 12 : Todoroki Shoto

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Le chaos régnait et la tension était plus que palpable.

Des chaises étaient renversées et un vase avait même été brisé en mille morceaux. Je m'avançais à tâtons dans tout ce bazar, la boule au ventre, et soudain je le vis. Bercé par la lumière de la lune, effondré au sol, à moitié avachi sur une chaise encore debout, sa frange blanche et rouge recouvrant son visage. Il avait la tête baissé et je ne pouvais pas voir ses yeux.

Les battements de mon cœur s'accélérèrent subitement. Je lâchais brusquement mon sac de sport et me précipitais à ses côtés. Je m'effondrais devant lui, ignorant les éclats de porcelaine du vase brisé sous mes genoux.

- Todoroki !

Il ne répondit pas à mon appel et mon inquiétude monta encore d'un cran. Le sang pulsa dans mes veines et une sueur froide perla le long de ma nuque. J'avalais difficilement ma salive et décidais de prendre les choses en main. Je posais ma main gauche contre sa joue et tenta doucement de lui relever la tête.

- Todoroki, s'il-te-plaît regarde moi, le suppliais-je.

Il releva enfin le visage et je pus intercepter son regard.

Tout à coup, mon cœur se serra.

Ses yeux étaient noircis par de larges cernes mais ce n'était pas le pire. Le pire était ses iris grises et bleues qui exprimaient une douleur sans précédent. Un mélange de souffrance, d'incertitude et de colère à la fois. Soudain, il dégagea ma main et je reculais. Il passa la sienne dans sa frange et claqua de la langue avant de froncer sévèrement les sourcils.

- Laisses-moi, l'entendis-je souffler.

Mon angoisse augmenta alors furieusement. Qu'avait-il bien pu lui arriver en l'espace d'à peine deux jours ?

Il m'avait écarter mais je n'abandonnais pas. Je m'approchais à nouveau de lui et sans prévenir, j'attrapais une de ses mains que j'emprisonnais dans les miennes et tentais le tout pour le tout.

- Je sais qu'on ne se connait pas, que cela fait à peine quelques mois que nous nous sommes rencontrés mais tu m'as déjà énormément aidé, sans jamais rien demander en retour. Alors ce soir, laisse-moi t'aider Todoroki. Je t'en prie, parle-moi.

J'avais ramener sa main contre mon front et j'avais fermé les yeux. Soit il allait violemment me rejeter et je ne pourrais pas l'aider, soit mes mots l'avaient atteint. Fermer les yeux avait en quelque sorte été un réflexe pour me protéger de son rejet. Mais au fond de moi, je ne voulais pas le voir dans cet état. Je voulais assouvir une envie égoïste. Quoi qu'il ait pu lui arriver, je me trouvais un désir irrépressible de l'aider. Je voulais lui tendre la main.  Lui rendre tout ce qu'il avait déjà fait pour moi alors que je n'étais qu'une inconnue. Et je voulais qu'il partage avec moi le poids qui l'accablait.

Mais il ne retira pas sa main. Au contraire, il me laissa la tenir et se replia sur lui-même, genoux contre lui avant d'y enfouir son visage.

- Yumeko, est-ce que tu connais le héros Endeavor ?

Je fis marcher mes méninges. Nemuri m'avait bel et bien déjà conté les histoires d'un héros de feu, éternel numéro deux du classement des héros, du nom de Endeavor mais je n'arrivais pas à me souvenir d'une quelconque autre information dont elle m'aurait fait part à son sujet.

- Un héros de feu... Je crois ?

- C'est exact et tu vois, cet enfoiré-là c'est mon père. Je pensais qu'on aurait pu s'entendre à nouveau, ne serait-ce qu'un peu, j'étais prêt à faire un effort.

Il s'arrêta mais j'exerçais une légère pression sur sa main pour l'inciter à continuer, comme il l'avait fait quand j'avais eu besoin de lui parler de mon alter.

Alors il continua d'une voix rauque et faible.

- Mais ce n'est qu'une pourriture. Yumeko, cet homme se sert de sa famille pour accomplir ses désirs. On a toujours été que des objets pour lui. Et aujourd'hui, il a voulu me forcer à utiliser mes flammes durant un entraînement et j'en ai été incapable. J'ai jamais maîtrisé ce côté-là de mon alter parce que je l'ai toujours rejeté. Sous le coup de la colère, j'ai bêtement cramé un pan de la façade de la maison et j'ai faillis blesser Fuyumi, me dit-il et je devinais son dégoût tant pour son père que ce pour qu'il avait fait.

Je l'entendis respirer péniblement et, doucement, sans totalement savoir ce que je faisais, j'entourais mes bras autour de ses épaules. Je le sentis se raidir brusquement à ce contact, inédit aussi bien pour lui que pour moi, et je posais mon front contre son épaule. Je le serrais légèrement contre moi dans une étreinte maladroite et progressivement, délicatement, il se détendit.

- Continue, je t'en prie.

Alors il me raconta.

Il me raconta que son géniteur avait été une parfaite ordure avec lui et ses frères et sœurs depuis qu'ils étaient enfants et qu'il n'avait jamais connu autre chose que la pression d'être le meilleur. Son père n'avait jamais réussi à dépasser All-Might, le héros numéro un et symbole de la paix, alors dans sa jeunesse il avait acheter la mère de Todoroki pour son alter de glace afin d'enfanter des enfants surpuissants. Mais tandis que ses aînés n'assimilaient pas correctement les alters de feu et de glace de leur parents, Todoroki était né et avait reçu un alter parfaitement équilibré sur la balance. Il pouvait contrôler tant la glace à sa droite que le feu à sa gauche. Une opportunité pour ce père. Endeavor avait alors placé toutes ses attentes sur un jeune Todoroki qui n'avait jamais pu supporter ça. Et encore moins supporter la douleur de sa mère.

- Elle a été tellement poussée à bout qu'un jour, lorsque je suis entré dans la cuisine pour la voir, elle m'a jeté une bouilloire brûlante au visage car mon côté gauche lui rappelait trop mon père. Dans la panique, elle a voulu soigner la brûlure avec sa glace mais la morsure du froid m'a laissé cette cicatrice sur le visage.

Dans son récit, Todoroki avait passé un de ses bras autour de mes épaules. Je le laissais continuer. Je voulais qu'il lâche tout ce qu'il avait sur le cœur. Au fur et à mesure de ce qu'il disait, je m'apercevais de la douleur qu'il ressentait et cela me brisait le cœur. L'étreindre était en quelque sorte ma façon de lui montrer que j'étais là pour lui, et qu'il pouvait me parler en toute confiance.

- Je ne lui en veux pas, continua-t-il alors que je restais silencieuse. Il l'a fait interner dans un hôpital psychiatrique et je ne l'ai plus revu pendant des années. L'année dernière, quand Midoriya m'a ouvert les yeux sur mon pouvoir, je suis allé la voir. Et j'ai renoué avec elle. Le temps est passé et mon père avait l'air de changer, alors avec Natsuo et Fuyumi on a décidé de lui laisser une chance de se racheter. Mais voilà où on en est et je ne me serais jamais pardonné si j'avais fais du mal à ma grande sœur.

Je m'écartais légèrement de lui et plantais mon regard doré dans le sien. Presque hypnotisée, j'effleurais du bout des doigts le tissu cicatriciel sous son œil.

- Je suis désolée. Est-ce que c'est douloureux ? Demandais-je.

- Non, je n'ai plus mal depuis longtemps, répondit-il dans un souffle.

- Je ne sais pas quoi faire pour t'aider, mais je suis là.

Il intercepta ma main. Il ferma les yeux quelques instants, en proie à une réflexion et finit par la lâcher. Il posa alors la sienne au sommet de mon crâne et pencha légèrement la tête sur le côté, un imperceptible sourire mélancolique au bord des lèvres.

- Merci pour ton réconfort, Yumeko.

Je secouais la tête.

- Je n'ai absolument rien fais pour t'aider, pardonne-moi.

- Au contraire, ne t'en fais pas.

Je reculais et mettais un terme à notre étreinte.

- Que comptes-tu faire maintenant ? Demandais-je.

- Ici aussi j'ai causé un bordel sans nom, je vais ranger tout ça. Ensuite, je pense que je vais rester à l'internat pendant les vacances.

- Je vois. Rangeons tout ça ensemble alors, répondis-je.

Il acquiesça pour me remercier et se releva. Il me tendit sa main que j'acceptais et me hissa sans effort sur mes deux jambes. Il me regarda et ses sourcils se froncèrent à nouveau.

- J'ai vraiment merdé, désolé.

Dans l'incompréhension, je baissais la tête pour voir ce qu'il regardait et remarquais quelques écorchures sur mes jambes causées par les fragments de porcelaine éparpillés par terre. Sans un mot, il me saisit l'avant-bras et me traîna jusque dans la salle de bain commune où était rangé un coffret de premiers secours. Il le sortit du placard et m'ordonna presque de m'asseoir sur un tabouret.

Je ne bronchais pas et le laissais désinfecter les petites plaies avec un coton imbibé de produit. On pouvait clairement lire la culpabilité sur son visage.

- Je ne t'ai jamais vu aussi expressif que ce soir, plaisantais-je pour le détendre. C'est seulement de ma faute pour ça, j'aurais clairement pu m'éviter ces blessures alors cesse de t'inquiéter.

Un petit rictus se forma au coin de ses lèvres et il secoua la tête, dans ses pensées. Je regardais ailleurs et il eut vite terminé en posant deux gros pansements sur mes jambes.

- J'y penses, tu as mangé ? Lui demandais-je.

- Non, pourquoi ?

- Ça tombe bien, moi non plus. Nemuri a déposé de quoi se cuisiner quelque chose, je vais nous préparer le repas ! Dis-je en me levant d'un bond et en sortant de la salle de bain.

J'allumais toutes les lumières et pris un balais dans le placard prévu à cet effet. Je commençais à nettoyer le sol quand Todoroki m'intercepta une fois de plus.

- Je m'occupe de ça, déclara-t-il.

Son ton ferme ne me laissa pas le contredire. Il était soucieux de réparer lui-même ses erreurs et je ne pouvais que respecter sa décision. Je lui donnais alors le balais et filais en cuisine. J'y trouvais bel et bien les provisions laissées par ma tutrice et vidais le contenu du sac sur le plan de travail tandis que derrière moi, Todoroki nettoyait la salle commune.

Je regardais les aliments à ma disposition et réfléchissais à quelque chose à cuisiner pour nous deux.

- Todoroki, ça te dit des sobas ? L'interpellais-je.

Je crus voir son regard briller quelques secondes et il hocha timidement la tête. Une hallucination sans doute.

J'attachais alors mes cheveux en une queue de cheval et enfilais un tablier en tissu avant de m'atteler à la tâche. Je mis les sobas à cuire dans l'eau durant quelques minutes. En attendant, je découpais quelques oignons verts sur une planche à découper. Je retirais rapidement les nouilles de l'eau bouillante et les passais sous l'eau froide avant de les laisser égoutter dans une petite passoire. Je les partageais ensuite dans deux bols et y ajoutais un peu de sauce ainsi que les oignons fraîchement ciselés.

J'en avais eu pour moins d'une vingtaine de minutes à préparer le tout et j'appelais mon camarade pour que nous puissions manger. Il m'aida à installer la table et on dégusta tout ça dans un silence apaisant. Il me complimenta sur ma cuisine et je le remerciais.

- Comment s'est passé ton entraînement d'aujourd'hui ? Me demanda-t-il.

- Plutôt enrichissant. Et haut en couleur aussi. Midnight m'a fait faire toute sorte d'exercices pendant des heures et j'ai passé l'après-midi à me battre contre Ectoplasm, lui expliquais-je. J'ai réussi à invoquer une autre arme.

- C'est un net progrès, commenta-t-il, les lèvres entrouvertes de surprise et je le remerciais une fois de plus.

On discuta pendant un long moment jusqu'à ce que je ressente les limites de mon corps. Après tout, j'avais tout donné dans la journée et je n'en pouvais plus. Todoroki sembla le remarquer et m'encouragea à aller me reposer tandis qu'il rangeait nos bols. J'insistais pour l'aider mais il m'ordonna presque d'aller me coucher si je ne voulais pas qu'il demande à Nemuri d'augmenter mon programme puisque j'avais visiblement encore de l'énergie à revendre pour le contredire. Je boudais et filais alors vers l'extension de l'internat.

- Yumeko, merci pour aujourd'hui, entendis-je derrière moi.

Je lui fis un petit geste de la main sans me retourner et entrais dans ma chambre. Je m'effondrais tout bonnement sur mon lit sans prendre le temps de me hisser sous la couverture et Morphée me tira bien vite dans un sommeil profond.

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J'avais hâte de vous publier ce chapitre !
Que pensez-vous de cette échange entre notre OC et Shoto ? :)

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