Chapitre 40 : Sortie dans les montagnes

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Ce jour-là, j'avais simplement attendu que Momo sorte pour m'écrouler contre la porte. J'avais attendu, durant de longues minutes, que mon corps cesse de trembler et que mon cœur arrête de battre si vite. J'avais eu du mal à respirer, emportée dans une crise de panique, les muscles contracté et les poings serrés. Mes dents avaient mutilé l'intérieur de ma joue à sang pour me calmer et ne pas pleurer. La brune avait d'abord toqué plusieurs fois, inquiète et m'intimant de sortir. Mais je n'avais pas eu le courage de la regarder en face et à cause de ma lâcheté, nous ne nous étions plus reparlées depuis.

Mais j'étais celle qui l'évitais et c'était terrible que Momo l'ait découvert à son tour. Et si Kyoka et elle l'avait déjà remarqué, alors cela devait être le cas de la majorité de la classe.

- Aaah !

Désespérée, je me fracassais la tête contre le siège en face de moi, provoquant la peur de sa vie à Midoriya. Il se tourna, tremblant, vers Ochaco et moi alors qu'Iida me réprimandait pour mon comportement perturbateur.

- Qu'est-ce qu'il lui arrive ? Demanda Midoriya à la petite brune.

Celle-ci haussa simplement les épaules.

- Je ne sais pas, elle est comme ça depuis le début du trajet. 

Depuis le début du trajet, hein...

Un voile d'inquiétude passa quelques instants sur le visage du vert mais je secouais la tête pour le rassurer qu'il n'y avait rien dont il fallait s'inquiéter. Il se retourna alors et continua à regarder des vidéos sur son téléphone. Je laissais glisser mon front contre le tissu rugueux, me brûlant la peau contre celui-ci au passage tout en grommelant dans ma barbe. Tout à coup, un puissant coup dans le siège de derrière me propulsa avec encore plus de force contre celui de Midoriya, m'arrachant un petit hoquet de surprise.

Je pouvais déjà sentir la marque rouge sur mon front que je frottais vigoureusement pour atténuer la douleur.

- Hé, Bakugo ! Protesta Ochaco en se retournant.

- Fais moins de bruit le fantôme, grogna-t-il en fermant les yeux.

Je soupirais, ne trouvant même pas la force d'envoyer paître le blond.

Loin de moi l'envie d'attirer encore plus l'attention sur moi qu'elle ne l'était ces derniers jours, alors je décidais de me reposer un peu avant que nous arrivions à destination. Je m'enfonçais un peu plus dans ma doudoune et fermais les yeux, déposant ma tête contre l'épaule d'Ochaco.

- Tu n'as pas l'air d'aller très bien en ce moment, murmura-t-elle.

- Je ne sais pas Ochaco, je réfléchis à beaucoup de choses ces temps-ci.

Elle pouffa avant de retirer la capuche de ma veste.

- Je comprends, repose-toi alors.

Elle attrapa ma queue de cheval et retira le ruban rouge que Momo m'avait offert. Je m'étonnais à apprécier le toucher délicat de ses doigts dans mes longs cheveux. La jeune fille était étonnamment douce dans ses gestes, autant précise que délicate. Cela me fit un bien fou alors que je commençais déjà à somnoler. Nous avions encore au moins trois bonnes heures selon Aizawa et je n'avais pas vraiment dormi cette nuit.

De plus, j'avais passé tout le début du trajet à encore ruminer les mêmes choses.

Rien qu'un peu de repos...

Ochaco attrapa une épaisse mèche et commença à la tresser en fredonnant. Une vibration dans ma poche attira néanmoins mon attention et je me redressais pour récupérer mon téléphone. La brunette garda mes cheveux dans ses mains et noua tranquillement le ruban au bout de la tresse.

« Tout va bien ? – Todoroki Shoto »

Décidément, je n'étais jamais tranquille bien longtemps. Dès lors que j'espérais avoir un moment de calme, il y avait toujours quelque chose pour le briser. Cependant, mon cœur se réchauffa inévitablement à ce petit message, se lançant dans des pirouettes en tout genre dans ma poitrine. Je levais la tête au-dessus de la rangée de siège et croisais le regard du bicolore depuis le fond du bus. Mes joues s'enflammèrent et je m'empressais de me tasser complètement dans mon fauteuil, ramenant mes genoux contre moi.

- Oh, c'est qui ? S'intéressa tout à coup Ochaco.

- P-Personne ! M'empressais-je de répondre alors qu'elle se penchait sur mon téléphone.

Je l'écartais de sa vue, comme s'il y avait quelque chose à cacher alors que ce n'était absolument pas le cas. J'étais juste en train d'attiser encore plus la curiosité de la brune et d'accrocher les regards sur nous. Pour toute réponse à notre chahut, je fus de nouveau projetée contre le siège de Midoriya par le blond derrière moi. Cela me prit de court une fois de plus, m'arrachant un petit cri de surprise avant que je ne m'écrase tête la première contre le fauteuil.

Je m'excusais promptement auprès du vert alors qu'il rigolait nerveusement pour dieu savait quelle raison.

- Oï Bakugo, arrête ça, grognais-je, la main sur la tête.

- C'est toi qui va arrêter ton bordel, ça fait une demi-heure que tu me les brises !

- Pardon ? M'offusquais-je. Ça fait deux fois que tu déranges Midoriya !

- Mais qu'est-ce que j'en ai foutre de cette chiure de nerd ?!

Midoriya était littéralement en train de couler sur son fauteuil, si nerveux par notre dispute qu'il se liquéfiait sur place. Ochaco recula, une grimace sur le visage et ne tenta pas non plus d'intervenir alors que je tenais tête à l'explosif. Bakugo se redressa sur son siège et se pencha sur le mien tandis que je le fusillais du regard, refusant de me rasseoir gentiment pour faire plaisir à cet énergumène.

- Tu veux que je t'exploses ?! Vociféra-t-il.

- Arrêtez vos conneries tous les deux ! S'énerva Aizawa.

Une lourde vague d'effacement traversa tout l'auto-bus, l'alter du professeur en étant l'origine, et ramena un calme et un silence pesant dans le car. Les dormeurs se réveillèrent, les pipelettes la fermèrent et Bakugo se rassit sur son siège, tout à coup bien docile. Il se renfrogna et croisa les bras, énervé, et je fis de même. Tout le monde se tut et pas un bruit ne se fit entendre pendant les cinq minutes suivantes, le regard sévère d'Aizawa nous dissuadant tout comportement agité.

« Tout va bien, ce n'est pas comme si je venais de me prendre un siège pour la deuxième fois – Yumeko »

Mon attention dévia sur le paysage à travers la fenêtre. Les immeubles et les rues bondées de monde avaient été remplacées par une longue route sinueuse de montagne. Aucun rayon de soleil ne venait percer l'ouate des nuages alors que nous étions en pleine après-midi. Un duvet blanc recouvrait tout à l'horizon et seule une fine averse venait s'y mélanger pour le diluer en bouillasse sur les bords de la chaussée. Je frissonnais déjà rien qu'en observant les épaisses couches de neige. Cela promettait d'être compliqué à vivre pendant une semaine.

Mon téléphone vibra une fois de plus et je me tournais vers la vitre pour éviter le regard curieux de la demoiselle d'à côté.

« Tu veux que j'en parle à Bakugo ? – Todoroki Shoto »

Un rire discret s'échappa de mes lèvres. Il était si froid !

« Non, c'est gentil mais ça ira, je disais ça pour rigoler – Yumeko »

La réponse ne se fit pas attendre et mon téléphone ne cessa de vibrer. Je sentais clairement l'aura cupide de potins d'Ochaco mais je n'allais certainement pas la laisser jeter un œil à ma conversation avec le bicolore. Il en était hors de question !

« Je vois. – Todoroki Shoto »

Pouvait-on faire plus glacial que Todoroki ? Converser avec lui par messagerie était similaire à se promener nue dans la neige à l'extérieur. Malgré tout, cela me faisait bien rire. Je rangeais l'appareil une fois de plus dans ma poche, ne trouvant rien à lui répondre.

Accoudée à la fenêtre et dévisageant Bakugo à travers le reflet, le reste du trajet se fit tranquillement jusqu'au sommet d'un mont reculé. Ce n'était pas très rassurant d'être à ce point coupés du monde, mais Nezu n'avait pas laissé le choix de la destination. Situé dans un renfoncement montagneux, le lieu du campement était parfaitement dissimulé entre deux massifs. Ici, aucun vilain ne pourrait nous mettre la main dessus.

Normalement.

Lorsque je descendis à mon tour du bus, le vent glacial me frappa d'une telle force que je couinais de surprise. Je détestais être prise au dépourvu et c'était bien embarrassant de «couiner» devant tout le monde. J'espérais seulement que personne ne m'ait entendu. Mais ce ne fut pas de bol lorsque Kirishima se retourna, rayonnant, et en tout homme viril qu'il était, s'approcha de moi et tira d'un coup sur la fermeture éclair de ma veste pour me la remonter jusqu'au nez.

- C'est viril la montagne, couvre-toi bien ! Dit-il en bombant le torse avant de se tourner pour rejoindre Kaminari.

- Viril ? Entendis-je une voix moqueuse derrière moi.

Kyoka se posta à mes côtés, les bras croisés et un air incrédule planté sur le visage. On ne lui faisait pas à elle, et clairement, la montagne n'était pas «virile» à ses yeux. On se regarda quelques instants avant de rire aux bêtises de notre camarade.

- Il le répète souvent le mot «viril», ça veut dire quoi réellement ? Lui demandais-je.

Son regard se posa sur le rouge puis le blond à côté de lui. Les deux oiseaux faisaient encore les pitres alors que les autres déchargeaient les valises de la soute.

- Pas grand chose, Kirishima le répète à tord et à travers. En tout cas, ce n'est pas ce qui définit un certain blond dont je ne citerai pas le nom ! S'exclama-t-elle en haussant la voix.

Denki Kaminari se retourna soudainement, choqué, offusqué, ébranlé par la remarque de sa camarade. Il mit la main sur le cœur et s'essuya une fausse larme au coin des yeux.

- Oh Jiro... Si seulement tu avais pu voir mon côté viril une seule fois dans ta vie...

La brune s'enflamma dans un rouge pivoine si rouge que je ne pensais pas qu'il était possible d'être aussi rouge. J'éclatais de rire alors qu'elle tourna brusquement la tête, dissimulant tant bien que mal son embarras. Je pouffais alors que Kyoka se renfrognait de plus en plus, bien trop gênée par les propos du blond électrique et mes rires qui n'arrangeaient pas les choses.

Je me penchais légèrement vers elle et chuchotais à son oreille.

- Hé Kyoka, tu serais pas-

Elle se retourna vivement et plaqua ses deux mains dures comme fer sur ma bouche, les yeux écarquillés d'horreur. D'accord, je ne dirais plus rien... J'avais déjà compris que ce genre de choses relevaient du jardin secret des gens et qu'il fallait les laisser tranquilles. En connaissance de cause, pour une fois.

- Yumeko, m'appela Todoroki, tiens, ta valise.

Il la fit rouler et j'attrapais doucement sa poignée.

- Merci.

- Pas de problème.

Nos regards se croisèrent. Il n'y avait rien à dire, rien à ajouter. C'était un silence plat et normal, mais mon cœur trouva tout de même la bonne occasion pour danser le carnaval dans ma poitrine. Il me fixait longuement alors que je lorgnais sur ses beaux yeux. Or, le bicolore fut le premier à rompre notre contact visuel et à tourner les talons. 

C'était moins une... 

À quelques secondes près je m'embrasais comme Kyoka et je savais que j'aurais juste voulu m'enterrer six pieds sous terre. Heureusement, Aizawa me sauva en appelant les élèves à le suivre. Je redressais à nouveau ma valise sur ses roulettes et on marcha tranquillement en groupe dans le creux de la montagne. Il ne fallut que peu de temps pour que le chemin terreux ne soit remplacé par une petite allée de gravillons blancs, m'obligeant rapidement à prendre mon bagage en main.

J'entendis des exclamations de surprise.

En effet, des milliers de fleurs mauves entouraient le domaine, enveloppant le lieu d'une atmosphère tout aussi chaleureuse que féerique. Mais où... Étions-nous ? Çà et là, partout, de longues et épaisses grappes de plantes violettes étaient suspendues et chatouillaient la pelouse blanchie par la neige. Le spectacle était tout simplement merveilleux. Et effectivement, la surprise de mes camarades fut rapidement remplacée par leur émerveillement. Il était rare de voir un paysage aussi beau, surtout lorsqu'on vivait en ville.

Alors voir tout cela autour de moi... était encore une première fois.

- Qu'est-ce que c'est que ça ? Murmurais-je à haute voix.

- Ce sont des glycines, répondit Todoroki, des fleurs qu'on peut rarement voir en une telle quantité.

C'était tout bonnement magnifique. Il n'y avait pas d'autre mot. Et au beau milieu de ce monde presque irréel tant il était sublime, se tenait un immense temple traditionnel, discret et dissimulé parmi les glycines pour éviter les visiteurs trop curieux. Il était plutôt simple, sans matériaux et ornements coûteux des habituels temples de Musutafu.

Et cela lui donnait énormément de charme.

- Bonjour, madame.

La voix d'Aizawa nous sortit de notre contemplation et mon regard se posa sur une petite dame qui nous attendait à l'entrée du temple. Elle semblait bien petite comparée à la taille du bâtiment entassé sur plusieurs étages. Un grand sourire élargit ses lèvres pincées, visiblement ravie de nous voir arriver.

Elle était minuscule. Son dos était très courbé, certainement à cause de son âge et elle était si vieille que son visage était criblé de rides. Ses longs cheveux gris étaient d'ailleurs attachés dans un gros chignon et ses yeux restaient fermés. Cependant, tout cela lui donnait juste l'allure d'un gardien qui malgré sa petite taille, était très intimidant.

- Mes salutations jeune Eraser Head, comment allez-vous depuis le temps ?

Notre professeur se gratta l'arrière de la tête et détourna le regard.

- Très bien. Voici mes élèves, ce sont les premières A du lycée Yuei.

Un léger gloussement secoua tout son corps alors que je crus que ce simple rire allait avoir raison de ses derniers instants.

Aizawa se tourna vers nous, droit dans ses bottes, et nous présenta solennellement la vieille dame en face de nous.

- Les gamins, voici Madame Naisei ou plus communément appelée l'héroïne Psychic.

Je crois qu'à cet instant, tous nos yeux s'enfuirent de leurs orbites et dévisagèrent le petit personnage en face de nous, abasourdis.

Cette dame était... Une héroïne ?!  

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Bonjour tout le monde ! 

Nous allons enfin entré dans le vif du sujet, je sais que je prend mon temps mais plus j'écris, plus la fanfiction me plaît et se rallonge 😂 

J'avais vraiment envie de vous présenter ce nouvel OC que j'ai longtemps hésité à intégrer à l'histoire ! Pour reprendre le modèle de l'auteur de MHA dans la création de ses personnages, son nom est Naisei, qui signifie «introspection». Son prénom, Saikikku, signifie «psychique» en japonais, aussi simple et pas recherché que ça 😂 C'était plutôt à titre informatif car les élèves n'appelleront jamais l'héroïne par son prénom. 

Bref ! 

Bisous ღ 

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