Chapitre 32 (partie II)

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Je cligne des yeux, sous le choc. Pardon ? Je pensais que les Survivants...

— Je croyais qu'on ne devait pas attaquer, mais seulement défendre, répond Aksel, me coupant net dans ma pensée.

Ethel hoche la tête, ouvrant la bouche pour répondre mais après un bref nouvel échange de regards, c'est au final Calliste qui prend la parole :

— C'est toujours le cas. Notre but a toujours été de défendre les enfants ayant subi les tortures des hôpitaux et c'est toujours notre intention. En les libérant, nous les défendons des futures tortures. Cela fait plusieurs mois qu'Ethel et moi y songeons. On a regardé nos chances et jusqu'à présent, elles n'étaient pas forcément très hautes. Je ne dis pas que ton robot change la donne entièrement Felidae, nos chances restent relativement basses. Mais nous ne pouvons plus simplement rester sous terre. Les ressources diminuent, l'espace commence à devenir insuffisant... Soit nous agissons, soit nous mourrons enterrés vivants.

Il marque une pause, laissant ses paroles agir sur nous, tournant la tête vers sa compagne qui lui presse tendrement la main, en signe de soutien. Je peux voir le visage d'Aksel se fermer et devenir plus grave, ses sourcils froncés. 

Mon cœur se serre face à la mention des enfants encore enfermés et ce qu'ils peuvent subir. D'un autre côté, je ressens également la pression et la peur me nouer l'estomac. Et si ça ne marchait pas ? Après tout, il y a tellement de possibilités que cela ne fonctionne pas. Et si nous étions à nouveau tous capturés, tués, peut-être même torturés ? Et si...

— Notre idée est de commencer par les hôpitaux de l'ouest, afin de se dégager une route vers le port. Sasha travaille déjà sur un algorithme nous permettant de hacker un bateau et de partir pour Buisia. Une fois là-bas, nous pourrons alerter les autorités compétentes et libérer le reste du continent, termine Calliste, me sortant de mes pensées.

Aksel hoche la tête face au discours du jeune homme, tandis qu'Ethel reste grave et sérieuse à ses côtés, le regard perdu dans le vide. Mon cerveau tourne désormais à plein régime, soulevant des tas de « pourquoi », des centaines de « comment », des dizaines de « quand », sans que je parvienne à en formuler un seul. 

Le silence retombe dans la pièce, mon regard étudiant mes plans, cherchant à trouver ce qui a décidé Calliste et Ethel à nous parler de leur plan maintenant, ce que cet écureuil pourrait faire pour nous aider que je ne vois pour le moment nulle part. Il y a trop de robots, trop d'inconnus pour ne serait-ce que tenter, surtout avec un seul robot ! 

Il nous en faudrait toute une armée pour cela et je n'ai pas le métal, ni même l'assurance que cela fonctionne. En levant les yeux, je croise le regard tout aussi confus et emplis de doute d'Aksel, qui semble en proie aux mêmes tourments que moi. 

Ses sourcils sont toujours froncés et je peux presque voir ses pensées à travers son regard. Comme moi, il se demande ce qui a poussé Ethel et Calliste à parler de tout cela maintenant, simplement à cause d'un dessin d'un écureuil-robot sur une tablette désuet et brisée.

— C'est bien beau de travailler sur un moyen de quitter le continent, mais a-t-on un moyen d'entrer ? De neutraliser définitivement des androgardes, qui résistent aux I.E.M ? De griller les circuits de communication du bâtiment afin de ne pas alerter le Haut Conseil d'une rébellion de cette ampleur ? De brouiller ou désactiver le réseau privé qui relie tous les androïdes, leur permettant de communiquer en toute sécurité puisqu'impossible à pirater ? Ou sommes-nous les seuls à se poser ces questions ?, liste Aksel sur un ton qu'il voulait neutre mais dans lequel je note une légère pointe de stress.

La bouche de Calliste se tord en une grimace tandis qu'Ethel se contente simplement de hausser un sourcil, son regard passant d'Aksel à moi dans le silence complet. Finalement, elle se tourne vers son petit-ami quelques secondes, ce dernier pointant la montre attachée à son poignet avant de laisser la jeune femme reporter son attention sur le scientifique au teint mat.

— C'est vous les petits génies ! Je n'ai pas dit que le plan était parfait, ni même terminé. On aura bientôt de quoi partir du continent grâce à Sasha. Et comme on vous l'a dit, c'est inévitable si nous souhaitons survivre. Par contre, je refuse de le faire sans essayer de libérer plus d'enfants. Les androïdes nous empêcheront probablement de partir donc le conflit arrive de toute manière, autant être dans l'offensive plus que dans la défense. Il va nous falloir un plan sans faille. Personne ne risquera sa vie sur un plan bancal ou basé sur une connerie du genre l'espoir ou la foi. Vous et vos gros cerveaux êtes les seuls auxquels je fais assez confiance pour tout dévoiler et j'ai besoin que vous gardiez le silence sur ses informations jusqu'à ce que l'on soit au point. Est-ce clair ?

Le ton de la jeune femme est sans appel. Jusque dans sa stature, elle est dure et directe, bien que ses yeux montrent une légère trace de d'appréhension. A ses côtés, Calliste efface également son petit sourire et se redresse, même si son expression faciale reste plus amicale et encourageante que celle d'Ethel. 

Pourtant, c'est sa confiance et cette pointe de vulnérabilité qui me font chaud au cœur et j'acquiesce aussitôt, lui adressant un bref sourire lui assurant que je tiendrais parole, ce qui semble la satisfaire. Aksel m'imite sans une once d'hésitation, laissant la jeune femme quitter le Laboratoire après un dernier signe de tête et une demande silencieuse de la tenir au courant de nos avancées de façon régulière. 

Lorsque la porte claque, j'entends Aksel soupirer et se laisser choir sur le sol, accusant le poids de toutes ces révélations et responsabilités nouvelles qui viennent peser sur nos épaules. Je me contente de poser ma tablette, réalisant alors que tous mes muscles sont crispés au point de sembler bloqué dans leurs positions. 

Je cligne des yeux lentement, inspirant longuement, cherchant à relâcher toute cette tension. Le silence n'est pas pesant, il est attentif. Je peux entendre Aksel respirer fortement dans mon dos, probablement cherchant aussi à se relaxer. 

Je sais d'avance que cela ne fonctionnera pas, pour lui comme pour moi. La semi-insouciance de l'année passée, pendant laquelle nous ne faisions qu'apprendre et découvrir, vient de céder sa place à l'urgence et à l'anxiété de la guerre. Et nous ne pouvons plus revenir en arrière.

Alors je me laisse tomber sur le sol à mon tour, adossée à ma table de travail, mon regard posé sur Aksel dont la tête est compressée entre ses mains et posée sur ses genoux. Je peux entendre quelques mots étouffés sortir de cet étau, mais rien de compréhensible. 

Mes yeux se ferment et je laisse les paroles d'Ethel former une boucle dans mon cerveau. Bien qu'elle soit la cheffe, celle qui prend les décisions, c'est sur moi et Aksel qu'elle vient de rejeter toutes les responsabilités en cas d'échec. Si lui rate ses sérums, si je rate ce robot, alors nous mourrons sous terre, affamés et seuls. 

Il y a quelques mois, une pareille responsabilité m'aurait comblée, prouvant la confiance de la jeune femme en moi et ce, malgré mon amnésie et mon mutisme. Aujourd'hui, je ne peux m'empêcher de me demander si je suis réellement prête pour gérer autant de pression, même avec mes souvenirs, ma voix et un QI de deux-cent vingt. 

Je reste une adolescente de pratiquement dix-huit ans, balancée au beau milieu d'une guerre dont je ne connais rien. Je ne vois pas ce que je peux apporter, en positif ou en négatif, qui permettrait la survie de ce petit groupe d'individus qui ne connaissent même pas mon prénom.

— Ils sont doués pour mettre l'ambiance hein ? demande finalement Aksel après ce long silence d'une voix légèrement étranglée.

Je laisse échapper un gloussement, ouvrant les yeux pour plonger mes iris dans celles du jeune homme, qui m'offre un petit sourire. Je hoche la tête, ne sachant pas exactement quoi répondre à ça. L'humour du jeune homme cache assez mal son stress et ses questionnements, que je devine sans peine être l'écho des miens. 

Le silence retombe pendant quelques secondes, cette fois assez gênantes puisque nous ne faisons rien d'autre que nous observer et détourner le regard quand on se sent mal à l'aise. Finalement, je m'apprête à lui rendre son sourire lorsque je sens quelque chose couler de mon nez jusqu'à mes lèvres. 

Je plaque aussitôt ma main dessus tandis que le regard d'Aksel passe de cynique à inquiet en une demi-seconde. Je n'ai pas besoin de miroir pour comprendre que c'est du sang et mon cerveau semble se réveiller afin d'en chercher la cause. 

Un vaisseau sanguin qui a explosé ? Le jeune homme se lève en même temps que moi et franchit la distance qui nous sépare si vite que je peux sentir sa main sur la mienne avant de réaliser où il se trouve. Aksel pose son autre main sur mon épaule et m'invite à me rasseoir, ce que je fais sans protester. 

Puis, sans un mot, il écarte ma main, pose un morceau de coton sous mon nez et m'invite à presser l'aile de mon nez. Je me rends alors compte que mon rythme cardiaque est plutôt inhabituellement rapide, mais je ne sais pas si c'est mon saignement soudain ou ma proximité avec Aksel qui en est la cause.

— Tu devrais aller voir Madigan pour vérifier que ce n'est pas grave. Je sais que dans 60% des cas, c'est bénin, mais comme tu as récemment eu un traumatisme, ça pourrait être lié et je ne tiens pas à risquer ta vie sur des pourcentages, souffle le jeune homme, désormais assis juste devant moi, son regard analysant mon visage comme s'il cherchait un autre saignement potentiel.

Comme à l'hôpital quand je ne pouvais pas encore parler, je lève le pouce de ma main libre vers le jeune homme, ce qui le fait sourire. Une moue brève qui disparaît après un court instant, remplacé par un visage plus fermé et distant que j'ai rarement vu sur Aksel, sauf lorsqu'il se dispute avec Ethel. 

Mais dans ma position actuelle, je ne peux pas vraiment poser de question. Le jeune scientifique m'aide à me redresser, passant un bras sous mes épaules afin de me maintenir droite et je fais de mon mieux pour éviter que ma tête ne parte en arrière ou ne bouge trop. 

Je marche en silence vers la lourde porte par laquelle Ethel et Calliste sont partis il y a moins de dix minutes jusqu'à ce qu'Aksel me hèle et m'arrête. Je me retourne vers le jeune homme, un sourcil froncé et l'autre haussé. Il est de nouveau à sa table de travail, son regard allant de ses fioles à mon visage.

— Madigan m'a dit ce matin que Benny te cherchait. Tu devrais... Après tout ce qu'on vient d'apprendre... Je..., commence-t-il.

Il prend une longue inspiration.

— Prend ta journée. Détends-toi. Revient en forme demain, d'accord ?

Je cligne des yeux, surprise par ces paroles. Je hoche la tête avec des mouvements très lents et presque imperceptibles, mais le jeune homme me sourit et détourne le regard, commençant à se mettre au travail sur ses sérums. La porte claque derrière moi, me faisant sursauter et je m'engage dans les escaliers, les sourcils désormais froncés. 

Je suis surprise qu'il me donne la journée après tout ce que nous venons d'apprendre. Nous n'avons pas une seule journée à perdre ! Surtout moi, si je veux terminer le robot rapidement et pouvoir lui appliquer des modifications. D'un autre côté, la simple mention de Benny a réussi à me décontracter. 

Après tout ce temps à attendre de pouvoir le voir, j'avais fini par oublier qu'il était à quelques étages au-dessus de moi. Madigan m'avait dit qu'il s'était acclimaté à l'endroit et qu'il avait trouvé un travail, mais j'étais enfermée, alors il m'était impossible de le voir. Maintenant, nous sommes tous les deux libres. 

Cette pensée semble faire gonfler un petit peu plus mon cœur et mon sourire se fait moins crispé aux fils des marches. Mais il disparaît tout aussi rapidement lorsque je croise le regard de Madigan, qui sort d'une chambre. Je tombe visiblement à un mauvais moment. 

J'inspire et fais un pas en arrière, attirant malheureusement l'attention de la jeune femme sur moi lorsque ma botte frappe d'un coup sec une plaque de métal mal fixée. Son regard sombre et fermé passe ensuite de la joie à l'anxiété lorsqu'elle remarque le morceau de coton plaqué sous mon nez. 

La jeune femme m'intime de la suivre et me fait entrer dans une pièce qui ressemble à la chambre dans laquelle je me suis réveillée ici, sauf qu'il n'y a pas de lit, mais juste une chaise. Je prends place à cet endroit tandis que la jeune femme retire le coton et plaque un petit objet chaud et vrombissant contre mon nez.

— Le TT-14 va vérifier que ton saignement est bénin et non dû à un traumatisme que nous n'aurions pas détecté. C'est un véritable bijou cette machine, il peut..., commence la jeune femme.

Je l'interromps d'un geste de la main, retirant la petite machine lorsqu'elle se met à bipper, les yeux rivés sur l'écran qui indique mes résultats.

— Je sais Mad', je sais.

C'est en remarquant le silence qui suis ma réponse que je me souviens que la jeune femme n'avait encore jamais entendu ma voix. Oh non. Je tourne la tête vers elle, découvrant ses yeux ronds et sa bouche entrouverte, qui se referme à la seconde où elle reprend ses esprits, laissant échapper un petit cri strident. 

Personne ne sait réagir correctement dans cet endroit ? Puis ses bras se referment autour de moi et pendant quelques secondes elle reste ainsi, sans rien dire. Finalement, elle recule et je ramasse lentement le TT-14 qui est tombé sur le sol, sans pour autant lâcher la jeune femme du regard. Cette dernière fait de même, comme si elle venait d'assister à un miracle.

— Tu peux parler ! Enfin, je savais que tu pouvais bien sûr, ton mutisme était clairement lié à un choc mais ça y est, tu parles ! Est-ce que ça vient de te revenir ? Parce que ça expliquerait le saignement du nez tu sais. Imagine un peu l'énergie qu'il a fallu à ton cerveau pour se souvenir de comment parler... Ou peut-être que ça n'a rien à voir, parce que ton Intelligence Artificielle a pu le faire sans consommer d'énergie, déclare la jeune femme, clairement trop enthousiaste.

Je pose la petite machine sur la table qui se trouve à ma droite et interromps une nouvelle fois la jeune femme dans son monologue.

— Je peux parler depuis moins de dix heures et ça reste assez douloureux au niveau de mon crâne. Je suppose que moins je parle, moins j'ai de risque de reproduire l'expérience, terminé-je en pointant mon nez du doigt avec une légère grimace.

Madigan redevient aussitôt sérieuse et m'enfonce pratiquement un stylo qu'elle vient de ramasser sur une autre table dans la poitrine, les sourcils froncés.

— Nu-uh Fe-fe ! La prochaine fois que tu sens ton crâne commencer à te lancer, tu la fermes et tu signes. Ordre du médecin, déclare la jeune femme.

Je hoche la tête calmement, arrachant une grimace à la jeune femme qui m'attrape la tête pour la maintenir en place. Je lui souris, ce qui semble la détendre, jusqu'à ce qu'on se fasse surprendre par un nouvel arrivant.

— Hey heu Madigan, Samuel s'est encore frappé le doigt, il va avoir besoin de pansement, annonce une voix bien trop familière.

J'entends la jeune femme jurer entre ses dents et dois retenir un gloussement, qui se tarie de lui-même lorsqu'elle s'écarte pour répondre au nouvel arrivant et que mes yeux tombent sur lui. Son visage est tourné vers la jeune femme qui lui crie dessus, ce qui me permet de l'observer sans être aperçue. 

Sa barbe a poussée, ce qui le rend un peu plus âgé qu'il ne l'est réellement. Ses yeux n'ont plus la même lueur, ils sont un petit peu éteint et mon cœur se serre en me souvenant de la raison pour laquelle nous ne nous sommes pas vu depuis longtemps. Mais je n'ai pas le temps d'y songer plus longtemps que le jeune homme tourne la tête et m'aperçoit. 

Ses yeux s'ouvrent légèrement et le jeune homme se met à sourire. Sans y songer, je me lève et courre en direction de Benny, qui me réceptionne sans problème dans ses bras. Et à cet instant, je suis de nouveau petite Felidae, libre de toutes responsabilités, contraintes et souvenirs. Je suis protégée, en sécurité. Les bras du jeune homme se referment dans mon dos et je m'autorise enfin à verser quelques larmes dans son tee-shirt.

I.E.M = Impulsion Electromagnétique (E.M.P en Anglais). Emission d' brève et de très forte amplitude qui peut détruire de nombreux et électroniques (reliés au courant et non protégés) et les . 

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Salut les Courginettes !
Aujourd'hui, je suis en avance !
Étant donné la 4G très mauvaise, je profite d'un rayon de wifi...

BENNY IS BACK !
Contents ?
Que pensez-vous du chapitre ?
Que nous réserve la suite ?

Dites moi tout 👀👀

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