Chapitre 9

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11 septembre 2020
10 jours

J'avais terriblement mal aux genoux et la paume de mes mains me brûlait inlassablement. Chacun de mes pas, qui me dirigeait vers ma chambre, était douloureux. Je n'avais qu'une hâte : retourner dans cette pièce et me laisser tomber dans mon lit. Je traversai ce long couloir sans prêter la moindre attention aux Dolls que je croisais sur mon passage. De plus, avec mon regard concentré sur le sol, il m'était impossible de les voir, je n'entendais que simplement leurs pas lents et réguliers.

Je m'arrêtai à une porte particulière que je ne tardai pas à ouvrir avant de pénétrer dans l'espace. À peine eu-je franchi le seuil, je remarquai tout de suite la silhouette d'une jeune fille à la chevelure de jais et aux prunelles océan, assise en tailleur sur l'un des deux lits de la pièce. Je refermai le battant en évitant son regard que je savais posé sur moi et me contentai d'aller en silence dans la salle de bain, pour passer mes mains douloureuses sous l'eau froide, essayant de calmer les lancements responsables de ma souffrance.

Mais alors que je relevais mon visage, je découvris le reflet de ma colocataire dans le miroir face à moi. Elle se tenait adossée contre le cadran de la porte, bras croisés sur sa poitrine inexistante.
« C'était pourquoi aujourd'hui ? Me demanda-t-elle en désignant d'un geste de la tête mes paumes rouges.
- De quoi tu parles ? Fis-je en essayant d'éviter cette discussion.
- De tes mains. Qu'est-ce que tu as fait aujourd'hui pour que le Maître te punisse encore une fois, insista-t-elle d'un air qui me faisait comprendre qu'elle n'allait pas me lâcher tant que je ne lui expliquerais pas ce qui s'était passé. »

Je soupirai longuement avant de prendre une serviette pour m'essuyer délicatement les mains humides, tout en fixant cette baignoire commune que nous avions. Lorsque je redressai mon regard vers elle, je me rendis vite compte qu'elle n'avait pas bougé d'un pouce, attendant patiemment que je prenne la parole.
« Que veux-tu que je te dise Saphir... Râlai-je légèrement. C'est comme d'habitude. J'ai voulu couvrir Marguerite qui avait cassé un verre, mais Lavande l'a appris et m'a dénoncée au Maître... »

Après avoir prononcé ces mots, je bousculai légèrement son épaule en passant à côté d'elle, pour ensuite venir me laisser tomber sur le dos sur mon lit, comme j'avais eu l'intention de le faire en venant ici. J'entendis ses pas se déplacer dans la pièce avant que le grincement de son sommier ne résonne, signe qu'elle s'était de nouveau placée dessus.Je relevai un peu la tête dans sa direction et vis qu'elle était dans la même position que moi, son faciès tourné en direction du plafond blanc. Je me remis donc en place et gardai le silence comme elle le faisait aussi. Nos respirations se faisaient entendre en chœur, comme synchronisées l'une à l'autre. Le son, sans aucun bruit à part celui de la vie, était apaisant mais elle finit tout de même par reprendre la parole.
« Qu'est-ce qu'il t'a fait cette fois ? M'interrogea-t-elle d'une voix douce.
- Il était furieux en apprenant que je n'avais toujours pas retenu la leçon et cette fois, il m'a fait me placer à genoux sur une tige en bois et a frappé mes paumes avec un martinet... avouai-je en grimaçant lorsque je me souvins de la douleur de ce moment.
- Combien de fois vas-tu encore te faire punir, souffla-t-elle désespérément.
- Je ne le fais pas exprès... C'est instinctif chez moi de vouloir couvrir toutes les bêtises de nos sœurs, répliquai-je en fermant mes paupières. Comment fais-tu pour ne jamais te faire punir... Finis-je par ajouter dans une grande expiration.
- Je respecte juste les règles et je me comporte comme il a envie que je sois. Je suis éduquée, moi... articula-t-elle la fin plus bas.
- S'il savait qu'on parle dans notre chambre, rigolai-je amèrement.
- Il ne le saura pas, lâcha-t-elle comme si c'était une évidence.
- Il le saura, ça ne saurait tarder... Le Maître sait tout et tu le sais autant que moi, assurai-je presque tristement.
- Il ne le saura pas tant que tu ne décideras pas de lui dire, me contredit-elle. Tu veux savoir pourquoi je ne me fais pas punir ? C'est parce que je connais l'art du mensonge, dit-elle sérieusement. »

Je me redressai sur les coudes en l'entendant et elle fit de même en regardant ma réaction sûrement.

Mensonge ?

Qu'est-ce que cela voulait dire ?

Je n'avais jamais entendu ce mot de ma vie, sa définition m'échappait, mais je me demandais comment elle avait pu employer un mot inconnu pour moi alors qu'on apprenait le même vocabulaire.

D'ailleurs, n'avait-elle pas inventé ce mot tout simplement ?

Voyant que je n'avais pas compris ce qu'elle venait de dire, elle se laissa tomber sur le dos en grognant d'agacement, avant de me dire une phrase.
« Je sais que ce jour viendra malheureusement, mais ... Crystal, n'oublie jamais qui tu es. »

Je soulevai mes paupières lentement en fronçant les sourcils, éblouie par les rayons de soleil qui traversaient mes rideaux blancs transparents. Je passai ma main sur mon visage encore endormi alors que je remettais un peu d'ordre dans mes pensées. Il m'arrivait rarement de rêver mais encore moins de rêver de mon passé. Je n'avais pas le souvenir que Saphir et moi parlions beaucoup auparavant... J'avais toujours pensé que les rares mots que l'on s'échangeait se résumaient à des "oui" et "non", "bonjour" et "au revoir" ou bien des questions pour le travail de Doll.

Mais même si ce souvenir me paraissait étrange, au moins il m'avait permis de remettre mon esprit en place sur de nombreuses choses. Et comme elle me l'avait dit, je devais ne jamais oublier qui j'étais.

J'étais Crystal, la Doll de Monsieur Jeon.

Ce fut dans une grande expiration que je repoussai ma couverture au bout de mes pieds, avant d'ouvrir la grande baie vitrée de ma chambre, laissant entrer de l'air frais dans la pièce. Je regardai rapidement l'heure, neuf heures. Comme nous étions samedi et que Monsieur Jeon ne travaillait pas, il m'avait prévenue de le laisser dormir jusqu'à cette heure-ci. J'avais l'intention de me lever à l'horaire habituel mais j'avais manqué mon réveil que j'enclenchais au cas où.

Mon sommeil devait être bien profond avec ce rêve...

Je m'approchai par la suite de ma table de nuit pour récupérer dans son tiroir une boîte de médicaments et de prendre un des cachets, avant de quitter ma chambre et de partir dans la cuisine pour avaler ce que je tenais entre mes doigts avec un verre d'eau. Cela fait, je fis demi-tour avant de monter les marches de l'escalier pour aller dans la chambre de mon Maître. J'abaissai lentement et délicatement la poignée de sa porte avant de pousser le battant et de pénétrer dans la pièce. Cette dernière était plongée dans le noir total, tandis que le son d'une respiration régulière atteignait mes oreilles.

Je vins auprès du lit du noiraud qui se trouvait allongé sur le ventre, la tête dans son coussin sous lequel ses bras étaient croisés. Malgré l'obscurité, je pouvais apercevoir les traits de son visage détendus qui contrastaient avec l'apparence froide qu'il avait quotidiennement.
« Monsieur Jeon ? L'appelai-je en secouant doucement son épaule. Il est l'heure de vous réveiller. »

Il grogna des mots incompréhensibles dans son sommeil tout en me tournant le dos pour me faire comprendre qu'il n'avait pas l'intention de se lever. Malheureusement pour lui, il m'avait dit hier soir que je devais le réveiller et j'allais le faire. S'il fallait employer la manière forte, j'allais l'employer.

Je retentai la tentative douce en secouant une nouvelle fois son épaule, en l'informant sur quelle heure il était, mais je n'eus de nouveau qu'un râlement de sa part qui signifiait clairement que je l'embêtais. Je soupirai silencieusement, avant de me redresser et d'attraper la télécommande de son volet automatique, de l'ouvrir pour laisser au soleil la possibilité de déverser sa lumière dans la chambre. Mais je ne m'arrêtai pas là et retirai du corps de mon propriétaire la couverture pour l'amener au bord de son lit. Il siffla aussitôt entre ses dents en ramenant ses jambes contre lui, le rendant soudainement faible et fragile. Tout le contraire du Monsieur Jeon fier et imposant qu'il était habituellement.

Il finit par se mettre sur le dos tout en croisant ses bras sur son ventre, expirant longuement par le nez sans pour autant ouvrir les yeux.
« Qu'est-ce que tu es emmerdante... On ne peut pas dormir dans cette maison, grogna-t-il d'une voix rauque encore endormie.
- Je suis désolée Monsieur Jeon mais vous m'avez demandée de vous réveiller à neuf heures et il est neuf heures onze, annonçai-je en me tenant droite devant son lit. Il est maintenant temps que vous vous leviez avant que je ne sois obligée de le faire par moi-même, l'informai-je par la suite de ce que je m'apprêtais à faire s'il ne m'écoutait pas.
- Ouais ouais, c'est ça. Laisse-moi cinq minutes, souffla-t-il en me faisant signe de partir d'un geste de la main.
- Très bien, je vous laisse cinq minutes et vous attends dans la cuisine, acceptai-je en sortant de la pièce, laissant le battant grand ouverte.
- La porte ! Hurla-t-il après ma sortie.
- Je la laisse ouverte pour être sûre que vous allez vous lever. Cinq minutes Monsieur Jeon ou je viendrai moi-même vous sortir du lit, le prévins-je tout en descendant l'escalier.
- Voilà pourquoi je ne voulais pas de Doll ! »

Je ne fis pas de commentaire et rejoignis la cuisine pour allumer la cafetière. Même s'il ne déjeunait pas, du fait que l'horaire était plus tard, peut-être qu'il allait faire une exception. Je préparai un petit-déjeuner simple avant de regarder l'heure et de quitter la pièce pour me rapprocher de l'escalier dans l'intention de revenir voir mon Maître, qui d'après l'heure avait sûrement décidé de retrouver son sommeil. Mais alors que j'allais poser mon pied sur la première marche, je le vis descendre de l'étage, passant une main lasse dans sa chevelure ébouriffée par sa nuit tout en bâillant à s'en décrocher la mâchoire. Je refis vivement demi-tour et retournai dans la salle où je me tenais avant. Je versai dans une tasse le liquide brun à l'arôme agréable, avant de me poster devant le noiraud qui venait à peine d'arriver dans la même pièce que moi.
« Avez-vous bien dormi Monsieur Jeon ? Demandai-je poliment.
- C'est quoi ça ? Ignora-t-il ma question en désignant le récipient entre mes mains.
- Du café.
- Je déteste le café, déclara-t-il en repoussant simplement ma main.
- Vous détestez le café ? Répétai-je confuse. Mais vous avez une cafetière...
- Bien vu Sherlock ! Se moqua-t-il. Peut-être parce qu'il m'arrive d'avoir des invités qui aiment boire cette boisson amère, ajouta-t-il comme si c'était une évidence. »

Et cela en était une. Pourquoi n'avais-je pas pensé plus tôt à cette raison... En tout cas, je venais de faire un café pour rien et j'étais dans l'incapacité de le boire pour ne pas le gâcher, puisque je n'en avais pas le droit. À mon plus grand étonnement, mon propriétaire s'installa sur un tabouret où se trouvait devant lui le petit-déjeuner que j'avais préparé, après s'être servi un verre de jus de fruit.

Au moins, j'avais eu la bonne idée de le faire.

Je l'observais manger en silence, bras croisés dans mon dos et en restant dans mon coin. Il se leva soudainement pour se rapprocher de moi, sa boisson dans la main avant d'appuyer le bas de son dos contre le plan de travail.
« Comment va ton dos ? Me questionna-t-il avant de prendre une gorgée de son jus orangé.
- Très bien, assurai-je avec un hochement de tête. »

Le jour où j'avais reçu ma punition datait d'il y avait maintenant quarante-huit heures et ce n'était pas la première fois qu'il me demandait si je ne ressentais pas de douleur. Il m'obligeait même à me reposer par moment et à le laisser changer mes bandages. Il fallait être sincère, il était bien différent que le jour de notre rencontre. Enfin, par moments surtout. Il restait toujours cet homme froid et indéchiffrable, mais parfois, il laissait ses traits faciaux se détendre. Une chose restait la même : je ne l'avais jamais vu sourire sincèrement. Derrière ses sourires se cachait toujours une pointe de sarcasme ou bien d'hypocrisie.
« Je vais avoir besoin de ton aide Crystal, commença-t-il, s'attirant aussitôt toute mon attention. J'ai l'intention de faire une soirée chez moi et il faudrait que tu ailles amener une liste de ce dont j'ai besoin à un traiteur que je connais bien, m'expliqua-t-il en terminant d'une traite son verre.
- Vous pouvez compter sur moi, acquiesçai-je en inclinant la tête.
- Tu as des robes de soirée ? Continua-t-il en fronçant les sourcils.
- J'ai celle de mon arrivée chez vous, proposai-je après une petite réflexion.
- Sûrement pas, tu ressemblais à un jambon mal emballé, refusa-t-il catégoriquement. Bon... Tu passeras à la boutique Carmen&John et tu demanderas à ce que tu voies Carmen en disant que c'est de la part de Jungkook et qu'on doit t'embellir. La boutique se trouve vers le centre, tu ne risques pas de la manquer avec son excentrisme qui se voit à vue d'œil.
- D'accord. Ce sera tout Monsieur Jeon ? Demandai-je tout en restant polie.
- Tu gardes en tête les règles habituelles, commença-t-il à énoncer en me faisant signe de le suivre dans l'entrée. Tu utiliseras ma carte de crédit pour chaque achat à faire et je veux que tu rentres le plus vite possible. Il faut que tu prépares ma maison et qu'elle soit prête avant dix-huit heures, finit-il en me tendant cette fameuse carte accompagnée de la liste que je devais amener.
- Je ne serai pas longue, promis-je en les prenant délicatement entre mes doigts. »

Je me chaussai rapidement mais avant de quitter l'habitacle, le noiraud me retint par le poignet, m'obligeant à lui faire de nouveau face.
« Ne pars plus sans ce portable. C'est le tien, dit-il en me tendant l'objet. Il n'y a qu'un seul numéro, le mien, donc s'il t'arrive quoi que ce soit, appelle-moi.
- Bien. »

Sur ces derniers mots, je sortis enfin de la maison et pris un taxi pour qu'on m'emmène au centre-ville. J'indiquai le nom du traiteur de mon Maître au conducteur en lui montrant le papier qu'on m'avait donné et fort heureusement pour moi, il en connaissait l'adresse et put m'y conduire sans problème. Je le payais avec la carte de Jungkook avant de descendre du véhicule et de m'avancer vers le bâtiment où je devais commander ce dont mon propriétaire avait besoin pour sa soirée organisée le jour même. Cela ne me prit que peu de temps, juste donner la liste, régler la somme et quitter l'endroit, le tout en simplement une dizaine de minutes.

Maintenant, je devais trouver la boutique de Carmen&John. Le problème était que je n'en avais jamais entendu parler et donc que je ne connaissais pas l'adresse. Je pris le portable qu'on m'avait donné et allai sur l'application GPS avant d'énoncer à voix haute ma recherche, puisque j'étais incapable de l'écrire. La chance semblait être de mon côté puisqu'un chemin se dessina sur l'écran du téléphone. Je le suivis à la lettre jusqu'à arriver devant un bâtiment étrangement rustique et à l'allure vieillotte, sans pour autant perdre de son bon état.

Comme l'avait dit Monsieur Jeon, l'endroit était d'apparence excentrique.

Je poussai la grande porte en bois vitrée en son centre, faisant tinter le carillon à mon entrée avant de patienter en parcourant mon regard sur les centaines de vêtements mis à disposition, cherchant plutôt une personne qui pourrait me renseigner.

Carmen.

Une femme à la longue chevelure brune passa devant moi avant de se stopper net et de me dévisager de haut en bas, pour par la suite reconnaître le pendentif de cristal sur mon buste qui indiquait mon identité.
« Une Doll ! S'exclama-t-elle d'une voix grave. Que puis-je pour toi ma belle ? Demanda-t-elle par la suite en posant une main sur sa hanche, laissant une vue en profondeur sur son décolleté dont la poitrine était étrangement inexistante.
- Je cherche Carmen, répondis-je, légèrement intriguée par cette femme devant moi.
- Coup de chance ma poupée, tu l'as devant toi, s'enthousiasma-t-elle en me gratifiant d'un clin d'œil. En quoi puis-je t'aider ?
- Je viens de la part de Jungkook et il veut qu'on m'embellisse, annonçai-je en me rappelant ses mots.
- Jungkook ! Comment va mon tombeur ? Laissa-t-elle entendre avec un sourire en coin. »

Je ne répondis rien, enfin pas tout de suite, prise par surprise en entendant l'appellation de mon Maître. "Tombeur" ? C'était bien la première fois que j'entendais quelqu'un l'appeler ainsi... Était-elle l'une de ses conquêtes ?
« Monsieur Jeon va bien. Est-ce que nous pouvons nous occuper de sa demande, s'il vous plaît ? La pressai-je gentiment.
- Ah oui, bien sûr ! Accepta-t-elle avec un grand sourire. Suis-moi ma belle, je vais trouver LA robe qui en fera saliver plus d'un ! »

Ce fut docilement que je marchais derrière elle. Elle était d'une grande taille, des épaules plutôt carrées et des hanches droites. Les habits qu'elle portait la mettaient en valeur et sa chevelure brune descendait en cascade jusqu'en bas de son dos. Elle s'était grandement maquillée, pourtant, cela restait naturel et cela faisait ressortir sa beauté qui restait tout de même étrange. J'étais dans l'incapacité de mettre un mot sur ce qui me dérangeait chez elle.

Enfin pas déranger mais titiller.

Elle attrapa cinq robes par leur cintre puis me fit signe de la suivre dans une pièce et non dans une cabine d'essayage. Elle me fit monter sur une marche, me retrouvant alors à sa hauteur et elle me donna un habit pour que je le pose sur moi, histoire de voir s'il avait la possibilité de m'aller. Elle secoua la tête plusieurs fois avant de trouver LA robe, comme elle disait. Cette dernière était entièrement noire et faite de volants en dentelle, sa forme asymétrique était agréable, elle s'arrêtait au-dessus de mes genoux devant et un peu en dessous de ces derniers à l'arrière. Le bustier, pas trop échancré, laissait apercevoir légèrement ma poitrine sans que cela ne soit provocateur d'après Carmen. En clair et d'après les mots de la vendeuse, elle dessinait parfaitement mes formes et révélait mes charmes dans toute sa simplicité.

J'espérais sincèrement qu'elle plaise au noiraud.

Alors qu'elle faisait quelques retouches sur l'habit que je portais pour qu'il soit parfaitement à ma taille, je la fixai en regardant en détails chaque parcelle d'elle avant de comprendre cette gêne au fond de moi.
« Vous êtes un homme, lâchai-je d'un coup. »

Elle ou il s'arrêta dans ses gestes avant de déposer ses prunelles brunes sur moi et de sourire. Un sourire non forcé mais doux.
« Comment l'as-tu deviné ? Même des hommes arrivent à ne pas connaître mon véritable sexe, dit-il, confirmant alors mes dires.
- Je le sentais.
- Les Dolls sont incroyables ! Rigola-t-il avant de reprendre sa tâche.
- Pourquoi ? Pourquoi vous déguisez-vous en femme alors que vous êtes un homme ? Demandai-je confuse.
- Parce que je suis un homme qui aime les femmes dans tous les sens du terme, expliqua-t-il gentiment, mais vit très vite que je ne comprenais pas ce qu'il disait. Le royaume a imposé des règles strictes, des stéréotypes entre les hommes et les femmes. J'aime porter des robes, apporter des touches de beauté sur mon visage grâce au maquillage, mais se travestir est interdit. Alors, j'ai choisi de me faire passer pour une femme, afin d'avoir le droit à ces moments de plaisir, à ces moments où j'ai l'impression d'être moi.
- Mais selon vous, vous êtes un homme ou une femme ? Articulai-je confuse.
- Je suis un homme qui ne trouve une forme de liberté qu'en devenant secrètement une femme, répondit-il posément.
- Vous prenez des risques en faisant ça. Pourquoi abandonner vos privilèges d'hommes pour devenir une femme ? Qu'est-ce que cela vous rapporte ? Fis-je en posant de plus en plus de questions, ce qui me surprenait.
- Je préfère vivre sans mes privilèges, mais ne pas me restreindre à vivre une vie malheureuse dans un corps et un état d'esprit qui ne sont pas les miens. Parfois, on trouve le bonheur dans la misère. L'argent et la puissance ne sont pas la clé du bien-être, c'est lorsqu'on est en paix et en harmonie avec soi-même que l'on peut enfin se laisser être heureux, déclara-t-il ou plutôt déclara-t-elle finalement.
- Donc ... Vous préférez qu'on s'adresse à vous comme si vous étiez une femme libre ?
- Tout à fait, mon chou !
- Êtes-vous heureuse ? Dis-je en penchant légèrement la tête sur le côté.
- Oh que oui. J'aime mon métier, j'aime qui je suis même si je vis dans l'illégalité et pourtant, j'aime ma vie. J'ai même pu trouver l'amour ! Mais ma belle, comment t'appelles-tu ? Me questionna-t-elle soudainement.
- Crystal, répondis-je poliment.
- Es-tu heureuse ?
- Je n'en ai pas le droit.
- Comment ça ? Tout le monde a le droit au bonheur, voyons ! Que tu sois un homme, une femme ou bien une Doll ! S'exclama-t-elle en plantant une aiguille dans le tissu de ma robe.
- Une Doll ne connaît pas le bonheur. Sa vie ne se résume qu'à servir son Maître, nous ne sommes pas comme vous, ne vous méprenez pas, dis-je calmement. »

Elle fronça les sourcils sous mes mots mais ne dit rien et se contenta de terminer ses retouches. Au bout de dix minutes passées dans un profond silence, je pus descendre de la petite marche et troquer mon vêtement de soirée pour ceux quotidiens. Nous allâmes vers la caisse pour régler l'achat de cette robe et alors que j'allais récupérer la carte bancaire de mon Maître, elle la retint fortement entre ses doigts tout en me fixant dans les yeux.
« Je compte sur toi Crystal pour ne parler à personne de notre discussion, chuchota-t-elle.
- Une Doll ne dit rien tant qu'on ne la questionne pas, laissai-je entendre sincèrement.
- J'espère qu'un jour vous aurez le droit de vivre comme vous le voulez, soupira-t-elle en me laissant reprendre le moyen de paiement. Fais bien attention à toi Crystal. Et fais attention à Jungkook... Il est connu pour savoir briser les esprits, même ceux des plus forts, ajouta-t-elle avant de me saluer et de partir. »

Je reste sur place quelques minutes. Pourquoi me demandait-elle de faire attention à mon Maître ? Que voulait-elle dire par briser les esprits ? Alors que je marchais dans les rues, sourcils froncés et prise dans une bataille intérieure pour arrêter de me poser des questions, la poche que je tenais à la main me fut arrachée soudainement par une petite fille qui partit par la suite en courant.
« Eh ! Fut le seul mot que j'articulai avant de partir à sa poursuite. »

Elle allait sacrément vite pour une enfant de sa taille et finit par se cacher dans une rue que je ne connaissais pas.

Sombre, en mauvais état et peu accueillante d'apparence.

La première chose que je vis fut le nombre de femmes pauvrement vêtues qui vivaient ici, certaines assises par terre, d'autres tenant des paniers de nourritures qu'elles distribuaient aux plus faibles. J'hésitai quelques secondes à entrer ici, sentant mon instinct me souffler de faire demi-tour, mais je ne pouvais pas. Je devais retrouver la fillette qui avait volé ma robe.

Je ne me sentais pas du tout à mon aise dans cette étrange rue qui semblait presque cachée du monde. Mon cœur battait à un rythme irrégulier dans ma poitrine et ma respiration en faisait elle aussi des siennes... Mon regard tomba sur une femme assise sur le bord du trottoir, tenant dans ses bras un nourrisson, un sein dénudé pour nourrir son enfant. Son visage était défiguré par une grande cicatrice rouge et bouffie qui barrait son visage de sa pommette droite en passant sur le coin de ses lèvres, avant de s'arrêter sur le bas de sa mâchoire. Ce qui me serra la gorge soudainement n'était pas la piteuse apparence qu'elle avait, mais cette peine immense qui brillait dans ses prunelles vidées de leur espoir.

Je ne savais pas pourquoi mais je me mis à accélérer mon allure, voulant maintenant retrouver au plus vite la petite voleuse, et pas parce que mon Maître devait sûrement s'impatienter.

Non, je voulais fuir cet endroit.

Alors que mes pas me menaient je ne savais où, une main m'attrapa d'un coup, m'obligeant à me stopper net dans ma marche. Je sursautai vivement et m'apprêtais à me défendre avant de reconnaître la personne qui se trouvait devant moi : Katty.
« Crystal ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Me demanda-t-elle en arquant un sourcil. Crystal ? Tu es sûre que ça va ? Continua-t-elle soucieuse, posant ses mains sur mes joues pour que je la regarde dans les yeux et non autour de moi.
- Où suis-je ? Arrivai-je enfin à articuler.
- Tu ne connais pas cet endroit ? Jungkook ne t'en a jamais parlé ? Fit-elle surprise en me lâchant mais restant toujours à mes côtés. Nous sommes dans la rue des damnées. Rue qui regorge d'âmes souillées, blessées et condamnées aux supplices pour l'éternité, m'expliqua-t-elle en faisant un geste circulaire de la main pour que j'observe toutes les personnes autour de nous.
- Pourquoi il n'y a que des femmes ici ? Lâchai-je presque sans voix.
- Pourquoi ? Parce qu'il n'y a que les femmes qui souffrent, répondit-elle comme une évidence en rejetant ses cheveux d'or en arrière. Tu ne verras jamais un homme toucher le fond, tu ne le verras jamais supplier la vie d'être clémente avec lui, tu ne le verras jamais se sentir inférieur à une femme, tu ne le verras jamais craindre que le jour se lève ou bien d'avoir peur de ne pas revoir le jour justement. Il n'y a que les femmes qui souffrent et toutes celles qui sont ici ont connu les plus grosses douleurs que la vie peut apporter, ajouta-t-elle froidement en regardant un point dans le vide. Certaines ont fui leur mari qui les battait car elles avaient peur un jour ne plus avoir la force de se relever sous leurs coups ; d'autres ont fui l'homme qui vivait dans leur maison et avec leur fille avant qu'il ne l'emmène à Kerberton pour qu'elle devienne une Doll. Elles ont fui leur confort et leur bien-être fictifs par amour, sacrifiant tout ce qu'elles avaient et continuant à tout donner pour que leur fille reste une véritable fille et non une marionnette. Chaque nuit, quand leur chair et leur sang dort, elles pleurent ensemble, pleurant leur peine de ne pas offrir une meilleure vie à leur enfant. Des femmes violées, manquées d'être tuées, battues, forcées à être mariées, crois-moi, tu en vois des dizaines et des dizaines ici. Mais ce que tu verras le plus, ce sont des filles comme toi, finit-elle en déposant ses iris vairons sur moi.
- Comme moi ? Répétai-je avec incompréhension.
- Des Dolls qui ont renié leur nature en se rendant compte que leur vie n'était que mensonge et domination de l'esprit. Des Dolls qui après avoir été ramenées, puis jetées dans la salle de l'orgie, ont fini par être complètement jetées en dehors de Domination's scent, laissées pour mortes dans la rue. Toutes ont une chose en commun : elles savent qui elles sont maintenant. Et toi... Sais-tu qui tu es véritablement ? Me questionna-t-elle sérieusement.
- Je suis Crystal, la Doll de Monsieur Jeon, laissai-je entendre sans aucune hésitation.
- Bien sûr, ça c'est l'identité qu'on a voulu que tu t'imprègne mais tu n'es pas née sous ce nom, rétorqua-t-elle dans un sourire forcé. J'espère que pour toi, la vie ne sera pas trop dure et qu'elle te fera cadeau d'une chance inouïe d'éviter de finir tes derniers jours ici... Dit-elle sombrement. »

Je sentis ce malaise en moi devenir plus présent dans ma poitrine. Alors c'était ici que finissaient les Dolls dont on avait plus besoin ? Dans la crasse et l'abandon total ? Même si je me disais que si elles avaient fini ici c'était de leur faute, car elles n'avaient pas réussi à satisfaire celui qui les avait achetées, je n'arrivais pas à me débarrasser de l'inquiétude qui s'installait dans mes veines.

Je devais à tout prix ne pas décevoir une seule fois Monsieur Jeon.

Perdue dans mes pensées, je revins brutalement à la réalité lorsque j'entendis Katty prononcer un prénom. Peu de temps après, la petite fille qui m'avait volé mon sac s'approcha de nous, avant de le donner à la blonde. La seconde suivante, il se retrouva dans mes mains.
« J'espère que cette discussion que nous avons eue restera entre nous et que Jeon n'en entendra pas parler, fit-elle en gardant l'une des anses dans sa main.
- Espérez simplement qu'il ne me pose pas de questions, répliquai-je poliment. »

Il ne fallait pas croire que les Dolls étaient très douées pour garder les secrets. Le terme même de secret nous échappait et camoufler la moindre petite chose nous était impossible. On nous posait une question, on répondait et tant pis si cela revenait à trahir la confiance de quelqu'un.

La jeune femme au regard hétérochrome eut un sourire et me laissa alors reprendre complètement mon sac, pour ensuite me regarder partir rapidement. Mais elle prit soudainement la parole une dernière fois.
« Il existe un espoir pour nous toutes et il s'appelle "A". N'oublie pas ce nom Crystal, un jour il te sera utile. »

Il fallait avouer, je n'avais pas prêté grande attention à ce qu'elle venait de me dire, je ne voulais que partir d'ici au plus vite... Dès que je fus sortie de cette rue étouffante et angoissante, je ne tardai pas à appeler un taxi pour rentrer à la demeure de Monsieur Jeon.

Arrivée à destination, je me déchaussai rapidement avant d'aller déposer mes articles dans la chambre qui m'était destinée, tout en redoutant la réaction de mon Maître pour le temps que j'avais pris pour faire ce qu'il m'avait demandé. D'un rapide coup d'œil depuis la baie vitrée de ma chambre, je pus constater que le noiraud se trouvait dans la piscine, accoudé au bord, observant l'étendue verdoyante de son jardin devant lui. Je partis lui chercher une serviette et quittai la maison, m'avançant sur la terrasse de marbre jusqu'au bord de l'espace aqueux. Même si j'essayais d'être discrète, le bruit de mes pas sur le sol se fit entendre et il pivota finalement vers moi, les sourcils froncés et l'agacement parfaitement lisible sur son visage.
« Pourquoi tu as mis autant de temps pour revenir ? Tu t'es fait sauter dans la rue ? Me questionna-t-il froidement.
- Non, répondis-je simplement. »

Il me fixa quelques secondes avant de soupirer et de s'appuyer sur le rebord de la piscine pour sortir de l'eau au lieu d'emprunter les marches. Il secoua de sa main ses longues mèches noires, l'eau ruisselant sur son visage, traçant leur chemin sur son torse bien bâti avant de disparaître sous un coup de serviette que je lui avais apporté et qu'il m'arracha presque des mains. Il se sécha rapidement avant de repartir en direction de sa demeure, sa serviette enroulée autour de ses épaules et moi sur ses talons. Je ne savais pas ce qu'il voulait faire mais je le vis rentrer dans ma chambre et prendre le carton qui refermait ma robe. Il la déroula devant lui avant d'arquer un sourcil et de me la tendre.
« Mets-la, m'ordonna-t-il. »

Je ne perdis pas de temps et me déshabillai rapidement devant lui avant d'enfiler la robe. Il vint dans mon dos pour remonter la fermeture éclair puisque je ne pouvais pas le faire seule. Je sentis ses mains replacer délicatement ma chevelure châtaigne dans mon dos, ses doigts glisser sur la peau nue de mon omoplate avant de venir s'installer devant moi.

Il m'observa de haut en bas dans les moindres détails avant d'afficher un sourire en coin, tout en se laissant tomber sur mon lit, s'appuyant sur ses paumes placées derrière lui.
« Je savais que Carmen ferait du bon travail, déclara-t-il sur un ton satisfait. »

Il me regarda quelques secondes encore avant de se lever et de se rapprocher de moi, se penchant en avant pour venir me murmurer à l'oreille, ses lèvres en frôlaient le cartilage.
« Si je m'écoutais, tu n'aurais déjà plus cette robe sur toi mais bien moi entre tes cuisses... murmura-t-il sensuellement. Mais tu es une Doll. »

Ses derniers mots reflétaient une grande amertume et de la froideur qui lui ressemblait grandement. Il quitta ma chambre, me laissant seule dans la pièce.

"Si je m'écoutais", c'était ce qu'il avait dit.

Qu'est-ce qui le retenait à avoir un rapport avec moi ?

Pourquoi détestait-il les Dolls ?

Est-ce que sa phrase voulait dire que son corps me désirait mais sa raison l'en empêchait ?

Ou bien, avais-je complètement faux...

La soirée de Monsieur Jeon battait son plein. Tout le rez-de-chaussée de la maison était plongé dans le noir, illuminé seulement par les néons de lumière qui venaient m'éblouir douloureusement lorsque je me faufilais entre les corps se mouvant sur un rythme de musique, alors que j'essayais de récupérer les boissons vides et de nettoyer au fur et à mesure les bêtises. L'alcool coulait à flots, la chaleur était étouffante, les corps se collaient les uns contre les autres, laissant apercevoir les désirs sexuels et cette luxure dans leur regard.

Je ne savais pas que Jungkook était friand de toutes ces soirées, lui qui semblait être très strict, il me surprenait avec une fête loin d'être innocente et sérieuse.

D'ailleurs, je ne le voyais pas parmi ses invités. J'avais repéré Monsieur Park torse-nu en train d'embrasser une jeune fille qu'il avait plaquée contre le mur, mais le noiraud avait complètement disparu de la circulation et n'était pas dans sa chambre...

Alors que je ramenais des verres en plastique dans la cuisine pour les jeter dans une poche poubelle, j'entendis des pas se rapprocher de moi. Pensant que c'était mon Maître, je relevai la tête mais tomba nez à nez avec un jeune homme roux au sourire gêné. Il me regardait différemment des autres. Comme je portais la robe que Monsieur Jeon m'avait achetée, beaucoup d'hommes en avaient profité pour me voler des baisers, poser leurs mains sur mes fesses et avaient tenté plus. Mais en se rappelant que j'étais la poupée du propriétaire de la maison, ils avaient arrêté et même l'alcool dans leur sang ne pouvait leur empêcher cet éclair de lucidité. Par contre, ce jeune homme face à moi semblait ne pas être là pour me tripoter, ce qui était étrange.

Je me redressai en arquant un sourcil tandis qu'il passait nerveusement sa main dans sa chevelure de feu, puis sembla prendre son courage à deux mains pour m'adresser la parole.
« Heu... Est-ce que je pourrais avoir un verre d'eau ? Me demanda-t-il timidement. »

Surprise n'était pas un mot assez puissant et pourtant, rarement j'étais dans cette situation. Toute cette gêne pour me demander un simple verre d'eau ? Et pourquoi boire de l'eau alors que l'alcool se trouvait dans les pièces à côté ? Je ne réfléchissais pas plus et allai remplir un récipient de l'onde provenant du robinet avant de lui tendre.
« Merci beaucoup, me remercia-t-il avec un sourire un peu plus serein. Au fait, je m'appelle Hoseok ! Jung Hoseok ! Et toi ? Se présenta-t-il en me tendant la main. »

Je regardai cette dernière sans bouger mais retenant tout de même le nom de la personne qui ne m'était étrangement pas inconnu. Je gardai le silence en le regardant dans les yeux, puis il détourna ses iris bruns autre part, gêné que je ne réagisse pas. Mais il regarda tout de même le tatouage sur ma clavicule avant de retrouver un petit sourire.
« Crystal ? C'est très joli comme prénom ! S'enthousiasma-t-il. Est-ce que c'est pour la couleur de tes yeux qu'on t'a appelée ainsi ? M'interrogea-t-il curieusement. »

Il parlait beaucoup alors qu'aucun mot ne sortait de ma bouche. Je finis par le contourner et me rapprocher de la sortie de la cuisine, mais il me demanda soudainement où j'allais. Je m'arrêtai donc sur place avant de me tourner vers lui.
« Je dois retrouver mon Maître, vous devriez vous amuser Monsieur Jung, fis-je poliment.
- Ah d'accord... lâcha-t-il sur un ton déçu. En tout cas merci pour le verre ! Et à bientôt ! Je sais qu'on va très vite se revoir ! »

Je m'inclinai poliment avant de partir et de me mettre à la recherche du noiraud qui avait étrangement disparu. Je suivis mon instinct qui me poussait à me rapprocher de ma chambre. Alors que j'ouvrais la porte, j'entendis le bruit du froissement des draps ce qui m'alerta sur la présence d'une personne dans la pièce.

Mais pas seulement une...

Il y avait mon Maître en plein rapport avec une jeune femme.
« Parfait tu es là, ricana-t-il en s'apercevant de ma présence. Installe-toi là et prends des notes, m'indiqua-t-il le siège d'un mouvement de tête. »

Je ne dis rien et allai m'y asseoir, tandis que je sentais sur moi le regard de sa partenaire qui ne semblait pas apprécier ma présence ici. Moi, cela ne me dérangeait pas de les regarder, j'y étais habituée puisqu'on nous apprenait ainsi à simuler le plaisir.
« Jungkook... Tu es sûre qu'elle doive rester ? Demanda-t-elle mal à l'aise en portant une main dans les cheveux de l'homme. »

Il ne répondit rien et retira même ses doigts de sa chevelure avant de prendre ses deux bras et de les croiser au-dessus de sa tête, la forçant à ne pas pouvoir le toucher alors qu'il entamait des coups de bassin brusques et secs. J'entendais parfaitement leur peau se rencontrer sexuellement, les gémissements de la fille emplir pleinement la pièce, tandis qu'elle tirait sur ses bras pour avoir la possibilité de toucher une partie du corps de Jungkook. Mais il ne voulait pas. Il était facile de voir qu'il voulait garder le contrôle sur elle et qu'en aucun cas, il se laisserait aller au plaisir. Il allait tout faire pour lui faire perdre les pédales sous ses mouvements pour atteindre l'orgasme, mais lui, il resterait parfaitement lucide.

Il vint faire glisser une de ses mains sur la silhouette de la femme avant de la faire arriver à son intimité, titillant de son pouce son clitoris pour qu'elle ressente plus de plaisir en plus de ses coups de hanche qui étaient clairement loin d'être doux. Elle gémissait sans retenue et en voyait de toutes les couleurs, surtout lorsqu'il vint prendre un de ses seins en bouche. Alors qu'elle se perdait dans un plaisir presque interdit, et même divin, à en voir chaque réaction de son corps, sa cambrure, la contraction de ses muscles et ses yeux fermés, le regard de Jungkook était posé sur moi, rien que sur moi alors qu'il entrait en elle encore et encore.

Il m'avait demandé d'observer et c'était ce que je faisais.

Je voyais ce qu'il lui faisait et les réactions que cela avait, et j'apprenais.

J'apprenais comment il fallait que je réagisse s'il décidait d'un jour de me faire la même chose.

Réagir avec exactitude sans pour autant connaître le plaisir mais lui faire croire qu'il avait réussi.

Je les regardai donc jusqu'à ce qu'ils terminent, jusqu'à ce qu'elle atteigne l'orgasme dans un cri de plaisance, jusqu'à ce qu'il l'atteigne aussi mais juste dans un simple grognement qui signifiait qu'il avait atteint sa fin.

Une question me venait à l'esprit : pourquoi Monsieur Jeon voulait-il que je ressente le plaisir alors qu'il ne le ressentait pas lui-même ? 


~ Domination's scent - Éclosion ~


Hey ! 

On se retrouve aujourd'hui avec un long chapitre (plus de 6600 mots) et comme je vous l'avez dit, j'ai adoré écrire ce chapitre ! 

Vous avez pu voir que j'ai ajouté dans le texte une image et je tiens à vous dire que cela vous signale que c'est le point de vue de Crystal. 

Et oui ! Il y aura des points de vue d'autres personnages et principalement de Crystal et Jungkook pour l'instant. Si je vous informe de cela c'est parce que très bientôt, notre Jungkook vous laissera entrer dans sa tête ! 

Mais revenons sur ce long chapitre rempli de nouveaux mystères et ça commence avec le rêve de Crystal avec Saphir, la rencontre avec Carmen puis avec Katty. La fameuse rencontre du nouveau personne que je prénomme Hoseok et cette scène sexuelle de la part de Jungkook ! 

Chaque détail est important je vous rappelle ! 

- Qu'avez-vous pensé de ce rêve ? De se fragment du passé de Crystal ? Des paroles de Saphir ? 

- Que pensez-vous de Carmen et sa mise en garde ? De sa vie dans un mensonge dangereux ? Pensez-vous qu'on la reverra ? Si oui, qu'apporterait-elle de plus dans l'histoire ? 

- Le retour de Katty ! Un personnage que j'adore et vous ? Que pensez-vous d'elle ? Du bien, du mal ? Que cherche-t-elle ? 

- HOSEOK ! Petite apparition et beaucoup gros annoncement implicite de ce qui se passera plus tard ? Est-ce que vous avez une petite idée par hasard ? Avez-vous retenu quelque chose des précédents chapitres ? En tout cas, sachez qu'on le reverra comme il l'a dit ! 

- Et le meilleur pour la fin, Jungkook ! Personnage complexe (trop complexe même pour moi ! Il me fait des nœuds au cerveau !) Un comportement presque complètement différent dans tout le chapitre. Que pensez-vous de lui ? Attire-t-il votre sympathie ou au contraire, ressentez-vous de la colère contre lui ? 

N'hésitez pas à me faire part de toutes vos hypothèses, questions et autres ! Je lis tout, je réponds presque à tout si j'ai une réponse à pouvoir donner et plus important, je note toutes vos questions pour être certaine d'y répondre ! 

J'espère que ce chapitre vous aura plu et que vous attendez la suite avec impatience ! 


Ciao ! 

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