Chapitre 39 : Tourments

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- Ce sera tout pour aujourd'hui, rentrez aux dortoirs.

La voix morne et fatiguée d'Aizawa nous libéra enfin de cette atroce journée de cours. Nous n'avions pas eu de leçon de Super-Héros 101 car le professeur avait prévu de nous parler du prochain camp de ressourcement. Nous avions tous été dépités lorsqu'Aizawa avait terminé ses explications mais qu'il avait jugé le reste du temps trop court pour nous emmener sur un des terrains d'entraînements de l'école. De ce fait, nous nous étions retrouvés à encore étudié l'histoire et les grands faits de héros. Non pas que cela ne soit pas intéressant, au contraire, mais cela avait duré bien trop longtemps. Nous avions tous regretté de ne pas avoir insister un peu plus auprès de notre professeur.

De ce que j'avais retenu du début du cours, le principal Nezu et le groupe enseignant avaient préparé une réelle organisation militaire pour le camp. Dans le but de ne pas réitéré les catastrophes qu'avaient subit les secondes A et B durant le camp d'été de l'année dernière, Nezu avait cette fois-ci joué une carte plus astucieuse. Les professeurs ne souhaitaient pas annuler les camps d'entraînements car ils étaient jugés nécessaire au développement des élèves. De ce fait, un camp de ressourcement était un camp d'entraînement bien plus original et bien moins physique.

- Dites ! J'ai pas tout compris à propos du camp, c'est pour quoi en fait ? Demanda Kaminari, confus, alors que nous rangions nos affaires.

Je m'excusais intérieurement envers le jeune homme. Pour tout avouer, je n'avais pratiquement rien suivis des explications de notre professeur et j'étais bien incapable de répondre à sa question. Je n'avais pas arrêter de regarder le bicolore en face de moi, bien trop déconcentrée pour aligner deux pensées correctement. Il m'était alors devenu impossible d'être suffisamment attentive aux propos d'Aizawa. Heureusement, ce fut Iida qui vint à notre secours, en tout bon délégué qu'il était.

- On travaillera nos pouvoirs avec un héro habilité à nous entraîner, Kaminari, dit-il en esquissant de larges mouvements robotiques. Apparemment, après le camp il y aura un affrontement entre la classe A et B pour juger de notre évolution.

- Mais c'est trop génial ! S'exclama le blond.

- Tu rigoles, j'espère ? Ces maudits professeurs vont nous faire glander pendant une semaine entière ! Cracha Bakugo.

L'explosif n'était de toute évidence pas très emballé à l'idée de cette sortie scolaire et je ne pouvais que le comprendre. Je me demandais bien comment ce héros allait faire pour gérer une classe entière et améliorer nos alters. Enfin, je ne m'en préoccupais plus vraiment. Cela allait être une semaine comme une autre dans les montagnes, accompagnée par mes camarades et nous reviendrions pratiquement aussitôt.

J'étais même plutôt ennuyée comme Bakugo.

Au contraire du blond et moi, Mina et Toru étaient de vraies sauterelles depuis qu'un camp avaient été annoncé. Elles n'arrêtaient pas de répéter que cela allait être une occasion de profiter d'être à l'extérieur du lycée tous ensemble. Et elles m'avaient vraiment fatigué toute la semaine à ce propos. Je ne savais pas ce qu'était une sortie scolaire et j'en avais eu plus qu'assez d'entendre des jacasseries du matin au soir. Je ne pouvais pas leur en vouloir à toutes les deux, tout le monde semblait apprécier l'idée.

- Hé Yumeko, tu m'écoutes ?

Je me retournais, surprise de ce ton curieux qui m'avait interpellé.

- Oh, pardonne-moi Tsuyu, j'étais dans mes pensées.

- Ça t'arrive souvent en ce moment, tout va bien ? Me demanda-t-elle, la tête penchée sur le côté et un doigt sur les lèvres.

Argh.

Je n'étais donc visiblement pas très douée pour cacher mes émotions. J'allais devoir faire des efforts si je ne voulais pas attirer l'attention de tout le monde. J'esquissais un petit sourire et secouais doucement la tête.

- Tout va bien, ne t'inquiète pas. Et donc, qu'est-ce que tu disais ?

- Ah oui, Mina a proposé de faire une sortie avec les filles ce week-end pour acheter le nécessaire au camp de la semaine prochaine.

La semaine prochaine ?!

Je m'étonnais encore plus de ma bêtise.

J'étais tellement désespérante que je n'avais même pas fais attention à la date du voyage. C'était assez surprenant qu'il soit aussi tôt, mais en soit, quand on y réfléchissait, nous étions déjà au début du mois de décembre. Je regardais par la fenêtre, observant la neige tomber délicatement et recouvrir tout Yuei d'un magnifique manteau blanc.

Ils auraient aimé voir la neige.

- Bien sûr, pourquoi pas ! Lui répondis-je en souriant.

Elle me sourit et ne tarda pas à quitter la classe à son tour. Je ramassais mes affaires dans mon sac et fus la dernière à sortir de la salle. Les couloirs n'étaient pas bondés d'élèves comme d'habitude, m'offrant un peu de calme avant de rentrer à l'internat.

Ces quelques rares moments détendus étaient un véritable luxe ces derniers temps.

On ne pouvait pas dire qu'il ne s'était pas passé grand chose ces dernières semaines.

J'avais passé mon permis provisoire en septembre et le jour-même, j'avais été capturé par Yukimoto. J'avais bien cru que ma vie allait se terminer à ce moment-là mais Hisobe m'a sauvé au prix de la sienne. Si j'étais actuellement saine et sauve dans les couloirs de Yuei, c'était en partie grâce à lui. J'avais à peine eu le temps de m'en rendre compte, qu'en un battement de paupière, un peu plus de deux mois s'étaient écoulés depuis cette histoire.

Mes mains se resserrèrent sur l'anse de mon sac.

Ces deux derniers mois, j'avais clairement compris que j'étais tombée amoureuse de Todoroki. Et je détestais cette idée. J'avais d'abord accepté mes sentiments envers le garçon pour apprendre immédiatement après que mon amie s'était aussi éprise de lui. Je m'étais donc rendu compte que mes sentiments ne signifiaient rien et j'avais décidé de les balayer. Malheureusement, je restais toujours aussi tête en l'air puisque même Tsuyu l'avait encore remarqué aujourd'hui.

Je soufflais, énervée par mon comportement, et regagnais l'internat.

Le week-end arriva très rapidement.

Et qui disait fin de semaine, disait sortie entre filles. Honnêtement, je n'étais pas du tout emballée. Peut-être que mon moral était affecté par la grisaille constante et le mauvais temps. C'était d'ailleurs très probable. Je n'avais le goût de rien, je n'étais même plus jalouse et je passais mon temps à imaginer ce qu'aurait aimé faire Hisobe et Teruko.

J'étais totalement vide.

Je me levais le matin, étudiais la journée, m'entraînais l'après-midi et me couchais le soir. C'était un cycle répétitif depuis septembre et je ne trouvais plus le courage de faire les choses. De plus, mes interactions avec Momo s'étaient indéniablement raréfiées et j'avais peur qu'elle n'ai déjà comprit pourquoi je gardais inconsciemment mes distances. Elle n'y était pour rien et je m'en voulais d'être celle qui m'éloignais uniquement à cause d'un garçon.

J'étais écœurante.

Alors que je gribouillais dans la marge de mon cahier noirci par l'encre, le nez en l'air et plongée dans mes pensées, trois petits coups contre la porte me sortirent de cette catalepsie.

- Entrez.

La porte s'ouvrit doucement sur une Momo rayonnante et je m'étouffais toute seule d'oxygène. Je ne m'étais pas attendue à ce que la brune entre dans ma chambre pile au moment où je pensais à elle. Elle entra et je remarquais qu'elle était loin d'être seule. Toutes les filles étaient là, chaudement habillées et toutes pimpantes, n'attendant qu'à quitter Yuei pour ravager les magasins de la ville.

Je soupirais discrètement et fermais mon cahier.

- On y va ? Me sourit Momo.

- Oui, allons-y, répondis-je du mieux possible.

J'attrapais ma veste et l'enfilais avant de suivre le petit groupe.

- Hé, les filles ! Vous allez où comme ça ? Nous demanda Kirishima, rayonnant également.

- Faire des courses ! Et pas de garçons avec nous ! Répondit Mina, sévère.

Je me demandais bien comment ces jeunes gens pouvaient être aussi étincelants alors que même la météo ne nous offrait pas autant de soleil. Il lâcha un petit rire avant de s'asseoir tranquillement sur le canapé, en pleine discussion avec Bakugo.

On sortit rapidement de l'internat puis de Yuei, avant d'attraper le premier bus à l'arrêt le plus proche. La discussion était très animée et nous étions celles qui faisaient le plus de tapage dans l'auto-car. Heureusement, les autres passagers ne semblaient pas s'en incommoder.

J'observais le paysage par la fenêtre du bus, à côté de Momo. La brune s'était d'elle-même assise sur la place à côté de la mienne. Non pas que cela me dérangeait, au contraire, j'en étais même plutôt heureuse, mais je pensais qu'après nous avoir surpris Todoroki et moi lors de la première chute de neige, elle aurait voulu s'éloigner de moi. Mais visiblement, ce n'était pas le cas et je commençais à me dire que je me tourmentais toute seule.

- Tu vas acheté quoi ? Me demanda-t-elle.

Je sortis un petit papier plié en quatre que Nemuri m'avait donné la veille. Il s'agissait d'une petite liste qu'elle m'avait rédigé en prévoyance de cette sortie. Elle avait d'ailleurs été très déçue de ne pas être de la partie et avait boudé toute la semaine. Par moment, je me demandais bien qui était l'enfant entre elle et moi. Mais cela s'était terminé sur un bon fou rire et elle n'avait plus rien dit.

- Nemuri a écrit pas mal de choses inutiles, donc en soit je n'ai besoin que du strict nécessaire

- Je vois, on ira dans des magasins de vêtements, d'accord ?

- D'accord.

Le trajet prit encore dix bonnes minutes avant que nous n'arrivions en plein cœur de la ville, bondé de monde malgré le mauvais temps. On sortit de l'autobus, et les filles, surtout Toru et Mina, se ruèrent sur le premier centre-commercial que nous pouvions apercevoir. Tsuyu les rappela à l'ordre et nous ordonna de rester groupées.

- On ne se sépare pas les filles, on n'est jamais à l'abri de rien.

- Oui, chef ! S'exclama Mina.

Je pouffais devant le comportement de la rose. Elle était sans doute la plus excitée d'entre nous pour aller s'acheter dieu savait quoi dans tous les commerces du bâtiment. On entra donc d'abord dans un magasin d'équipement afin de se préparer au fameux voyage. Je n'aimais pas forcément la proximité à cause des rayons étroits mais cela faisait un bien fou de voir autant de monde. D'habitude, j'étais loin d'en raffoler, j'en étais même épouvantée, mais cette fois-ci je ressentais le besoin de me changer les idées.

Todoroki les avait occupé pendant bien trop longtemps et il était temps de passer à autre chose.

Mon regard s'attarda sur un pull-over plutôt basique et assez grand. Avec ça, j'allais pouvoir résister aux diaboliques températures de montagnes. Enfin, je l'espérais. J'avais peur de mourir congelée si nous étions trop haut en altitude. Mon objectif aujourd'hui était donc de me protéger de ce désastre.

- Dis Momo, tu penses que ça irai ça ? Demandais-je en pointant le vêtement du doigt.

- Bien sûr, mais tu n'en choisis pas un plus coquet ?

J'haussais les épaules, désintéressée de tout ce qui s'y apparentait. Non pas que je n'aimais pas ce que Momo appelait la «coquetterie», mais Nemuri me bassinait tellement avec ça que j'étais presque devenue allergique à ce mot. Sans lui répondre, je pris le pull et l'encaissais directement avant de le fourrer grossièrement dans mon sac.

- On va manger quelque chose avant de continuer ? Suggéra Kyoka, clairement plus ennuyée que moi à l'heure actuelle.

Mina et Toru ne furent pas tout de suite d'accord et insistèrent même pour continuer leur lèche-vitrine. Malheureusement pour elle, nous nous étions toutes accordées sur ce point et nous nous étions rapidement retrouvées au comptoir à pâtisseries le plus proche.

- Je vais aux toilettes, ne m'attendez pas, les prévenais-je.

- On te commande quelque chose ? Me demanda Kyoka.

- Non non ne t'inquiète pas, je m'en occuperai en revenant !

La brune hocha la tête et je tournais les talons pour trouver les toilettes les plus proches. Je n'eus pas besoin de chercher bien longtemps puisque le centre-commercial était parfaitement bien équipé. J'entrais dans la petite pièce et remarquais cependant que tous les cabinets étaient occupés.

Je m'adossais contre le meuble vasque et attendais, les bras croisés.

Le regard dans le vide et perdue dans mes pensées, le grincement de la porte m'interpella. Je fus surprise de voir Momo entrer, un sourire doux étirant ses traits en m'apercevant. Elle s'approcha et, au contraire de moi, se plaça en face du miroir.

- Dis Yumeko, tu ne te sens pas bien en ce moment ?

Je détournais le regard.

- Ça va, répondis-je simplement, un peu maussade à cause de l'hiver.

- Maussade à cause de l'hiver ou à cause de Todoroki ? Me demanda-t-elle de but en blanc.

Je m'étouffais avec ma salive et me tournais pour la regarder. Je croisais ces douces prunelles noires qui n'exprimaient aucune hostilité à mon égard. Je trouvais cela étrange et sa question ne me laissa pas en reste non plus. Pourquoi ne voyais-je aucune once de colère dans ce regard bienveillant ? Qu'essayait-elle de me faire avouer ? Je m'étais trahie de nombreuses fois à propos de mes sentiments pour le garçon, il était donc évident qu'elle engage cette discussion tôt ou tard.

- Je ne vois pas ce que Todoroki viendrait faire là-dedans, répondis-je, mal assurée.

Je cachais mes mains frémissantes dans les longues manches de ma doudoune et une sueur froide dévala ma nuque.

- Allons Yumeko, ça saute aux yeux tu sais !

- Hein ?

Mes yeux devaient être comme deux ronds de flancs tandis que je la dévisageais, tétanisée par ce qu'elle était en train de me dire. Face à ma réaction, un rire clair s'échappa de ses lèvres, qu'elle couvrit délicatement d'une main.

- Tu es tombée amoureuse de lui, n'est-ce pas ? Me demanda-t-elle, un sourire planté sur le visage.

Mon cœur rata un battement.

Non, ce n'était pas ce que je voulais. Je ne voulais pas que Momo se fasse des idées. La seule chose que j'évitais depuis si longtemps était finalement en train d'arriver. Je me mordis puissamment la lèvre inférieure et baissais la tête, honteuse et coupable. Je vis une vieille dame sortir d'une des toilettes et profitais de cette ouverture pour fuir la brune.

- Pardonne-moi Momo, ce n'est pas ce que tu crois...

Je fonçais dans le cabinet et claquais la porte derrière moi, désespérée et au bord des larmes.

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Bonjour tout le monde !

La scène du centre-commercial est pour le coup, totalement reprise de celle avant le camp d'été dans l'anime !

Le pré-arc est terminé et les choses deviendront beaaaaucoup plus intéressantes à partir du prochain chapitre. 🙈 Je meurs d'envie de poster le prochain, c'est pour vous dire 😂

Bisous ღ

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