Chapitre 32 (partie I)

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Le silence retombe après cela. Ma bouche, toujours entrouverte, se mue en un petit sourire tandis qu'un début de rire s'échappe de mes lèvres sèches. Je répète ce mouvement deux fois avant de réellement commencer à rire, rapidement rejointe par Aksel jusqu'à ce que j'en vienne à manquer d'air. 

C'est presque irréel, s'entendre parler pour la première fois depuis cinq ans. Cela paraît tellement simple, tellement naturel que j'en oublie mes doutes, mes appréhensions, au point de presque trouver ridicule d'avoir pu penser plus de cinq minutes que ma voix n'était pas revenue avec mes souvenirs. Mes souvenirs. 

Mon sourire retombe lentement et je sais d'avance que j'aurai beau les refouler au fond de mon cerveau, le simple fait d'y repenser vient de gâcher ce court moment d'euphorie. J'offre alors à mon interlocuteur un petit sourire qui oscille entre une grimace et le sourire d'excuse. 

Aksel se détache finalement de son mur pour s'approcher de moi, me poussant à me remettre debout afin de pouvoir accepter son accolade. Le jeune homme ne dit rien, me laissant enfouir ma tête dans le creux de son épaule. 

Il finit par reculer et je peux l'entendre se racler la gorge avant que je lève les yeux vers lui. Il me sourit brièvement de nouveau avant de passer une main sur sa nuque, clairement embarrassé.

— Je ne suis pas vraiment très doué pour remonter le moral. Je suis plutôt du genre à faire l'autruche, ignorer ce qui me rend triste en prenant tout avec humour et en fabriquant des trucs, jusqu'à ce que cette amertume devienne trop grosse pour être ignorée. Et...disons que j'ai une plutôt grande tolérance à la douleur et à la peine, finit-il par avouer en grimaçant devant mon regard inquisiteur.

Je ne peux m'empêcher de sourire suite à cette déclaration, sentant mon cœur se serrer à la fois de tristesse et d'affection devant la démonstration de confiance du jeune homme. Je ne peux m'empêcher de repenser à sa confession sur le sort de ses parents, même si ses paroles me font comprendre que ce n'était pas la première fois qu'il ressentait de l'amertume ou de la peine à cause de quelque chose. 

Une dizaine de questions éclosent alors dans mon esprit, cherchant à tout prix une distraction aux centaines de souvenirs difficiles qui cherchent à se frayer un chemin vers la lumière. Ne voulant pas gâcher un nouveau moment, je me contente de lui signer « merci » et observe son sourire revenir sur ses lèvres. Je reste encore silencieuse quelques instants avant de finalement reprendre la parole pour la seconde fois :

— Qu'est-ce que tu ferais ?

Aksel fronce les sourcils sans pour autant se départir de son sourire. Je ne sais pas s'il est surpris, cette fois, d'entendre ma voix ou s'il s'est plongé dans les souvenirs qu'il sous-entend l'espace d'un instant. Ses yeux, qui semblaient trouver le sol fascinant pendant le court silence qui s'était érigé dans la pièce, remontent vers moi en une demi-seconde suite à ma demande.

— Quoi ?, demande le jeune homme, visiblement décontenancé par ma question, les sourcils toujours arqués et son sourire un peu moins large.

Je roule des yeux face à sa demande sans pouvoir retenir le petit rictus moqueur qui fleurit sur mes lèvres face au doute que je commence à distinguer dans son regard et qui semble faire fondre petit à petit son si beau sourire.

— Si tu devais fabriquer un truc pour éviter de penser aux choses qui te rendent triste, qu'est-ce que tu ferais ?, je questionne à nouveau, m'éloignant de lui pour m'approcher d'un petit tas de métal qui me fait de l'œil depuis mon arrivée ici.

Mon visage devient aussitôt plus sérieux, ce qui se traduit par la disparition de mon sourire et un froncement significatif de mes sourcils. Mon attention n'est déjà plus sur le jeune homme, qui semble toujours réfléchir à la question, mais sur les pièces de métal qui ne sont plus qu'à quelques centimètres de ma main. 

Sans y penser plus longtemps, j'en attrape une et l'observe quelques instants, la faisant tourner devant mes yeux curieux, avant de la reposer sur la table devant moi, détachant mon regard du petit tas à mes pieds pour faire à nouveau face à Aksel. 

Il est pensif et sort de sa torpeur lorsqu'il prend conscience que je l'observe. Je peux voir sans problème le haut de ses joues commencer à rougir devant mes prunelles intrusives alors je tourne le regard, ce qui le fait rire. 

Un rire nerveux, si j'en crois sa durée. Mais c'est suffisant pour me faire sourire en retour, tandis que j'essaie d'ignorer la sensation de chaleur qui gagne mes propres pommettes.

— C'est une question compliquée. Je n'ai pas vraiment eu besoin d'y réfléchir depuis un petit moment maintenant, déclare-t-il en coulant un regard lourd de sens en ma direction.

Cette fois, je souris plus franchement et je laisse mes joues se colorer d'un joli rose, probablement trop léger pour être remarqué puisque l'expression d'Aksel ne change pas. Le silence se fait pesant et j'observe le jeune homme commencer à observer plusieurs liquides de couleurs diverses posés dans des tubes devant lui, pensant probablement au prochain sérum qu'il puisse créer. 

Quelque chose d'utile, comme il l'a toujours fait. Mon regard tombe alors sur la petite pièce de métal toujours posée sur la table devant moi et je passe une main songeuse sur la surface, laissant toutes les irrégularités se révéler à mon touché. Je remarque la légère courbure du métal, qui me fait penser à la patte d'un écureuil. 

Une patte assez large certes, mais je ne parviens pas à me retirer cette image de la tête. Mon pouce vient caresser pensivement cette courbure tandis que l'image complète de l'animal s'impose à mon esprit. Un écureuil. Le premier mot qui m'a semblé familier, le mot qui m'a permis de me souvenir de tout, la dernière connexion que j'ai avec mon petit frère... 

J'arrête tout mouvement de la main et inspire longuement, avant de retourner près du tas de métal et récupérer plusieurs autres pièces de tailles et formes totalement différentes. A première vue, je peux même dire que le métal de chaque pièce est différent, bien que leur couleur soit plus ou moins similaire. Je me demande d'où provient ce métal, qui semble radicalement différent de celui présent dans les murs.

Je lève la tête, me rappelant soudain de l'autre présence dans la pièce. Mais tout comme moi, Aksel semble plongé dans ses tubes, ses liquides et surtout ses pensées, ne songeant même pas à lever la tête bien qu'un petit sourire trahisse le fait qu'il m'ait vue l'observer. Je souris en retour et me reconcentre sur ma prochaine création. 

Je m'aventure vers le fond du laboratoire, à la recherche d'un écran me permettant de dessiner ne serait-ce qu'un simple plan de mon idée. Après une longue recherche de plus de dix minutes, je mets la main sur une tablette d'une assez vieille génération mais qui est encore en bon état, si ce n'est pour la fissure séparant l'écran en deux parties. 

Il y a même encore le stylet fourni avec et il semble marcher parfaitement. Satisfaite, je reviens à ma table et commence l'esquisse du futur écureuil. Tout me vient naturellement, presque comme si je n'avais jamais cessé de construire des machines. 

La forme, les traits, les détails... Aux fils de mes lignes, l'objet passe de simple construction de métal à véritable machine intelligente. Une machine créée par le métal, mais capable de bien plus que de simplement décorer une pièce. Je reconnais certains détails du dessin comme étant ceux de Ben, ma toute première Intelligence Artificielle qui me permettait d'avoir de la compagnie quand personne n'était à la maison, après avoir été retirée de mon école. 

Une présence immatérielle mais qui m'a sauvé de nombreuses soirées solitaires. Je me rappelle même de l'éclat de fierté dans les yeux de mon père quand j'ai activé Ben pour la première fois. Ce souvenir me fait sourire et je note ce petit détail à côté du dessin élargi de la tête de ce petit animal.

La fissure de l'écran me permet de séparer le haut et le bas du corps de l'écureuil, dessinant chaque partie importante séparément afin de pouvoir faire des zooms et y annoter certains détails. Je me surprends à rire en silence plusieurs fois en entendant Aksel jurer, ne relevant les yeux que pour observer la raison de ces brusques interventions. Pourtant, nous ne discutons pas, plongé dans nos travaux respectifs. 

A aucun moment je n'entends Aksel parler de ma voix, de mes souvenirs ou me demander comment je sais faire ceci ou cela. Même lorsque je commence à faire fondre certaines pièces de métal en allumant des appareils dont je ne connaissais même pas l'existence il y a une semaine afin de commencer à construire la colonne vertébrale de l'animal. 

Je ne sais combien de temps je passe ainsi à passer de mon croquis à la construction, mon cerveau fonctionnant à plein régime afin de coller au maximum à l'image mentale que je me fais de l'écureuil. Je ne ressens aucune fatigue, aucune faim ou soif. Je ne suis interrompue, tout comme Aksel d'ailleurs, que lorsqu'Ethel et Calliste débarquent dans le laboratoire, l'air soucieux et fatigués. 

Leurs regards balayent la pièce et s'arrêtent à l'unisson sur moi et c'est seulement à cet instant que mon cerveau décroche de mon travail et se souvient de ma fuite. A ma grande surprise cependant, Ethel se contente de sourire et lever les yeux au ciel, détendant l'atmosphère sans ouvrir la bouche.

— Je ne sais même pas pourquoi j'ai pris le temps d'aller chercher dans les dortoirs et l'aile médicale. Evidemment qu'elle allait venir ici. Et je ne parlerai même pas du fait qu'Aksel ne se soit pas donné la peine de me prévenir quand il l'a trouvé, malgré le fait qu'il savait que je la cherchait, me poussant à te réveiller, souffle-t-elle à Calliste, tout en fusillant du regard le jeune homme, qui se contente de hausser les épaules, avant de finalement me faire face.

Je lui rends un sourire un peu embarrassé, comprenant alors que les deux jeunes gens me cherchent depuis plusieurs heures suite à ma disparition de ma cellule. Quelque part, je savais qu'Ethel finirait par me trouver mais j'avais mis cette information dans un coin de mon cerveau et j'ai été plus que ravie de ne plus y penser pendant un moment. 

Et maintenant qu'elle occupe de nouveau quatre-vingt-six pourcent de mon cerveau, je suis incapable de formuler une phrase. Je me contente alors de signer un bref « désolé », ce qui provoque un froncement des sourcils d'Aksel, qui jusqu'ici semblait tout à fait déphasé avec l'arrivée de ses deux supérieurs. 

Même si depuis le temps, j'ai finis par comprendre que l'amitié qui liait les trois jeunes gens était plus forte que n'importe quel rang hiérarchique attribué à nos aînés. D'ailleurs, lorsqu'Aksel se réfère à Ethel à la surnommant « chef », c'est très souvent moqueur et non respectueux.

— Felidae avait clairement besoin de se vider la tête après avoir été enfermée dans un espace confiné et seule avec sa conscience, je n'allais pas te l'envoyer en pâture, proteste Aksel avec une certaine véhémence qui a cessé de me surprendre à peu près deux mois plus tôt.

Probablement lié aux séquelles laissées par la mort de ses parents, Aksel part toujours au quart de tour quand quelqu'un insulte de près ou de loin la santé mentale d'une personne. Et visiblement, il considère qu'Ethel n'avait pas à me courir après mais qu'elle aurait plutôt dû me laisser venir à elle, ce que je ne peux ni réprouver ni approuver. 

Quelque part oui, en effet, j'aurai aimé qu'Ethel me fasse assez confiance pour me laisser venir à elle. Mais d'un autre côté, je n'ai encore donné à Ethel aucune preuve qu'un tel niveau de confiance puisse m'être accordé. 

Comme toujours, Calliste reste en retrait, observant avec curiosité ma table de travail, sur laquelle repose une demi-colonne vertébrale d'écureuil. Ethel plisse les yeux et fait un pas vers le jeune homme, n'acceptant clairement pas son attitude. Je ne saurais dire si c'est la fatigue ou la pique lancée par Aksel qui l'a provoquée, mais elle n'est clairement plus aussi détendue qu'avant.

— Et pour se vider la tête, elle va donc dans un endroit confiné et dans lequel elle est seule avec sa conscience ? La seule différence visible c'est que tu sois là, mais comme vous ne parliez pas, la différence s'annule, siffle-t-elle en réponse.

Calliste se tourne aussitôt vers la jeune femme, visiblement surpris de l'entendre parler ainsi à au scientifique. Je peux le voir faire un pas en avant pour se mettre au même niveau qu'elle, me faisant froncer les sourcils. 

J'entends la respiration d'Aksel changer, passant de calme à saccadée en l'espace de quelques secondes et mon cerveau réagit plus vite que le reste de mon corps, mettant fin au conflit avant même qu'il ne commence. Ma bouche s'ouvre et l'air s'engouffre dans mes poumons tandis que ma voix éclate de manière posée mais sèche :

— Ça suffit !

Les trois se figent instantanément. Aksel commence à se décontracter en entendant le son de ma voix tandis qu'Ethel et Calliste me fixent sans comprendre, à la fois surpris et choqués de m'avoir entendu parler. Je peux voir le bras de Calliste placé juste devant les épaules de sa compagne, me faisant réaliser que comme moi, il comptait arrêter Ethel avant qu'elle ne s'en prenne à Aksel. 

Je soupire longuement, réfléchissant à un moyen d'expliquer la situation. Avant qu'ils ne puissent reprendre leurs esprits et m'assaillir de questions, je prends finalement les devants et m'avance vers la jeune femme, essayant de garder une posture droite et posée malgré le trac qui me tort l'estomac. Je m'arrête une fois arrivée à quelques pas de la jeune femme.

— Je suis venue ici parce que je m'y sens à ma place, je ne pensais pas être trouvée par qui que ce soit ! Je ne m'y sens pas confinée et contrairement à ce que tout le monde semble penser, je n'ai aucun problème à me retrouver seule avec ma conscience et je suis la seule à pouvoir l'activer ou non, mais nous ne sommes pas là pour discuter de ça. Et oui, je peux parler, mais c'est fatiguant et douloureux donc je ne vais probablement pas le faire régulièrement. Maintenant que tout le monde est sur la même longueur d'onde, est-ce qu'on peut se calmer et discuter normalement ?, je termine, évitant soigneusement le regard d'Ethel pour passer d'Aksel à Calliste.

Ce dernier se contente de sourire et pencher légèrement la tête sur le côté tout en levant les mains vers le haut en signe d'approbation, s'éloignant également d'Ethel par la même occasion. Aksel réprime tant bien que mal un petit rire face à l'expression de confusion affichée par Ethel, qui n'arrive visiblement pas à accepter le timbre de ma voix. 

Ou peut-être se demander-t-elle depuis combien de temps est-ce que je prétends être muette juste pour attirer la sympathie. Probablement. C'est quelque chose que je peux concevoir, surtout venant de la part d'Ethel. Calliste retourne près de ma table de travail afin de regarder mes dessins et je peux le voir froncer les sourcils, mais mon attention est toujours portée sur Ethel. Je l'entends soupirer, puis se frotter les yeux avant de finalement prendre la parole à son tour :

— Discuter de quoi ?

Sa question me prend de court. Déjà parce que je m'attendais à plus de questions sur ma voix, sur mes capacités, sur mes souvenirs même peut-être. Après tout, n'était-ce pas là le but de mon enfermement ? Me permettre de retrouver mes souvenirs et ainsi remettre en question ma place parmi les Survivants ? 

Ma bouche s'ouvre sans qu'aucun son n'en sorte tandis que mes sourcils se froncent face à cette réaction tout à fait inattendue. Face à moi, l'expression fatiguée d'Ethel s'éclaire pour laisser place à son rire. Peu entendu et pourtant si léger et agréable que cela a pour effet de me calmer immédiatement. 

Calliste sourit également, s'étant rapproché d'Aksel pendant mon moment de...bug. Les deux jeunes hommes se font une accolade et je lis aisément le « Salut Ax' » sur les lèvres de Calliste et le « Salut Cal, désolé de t'avoir tiré du lit » répondu par Aksel.

— Contrairement à ce que notre petit génie semble penser, je te cherchais pour m'assurer que tu allais bien, pas pour te faire passer de nouveaux tests. Je pense que tu as été suffisamment testée en un an, tu n'as plus rien à nous prouver. Tu es des nôtres et le retour de tes souvenirs n'y change rien. Sans parler du fait que ta première action après les avoir retrouvé a été de venir au Laboratoire afin de travailler sur une sorte d'arme, à ce que j'en comprends, déclare Ethel, tout en venant m'envelopper dans une étreinte ferme mais douce.

Je m'entends lâcher un petit rire de soulagement et referme mes bras dans son dos, acceptant à cet instant autant son affection que la confiance qu'elle m'offre avec ces quelques mots. Je ne sais pas exactement à quel moment est-ce que la jeune femme a décidé de devenir mon amie. Est-ce après les longues conversations de la cantine, le midi ? 

Est-ce ma décision d'avouer ce qui se trouvait dans mon crâne et donc accepter de me faire enfermer ? Ou serait-ce à cause du voile de tristesse qui passe dans ses yeux quand elle me regarde, comme si elle voyait quelqu'un d'autre à ma place ? 

Son passé n'a jamais été abordé, pas une seule fois, pas même par accident. Elle a pourtant, comme tout le monde, forcément perdu des parents, peut-être même des frères et sœurs. Je fronce les sourcils et la laisse faire un pas en arrière, préférant me concentrer sur la dernière partie de son discours.

— Une arme ? C'est un simple écureuil-robot, pas une arme, je répète, confuse.

Aksel semble également surpris par ma question, tandis que Calliste surgit à côté de sa compagne, ma tablette remplie de dessin dans la main. Je ne sais pas comment il fait pour se déplacer aussi rapidement, mais ça commence à me faire un peu peur. 

Le jeune homme sourit et me tend l'instrument, me faisant comprendre que ce n'est pas une accusation mais plutôt une véritable question. Je reprends l'engin dans les mains et examine mes dessins, me rendant compte que j'ai intégré des détails auxquels je ne croyais pas avoir songé. 

Par exemple, la queue de l'animal restant très fine et parfaitement amovible, permettant de trancher n'importe quelle surface en quelques secondes, ce qui en effet le rendrait plutôt dangereux pour un humain ou un androïde. 

J'ai visiblement décidé d'intégrer une caméra dans ses yeux, permettant à qui le souhaite de voir ce qu'il verrait. Et je n'ai aucune idée de pourquoi ou comment j'ai écrit ces détails, mon cerveau s'étant concentré sur les dessins. C'est très clairement une arme.

— J'ai dû ajouter ces détails inconsciemment. En sortant de ma cellule après avoir retrouvé mes souvenirs, je me souviens m'être dit qu'il fallait que je mette mes...talents aux services des Survivants, je suppose que mon cerveau a simplement concrétisé ma pensée, j'explique sans lever les yeux de ma tablette.

Je finis tout de même par affronter le regard d'Aksel, qui semble plutôt impressionné, avant de me tourner vers Calliste, puis Ethel, qui semble, elle, clairement perdue dans ses pensées.

— Je ne vois pas en quoi un écureuil peut être utile. Est-ce qu'un robot à taille humaine ne serait pas plus pratique ? demande la jeune femme, toujours plongée dans ses réflexions.

Je me mords la lèvre inférieure, mes yeux se fermant instantanément après la question. Je suppose qu'il est temps d'en dévoiler un peu sur mon passé. J'ouvre la bouche pour parler mais aucun son n'en sort alors je me racle la gorge et prend un petit temps de pause avant de réessayer. Je ne suis pas encore prête à tout dévoiler. Je peux sentir une boule monter et descendre dans ma gorge au rythme de ma respiration. J'ouvre les yeux, prenant soin de bien choisir chacun de mes mots.

— L'écureuil était l'animal favori de... de mon petit frère. C'est...une sorte... d'hommage. Et en y réfléchissant bien, c'est aussi plus pratique. Les androïdes sont intelligents et savent parfaitement repérer l'un des leurs. Un nouveau robot leur paraîtrait suspect et il ne durerait pas plus de quelques secondes. Cet écureuil sera rapide et aussi létal que possible. Il pourrait se faufiler dans pratiquement n'importe quoi, le métal pouvant se plier à volonté. C'est un parfait petit espion et une arme un peu plus redoutable que les TRK-773 que vous avez en stock, me moqué-je avec un petit rictus.

Ethel ébauche un sourire en coin tandis que Calliste se renfrogne, glissant la bandoulière de son arme afin de placer le pistolet dans son dos. J'entends Aksel laisser échapper un petit gloussement qui me fait tourner la tête afin que nous échangions un clin d'œil. 

Ethel me reprend la tablette des mains, observant les dessins, lisant aussi probablement les notes vu le temps qu'elle y passe, dans le silence complet. Je peux la voir échanger quelques regards avec Calliste qu'eux seuls peuvent comprendre, tandis qu'Aksel et moi restons muets, s'interrogeant l'un l'autre du regard comme si nous pouvions espérer déchiffrer le langage du couple. Finalement, Calliste hoche la tête tandis qu'Ethel approuve d'un bref « hum » avant que deux paires d'yeux ne se tournent vers moi.

— Penses-tu que ce robot nous donne une chance d'infiltrer les hôpitaux les plus proches du QG afin de libérer les enfants qui s'y trouvent ? demande Ethel, affichant son masque de cheffe.

Hello hello...
Oh Ethel, pourquoi ?
Sinon, comment ça va ?
Quoi de neuf ?

Nouveau chapitre, début des vacances, c'est la Sainte Claire, tout va bien dans ma vie. Et dans la vôtre ?
Felidae qui parle 🤗🧡 !
Aksel qui la réconforte 😍🧡
Ethel et Calliste, surpris ?
Et bienvenue RISU 🙌🙌
Que va-t-il se passer ensuite ? 😱

Dites moi tout !

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