Chapitre 25

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25 octobre 2020
54 jours

Je ressentais deux choses totalement contraires depuis la soirée de la veille. Ces deux émotions portant le nom de curiosité et de peur, s'étaient manifestées suite à ma rencontre avec Ava Longhess et Namjoon Kim. Curiosité, parce que ces deux personnes avaient été étranges à mon égard, d'une très grande gentillesse, toujours un sourire dans ma direction et cette envie de continuer à me parler, même si Monsieur Jeon essayait de les faire partir avec ses phrases froides dont il avait le secret. Peur, à cause de la phrase de ce Monsieur Kim, mettant en garde mon Maître d'un ennemi proche et discret qui serait responsable de sa chute. Ces mots avaient tourné en boucle dans ma tête, m'éloignant du sommeil et m'angoissant sadiquement. Étais-je réellement l'ennemie de Jungkook ? Moi sa Doll ? Suite à ces interrogations qui avaient provoqué une terrible insomnie, j'avais eu plus de curiosité à leur égard. Je voulais en apprendre plus sur eux, comprendre leur intérêt pour moi. C'était un grand mystère... Pourquoi donnaient-ils tous les deux l'impression de me connaître, plus que je ne les connaissais ?

Couchée dans mon lit, les pieds battant lentement sous la couverture, la lumière filtrée par mes rideaux s'infiltrant dans ma chambre, je soupirai en tournant ma tête sur le côté pour vérifier l'heure affichée sur mon réveil : 10h27. Après avoir accompagné mon Maître jusqu'à la porte lorsqu'il partit à son entreprise, j'étais retournée me recoucher, n'ayant aucune autre envie, la fatigue coupant court à mes motivations. Mais j'étais lassée de rester au lit, j'en avais marre, car cela me faisait repenser à la soirée de la veille.

Je repoussai d'un geste brusque ma couverture, passant une main sur mon visage pour essayer de me réveiller un maximum. Une fois ayant retrouvé un semblant de motivation, je me levai, la plante des pieds touchant le parquet froid tandis que je me dirigeais vers la sortie de ma pièce personnelle. Avançant d'une marche traînante, je cherchais ce que j'allais bien pouvoir faire dans la journée et sincèrement, je n'en avais aucune idée : la maison était complètement propre, le linge fait et rangé, et en plus, Monsieur Jeon m'avait interdit de sortir. Et je soupçonnais ce choix lié au fait qu'il n'avait pas confiance en Madame Longhess et Monsieur Kim.

Mais la question restait pourquoi ? Était-ce parce qu'ils étaient des concurrents ?

J'arrivai dans la cuisine, ouvris le frigo pour m'attraper une brique de lait et m'en versai un verre que je saupoudrai par la suite d'un peu de chocolat en poudre. J'aimais cette boisson, j'y avais pris goût depuis quelques jours et depuis, j'en buvais souvent. Le bord du récipient au bord des lèvres, je sirotai mon breuvage chocolaté en observant l'intérieur du réfrigérateur pour réfléchir au repas du soir, mais malheureusement, il était pratiquement vide. Et bien sûr, je n'avais pas le droit de sortir pour faire des courses. Je me pinçai les lèvres en refermant la porte du frigidaire, pensant déjà aux réflexions de mon Maître, agacé qu'il n'y ait rien pour manger. Mon verre de lait en main, je me dirigeai vers le salon pour m'asseoir sur le canapé, prenant par la suite mon livre que je laissais toujours rangé en dessous de la table en verre. J'attrapai ensuite le dictionnaire et mon petit carnet de notes qui m'accompagnaient toujours durant ma lecture et les déposai à côté de moi sur la banquette en cuir beige. J'entamai mon bouquin tranquillement, notant dans mon petit carnet les mots que je ne comprenais pas avec leur définition, je me surpris alors à lire pendant plus de deux heures, me rendant compte qu'il était plus de midi passé lorsque mon estomac se mit à crier de faim. Alors que je m'apprêtais à me lever pour me préparer quelque chose à grignoter, de quoi tenir le reste de la journée, quelqu'un sonna à la porte, me faisant sursauter sur le coup. Qui pouvait venir ici sachant que Monsieur Jeon se trouvait à son entreprise ?

Je posai mes affaires à leur place et me dirigeai doucement vers l'entrée, abaissant la poignée avant de tirer dessus, laissant apparaître sur le seuil du perron un homme à la chevelure rousse : Hoseok Jung. Surprise n'était pas un mot assez fort pour qualifier ce que je ressentais en ce moment en le voyant et ce fut plus intense lorsqu'il présenta un sac en plastique plein, juste devant mes yeux.
« T'aimes le poulet frit ? M'interrogea-t-il soudainement.
- Monsieur Jung ? Que faites-vous ici ? Fis-je en ignorant sa question, ce qui sembla l'amuser sur le coup.
- Je viens te tenir compagnie, répondit-il avec un grand sourire.
- Me tenir compagnie ? Répétai-je incertaine d'avoir bien entendu. Mais pourquoi ?
- Pourquoi ? Et bien, faut avouer que je n'ai rien à faire de la journée donc je m'ennuie un peu, expliqua-t-il dans un rire tout en s'invitant, sans attendre de réponse de ma part, dans la demeure de son ami absent, pour ensuite se déchausser. »

Je gardais le silence, n'insistant pas plus sur le sujet. Car pour être honnête, cela m'arrangeait bien de ne plus être seule. Je refermai lentement la porte, regardant le rouquin traverser le couloir, sa poche dans la main droite, l'autre battant l'air dans un rythme que seul lui pouvait entendre. Un léger soupir s'échappa de mes lèvres tandis que je le suivais en direction de la cuisine. Quand j'arrivai dans la pièce, je trouvai Monsieur Kim en train de mettre des verres sur la table, attrapant très rapidement par la suite des assiettes qu'il disposa soigneusement. Tout en gardant le silence, je m'installai sur une chaise, observant le jeune homme déballer la nourriture qu'il avait achetée pour venir passer le reste de la journée avec moi. L'odeur délicieuse du poulet frit atteignit mes narines, me faisant saliver d'avance et dévorer du regard la chair en vue accompagnée de petites pommes de terre.
« Tu as faim ? Me demanda-t-il soudainement.
- Oui, avouai-je sans quitter des yeux le repas qui trônait sur la table, ce qui fit sourire l'homme à la chevelure de flamme. »

D'un geste de la main, il m'invita à manger, ce que je fis sans attendre plus longtemps, ravissant mon estomac qui criait famine jusqu'à maintenant. Le silence s'installait entre nous sans pour autant qu'il ne soit étouffant. La présence de l'ami de mon Maître permettait justement de la rendre apaisante à travers ses sourires et ses maladresses lorsqu'il se rendait compte que je l'observais. Alors que je portais ma fourchette à ma bouche, la personne en face de moi reposa la sienne avant de se racler la gorge, attirant alors toute mon attention.
« Je me demandais Crystal... hum... Est-ce tu trouves que tu as... hum... Comment dire ? Se perdit-il dans ses mots.
- Est-ce que je trouve que j'ai changé ? Le coupai-je poliment après avoir terminé ma bouche.
- Oui... articula-t-il avec une grimace gênée, passant une main fébrile derrière sa nuque.
- Pour être sincère... Je ne pense plus être la même Doll qu'à mon arrivée. Je ne sais pas si c'est une bonne chose ou non de ressentir ce que je ressens depuis quelque temps, mais Monsieur Jeon persiste à refuser de me renvoyer à Domination's scent pour une remise à zéro, soupirai-je la fin en faisant tourner mes morceaux de pomme de terre dans mon assiette.
- Que ressens-tu exactement ? Demanda-t-il d'une soudaine curiosité.
- De la colère, de la peur, de la joie, de la tristesse, de la compassion, de l'attirance, de l'envie, de l'amusement, de l'indifférence, de la curiosité... Je ne savais pas réellement ce que je ressentais avant et grâce à mes différentes lectures, j'ai su mettre des mots sur ces émotions, expliquai-je en relevant mes yeux dans sa direction. »

Mais il n'ajouta rien à ma déclaration, se contentant de hocher de la tête deux fois avant d'apporter son récipient en verre à ses lèvres, sirotant pensivement le breuvage avant de le reposer un peu abruptement, me faisant légèrement sursauter sur le coup.
« Je vais peut-être te paraître un peu cash mais... Je n'ai pas abandonné, dit-il en serrant les poings.
- Pardon ? Fis-je doucement, ne voyant pas où il voulait en venir.
- Tu te souviens de quand je t'ai parlé de mon père ? Je t'avais demandé si tu l'avais vu déposer une fille à Domination's scent et tu ne m'as jamais répondu. Alors je t'ai demandé ce que je devais faire et tu as comme essayé de me dissuader de continuer mes recherches pour ensuite me convaincre du contraire. Et je t'ai écouté ! Maintenant, j'ai la certitude que j'avais une sœur ! Assura-t-il en se levant de sa chaise, frappant la table de sa main avec enthousiasme.
- Vous en êtes certain ? Le questionnai-je en fronçant les sourcils.
- J'ai mené mon enquête et j'ai trouvé une piste dans l'hôpital dans lequel je suis né. Ma sœur est née le 18 février 1994, le même jour que moi ! Ma sœur est en réalité ma jumelle ! C'est pour cela que je n'ai aucun souvenir d'elle puisqu'elle nous a été arrachée à la naissance et du coup, on m'a caché la vérité ! C'est pour cela que je dois te poser mon ultime question... Est-ce que mon père est venu déposer sa fille à Domination's scent ? »

Il me regardait dans les yeux avec une lueur d'un sérieux glacial, mais aussi une pointe de stress à l'entente de ma future réponse. Mon cœur se serra lorsqu'il articula ces quelques mots. Il voulait une réponse... Il voulait que j'avoue pour avoir une raison de chercher encore cette sœur qui, très sûrement, il ne verra jamais. J'étais partagée entre deux volontés qui ne faisaient pas bon ménage dans mon esprit. Je voulais tout lui dire, mais en même temps, je me devais de rester silencieuse, telle la Doll que j'étais. Je repoussai doucement ma chaise en arrière, la faisant grincer sur le carrelage blanc avant de me lever et de souffler longuement, le bas de mon dos s'adossant contre la table.
« Monsieur Jung... Je ne peux divulguer des informations sur Domination's scent sachant que nos clients souhaitent que nous gardions le silence sur leurs transactions ou bien leurs déplacements, soupirai-je en baissant mes prunelles cristallines au niveau de mes pieds nus.
- Je sais que tu n'as pas le droit de dire quoi que ce soit mais Crystal... Tu n'es plus la Doll de Kerberton ! Tu peux parler maintenant, me supplia-t-il d'une voix presque brisée.
- J'ai prêté serment... Je ne peux rien vous dire à vous ni même à Monsieur Jeon, assurai-je en relevant mon visage vers lui.
- Tu es en train de condamner ma sœur alors que je pourrais la sauver ! Tu te rends compte que tu participes à cette vie d'esclave ?! S'écria-t-il soudainement en frappant du poing la table. »

Je sursautai sur le coup, posant une main sur le cœur, instinctivement pour en vérifier sa fréquence cardiaque qui s'était accélérée sous la surprise. Je n'avais jamais vu le jeune homme à la chevelure rousse perdre patience, s'énerver ou bien hausser le ton. Il avait toujours été de bonne humeur, souriant et plein d'espoir ainsi que de bonté. Le voir ainsi coléreux, mais surtout désespéré, me nouait l'estomac dans une atroce douleur. Disait-il vrai ? Étais-je responsable de la souffrance de mes propres sœurs ? J'avais pourtant toujours participé à leur éducation pour qu'elles deviennent les meilleures poupées... Je les avais entraînées, dénoncées lorsqu'elles faisaient des erreurs pour qu'ainsi elles apprennent à se comporter avec exemplarité... Était-ce mal de ma part de les encourager à se faire acheter par un homme ? Était-ce mal de les féliciter lorsqu'elles partaient de Domination's scent pour devenir ce pourquoi nous étions toutes destinées ?

Je n'étais pas malheureuse, je ne souffrais pas... Alors pourquoi Hoseok sous-entendait que ce n'était pas le cas pour mes consœurs ?
« Je t'en prie Crystal... Sans toi... je ne pourrais rien faire pour la sortir de là... Je n'ai que toi sur qui compter, murmura-t-il la fin, comme s'il n'attendait aucune réponse de ma part. »

Je me pinçai les lèvres tout en soutenant son regard qui implorait mon aide, mais... Mais je ne pouvais pas l'aider et il sembla le comprendre puisqu'il expira longuement, passant sa main dans ses cheveux roux avant de tourner les talons. Je l'observai franchir le seuil de la cuisine, les pieds traînant de morosité et de non-vie, quant à moi, j'étais prise de culpabilité. Il avait besoin de moi... Personne ne pouvait l'aider aussi bien que moi. Mais... j'étais une Doll... Étais-je capable de venir en aide à un homme tout en trahissant Monsieur Kerberton ?

Ce n'était pas le trahir !

Non, c'était aider un homme, qui plus était l'ami de mon Maître actuel.

Je suivais donc toujours les règles de la boutique !

Prise de cette nouvelle pensée, je sortis en trombe de la pièce pour retrouver l'homme qui s'apprêtait à quitter la demeure. Je le stoppai en attrapant vivement son poignet, m'attirant alors un regard surpris de sa part.
« Cryst... commença-t-il à articuler.
- Il est venu ! Le coupai-je en le fixant avec insistance pour qu'il comprenne que j'allais me confier et à en voir la lueur vive dans ses iris, il était tout ouï. Votre père est venu le 19 février 1994, un jour après votre naissance, et nous a déposé votre sœur, qui à son arrivée n'avait pas de prénom. Elle est devenue une Doll de la catégorie des florissantes, prenant le nom de Olearia et a été achetée par un homme le 27 juin 2012, à l'âge de 18 ans. Elle n'a pas été ramenée à Domination's scent, déclarai-je sans omettre aucun détail sur ce qu'il voulait savoir.
- Il l'a déposée juste après sa naissance ce monstre ! Il n'a même pas essayé de l'aimer ... articula-t-il entre ses dents serrées. Comment se fait-il que tu connaisses cela... Tu es plus jeune que moi, essaya-t-il de changer de sujet pour se calmer.
- J'ai été choisi par Monsieur Kerberton pour assister aux dépôts et aider Rose. Depuis que je suis jeune, j'ai dû apprendre chaque fiche concernant nos arrivées, qu'elles datent d'avant ma naissance ou d'après. J'ai une excellente mémoire, je me souviens sur le bout des doigts de tout ce qu'on m'a dit.
- Tu sais donc à qui ... Olearia.... Olearia a été vendue ? Me questionna-t-il avec espoir.
- Malheureusement non. Seule Rose connaît les acheteurs puisqu'elle met elle-même à jour le dossier, moi je ne connais que le dépôt et l'éducation ainsi que sa date de départ. Concernant votre jeune sœur, je n'aurais que très peu d'informations, terminai-je en replaçant une mèche rebelle derrière mon oreille. »

Un silence étrange s'installa entre nous. Je ne comprenais pas cet air choqué peint sur le visage du jeune homme face à moi, ni pourquoi sa main serrait aussi fortement la poignée de la porte d'entrée.
« Comment ça ma jeune sœur ? Répéta-t-il d'une voix blanche d'émotion.
- Le 1er septembre, votre père est venu déposer une seconde fille, mais qui n'est pas de votre mère. Sa mère était une prostituée nommée Le Rossignol, répondis-je le plus poliment possible, ne voulant pas le brusquer en apprenant cette nouvelle.
- Alors comme ça ... En plus de pourrir la vie de ses filles, il trompe ma mère... marmonna-t-il sûrement pour lui-même mais je parvins tout de même à l'entendre.
- Monsieur Jung ? L'appelai-je avec hésitation. »

Il ne me répondit pas, gardant fermement son visage baissé vers le parquet du salon-bar, sa main toujours sur la poignée argentée, sa poitrine se soulevant fortement sous sa respiration rapide. Mais tout à coup, tout se calma et il releva ses yeux dans ma direction, un faux sourire dessiné sur ses lèvres tandis que le feu de la colère brillait dans ses prunelles.
« Merci énormément Crystal pour m'avoir tout dit, lança-t-il en inclinant légèrement la tête.
- Ne me remerciez pas... Je n'ai rien fait, dis-je en me mordillant la lèvre inférieure alors qu'il ouvrait le battant. Que comptez-vous faire ? Osai-je l'interroger.
- Récupérer mes sœurs, annonça-t-il en quittant la maison.
- Quoi ?! M'exclamai-je en courant après lui. Mais c'est impossible ! Comment comptez-vous le faire ?
- Simple, je vais réclamer à Kerberton de me les rendre, dit-il en se rapprochant de sa voiture.
- Il ne va jamais vous les rendre Monsieur Jung, répliquai-je en plaquant ma main sur sa portière pour la refermer. Monsieur Kerberton ne vous dira pas à qui il a vendu votre sœur jumelle et tant qu'elle sera un bébé, votre petite sœur ne pourra pas quitter Domination's scent avant sa majorité, expliquai-je rapidement. Vous n'avez aucune chance...
- S'il ne veut rien me dire, j'irai chercher dans votre dossier où se trouve Olearia et après j'irai récupérer moi-même ma petite sœur, soupira-t-il en essayant de m'écarter sur le côté.
- Croyez-moi Monsieur Jung... Je suis celle qui connaît le mieux Domination's scent, ses règles et Monsieur Kerberton. Rose veille toujours sur le dossier et vous ne trouverez jamais où se trouve votre cadette. Vous n'êtes pas une Doll... tentai-je de le convaincre.
- Mais qu'est-ce que tu veux que je fasse ?! Rester chez moi, assis dans un fauteuil à penser à mes sœurs sans tenter quoi que ce soit pour les sauver ? Je ne connais aucune Doll capable de m'aider, alors merci pour les infos Crystal, mais je vais me débrouiller par moi-même, termina-t-il en appliquant une plus forte pression sur mon bras pour me pousser sur le côté.
- Vous vous trompez... Vous avez une Doll pour vous aider, déclarai-je sans pouvoir me retenir.
- Je ne crois pas que Jungkook accepte que tu retournes à Domination's scent même pour m'aider, roula-t-il des yeux d'exaspération.
- Si pour vous venir en aide je dois garder le silence sur cette journée, alors je le ferai, assurai-je en m'écartant d'un coup pour faire le tour du véhicule, ouvrir la portière côté passager et m'asseoir.
- Crystal ! Je ne peux pas accepter ! Jungkook va me tuer s'il t'arrive quelque chose ! S'exclama-t-il en venant vers moi, me faisant signe de descendre.
- Monsieur Jeon ne vous a pas menacé de mort, soufflai-je en attachant ma ceinture de sécurité.
- Mais si ! C'est mon ami mais je t'avoue qu'il était vraiment sincère avec ses mots, genre "s'il arrive quoi que ce soit à Crystal et que vous en êtes responsables, je vous enverrai moi-même en enfer". Plus sérieux tu meurs ! S'agita-t-il paniqué.
- Votre vie compte plus que celle de vos sœurs ? Répliquai-je en arquant un sourcil. »

Il se calma tout à coup, fermant ma portière sans dire un mot de plus avant de faire le tour et de venir s'installer devant le volant. Il tourna la clé, allumant le moteur pour par la suite s'engager sur la route. Le trajet commença dans le silence. Pas de radio, pas de paroles, seulement le bruit des doigts du rouquin tapotant contre le cuir du volant.
« Ne stressez pas Monsieur Jung, lançai-je simplement pour le rassurer.
- Je t'avoue que je suis inquiet là... On va s'y prendre comment pour récupérer ma petite sœur et les informations ? Me demanda-t-il en passant nerveusement sa langue entre ses lèvres.
- Nous ne récupérerons pas votre cadette Monsieur Jung, annonçai-je en gardant les yeux fixés sur le goudron.
- Quoi ?! S'écria-t-il en freinant d'un coup. Mais pourquoi ? Continua-t-il en m'observant avec les paupières écarquillées.
- Je vous l'ai déjà expliqué. Votre jeune sœur se trouve dans une salle reculée de Domination's scent. Elle est impossible d'accès pour des hommes extérieurs ou bien des femmes libres. Nous devons faire une chose à la fois et votre jumelle passe avant, dis-je en triturant mon collier entre mes mains. Sachez juste qu'elle ne risquera pas d'être achetée avant ses 18 ans, ajoutai-je pour le rassurer.
- D'accord... abdiqua-t-il à contrecœur. Alors, comment allons-nous procéder ?
- Vous allez simuler un malaise, laissai-je entendre avec certitude.
- Un malaise ? En quoi cela va nous aider ?
- Nous avons besoin de sortir Rose de la salle de dépôt pour que je puisse atteindre sans crainte le dossier. Normalement, ce sera Topaze qui s'occupera de l'accueil. Même si elle est une Doll de la catégorie des précieuses, elle n'a pas encore été formée aux premiers secours, puisque cette formation se fait à l'âge de vingt ans et elle n'en a que dix-huit. Les autres Dolls florissantes ne possèdent pas cette fonction, c'est pour cela que s'il y a une urgence médicale, seule Rose peut s'en occuper, donnai-je comme explication.
- Mais toi tu sais t'en occuper, non ? Elles ne vont pas te demander de te charger de mon cas ? S'inquiéta-t-il en reprenant la route tout en m'écoutant.
- Une Doll qui n'appartient plus à Domination's scent ne doit s'occuper que de son Maître. Dans ce cas, je n'aurais aucun droit de vous sauver de ce faux malaise, l'informai-je en abaissant légèrement ma fenêtre, permettant à l'air frais de voguer dans ma chevelure. Tout reposera sur votre manière de simuler Monsieur Jung, car Rose saura si vous êtes vraiment en détresse, finis-je en fronçant les sourcils lorsque je vis la boutique se dessiner dans le pare-brise. »

L'homme aux cheveux de feu gara la voiture sur le parking à disposition. Nous descendîmes ensemble, mais après s'être concertés d'un regard, nous décidâmes qu'il valait mieux entrer dans Domination's scent l'un après l'autre pour ne pas éveiller de possibles soupçons. J'entrai alors la première, me dirigeant naturellement vers l'un des pendoirs de la boutique pour donner l'impression que je cherchais des culottes en dentelle noire. Dix minutes après, Monsieur Jung fit son entrée et s'en alla à l'opposé de moi. Nous jouions parfaitement nos rôles jusqu'à ce qu'il commence le second acte. Un objet lourd tomba sur le carrelage d'un blanc immaculé. Il venait de tomber. Je vis du coin de l'œil Topaze sortir du comptoir pour courir vers lui, tandis que les autres poupées la suivaient. Je l'entendais lui parler, essayer de le réveiller sans grand succès. Il jouait bien le malade.
« Topaze, intervins-je en tenant un cintre dans mes mains. Le protocole stipule d'appeler Rose, alors ne reste pas plantée là. »

Elle acquiesça d'un signe de tête avant de se relever et de partir en direction de la salle de dépôt. En peu de temps, elle revint avec la Doll éternelle qui s'agenouilla auprès du roux toujours faussement inconscient. Je profitai du fait que toute l'attention soit portée sur eux pour m'éclipser. Je franchis rapidement le seuil avant de m'approcher du comptoir, attrapant dans ses rangements le dossier que nous cherchions. Il avait pris de nouvelles feuilles depuis mon départ... Il était d'une belle couleur rouge gourmand, possédant vingt-six intercalaires correspond à toutes les lettres de l'alphabet et ceci, je le comprenais parce que j'avais enfin appris à lire. Je poussais les vingt-et-un premiers pour observer le vingt-deuxième. Si mes souvenirs étaient bons, quand Rose m'avait lu la fiche de Olearia, elle l'avait replacée par la suite à la seizième. Je la pris doucement entre mes doigts pour en lire l'entête avec précaution.

Donateur : William Jung.

Mes yeux parcoururent un peu plus en bas de la feuille tachée d'encre noire pour vérifier que c'était la bonne fille.

Nom de Doll : Olearia

Ma mémoire n'avait pas commencé à me faire faux bond, j'en étais rassurée. Je devais maintenant me dépêcher de recueillir les informations dont on avait besoin avant que Rose n'en ait terminé avec Hoseok.

Acheteur : Loïc Morel.

Date : 27 juin 2012

Prix : 3500 euros

Note : Olearia n'est jamais revenue à Domination's scent. Acheteur ravi de son achat.

Cela faisait de ce fait huit ans qu'on n'avait pas entendu parler d'elle... Je ne possédais pas plus d'informations sur elle et comme elle n'était jamais revenue pour une remise à zéro ou encore pour chercher une nouvelle boîte de pilules mensuelles, rien ne prouvait qu'elle était encore en vie...

Je refermai lentement les pages du dossier pour ne pas les abîmer, mais je m'arrêtai soudainement lorsque mon regard capta quelque chose d'anormal. Une feuille déchirée. Et à en voir les morceaux restants, cela avait été fait rapidement. Je pouvais seulement voir une chose.

Nom donné à la naissance : K

Prénom donné à la naissance : A

K.A.

Juste deux lettres visibles. Alors que je voulais réfléchir sur pourquoi cette fiche avait été déchirée, du bruit dans le hall de la boutique m'alerta sur le peu de temps qui me restait. Je me pressai de ranger correctement le dossier sur l'étagère en dessous du comptoir avant de quitter la salle de dépôt, pour repartir en direction du hall. Je me remis à faire semblant de flâner dans les rayons, voyant du coin de l'œil l'ami de mon propriétaire conscient, en train de s'incliner pour remercier Rose avant de vite partir, prétextant avoir un rendez-vous urgent. Mais mon cœur rata un battement lorsque je repérai la silhouette reconnaissable entre toutes de mon ancien Maître. Ce dernier remarqua ma présence, laissant alors un grand sourire étirer ses lèvres tandis qu'il se rapprochait de moi. Je me sentais déjà dans les ennuis : d'une, parce que s'il me posait des questions, je serais obligée d'y répondre ; et de deux, parce que si Monsieur Jeon apprenait ma venue ici, il serait furieux contre moi.
« Crystal ! Je ne t'avais pas vu arriver, s'exclama joyeusement Monsieur Kerberton. »

Je gardais le silence puisqu'en tant que Doll, je n'avais rien à redire à cela. Il posa sa main sur mon épaule tandis que ses prunelles claires observaient en détail mon faciès.
« Cela fait bien longtemps que je ne t'ai pas vue... Viens, allons parler dans mon bureau, m'invita-t-il d'un geste de la main. »

Je ne pouvais refuser, mais d'un côté, j'avais besoin de le voir. Peut-être que finalement, lui parler de mes changements apporterait des réponses à mes questions. Je regardai une fraction de seconde la porte d'entrée avant de suivre les talons du possesseur de Domination's scent. Nous montâmes un des escaliers avant de nous engager dans ces couloirs carmin que je connaissais par cœur. Il ouvrit le battant de sa pièce de travail, me signalant d'entrer la première, ce que je fis sans dire un mot.
« Je te trouve changée Crystal, commença-t-il par dire tout en refermant la porte. N'aurais-tu pas pris du poids ? M'interrogea-t-il en me regardant de la tête aux pieds.
- Oui, acquiesçai-je en restant droite.
- Et cela ne dérange pas Jeon ? Poursuivit-il en haussant un sourcil.
- Non.
- Bien. Comment se passe ton travail à ses côtés ? As-tu toujours des problèmes pour le satisfaire ?
- Notre relation s'est améliorée, mais pas assez pour que nous ayons des rapports sexuels. Il se refuse à me toucher véritablement tant que je serai une Doll, avouai-je dans un soupir.
- Tant que tu seras une Doll ? Répéta-t-il avec étonnement. Que veut-il dire ?
- Je... Je ne sais pas vraiment... Il m'a dit qu'il arrivera à faire de moi une femme libre et qu'après, il me donnera l'objet de mes désirs, dis-je sincèrement avant de me pincer les lèvres. »

Ma réponse ne sembla pas lui plaire. Il passa une main dans sa chevelure brune sans aucun cheveu grisonnant, faisant par la suite le tour de son bureau pour venir s'asseoir sur son fauteuil. D'un geste de la main, il me proposa de me placer sur la chaise tandis qu'il ouvrit son tiroir pour fouiller dedans.
« Prends-tu correctement tes cachets ? Me demanda-t-il sans me regarder.
- Monsieur Jeon ne veut plus que je les prenne.
- Crois-moi Crystal, il est plus prudent pour toi que tu les prennes, déclara-t-il en sortant une boîte de son bureau. Prends-en un et continue à les prendre même s'il t'ordonne de ne plus le faire, lâcha-t-il en remplissant un verre d'eau pour après me le tendre.
- Mais...
- Crystal, ce que Jeon te demande de faire est irresponsable. Cet homme ne veut pas d'enfant et s'il apprend que tu portes un jour le sien, il te tuera, argumenta-t-il en se levant.
- Mais je suis une Doll. S'il a envie de me tuer, je dois me laisser faire, répliquai-je en ayant en tête les règles de Domination's scent.
- Sauf pour lui, c'est une exception, souffla-t-il d'exaspération. Prends ton cachet et emmène cette boîte.
- Mais...
- Crystal, si tu meurs, tu ne pourras plus prendre soin de Jeon. C'est pourtant ce que tu veux. Tu veux veiller mais aussi en apprendre plus sur lui, n'est-ce pas ? Termina-t-il en se penchant vers moi.
- Oui... murmurai-je en baissant la tête. »

Il avait raison. Si je perdais la vie, je perdais à la fois la possibilité de le protéger mais aussi de le comprendre Monsieur Jeon, de lui devenir indispensable. Je ne voulais pas le quitter maintenant, de ce fait, je devais m'offrir du temps. Je pris entre mes mains le récipient en verre, attrapai le cachet blanc que je mis sur ma langue avant de l'avaler avec un peu d'eau. Mon cœur se serrait de stress, comme s'il essayait de me faire comprendre que je venais de commettre une erreur. Je passai rapidement ma langue entre mes lèvres devenues soudainement sèches avant de me lever, prenant la boîte de pilules et de me diriger vers la sortie.
« Je vais rentrer, mon Maître ne va pas tarder à revenir de son travail et j'aimerais que tout soit prêt avant son arrivée, laissai-je entendre à mi-voix.
- Bien sûr, continue à remplir parfaitement ton rôle de poupée, m'accorda-t-il avant de me prendre dans ses bras. Tu es vraiment ma plus grande fierté Crystal, sache-le, chuchota-t-il à mon oreille avant de me libérer de son emprise. »

Il ouvrit la porte et me salua après ma sortie. J'avais l'impression de toujours commettre des erreurs mais pourtant, Monsieur Kerberton continuait à m'encourager, à dire qu'il était fier de moi.

J'étais une bonne Doll.

Oui, j'étais digne d'être sa favorite et j'allais continuer à respecter les règles qu'il nous avait données.

Je descendis les marches de la boutique pour revenir dans le hall, quittant ce dernier pour chercher du regard Monsieur Jung. Une légère douleur au front survint en peu de temps, me faisant grimacer alors que j'entendais celui que je cherchais m'appeler. J'entrai dans sa voiture, attendant que nous nous engageâmes sur la route pour entamer le récit de mes recherches.
« L'homme qui a acheté votre sœur jumelle se nomme Loïc Morel. Malheureusement, il n'a pas laissé son adresse et votre sœur n'est jamais revenue à la boutique, articulai-je en fixant la fenêtre sur ma droite pour ne pas montrer que je souffrais actuellement d'une migraine grandissante.
- Elle n'est jamais revenue... Mais rien ne dit que c'est une mauvaise nouvelle, dit-il avec espoir. Loïc Morel. Cela ne me dit rien du tout... Je vais faire des recherches de mon côté et en parler avec Jungkook, peut-être qu'il le connaît, continua-t-il en restant concentré sur la voie routière. Crystal ? Tu m'écoutes ?
- Hein ? Je suis désolée Monsieur Jung... J'ai eu un moment d'absence... Je pense que je vais me reposer dès qu'on arrivera, répondis-je en passant ma main sur mon front. »

Le reste du voyage se fit dans le silence. Hoseok, plutôt rassuré grâce aux informations que je lui avais données, avait mis la radio pour ne pas que l'atmosphère soit trop pesante. Malheureusement pour moi, elle augmentait les maux de tête, mais je ne fis aucun commentaire dessus. Arrivés à destination, je me détachai rapidement et m'apprêtais à ouvrir ma portière, mais le rouquin me retint par le poignet sans brusquerie.
« Tu es sûre que tu ne veux pas que je reste avec toi le temps que Jungkook revienne ? Tu n'as vraiment pas l'air d'aller bien. Tu es pâle, s'inquiéta-t-il en fronçant les sourcils.
- Je vous assure que ce n'est qu'un coup de fatigue. Je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit. Rentrez plutôt chez vous et commencez à faire vos recherches, vous vous approchez du but. Il serait dommage de perdre du temps avec moi, refusai-je gentiment en retirant mon bras de son emprise. »

Je le saluai d'un hochement de tête avant de quitter le véhicule et de rentrer dans la demeure de mon Maître, soupirant longuement tout en m'adossant contre la porte. J'avais mal... vraiment mal au crâne... J'entendis le moteur de la voiture de Monsieur Jung s'éloigner, signe qu'il m'avait écouté, mais je le regrettais... Je ne me sentais vraiment pas bien.

Dans un geste désespéré, j'attrapai mon portable dans la poche de mon pantalon, composant rapidement le seul numéro enregistré tout en essayant de me rapprocher du canapé pour m'y poser. Un vertige me prit soudainement, rendant floue ma vision alors que les bips du téléphone résonnaient de moins en moins fort dans mon oreille. Je sentis mon corps basculer en avant sans que je ne puisse le retenir de sa chute imminente. Que m'arrivait-il...
« Allô ? Crystal ? Crystal ? Crystal ! »

Ils me faisaient chier. Franchement chier. Je le savais que mon entreprise était la plus grande et la plus riche de France. Je savais que je pouvais gérer mieux que quiconque les affaires. Je savais que notre chiffre d'affaires dépassait l'entendement et que le nom de Jeon's Industrie s'échappait même des lèvres des Anglaises, des Italiennes et des Allemandes. Je le savais, alors à quoi bon rester assis sur cette chaise à les écouter parler de cela. Sans honte, je laissais un bâillement s'échapper de ma bouche, exagérant volontairement le geste pour montrer aux autres que je m'ennuyais et qu'il fallait écourter cette réunion. À en voir le regard mécontent de mon co-directeur, ma conduite ne lui plaisait pas. Mais qu'est-ce que je m'en fichais ...

Mon portable se mit à vibrer sur la table en verre, arrêtant soudainement toutes les conversations et faisant tourner tous les regards dans ma direction. Avec un sourire rempli de sarcasme, je m'excusais pour regarder qui était la personne qui allait pouvoir me servir de prétexte pour quitter la pièce. Mais, en voyant le nom de ma Doll, un mauvais pressentiment me prit. Je me levai d'un coup, n'ayant plus ce rictus amusé, bien au contraire remplacé par un air à la fois curieux et songeur. Sans dire un mot, je sortis de la salle de réunion pour marcher en direction de mon bureau tout en décrochant la communication téléphonique.
« Allô ? Crystal ? Dis-je en poussant la porte de ma pièce personnelle. »

Aucune réponse en retour, seulement une respiration forte et difficile. Était-elle en train de faire du sport ? Mais un bruit sourd se fit soudainement entendre, tellement fort que je dus décaler l'appareil de mon oreille. Quelque chose n'allait pas. Crystal n'aurait jamais fait l'erreur de m'appeler. Elle cherchait réellement à me joindre.
« Crystal ? L'appelai-je une seconde fois. Crystal ! »

Je raccrochai d'un coup, sortant à toute vitesse de mon bureau et manquant de peu de percuter Seokjin.
« Tu vas où ? On t'attend ! S'écria-t-il en me voyant passer à côté de lui.
- Je rentre chez moi, j'ai une urgence ! Je te laisse gérer la réunion ! »

Sans attendre sa réponse, même si je savais très bien qu'il devait être en train de râler parce qu'encore une fois je le laissais seul, je me précipitai à rejoindre ma voiture. Je montai dans le véhicule, démarrant sans attendre pour retrouver Crystal.

Que lui était-il arrivé ? Avait-elle fait un malaise à cause de s'être trop entraînée ? Ou bien, s'était-elle coupée et la vue du sang lui avait causé ce malaise ? Ou avait-elle été attaquée une seconde fois ? Trop de questions qui à la fois me mettaient en rogne et me donnaient un soupçon d'inquiétude. Pas parce que je m'inquiétais pour sa vie, juste parce que je ne pouvais pas la perdre maintenant alors que j'étais proche de mon but.

Appuyant de plus en plus sur la pédale de l'accélérateur, je dépassais dangereusement les voitures, grillant tous les feux rouges sur ma route pour arriver finalement, dans un temps record, à ma maison. Je rentrai en trombe dans le salon-bar, trouvant tout de suite la silhouette étendue de la châtaigne, juste à côté du canapé, son téléphone un peu plus loin sur le sol.
« Crystal ! Articulai-je son prénom en m'approchant rapidement d'elle. »

Je la pris dans mes bras, retournant son visage dans ma direction pour en vérifier tout d'abord son état. Elle était pâle. Tout en prononçant son prénom, je tapotais ses joues en espérant qu'elle se réveille mais je n'obtins aucune réaction de sa part. Je soulevai alors ses paupières et fronçai les sourcils en découvrant ses pupilles complètement dilatées. Elle ne sentait pas l'alcool alors cet état d'inconscience était causé par des stupéfiants. Mais lesquels... Mon regard fut attiré par ce qu'elle tenait dans sa main gauche et mon cœur rata un battement avant de partir dans une course folle, permettant à la chaleur de la colère de se propager dans mes veines. J'attrapai la boîte qu'elle gardait dans sa paume, reconnaissant ces pilules venant de Domination's scent et la jetai rageusement à l'autre bout de la pièce.

Il allait me le payer.

Je passai mon bras droit dans le creux des genoux de la jeune femme, l'autre entourant soigneusement son dos, puis la portai alors jusque dans ma chambre. Je l'étendis sur mon lit, tirant par la suite mon tiroir pour en récupérer une seringue contenant de la naloxone, un produit utilisé par les médecins lorsqu'une personne faisait une overdose. J'en avais toujours sur moi, au cas où on tentait de me droguer à mon insu. Sans hésitation, je plantai l'aiguille dans le creux de son coude, injectant le liquide qui allait l'aider à éliminer rapidement cette drogue. Je posai ensuite ma main sur son front pour vérifier sa température qui se trouvait être haute. J'allais dans ma salle de bain pour y faire couler un bain froid. Alors que j'observai le jet d'eau s'écouler dans le bassin, ma haine remontait en surface. Comment avait-elle pu avoir ces cachets ? Pourquoi était-elle allée à Domination's scent ? Kerberton était venu jusqu'à chez moi pour lui donner ? Si c'était le cas, il allait le payer cher...

L'onde était arrivée au niveau attendu, je partis chercher Crystal, la déshabillai sans prendre mon temps pour la mettre après dans le bain. Elle frissonna automatiquement et cela me rassura légèrement. Elle allait rapidement redevenir consciente et elle allait pouvoir répondre à mes interrogations. Je m'impatientais durant cinq minutes avant de la voir papillonner doucement des paupières.
« Crystal, réveille-toi, ordonnai-je froidement.
- Monsieur... Jeon ? Articula-t-elle faiblement en se redressant maladroitement, ses lèvres tremblant de froid.
- Pourquoi étais-tu à Domination's scent ? Demandai-je sans attendre qu'elle se remette complètement de son overdose.
- Domination's scent ? Répéta-t-elle comme si elle ne comprenait pas le sens de ma question. Je... J'y suis allée pour récupérer ma boîte de pilules, répondit-elle sans pour autant sembler parfaitement certaine de ce qu'elle disait.
- Tu y es allée alors que je t'ai interdit de les prendre ! M'écriai-je en me redressant d'un coup, la faisant sursauter sur le coup.
- Je... Je suis désolée... bredouilla-t-elle ses excuses.
- Qu'est-ce que tu lui as dit ?!
- Rien... Enfin... Je crois...
- Comment ça tu crois ? M'agaçai-je.
- Je... je ne me souviens de rien, avoua-t-elle en évitant mon regard.
- Je croyais que les Dolls avaient une excellente mémoire ! Comment as-tu pu oublier ?!
- Nous avons une bonne mémoire, mais elle reste sélective sur ce qui est plus important pour nous de retenir, expliqua-t-elle en se relevant du bain pour en sortir. »

Bien sûr... Quel cerveau génial il était alors... Kerberton allait vraiment trouver tous les moyens pour me mettre des bâtons dans les roues... Je le haïssais.
« Sèche-toi et vas t'en, lâchai-je en lui balançant une serviette dessus.
- Bien. Je suis désolée de vous avoir déçu Monsieur Jeon, dit-elle en entourant le tissu autour de son corps et en se dirigeant vers la sortie de la salle d'eau.
- Tu as intérêt à ne plus me décevoir. Ne touche plus jamais à ces pilules. Ai-je bien été assez claire pour toi ? Dis-je entre mes dents serrées.
- Comme de l'eau de roche Monsieur Jeon, acquiesça-t-elle avant de partir. »

Ce qui m'agaçait n'était pas qu'elle ait failli y passer avec cette overdose... Non, c'était que sûrement, elle avait dû raconter des choses à Hans Kerberton et je détestais ça.

Je ne pouvais pas laisser Crystal rester une Doll...

Il fallait que j'accélère les choses. 

~ Domination's scent - Éclosion ~

Bonjour tout le monde ! 

Je suis enfin de retour et avec le chapitre 25 ! 
Je suis tellement désolée de vous avoir laissés sur votre faim durant 2 longs mois ... J'espère que vous allez bien en tout cas ! Moi je profite de mes vacances, tranquillou pépère chez moi et je profite de ces quelques jours d'étés parce que franchement, le beau temps on n'en a pas beaucoup eu haha ! 

Aujourd'hui, nous avons ce long chapitre 25 qui nous a offert la présence d'Hoseok ! Ça faisait longtemps que je voulais qu'il revienne ! Je l'aime notre petit rayon de soleil ! 

Alors, comme mon absence a été longue, je me devais de vous faire un chapitre de qualité et j'espère qu'il vous a plu ! 

Maintenant, passons aux petites questions haha ! 

- Qu'avez-vous pensé de la situation d'Hoseok avec ses sœurs ? 

- Qu'avez-vous pensé de Crystal tout au long du chapitre ? Quand elle s'est retrouvée face à Kerberton. 

- D'ailleurs en parlant de Kerberton, que pensez-vous de lui ? 

- Un petit point de vue de Jungkook qui vous offre un voyage gratuit dans son esprit ! Que pensez-vous de sa réaction, de sa façon d'être ? 

Le prochain chapitre, le 26, sera très important car enfin, vous aurez des réponses à un des mystères ! Je vous dis à bientôt pour le prochain chapitre ! 
Portez-vous bien ! Tchuss ! 

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