Chapitre 7

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8 septembre 2020
7 jours

« Monsieur Jeon, je peux vous poser une question ? Lâchai-je d'un coup. »

À l'entente de ma demande, le noiraud qui se trouvait assis sur l'un des tabourets de la cuisine, en train de lire quelque chose sur son portable, manqua alors de s'étouffer avec sa salive et de laisser tomber son cellulaire. Il porta ses prunelles sombres sur moi, arquant un sourcil, démontrant alors qu'il n'était pas certain d'avoir compris ce que je venais de dire.
« Je croyais que les Dolls ne posaient pas de question ? Fit-il en s'appuyant nonchalamment contre le plan de travail, son menton reposant dans le creux de sa main droite.
- Elles ne le font pas, acquiesçai-je accompagnée d'un petit hochement de tête.
- Et donc tu me demandes l'autorisation pour quoi ? Continua-t-il en haussant de nouveau son sourcil qui venait à peine de retrouver sa place initiale.
- Je vous demande l'autorisation pour vous poser une question, répondis-je sur un ton calme.
- Très bien... Tu me fatigues déjà, soupira-t-il en passant sa main sur son visage. Vas-y, pose-moi cette question qui n'est apparemment pas une question pour toi, balaya-t-il l'air d'un geste las.
- Je voudrais savoir ce que vous souhaitez manger ce soir ? L'interrogeai-je en posant calmement mes mains sur l'autre bout du plan de travail. »

Le maigre sourire qu'il avait pu avoir durant quelques secondes disparut aussitôt en entendant mes paroles, son air plutôt détendu laissant place à celui glacial qu'il avait habituellement. Il expira longuement par le nez avant de se lever de son siège et de quitter la cuisine sans dire un mot, m'abandonnant sans réponse. Je ne comprenais vraiment pas ce que j'avais dit qui aurait pu l'agacer...

Cet homme était à la fois un mystère et un être rempli d'incompréhension. Plus on souhaitait le connaître, plus on s'éloignait des réponses. Une personne lambda aurait dit que c'était frustrant et décevant, pour moi, c'était stimulant. Cela me poussait à être une meilleure Doll et si j'obtenais sa confiance, il se confierait à moi.

Tel était devenu mon but.

But que j'allais difficilement atteindre pour l'instant...

Je serrai fortement les poings avec conviction avant de sautiller une fois sur place. J'écarquillai bien vite les yeux en me rendant compte de ce que je venais de faire inconsciemment, alors que je n'avais jamais fait une telle chose de ma vie. Mais rapidement, je n'y pensais plus et quittai à mon tour la pièce pour aller récupérer le linge dans une panière, linge que je devais repasser. Je passai donc plusieurs minutes à retirer le moindre pli sur les nombreuses chemises de mon Maître, les étendant parfaitement sur un cintre pour par la suite aller les ranger dans son dressing. Alors que je descendais les marches, j'entendis le noiraud prononcer mon prénom depuis son bureau. Je n'attendis pas une seconde et partis en direction de celui-ci, abaissant délicatement la poignée avant d'entrer dans sa pièce de travail.
« Vous m'avez appelée Monsieur Jeon ? Demandai-je en croisant les bras derrière mon dos.
- Non j'ai appelé le Pape, grogna-t-il en faisant tourner sa chaise, remontant ses lunettes noires sur son nez.
- Le Pape ? Répétai-je surprise.
- "Humour", dit-il en mimant des guillemets, un air las sur le visage.
- Oh... Vous faites de l'humour Monsieur Jeon ? Fis-je stupéfaite, puisque c'était la première fois qu'il choisissait de rire même s'il n'avait pas l'air de plaisanter là, maintenant. »

Suite à ma remarque, il se pinça l'arête du nez en soupirant encore. Il posa les feuilles qu'il tenait dans ses mains sur le bureau avant de se lever en roulant des épaules pour les détendre.
« Tu as vraiment un don pour agacer les gens avec ton manque de tact. Ou peut-être que c'est simplement de l'idiotie, réfléchit-il en arquant un sourcil. Un mélange des deux sûrement... Bon ce n'était pas pour discuter avec toi que je t'ai demandé de venir, mais parce que j'ai besoin de ton aide. »

Il se rapprocha d'une étagère et attrapa sur celui-ci un carton d'une taille moyenne qu'il porta avec précaution, avant de le déposer sur son bureau et de s'accouder dessus.
« J'ai besoin que tu livres ce colis pour moi, annonça-t-il en replaçant une mèche rebelle derrière son oreille.
- Très bien. Puis-je avoir l'adresse s'il vous plaît ? Acquiesçai-je, prête à accomplir dès maintenant ma tâche.
- Minute papillon, soupira-t-il. Tu as besoin de quelques renseignements avant de partir. Tout d'abord, tu sais te servir d'un GPS ?
- Bien sûr, Monsieur Kerberton disait qu'il était important de savoir s'en servir, répondis-je sur un ton d'évidence.
- Mais qu'il est incroyable Kerberton, il pense à tout, railla-t-il en roulant des yeux. Alors tu vas prendre ce portable et utiliser le GPS, ajouta-t-il plus sérieusement en me tendant un téléphone. Tu vas arriver dans un quartier ... Hum comment dire ? Très hétérogène et rempli de diversités culturelles, trouva-t-il ses mots avec un sérieux glacial. Quand tu seras là-bas, ne parle à personne. Si on t'accoste, tu les ignores. Et s'ils essayent de faire quoi que ce soit avec toi, tu te défends. Tu n'as le droit de parler à personne à part à ceux qui ont une croix tatouée sur le pouce de la main gauche et tu leur demandes seulement de t'amener à Lionel. Le colis doit être remis à Lionel et seulement à lui, tu as bien compris ? Insista-t-il en plantant ses prunelles noires dans les miennes.
- Oui Monsieur Jeon.
- Si un gars te parle et n'a pas de croix sur la main, tu fais quoi ? Me questionna-t-il en arquant un sourcil.
- Je l'ignore, répondis-je sans aucune hésitation.
- Et s'il insiste et essaye de t'entraîner dans un coin ?
- Je le repousse et passe mon chemin pour retrouver Lionel.
- Bien. Tu te dépêches d'amener ce colis et tu reviens sans aucune égratignure, finit-il en me mettant dans les bras le carton. »

J'inclinai respectueusement la tête en évitant de faire tomber malencontreusement ce que je tenais, puis quittai son bureau. Avant de fermer définitivement la porte de celui-ci, je vis le noiraud passer une main sur son visage avant de reprendre ses feuilles en main et de se remettre au travail.

Moi, je devais accomplir ma tâche.

Je me dirigeai rapidement dans l'entrée, chaussai en vitesse mes petits escarpins noirs et sortis de la demeure de Monsieur Jeon, le portable qu'il m'avait donné en main et tenant difficilement le colis sous mon bras. Je pris un taxi afin de rejoindre le centre-ville où devait se trouvait aux alentours la personne qu'il fallait que je rencontre. Une fois arrivée sur place, j'actionnai le GPS et augmentai raisonnablement le son de l'appareil pour bien entendre les directions à prendre, à défaut de ne pas pouvoir lire le nom des rues. Et au cas où, je savais me diriger en regardant le chemin bleu tracé sur l'écran.

Une Doll trouvait toujours une solution.

Je marchai en gardant toute mon attention sur le téléphone et l'image qu'il me transmettait pour que j'arrive à destination. D'après ce que mon Maître avait dit, je devrais arriver dans un quartier avec "une grande diversité". Plus j'avançais et moins les rues étaient bondées. Des chats errants ainsi que des chiens affamés traînaient autour de moi, certains me regardant avec intérêt, à croire qu'ils voyaient en moi un repas qu'ils n'avaient pas eu depuis trop longtemps. Je continuai mon chemin, me rapprochant de plus en plus du lieu où je devais trouver le récepteur de ce colis, le fameux Lionel. Mais lorsque le GPS s'arrêta, décidant que j'étais arrivée et que je devais continuer par moi-même, je fus surprise de découvrir une rue qui m'était totalement inconnue. J'avais l'habitude de fréquenter des endroits plus ou moins propres, riches et lumineux, tout le contraire de celui-ci. L'odeur qui s'en dégageait était étouffante, un mélange d'urine et de cannabis qui me prenait la gorge et m'octroyait des hauts le cœur que je retenais avec peine. Je me pinçai les lèvres, serrant un peu plus fortement le carton contre moi, avant de pénétrer dans ce lieu infâme. La rue n'était pas vide, loin de là.

Il y avait de nombreuses personnes à demi dénudées qui s'envoyaient en l'air contre les murs sans faire attention au passant, criant leur plaisir ; d'autres qui fumaient leurs cigarettes accoudées à des tables en piteux états. Il y avait aussi ceux qui se trouvaient sur le balcon de leur appartement délabré et qui s'amusaient à cracher sur les passants.

Des vendeurs de drogues, des violeurs, des prostituées, des enfants aux joues sales, des hommes aux regards baladeurs. Monsieur Jeon avait raison : ce quartier regorgeait d'une grande diversité...

Je sentais leur regard sur ma personne, mais les ignorais parfaitement tout comme les sifflements de ces êtres du sexe masculin qui admiraient ma silhouette. On m'invitait à boire avec eux, on m'appelait par des surnoms coquets pour attirer mon attention, on me tapait les fesses, mais rien n'y faisait, je ne leur répondais pas comme Jungkook me l'avait ordonnée. Mes talons claquaient sur les dalles mal posées, rendant ma marche plus difficile et maladroite, m'obligeant à faire attention où je posais les pieds pour ne pas me faire mal et surtout éviter les déjections un peu partout. Je devais livrer mon colis à Lionel, mais je ne savais ni qui s'était et je n'avais pas plus d'information sur sa localisation puisque le GPS s'était arrêté. J'allais devoir me débrouiller par moi-même et trouver une solution pour me sortir de cette situation délicate... Le seul choix qui s'offrait à moi était de trouver ces fameuses personnes avec une croix tatouée sur leur pouce et le seul moyen que j'avais, puisque je n'étais pas autorisée à parler à qui que ce soit, était de leur faire me montrer eux-mêmes leurs mains.

J'avais ma petite idée là-dessus.

Je m'approchai d'une table où deux hommes étaient en train de prendre calmement un verre, une cigarette entre leurs doigts et me plantai devant eux sans rien dire. Leurs yeux se posèrent sur moi, puis glissèrent sur ma poitrine jusqu'à découvrir le collier en cristal que je portais.
« Que fout une Doll ici ? Ricana le premier en posant ses paumes à plat sur la surface du meuble en bois.
- Tu cherches quelqu'un pour te faire baiser ? Ajouta l'autre en se grattant la joue de sa main gauche. »

J'observai en détails leurs mains, mais finis par me reculer sans rien leur répondre lorsque je les découvris intactes, si on ne prenait pas en compte les écorchures et la rugosité de leur peau. Déçus de voir que je m'en allais, ils me rappelèrent, me hélèrent grossièrement mais ils ne purent que voir mon dos et rien d'autre. Je repris mes recherches calmement, mon carton dans les bras et mon regard zieutant autour de moi méticuleusement. Je me devais de repérer le moindre détail qui me signalerait que je m'approchais de Lionel. Je m'avançai dans un coin plus sombre d'une ruelle après avoir fouillé une bonne partie du quartier. Alors que je me disais qu'il faudrait faire demi-tour, puisqu'il ne semblait rien avoir d'intéressant ici, une silhouette se présenta devant moi. Un homme se trouvait là, vêtu de vêtements de bonne qualité contrairement à la plupart des personnes que j'avais pu croiser sur mon passage. Son sourire carnassier me fit très vite comprendre qu'il n'était pas là pour m'aider et que j'étais devenue sa proie. Ce fut donc tout simplement que je pivotais sur mes talons pour aller faire mes recherches ailleurs, mais je percutai soudainement le torse d'un autre homme.
« Alors la Doll, tu essayes de fuir ? Lança-t-il amusé. »

Je ne répondis rien, me contentant de soutenir son regard ce qui le surprit légèrement, avant de le faire sourire bien plus. Il remarqua le paquet que je tenais contre moi et tendit la main pour le toucher, mais je fis rapidement un pas en arrière en repoussant son bras vivement. Monsieur Jeon avait dit que seul Lionel devait avoir ce colis, alors personne à part lui n'y toucherait. Mon geste lui déplut à en voir le froncement de ses sourcils et le mouvement de tête qu'il fit à l'autre pour lui demander de se rapprocher de ma personne. D'un coup, le deuxième passa son bras par-dessus mon épaule pour déposer une lame sur ma pommette et rapprocher son visage de mon oreille, tandis que je restais figée sur place, droite et stoïque. Son souffle chaud et lourd frôlait ma peau fine, son arme blanche simplement posée sur ma joue tremblait légèrement.

Le moindre faux pas de ma part et j'allais me retrouver avec une petite coupure et ça, c'était au mieux.
« Que caches-tu de précieux dans ce carton pour que tu ne souhaites pas qu'on y touche ? Murmura-t-il proche de moi, ses lèvres glissant sur le bord cartilagineux de mon oreille. »

Aucun son ne sortit de ma bouche. Je ne montrais aucun stress, aucune respiration qui pouvait s'accélérer sous la situation angoissante que je vivais, car en vérité, il pouvait m'arriver n'importe quoi, cela ne me faisait rien.
« Tu n'as pas envie de nous répondre ma belle ? Rit-il doucement. Pourtant, il serait dommage d'abîmer un si joli minois, ajouta-t-il sombrement face à mon manque de réaction. »

Une grimace se dessina d'elle-même sur mes lèvres lorsque je sentis une douleur aiguë se propager sur ma pommette, rapidement suivie par la sensation d'un liquide chaud glissant le long de mon visage.

Il venait de me couper.

Monsieur Jeon m'avait dit de ne pas me blesser...

Je n'avais plus le choix, je devais me débarrasser d'eux. Je tins d'une main le carton et avec ce même bras, je donnai un vif coup de mon coude dans la cage thoracique de mon agresseur, tandis que de ma main libre, j'attrapai son poignet pour l'écarter de moi. Je tordis fortement celui-ci, lui faisant tomber son poignard et arracher un cri de douleur par la même occasion, alors que ses os craquaient sous ma technique. Pour être parfaitement dégagée de son emprise, je lui donnai un second coup au niveau de son menton, l'assommant à moitié et le faisant alors perdre l'équilibre ainsi que tomber au sol. Son compagnon, effaré de me voir répondre avec des coups, ne tarda pas à vouloir venger son collègue et se rapprocha de moi, bras tendus dans l'intention de m'attraper par n'importe quel moyen et me faire payer ce que j'avais osé faire. Malheureusement pour lui, l'ordre de mon Maître ne me donnait aucune limite et je mettais toute ma force dans chacun de mes gestes. Alors qu'il se retrouvait proche de moi, je passais rapidement mon poids sur ma jambe gauche tout en relevant souplement et fortement sa sœur, pour la faire s'abattre sans qu'il ne s'y attende au niveau de son cou, la seconde suivante, il tomba inerte au sol.

Je me remis droite, inspectai l'état de mes talons et lissai par la suite ma jupe avant de laisser parcourir mes iris sur les deux corps inertes pour ensuite m'arrêter sur une chose : une croix tatouée sur le pouce de l'un d'eux.

Je les avais enfin trouvés.

Je m'approchai donc de celui qui m'avait infligé une éraflure et m'accroupis à sa hauteur, attendant patiemment qu'il se remette de ce que je lui avais fait, le colis sur mes genoux. Au bout de cinq minutes, il releva son visage dans ma direction et écarquilla les yeux de peur en me voyant devant lui. Il ouvrit la bouche mais rien ne sortit de cette dernière, comme s'il n'avait plus de voix. Monsieur Kerberton nous avait appris que la peur rendait parfois muet... Avait-il peur de moi ?
« Je cherche un certain Lionel, j'ai un colis important à lui transmettre. Pouvez-vous m'emmener le voir ? Déclarai-je mes seuls mots en montrant d'un mouvement de tête le carton qu'ils avaient eu envie d'ouvrir. »

Il se redressa d'un bond, jeta un coup d'œil à son partenaire inconscient et sembla hésiter un instant. Finalement, il me fit signe de le suivre dans le bâtiment délabré et je m'exécutai aussitôt, maintenant l'objet de ma quête contre moi. Nous traversâmes un grand couloir au papier peint moisi avant d'arriver dans un hall bondé de monde et rempli de cartons, eux-mêmes garnis de sachets de poudre blanche. Mais l'homme qui m'avait précédemment attaqué et qui était mon guide maintenant ne s'arrêta pas ici. Il grimpa un escalier en bois pour monter à l'étage, moi sur ses talons. Il se stoppa devant une porte miteuse avant de frapper trois coups et de l'ouvrir suite à l'entente d'une voix qui l'y autorisait. Il pénétra dans une pièce large et peu éclairée, seulement par des lampes de mauvaise qualité et peu éclairantes, et je fis de même.

Je me trouvai devant une dizaine de personnes, toutes placées autour d'une table, lisant une grande feuille, ce qui semblait être une carte. Tous les regards se portèrent sur nous, ou plutôt moi, puisque celui qui m'avait guidée jusqu'ici venait de s'écarter pour se rapprocher du groupe. En une fraction de seconde, ils sortirent des armes à feu de l'étui se trouvant dans le bas de leur dos et la pointèrent dans ma direction. Tous, sauf un homme brun aux traits sévères et la mâchoire carrée, qui se redressa en m'adressant un regard inquisiteur.
« Que fais-tu ici Doll ? M'interrogea-t-il calmement. »

Je soutins notre échange visuel sans lui répondre. Je ne savais pas si l'homme qui se tenait devant moi était véritablement Lionel ou si celui qui m'avait emmenée ici ne m'avait pas trompée... Je me devais donc d'avoir la certitude que je livrais bien ce colis à la bonne personne.
« Je cherche un homme du nom de Lionel, annonçai-je en serrant le carton avec plus de force contre moi, en me rendant compte que ce dernier attisait grandement la curiosité des individus présents dans la pièce.
- Et bien, c'est moi, assura-t-il avec une petite révérence. Que me vaut cet honneur de ta visite Doll, ou devrais-je plutôt t'appeler Crystal, ajouta-t-il avec un petit signe de tête vers le collier que je portais.
- Mon Maître m'envoie pour vous amener ce colis.
- Et qui est ce fameux Maître ? Fit-il suspicieux.
- Monsieur Jeon, répondis-je poliment.
- Jungkook ? Répéta-t-il en arquant un sourcil de surprise. Il s'est enfin payé une Doll ? Et moi qui pensais qu'il n'en aurait jamais ! Approche Crystal ! M'invita-t-il avec un geste de la main. »

Tous les hommes rangèrent leur arme en voyant que je n'étais plus une menace et comme il me l'avait demandée, je m'approchai doucement avant de déposer en douceur l'objet de ma quête sur la table, évitant soigneusement de froisser la carte. Je m'écartai par la suite de quelques pas, attendant qu'on m'autorise à quitter les lieux, mais apparemment Lionel voulait vérifier la "marchandise" avant que je ne m'en aille. Je le vis prendre un couteau minutieusement aiguisé, à la lame sans défaut, et découper le scotch présent sur le carton avant de l'ouvrir et de sortir de nombreux ustensiles : des récipients de fard à paupières, de fond de teint en poudre, de poudre anti-sébum, et tant d'autres. Tous vides et prêts à être remplis.
« Jungkook fait toujours de l'excellent travail, dit-il satisfait. Qu'on les remplisse au plus vite, nos commandes n'attendent pas, ordonna-t-il à ses employés. »

Monsieur Jeon fournissait des produits de cosmétique vides à des dealers... Il les aidait à propager leurs drogues et à la vendre sans que la police ne puisse les contrôler. La drogue n'était pas interdite ou du moins la drogue douce, au contraire de celle brute qui était proscrite pour leur dangerosité et leur effet immédiat qui rendait le consommateur plus agressif. Le royaume refusait que les hommes et les femmes libres consomment de telles substances, car elles les rendaient téméraires, leur faisant oublier qu'ils devaient respecter le roi et sa famille.

Les drogues dures étaient bien trop dangereuses.

Ces hommes étaient dans l'illégalité et mon Maître aidait leur commerce.

Je sursautai d'un coup en sentant des doigts se déposer sur ma pommette écorchée, glissant doucement sur ma fine coupure, m'arrachant malgré moi un petit sifflement de douleur.
« Qui t'a fait ça ? Me demanda-t-il d'une voix douce tandis que je vis du coin de l'œil le responsable se tendre. »

Je gardai le silence, ne faisant rien qui dénoncerait le malheureux qui s'en était pris à moi. Lionel eut un soupir amusé et retira sa main de ma joue avant de claquer des doigts et de demander qu'on lui ramène rapidement un pansement. Trois hommes s'exécutèrent et peu de temps après, l'un d'eux revint avec un fin bandage. Lionel l'attrapa sans prendre la peine de remercier son subalterne et reporta sa main sur mon visage pour appliquer sur ma blessure la compresse collante, avant d'essuyer le sang qui avait commencé à sécher sur ma peau. La seconde suivante, il entortilla une de mes mèches de cheveux autour de son doigt avant de se pencher dans ma direction et de déposer un baiser sur ma joue.
« Fais parvenir mes remerciements à Jungkook ainsi que mes excuses pour avoir abîmé sa poupée, déclara-t-il tandis que je m'inclinais en signe d'acquiescement. Bien, on va te raccompagner pour sortir du quartier indemne. »

D'un mouvement de la main, il intima à deux de ses hommes de me suivre. Je saluai poliment Lionel et suivis les deux gaillards qui m'emmenèrent sans dire un mot à la sortie du lieu défavorisé. Avec ces gars autour de moi, le chemin du retour se fit plus rapide, plus silencieux, puisque tout le monde évitait de me regarder. Une fois arrivés en dehors de ce quartier, les deux hommes firent demi-tour sans attendre que je les salue. Je lissai les plis de ma jupe puis partis dans l'intention de rentrer au domaine de mon Maître. Cela m'avait pris presque deux heures pour accomplir sa tâche donnée, mais je redoutais plus sa réaction lorsqu'il verrait qu'on m'avait écorchée le visage.

Il m'avait pourtant bien fait comprendre qu'il ne souhaitait aucune égratignure...

Alors que je traversais la grande artère de Paris, deux mains s'emparèrent de mon bras et me tirèrent fortement en arrière dans une ruelle, manquant de me faire perdre l'équilibre à cause de mes escarpins. Mon dos se retrouva collé contre le mur et avant que je ne puisse me rendre compte de qui se trouvait devant moi, une paire de lèvres se déposa sur les miennes avec douceur. Une odeur de cannelle que je connaissais parfaitement atteignit mes narines tandis que je sentis quelque chose buter contre mon buste. Mes doigts vinrent d'eux-mêmes l'attraper, glissant alors sur la surface lisse d'un pendentif précieux.
« Saphir, articulai-je lorsque j'en eu l'occasion.
- Crystal, répondit-elle avant de lier à nouveau nos croissants de chair. »

Je la repoussai bien vite et délicatement, surprise de la revoir mais surtout parce que j'étais prise par une étrange sensation lorsqu'elle m'avait embrassée. La pression qu'elle avait appliquée durant ces baisers n'était plus la même qu'avant, elle était plus intense sans en perdre de sa douceur. De plus, l'éclat dans ses yeux océan était plus vif, plus rempli de vitalité. Une chose en elle avait changé ou du moins, cette semaine séparée d'elle m'avait peut-être permise de me rendre compte de cette différence frappante chez elle... Mais je n'arrivais pas à mettre de mot sur ce qui la différenciait des autres Dolls... Est-ce qu'elle suivait un nouveau régime ? Monsieur Kerberton lui apprenait de nouvelles compétences pour être plus intéressante lors d'un possible achat ?
« Qu'est-ce qui t'est arrivé ? Me demanda-t-elle simplement en touchant du bout des doigts le pansement sur ma pommette.
- Rien.
- Tu devrais faire plus attention, les Maîtres n'aiment pas voir des imperfections sur nos visages, me prévint-elle sérieusement.
- Je sais, répondis-je en toute simplicité.
- Comment va ton travail de Doll ? Continua-t-elle de m'interroger en s'adossant contre le mur auquel je me trouvais.
- Ni bien ni mal, avouai-je. Je n'arrive pas à satisfaire mon Maître... J'ai bien peur qu'il ne me ramène à Domination's scent.
- Comment ça ? Qu'est-ce que tu n'arrives pas à faire ? Tu ne simules pas assez bien ? Tu es une précieuse Crystal, tu devrais être parfaite dans le domaine sexuel, me rappela-t-elle.
- Justement... Nous n'avons pas eu de rapport car il refuse d'avoir un contact avec moi tant que je simulerai, déclarai-je en serrant doucement un pan de ma jupe dans ma main. »

Un silence suivit mes mots durant lequel nous observions ensemble les briques du mur devant nous. Je n'arrivais vraiment pas à me trouver une solution pour que Monsieur Jeon me désire sans que je ne change ma nature de Doll, ce qui était déjà une chose impossible.

Je connaissais depuis toujours Saphir et si quelqu'un pouvait trouver une réponse à mes problèmes, c'était bien elle. Je l'entendis soudainement soupirer, ce qui était extrêmement rare de sa part mais qui attira mon regard, pour la voir en train de fixer le bracelet électronique autour de son poignet.
« Alors fait ce que ton Maître te demande. Laisse-toi aller au plaisir qu'il veut que tu ressentes, laissa-t-elle entendre après un temps de réflexion.
- C'est impossible Saphir. Nous avons interdiction de ressentir du plaisir, c'est pour cela que nous simulons. Nous sommes des Dolls, pas des femmes libres, rétorquai-je stupéfaite par sa réponse.
- Ce sont les règles du Maître, de Monsieur Kerberton. Mais il n'est plus ton Maître Crystal. Tu te dois de remplir tous les désirs de ton nouveau propriétaire et tu le sais. Les ordres de ton nouveau Maître passent avant les règles de Domination's scent. De plus, si tu ne veux pas qu'il te ramène à la boutique, tu devrais te dépêcher de le satisfaire, lança-t-elle d'un sérieux sans faille en se plaçant devant moi.
- Je ne peux pas, cela reviendrait à réfuter ma nature de poupée et c'est interdit, répliquai-je en fronçant les sourcils.
- En quoi serait-ce interdit de ressentir du plaisir parce que son Maître l'ordonne ? Je trouve plutôt que c'est accomplir notre devoir et notre but de devenir indispensable à notre propriétaire. Penses-y Crystal, mais ne réfléchis pas trop longtemps. Ton temps est sûrement compté, finit-elle en faisant glisser ses prunelles en direction de ma bouche. »

Comme signe d'au revoir, elle déposa une dernière fois ses lèvres sur les miennes avant de quitter la ruelle sans me laisser le temps de lui dire quoi que ce soit. Cette rencontre avait été plus chaotique qu'autre chose mais également perturbante. Ce que me proposait de faire Saphir était à l'encontre de l'essence même des Dolls, à l'encontre de tout ce qu'on m'avait appris, à l'encontre de ma nature même. Même si je désirais plus que tout au monde de satisfaire Monsieur Jeon, je ne pouvais me risquer à faire ce que me demandait la jeune femme.

Le chemin du retour se fit dans un conflit intérieur : devais-je me permettre de ressentir le plaisir ou continuer à simuler ?

Devais-je prendre le risque d'être renvoyée à Domination's scent ou non ?

Alors que je me déchaussais silencieusement dans l'entrée, j'entendis une porte claquée ainsi que des pas précipités se rapprocher de moi. Je levai à demi mon visage et vis le noiraud s'approcher, sourcils froncés et les traits de son visage tendus. Il attrapa durement mon bras et m'obligea à me redresser en tirant dessus.
« Qu'est-ce que tu foutais pour mettre autant de temps à revenir ? Grogna-t-il avant d'écarquiller les yeux en voyant le tissu qui couvrait ma blessure à la joue. Qui t'a fait ça ? Je t'ai dit de ne pas te blesser.
- Le colis a bien été remis à Lionel et il vous en remercie tout en s'excusant pour les dégâts sur mon visage, ignorai-je sa remarque en rapportant les paroles de son client. »

Il ne sembla pas avoir écouté un seul mot que je venais de prononcer, son attention entièrement posée sur mon bandage. Mais tout à coup, il lâcha mon bras et pivota sur ses talons pour partir sans rien dire, me laissant seule dans l'entrée de la grande maison.

Je sentis quelque chose de chaud et humide contre la peau fine de mon cou, me faisant émerger lentement de mon sommeil. Cette chose inconnue appliqua une pression plus intense tandis qu'elle remontait le long de ma carotide, venant se perdre derrière mon oreille avant de revenir au niveau de ma mâchoire. Les paupières closes, l'esprit embrumé par mon endormissement, je ne me préoccupais peu de ce qu'il se passait, n'étant pas en état pour ouvrir les yeux. Un poids plus important se fit ressentir au-dessus de moi alors que je sentais par la suite ma couverture quitter mon corps. On remonta le débardeur qui composait mon pyjama avant de faire glisser des paumes larges et brûlantes sur mon ventre, mes flancs avant de les arrêter sur ma poitrine. Ce fut lorsqu'on empoigna délicatement mes seins pour les masser que j'arquais le dos tout en soulevant enfin mes paupières.

La pièce était plongée dans le noir mais je pouvais discerner sans peine une silhouette au-dessus de moi. Encore à moitié endormie, j'observais sans vraiment regarder les traits sombres de la personne qui s'occupait de mon corps. J'ouvris la bouche pour demander qui se trouvait ici, mais on me stoppa dans mon élan en plaquant des lèvres sur les miennes, me faisant comprendre que je devais garder le silence. Mais aussi, me permettant de connaître l'identité de l'inconnu ici. Je pouvais reconnaître la douceur de ces croissants de chair même si je n'avais pas eu que rarement l'occasion de la goûter. Monsieur Jeon était dans ma chambre, à une heure tardive, là, à me toucher et je ne savais pas comment réagir.

Je pensais vraiment qu'il ne voulait avoir aucun contact physique avec moi...

Il délia nos bouches et tira légèrement sur le bas de mon débardeur pour me faire comprendre que je devais lever les bras. Mon haut enlevé rapidement, il vint prendre l'un de mes seins en bouche, reprenant le massage de l'autre tout en pressant par ondulation son bassin contre le mien. Instinctivement, mes mains vinrent se perdre dans sa chevelure noire tandis que je rejetais la tête en arrière, un soupir s'échappant de mes lèvres sans que je ne m'en rende compte.

Il se redressa d'un coup à l'entente de ce dernier mais très vite, il s'attaqua à une autre partie de mon corps, faisant dériver ses badigoinces en ligne droite sur mon ventre, baissant légèrement par la même occasion mon short. Je me relevai d'un coup sur mes coudes, sauf qu'il vint se placer bien plus au-dessus de moi pour me plaquer par la suite contre le matelas.

Qu'avait-il l'intention de faire ?

Pourquoi mon corps frissonnait sous chacune de ses caresses, semblant en redemander d'autres ?

Alors que je me perdais dans un interrogatoire intérieur, un gémissement s'échappa lorsqu'il glissa sa main dans ma culotte, puis l'un de ses longs doigts dans mon intimité. Mon bas-ventre se tordit soudainement, mais pas de douleur, c'était une tout autre sensation à la fois plaisante et dangereuse.

Que m'arrivait-il ?

Il entama des va-et-vient qui me firent accrocher vivement mes draps et fermer les yeux sous ces vagues de plaisance. Je voulais comprendre ce qui se passait, car je savais que ce que mon corps me faisait ressentir n'était pas bien.
« Ne te retiens pas... Gémis, susurra-t-il à mon oreille sans arrêter ses gestes à l'intérieur de moi. »

Ses mots furent comme de l'eau glacée lancée sur mon corps. Toute trace de fatigue venait de disparaître tandis que je reprenais contenance de moi-même.

Il essayait de me faire ressentir du plaisir, voilà pourquoi il était là.

Plus aucun son ne sortit de ma bouche, plus aucune contraction de mon corps ne se fit même sous le mouvement de son doigt et il le comprit bien vite, puisqu'il sortit ce dernier pour venir l'essuyer brusquement sur le drap de mon matelas. Il se pencha vers mon visage et même si la luminosité de la pièce laissait à désirer, je vis parfaitement ce regard noir qu'il me jetait.
« Tu ne pourras pas prétendre que tu n'as rien ressenti là, lâcha-t-il froidement.
- Je n'étais pas totalement réveillée Monsieur Jeon, ce n'était que des réactions primaires de mon corps, répondis-je calmement.
- Oh que non, tu as ressenti le plaisir que ton cher Kerberton t'interdisait, répliqua-t-il en attrapant mes cheveux pour les tirer en arrière.
- Vous vous trompez... Je ne peux ressentir le plaisir.
- Tu peux le ressentir, c'est juste que tu ne le veux pas, râla-t-il en se levant pour quitter ma chambre, faisant claquer ma porte par la même occasion. »

Ce qui était terrible, c'était qu'il avait entièrement raison et je ne voulais pas l'avouer à haute voix, l'avouer à moi-même.

Moi qui pensais que mon éducation de Doll m'avait éloignée de ce qui était un péché pour nous, je venais de me rendre compte que c'était faux et que même les poupées pouvaient ressentir ce qu'on appelait le plaisir charnel, cet interdit dangereux.

Saphir me conseillait de me laisser aller à cette sensation pour satisfaire mon Maître qui semblait attendre cela de moi, mais les mots de Monsieur Kerberton sur nos interdictions me poussaient à ignorer les paroles de la jeune femme.

Je devais me reprendre en main.

Je devais à tout prix résister à cette sensation de plaisir et recommencer à simuler comme on me l'avait toujours appris.

Car j'étais une Doll et non une femme libre.

Je me devais d'honorer cette éducation parfaite qu'on m'avait accordée, en étant la favorite du Maître de Domination's scent. 


~ Domination's scent - Éclosion ~


Ayo ! 

Un nouveau chapitre de posté et je dois avouer que j'ai eu bien du mal à l'écrire et non parce qu'il est long mais parce que ce que je faisais ne me plaisait pas. J'aimais les idées principales mais comment je les amenais ne me satisfaisait pas... Et pour être sincère, cela ne ma plait pas encore... 

Il est possible que je réécrive cette partie... 

Mais bon, comme je n'arrive pas à l'arranger pour qu'il soit parfait, je le poste tout de même puisque c'est la version finale et la meilleure que j'ai pu écrire. 

Passons sur ce chapitre ! 

Nous en avons beaucoup appris sur JK ! Il est complice avec des dealers, utilisant de ses propres produits pour aider ces derniers à propager leurs drogues. 

Nous avons aussi revu Saphir ! (Personnage soi-disant en passant que j'aime beaucoup !) Vous devez sûrement trouver qu'elle est bien différente que la dernière fois où nous l'avons vu mais ne vous inquiétez pas, vous saurez pourquoi ! D'ailleurs, si vous avez des hypothèses sur elle, n'hésitez pas à me les partager haha ! 

Crystal commence à ressentir les problèmes des dilemmes intérieurs ! Ce n'est qu'un début mais si changement a lieu, cela prendra du temps ! 

Que pensez-vous de JK qui s'est invité dans son lit ? Acceptez-vous cela ? 

Que pensez-vous de Saphir ? 

Je vous dis à bientôt pour le prochain chapitre ! 

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