Chapitre 27

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng


29 octobre 2020
58 jours


Les sentiments. Monsieur Kerberton nous avait appris qu'ils étaient dévastateurs, responsables d'une perte de contrôle sur sa vie. Ainsi, le contrôle se résumait au fait de ne rien ressentir : ni plaisir, ni joie, ni tristesse. Rien. Une Doll se devait d'être de marbre pour contrôler elle-même ses actions et alors, devenir la meilleure des poupées auprès de son Maître. Est-ce que cela revenait à contrôler son propriétaire ? Monsieur Kerberton n'avait jamais parlé de cela...

Les sentiments nous étaient interdits et pourtant, je trouvais cela dommage. Depuis que j'étais au service de Monsieur Jeon, même si j'en voyais de toutes les couleurs, que les journées se trouvaient être d'une difficulté quasi-insurmontable, je ne m'étais jamais sentie aussi vivante qu'à ses côtés. J'aimais être près de lui, lui parler, m'occuper de sa santé, être sa Doll. Mon cœur s'affolait lors d'une soudaine proximité, mon corps se réchauffait sous ses touchers, mes prunelles le dévoraient lorsqu'il entrait dans mon champ de vision et mes lèvres prononçaient avec délice son nom quand je l'appelais. J'avais un profond attachement pour le brun et je savais que c'était contraire aux règles de Domination's scent. Mais je n'en avais que faire.

Ma vie commençait à ne se résumer qu'à un seul prénom : Jungkook.

Les sentiments étaient dévastateurs, c'était une vérité, mais ils étaient aussi magnifiques. Il fut un temps où je les avais craints et je voulais m'en débarrasser. Maintenant, je les chérissais, car ils m'avaient permis d'être auprès de mon Maître et de me rapprocher de lui.

Trois jours s'étaient écoulés depuis cette discussion avec le directeur de Jeon's Industrie, durant laquelle j'avais appris quel malheur lui était arrivé, et depuis, notre relation avait grandement évolué. Je ne savais pas si le fait de s'être confié à moi l'avait libéré d'un poids, l'avait rendu moins aigri, mais beaucoup de choses, de nos habitudes, avaient changé. Le premier changement, le plus flagrant était qu'il me parlait bien plus et de tout. Le second était qu'il me souriait parfois sans aucune raison. Le troisième était que je dormais maintenant tous les soirs à ses côtés dans sa chambre. Et le dernier était qu'il répondait à mes questions sur sa vie personnelle. Sur ce dernier point, j'avais encore des parts d'obscurité, mais je commençais légèrement à voir de la lumière derrière les nuages sombres du mystère.

Le soleil filtré par le tissu épais des rideaux parvint à déverser sa lumière dans la chambre de Monsieur Jeon, puisque nous avions oublié d'abaisser le volet roulant. Nos deux respirations chassaient le silence, quant aux mots, ils n'avaient pas encore leur place dans la pièce. Nos deux figures étendues dans le lit ne se faisaient pas face. Mes paupières levées depuis quelques minutes déjà, j'attendais patiemment le moindre indice qui m'indiquerait qu'il était lui aussi réveillé. Les draps bougèrent, puis je sentis un courant d'air chaud glisser sur mon échine qui me donna des frissons.
« Je sais que tu ne dors plus, entendis-je sa voix bien plus grave qu'habituellement, chuchotant presque dans mon oreille. »

Je ne dis rien, me contentant de me retourner pour lui faire face, mes prunelles cristallines plongeant dans les siennes d'un noir charbon. Nous restâmes là, à nous contempler dès le matin, sans bouger, sans parler. Un silence doux et apaisant. Mais finalement, il repoussa la couverture au bout du lit, jetant presque ses jambes hors de ce dernier avant de lever ses bras en l'air pour étirer son dos, laissant entendre de forts craquements plutôt désagréables. Je le vis passer sa main dans sa chevelure de jais, dans un geste lent, presque las. Puis, sans un mot, il se leva pour récupérer un tee-shirt noir au hasard dans son armoire et quitta la chambre, sans qu'un dernier regard me soit accordé. Cela ne me dérangeait pas, car en réalité, derrière ce comportement qui pourrait blesser n'importe qui, il ne possédait pourtant aucune froideur. J'étais habituée.

Je me levai à mon tour, sortant de sa pièce personnelle sans rien prendre avec moi puisque rien ne m'appartenait. Je descendis les escaliers, discernant des sons de vie provenant de la cuisine où devait se trouver mon Maître en pleine préparation du petit-déjeuner. Sans dire un mot, je me dirigeai vers le plan de travail dans l'intention de nous préparer les boissons chocolatées que nous buvions chaque matin. Nous avions nos propres tâches et nous les exécutions sans se gêner, tant en seulement trois jours, l'habitude s'était gravée dans notre train de vie. En peu de temps, la table était dressée, le repas prêt et nous nous retrouvâmes assis sur nos places respectives avant d'entamer le contenu de nos assiettes.
« Monsieur Jeon ?
- Hum ? Fit-il en fixant l'écran de son portable.
- Cela fait quelque temps que cette question me taraude, mais jusqu'à présent, je n'osais pas vous la poser... Est-ce que vous me permettez de le faire ? Dis-je en le fixant avec attention.
- C'est à tes risques et périls, à toi de choisir, laissa-t-il entendre en haussant les épaules.
- Alors je prendrai ce risque, déclarai-je, m'attirant son regard, sûrement curieux de me voir décider quelque chose avec certitude. Quand je suis venue à votre entreprise, j'ai entendu que Jeon's Industrie était reliée à Domination's scent. Mais je ne comprends pas pour quelle raison, avouai-je en faisant tourner entre mes mains mon verre de jus d'orange. Est-ce que vous pouvez m'expliquer s'il vous plaît ?
- Je croyais que la préférée de Kerberton savait tout sur lui, répliqua-t-il en fronçant les sourcils sans répondre pour autant à ma question.
- Ce n'est pas le cas et c'est pour sa sécurité. Il serait regrettable qu'un moment de faiblesse arrive à sa préférée et qu'elle dévoile de grands secrets sur lui, dis-je sérieusement. De ce fait, je ne connais pas tout le fonctionnement de Domination's scent, seulement ce que Monsieur Kerberton souhaitait que je sache.
- Bien sûr, Kerberton assure toujours ses arrières, ricana-t-il sans amusement, juste un ton empli de dégoût et de colère. »

Il n'ajouta rien de plus et je compris tout de suite que cela ne servait à rien d'insister, il n'était pas prêt à me parler plus de lui et de son lien avec la boutique. Je me pinçai les lèvres en baissant mon regard sur ma boisson vitaminée, quant à lui, je l'entendais reprendre le cours de son repas, laissant un silence cette fois-ci pesant s'installer entre nous. Notre petit-déjeuner terminé, il se leva de table. Je débarrassais la vaisselle tout en le regardant quitter la cuisine, ses pas se faisant longs et déterminés. Comme quoi, quand il disait que c'était à mes risques et périls, il n'avait pas tort... Je l'avais énervé. Je soupirai. Je pensais avoir compris comment il fonctionnait et réfléchissait, en réalité, j'étais encore trop maladroite avec lui. Après avoir rangé la pièce, je partis en direction de ma chambre, croisant sur mon passage mon Maître en tenue de sport, se rendant dans la pièce prévue pour cela. C'était aussi devenu notre quotidien, nous faisions notre sport ensemble. Je me changeai rapidement pour le rejoindre au plus vite et le trouvai en train de s'échauffer sur le tapis de course. Je le regardai, figée au niveau du seuil. Ses foulées étaient grandes et pourtant souples. La tension de ses muscles attirait mon regard qui se mit à détailler avec attention sa silhouette. Peut-être même avec trop d'attention.
« Tu as l'intention de rester plantée là ? »

Je sursautai en percevant sa voix, me rendant compte sur le coup qu'il s'était arrêté de courir et même qu'il s'était tourné vers moi, découvrant alors que je le dévorais des yeux. Mes pommettes se mirent aussitôt à chauffer, laissant sûrement transparaître leur rougeur, tandis que je sentais la pointe de mes oreilles prendre la même température que mes joues. Je devais être rouge écarlate puisqu'un sourire en coin se dessina sur les lèvres fines de mon propriétaire, qui secoua la tête dans un petit rire amusé avant de se mettre sur un tapis et de commencer une série d'abdominaux. Il fallait vraiment que je me reprenne. J'avais toujours trouvé que Monsieur Jeon était un bel homme, mais jamais il ne m'avait attirée à ce point.

Ces derniers jours, je le désirais et non de la bonne manière.

C'était physique.

Notre séance de sport terminée, nous nous trouvâmes dans le salon à travailler mes cours ensemble. Monsieur Jeon s'appliquait de plus en plus à m'apprendre du vocabulaire, à m'entraîner à bien écrire et à lire. Et quand je faisais mes exercices, il portait son attention sur les dossiers de son entreprise en attendant que je termine, pour par la suite corriger ce que j'avais fait. Mon stylo entre les dents, je lisais la consigne de mon exercice minutieusement tout en replaçant une mèche rebelle derrière mon oreille. Mais tout à coup, je me sentis pousser sur le côté au point que je tombe sur le dos sur le tapis crème. J'ouvris mes yeux que j'avais instinctivement fermés, découvrant le noiraud au-dessus de moi, une lueur malicieuse dans ses prunelles brunes. Mon cœur s'emballa dans l'espace restreint de ma cage thoracique. Qu'est-ce qu'il faisait ?
« M-Monsieur Jeon ? Bégayai-je en essayant tout de même de garder mon calme.
- Dis-moi ce qui pourrait me retenir de t'embrasser, là, maintenant ? Souffla-t-il si bas que j'eus du mal à entendre.
- Rien... Et je ne le ferai pas, murmurai-je en fixant ses lèvres avec envie. »

Je voulais les sentir contre les miennes. Goûter à leur saveur qui me manquait sans arrêt, qui me rendait addicte à elles. Les secondes me paraissaient longues et je voyais bien qu'il voulait me faire languir, observant mes réactions minutieusement. Mais n'ayant pas de patience aujourd'hui, j'entourai rapidement sa nuque de mes bras, appliquant une légère pression pour le rapprocher de moi. Étrangement, il se laissa faire, réduisant l'écart entre nos visages quasiment à néant. Alors qu'il allait enfin m'embrasser, une sonnerie de téléphone résonna proche de nous. Je l'entendis longuement soupirer, son souffle s'échouant sur la peau sensible de mon faciès, avant qu'il ne s'écarte après avoir retiré mes bras qui se trouvaient autour de son cou. Il grogna tout en attrapant son portable dans sa poche, mais fronça soudainement les sourcils en découvrant le nom de la personne qui essayait de le contacter. Il décrocha et colla l'appareil contre son oreille, tandis que je me redressai sur mes coudes sans détourner mon regard de sa silhouette.
« Yoongi. Que puis-je pour toi ? Lança-t-il ni sur un ton enjoué ni sur son ton d'un froid menaçant. Qu'est-ce que je fais aujourd'hui ? Rien. Pourquoi ? Continua-t-il sa conversation en se relevant. »

Il commença à faire les cent pas dans le salon, acquiesçant de temps à autre en hochant la tête sûrement inconsciemment, les traits de son visage devenant de plus en plus tendus. Je ne savais pas ce qui se racontait, ce qui se passait de grave ou de contraignant et il fallait l'avouer, j'avais envie de le savoir.
« J'arrive, dit-il d'un coup avant de raccrocher. »

En le voyant faire, je me mis rapidement sur mes pieds pour m'approcher de lui en silence, attendant qu'il m'explique ce qu'il se passait ou du moins, pourquoi il avait dit "j'arrive". Avait-il l'intention de rejoindre Monsieur Min ? Maintenant ? Et sans moi ?
« Monsieur Jeon ? L'appelai-je presque sans voix, n'osant pas le brusquer. »

Il porta ses prunelles brunes sur moi avant de glisser ses doigts dans sa chevelure de jais et de soupirer longuement.
« Je vais dîner chez Yoongi, annonça-t-il.
- Dîner ? Mais... Il est onze heures du matin, répliquai-je en regardant vers la baie vitrée qui montrait un ciel gris foncé, annonçant un temps pluvieux.
- Oui mais on va travailler sur quelque chose avant, répondit-il en se dirigeant vers son bureau.
- D'accord, mais... Mais moi ? Je viens avec vous ? Lui posai-je la question qui me paraissait être la plus importante.
- Non, tu restes ici. »

Je me stoppai net en entendant sa réponse tandis qu'il continuait sa route, disparaissant de mon champ de vision lorsqu'il entra dans sa pièce de travail. Il allait me laisser seule ici ? Je portai ma main au niveau de mon cœur avant de serrer fébrilement le tissu de mon haut entre mes doigts tremblants. Je ne voulais pas rester seule. Pas parce que j'avais peur que l'on attente une nouvelle fois à ma vie, mais parce que je ne voulais pas qu'il s'en aille loin de moi. Ces trois jours avaient été merveilleux. Je n'avais pas réellement les mots pour décrire ce que j'avais ressenti, décrire ce bien-être qui m'avait habitée. Et tout s'effondrait d'un coup en sachant qu'il partait, sans moi. Je le vis ressortir de son bureau, sa sacoche en cuir noire dans sa main droite et son portable dans la main gauche, se dirigeant alors vers la porte d'entrée, prêt à partir chez Monsieur Min. Mes jambes avancèrent d'elles-mêmes, me forçant presque à me jeter sur lui pour attraper son poignet et l'arrêter dans son geste de poser sa main sur la clenche.
« Pourquoi ne voulez-vous pas que je vienne avec vous ? Demandai-je en fronçant tristement les sourcils.
- On va parler affaires, répondit-il simplement.
- Mais j'ai toujours été présente lorsque vous parliez affaires. Je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas venir là, répliquai-je avec insistance.
- Crystal, soupira-t-il en retirant son bras de mon emprise. Je ne vais pas être long, je reviendrai vers vingt-deux heures, m'informa-t-il en s'adossant contre le battant.
- Mais qu'est-ce que je vais faire pendant votre absence ...
- Ce que tu fais d'habitude, t'occuper de la maison, termina-t-il en reprenant son ton cassant habituel avant d'ouvrir la porte et quitter la demeure. »

Une grimace se dessina sur mes lèvres lorsque cette dernière claqua suite à sa sortie. Je restai par la suite debout, dans l'entrée, de longues minutes durant lesquelles j'entendais sa voiture s'éloigner avant que le silence ne reprenne sa place dans la villa. Je me retournai lentement pour faire face à l'habitation. Un soupir s'échappa fébrilement d'entre mes lèvres tandis que je me mettais en marche pour commencer mes corvées. Je voulais que la maison soit parfaitement propre lorsqu'il allait revenir pour vingt-deux heures. Malgré le fait que je sois en train de faire de nombreuses activités, mes pensées étaient sans cesse tournées vers mon Maître absent. Pourquoi continuait-il à me laisser à l'écart ? Ne me faisait-il pas confiance ? Je faisais pourtant tout pour être la meilleure des Dolls...

Alors que je passais un chiffon sur l'une des baies vitrées du salon secondaire, j'entendis soudainement la porte d'entrée claquer, me faisant sursauter avant de me figer sur place, les sourcils froncés et concentrée pour écouter le moindre bruit dans la demeure. Monsieur Jeon ne pouvait pas être de retour maintenant. Doucement, je déposai le produit pour les vitres et mon torchon au sol avant de me diriger à pas de loup vers la cuisine, tirant par la suite un tiroir pour en attraper un couteau en toute discrétion. Les souvenirs de cette tentative de meurtre contre ma personne tournaient en boucle dans ma tête, sans pour autant me faire perdre mon sang-froid. On m'avait eu une fois, mais pas deux.

Tout en longeant le mur, je me rapprochais de l'entrée, mon arme blanche en main et la respiration parfaitement calme. Ce qui était étrange, c'était que je n'entendais rien. Pas de pas, pas de mouvements, le néant. Avais-je complètement imaginé ce bruit de porte qui claque ? Après avoir attendu quelques secondes, je sortis de ma cachette pour faire complètement face à l'entrée, qui à ma grande surprise était parfaitement vide. Ne relâchant pas la pression de mes doigts autour du manche du couteau, je vérifiais chaque recoin de la pièce pour finir par accepter que j'étais bel et bien seule ici. Personne n'avait pu quitter le salon-bar sans me rencontrer sur le passage... Je soupirai longuement en passant une main dans mes cheveux puis repartis ranger la lame dans le tiroir et allai m'asseoir sur le canapé, oubliant totalement les corvées que je devais faire.

Franchement, plus rien n'allait chez moi... Je comprenais pourquoi il voulait m'écarter de lui...

Je tournais en rond comme un lion en cage, les bras croisés et mes mains frottant vigoureusement et surtout nerveusement ma peau dénudée. L'orage se déchaînait dehors, faisant battre la pluie contre les baies vitrées que j'avais finalement nettoyées. Mais surtout, il était vingt-trois heures.

Monsieur Jeon avait une heure de retard.

Il ne répondait pas à son téléphone, je tombais sans arrêt sur sa messagerie qui devait maintenant être pleine de messages vocaux de ma part. Pourquoi n'était-il pas ici ? Pourquoi ne répondait-il pas ? Avait-il eu un accident ? J'avais beau me poser toutes les questions du monde, aucune réponse ne me venait. J'étais seule avec mon inquiétude. Je ne pouvais pas le retrouver chez Monsieur Min. Je n'avais pas de voiture, d'ailleurs je n'avais pas le permis, je ne pouvais pas m'y rendre à pied. J'étais bloquée ici et cela me rendait dingue ! Je sortis précipitamment de la maison, faisant claquer la porte contre le mur tandis que je sortais sous la pluie, sous cette tempête prise d'une panique ingérable.
« Monsieur Jeon ! Criai-je en me tenant la tête, emmêlant mes doigts dans mes mèches châtaigne. »

Le vent fouettait mon visage, la pluie trempait mes vêtements couvrant ma peau de frisson de froid. Je tournai sur moi-même, répétant encore et encore son nom avec l'espoir qu'il apparaisse d'un coup, ce que je savais impossible. Le souffle céleste fut plus fort, me faisant perdre l'équilibre et tomber à genoux dans les graviers qui s'enfoncèrent dans ma peau sans pitié. Mais je ne grimaçais pas, mes pensées étant concentrées sur autre chose. Est-ce qu'il m'avait abandonnée ? Tout semblait bien se passer maintenant, alors pourquoi m'abandonnerait-il ? Est-ce qu'il regrettait ces changements chez moi ? Je savais que je n'aurais pas dû me détourner de mon rôle de Doll. Monsieur Kerberton serait furieux et déçu de moi s'il me voyait dans cet état.

Je levai mon visage vers le ciel sombre et en colère, qui déversait ses gouttes de pluie sur mon faciès, comme s'il voulait remplacer ces larmes qui ne voulaient pas se former dans mes yeux. Non, je ne voulais pas pleurer, je voulais juste comprendre. Comprendre pourquoi tous ces sentiments faisaient bataille en moi. Comprendre pourquoi je changeais ainsi. Comprendre ce qui se passait réellement dans ma vie.

Mes bras glissèrent le long de mon corps avant de tomber dans les graviers, ma tête faisant maintenant face au sol. Je ne bougeais plus, ne réagissais pas au froid qui dévorait mon corps. Il fallait que je me reprenne en main. Il me fallait absolument une remise à zéro.

Un bruit lointain, presque imperceptible à cause de la tempête se fit entendre, mais je restais statique. Seulement, une soudaine lumière me fit relever la tête et plisser les yeux tant elle était forte. C'étaient des phares... La voiture se rapprochait de moi et pourtant, je ne bougeais toujours pas. Je l'observais s'approcher de moi sans réellement m'en préoccuper. Elle pouvait me percuter, je n'allais pas lever le petit doigt, comme hypnotisée par ces phares. Alors qu'elle se rapprochait dangereusement de moi, je sentis mon cœur s'accélérer et presque se stopper d'un coup, lorsque le véhicule s'arrêta à seulement quelques centimètres de moi. Une portière claqua et des pas précipités se firent entendre.
« Crystal ! »

Mes yeux s'ouvrirent en grand en reconnaissant sa voix. Il ne m'avait pas abandonnée. Il se jeta à genoux devant moi, prenant mon visage entre ses mains, qu'il tourna sur la droite puis la gauche pour m'observer sous toutes les coutures.
« Monsieur Jeon...
- Qu'est-ce que tu fous dehors ! Tu es complètement folle, j'ai failli te percuter ! Tu es complètement gelée ! Me coupa-t-il à la fois énervé et laissant entendre un soupçon d'inquiétude.
- Monsieur Jeon... tentai-je à nouveau de parler.
- Non pas de Monsieur Jeon, rentre à la maison ! M'ordonna-t-il en se relevant. »

J'acquiesçai dans un murmure et me relevai sur mes pieds nus, grimaçant d'un coup en sentant la peau de mes genoux écorchée me rappeler que je m'étais blessée. Je retournai à l'intérieur. L'entrée était inondée puisque j'avais laissé la porte ouverte, et attendis par la suite que mon Maître revienne, le voyant récupérer ses affaires dans sa voiture avant de courir pour venir se mettre à l'abri. Je dégoulinais. J'avais froid. Mais le savoir là, près de moi, me faisait oublier tout ça. Il ferma le battant en bois, se déchaussa rapidement, jeta son manteau sur le canapé avant de s'approcher de moi et de me porter d'un coup. Instinctivement, je passai mes jambes autour de sa taille et entourai sa nuque de mes bras, avant de nicher mon visage dans son cou. Je le laissais me porter à l'étage, dans sa chambre et surtout jusqu'à sa salle de bain. Il me déposa sur le rebord de sa baignoire, sans dire un mot, se contentant de couler un bain. Je l'observais faire dans ses moindres mouvements, observant les gouttes de pluie tomber de ses mèches ébouriffées, glissant sur son faciès de son arcade sourcilière, traçant son nez, passant par ses lèvres jusqu'à atteindre le bord de son menton.
« Qu'est-ce que tu foutais dehors à une heure du matin, grogna-t-il finalement. »

Une heure du matin ? J'étais restée deux heures dehors ? Je ne m'en étais pas rendu compte... Il se tourna vers moi, arquant un sourcil pour montrer qu'il attendait une réponse de ma part, mais il ne reçut que du silence de ma part, tandis que j'entreprenais de retirer mes vêtements, puisque le bain était prêt.
« Crystal, qu'est-ce que tu foutais dehors ? Répéta-t-il sur un ton plus autoritaire.
- Vous êtes en retard, dis-je en ignorant sa question. Vous avez dit que vous serez de retour à vingt-deux heures.
- Je sais mais ça nous a pris plus de temps qu'on ne pensait, répondit-il en soupirant d'agacement. Bon tu vas me répondre maintenant.
- Vous sentez l'alcool, laissai-je entendre toujours à côté.
- Et alors ? Je n'ai pas le droit de boire un verre ? Répliqua-t-il froidement. Maintenant réponds-moi Crystal, pourquoi étais-tu dehors sous la pluie ! S'impatienta-t-il. »

C'était vrai. Qu'est-ce que je faisais dehors, sous le ciel orageux, sans bouger, sans penser. Je frôlai la surface de l'onde du bout des doigts puis entrai dans le bassin, m'asseyant en silence, avant d'entourer mes genoux de mes bras et de déposer mon menton sur ces derniers.
« Monsieur Jeon, je pense vraiment que vous devez me ramener à Domination's scent pour une remise à zéro... Quelque chose ne va vraiment pas chez moi, avouai-je avant de me pincer les lèvres. »

Je m'attendais à une réponse exclamative de sa part, mais rien ne vint. J'entendis le froissement de ses vêtements puis le vis entrer dans le bain pour se placer face à moi, le dos parfaitement adossé contre le rebord. Seulement son regard restait glacial, ses sourcils froncés démontraient sa réflexion.
« Crystal, qu'est-ce qui s'est passé pour que tu te retrouves dehors ? Demanda-t-il une énième fois.
- J'ai cru que vous m'aviez abandonnée, finis-je par lui dire en évitant son regard.
- T'abandonner ? Répéta-t-il en se mettant à rire soudainement. Mais qu'est-ce qui t'a fait penser ça ?
- Vous ne vouliez pas que je vienne avec vous et vous étiez en retard...
- Et alors ? Tu n'es pas un clébard à ce que je sache. Tu n'es pas obligée de me coller aux basques, lança-t-il en passant sa main dans ses cheveux noirs humides.
- Mais je suis votre Doll et je dois vous protéger. Comment je dois faire si je ne suis pas près de vous, protestai-je avec incompréhension.
- Je n'ai pas besoin de toi pour me protéger, je le fais très bien tout seul, déclara-t-il en inclinant la tête sur le côté, analysant toutes mes réactions. Qu'est-ce qu'il y a ? Je t'aurais blessée en disant ça ? Fit-il la remarque en me voyant mordiller ma lèvre inférieure.
- S'il vous plaît Monsieur Jeon... Ramenez-moi à Domination's scent... Ce que je ressens à chaque fois me fait souffrir, murmurai-je en serrant mon poing au niveau de mon cœur. »

Je l'entendis bouger dans la baignoire et lorsque je relevai le regard, je le vis parfaitement face à moi, son visage à seulement quelques centimètres de moi.
« Tu crois vraiment que je vais te redonner à Hans maintenant ? Surtout après ce que tu viens de me dire ?
- Mais je suis défectueuse...
- Non, tu ne l'es pas. Tu es simplement en apprentissage sur tes émotions. Ce que tu penses être défectueux chez toi ne l'est pas. C'est juste parce que tu n'as jamais eu accès à ces émotions, ton corps ne sait pas les canaliser. Et... On va arranger ça, termina-t-il avec un sourire en coin. »

Je pensais que ses mots allaient me rassurer, seulement, ce fut l'effet inverse qui se passa.


~ Domination's scent - Éclosion ~ 


Hello hello !

Mais dis-donc, ça fait un bail ! Je date haha...
Je suis vraiment désolée pour avoir disparu pendant... six-sept mois ? Je dois vous avouer que j'ai perdu l'envie d'écrire pendant ce temps à cause de la fac et de mon job étudiant... Mais je l'ai retrouvée !

Je reprends donc officiellement Domination's scent qui aura, je vous l'assure, une fin à ce tome 1 ! Cependant, je tiens à préciser tout de même qu'il n'y aura pas un chapitre toutes les semaines. Je vais essayer d'en faire un toutes les deux semaines mais ce n'est pas sûr puisque, même si la fac est terminée (enfin il faut que j'ai mes résultats de partiels pour que ce soit officiellement terminé), j'augmente mon contrat étudiant jusqu'au 12 juin. De ce fait, jusqu'à ce jour-là, j'aurais moins de temps pour écrire mais promis ! Je ne mets plus en pause cette histoire et vous aurez un chapitre au moins un par mois (et je ferai en sorte, tant que je peux, pour en écrire un toutes les deux semaines)

Mais trêve de bavardage ! Bienvenue, bon retour sur Domination's scent et ce chapitre 27 !

- Qu'en avez-vous pensé ?

- Comment trouvez-vous la relation entre Jungkook et Crystal ?

- D'après vous, qu'est-ce que Jungkook et Yoongi ont fait ?

- Que pensez-vous de ce que Crystal vit ?

- Avez-vous une petite idée de la suite ?

Je vous remercie énormément pour m'avoir attendue si longtemps ! J'espère que vous l'avez apprécié et que la suite vous plaira tout autant !

On se retrouve bientôt pour le chapitre 28 qui sera vraiment intéressant hehehe !

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro