Il allume un magnétophone et le dépose sur le bout de mon lit.

-Commençons avec la première question. As-tu déclenché cet incendie?

Je secoue la tête négativement.

-Que faisais-tu à la pizzeria Freddy Fazbear's Pizza?

Je ne peux pas répondre par un oui ou par un non. Je force ma gorge à parler.

-Je... travaille... là...

Il le note.

-Depuis combien de temps?

Je lève cinq doigts.

-Cinq ans?

Je secoue la tête.

-Cinq... jours... travail... d'été.

-Tu as quel âge? 16 ans de ce que m'a dit ta mère?

J'acquiesce.

-Y avait-il quelqu'un d'autres avec toi dans la pizzeria? Tu sais... des amis, ton petit-ami, n'importe qui.

Je secoue négativement la tête, mais je lève mon doigt pour ne pas qu'il m'interrompre.

-William... Afton.

Il arrête de bouger. Il semble réfléchir.

-William Afton, tu m'as dit?

J'hoche la tête à nouveau. Il se lève en prenant son talkie-walkie.

-Judy, ici l'agent Wilde. Peux-tu me trouver quelque chose sur William Afton? Merci.

Il se rassoit.

-Comment connais-tu William Afton?

-Oncle... mon... oncle...

-Ton oncle paternel?

J'hoche la tête.

-Que faisait-il là? Est-ce que c'est lui qui a déclenché l'incendie?

-Probablement...

Je tousse un peu. « Bip! ». Une voix de femme sort du talkie-walkie du policier. Il s'éloigne pour mieux l'écouter. Il revient quelques secondes après.

-Rebecca, sois franche avec moi. Ton oncle, monsieur Afton, est-ce que tu le connaissais bien?

Je secoue la tête négativement.

-Tu ne savais donc pas qu'il avait été le co-fondateur de plusieurs animatronics de la franchise Freddy Fazbear's Pizza et qu'il était l'un des principaux suspects pour les disparitions d'enfants?

-J'ai... su... quand... il... m'a parlé... des... disparitions... ils sont... dans... animatronics.

-Pardon? Peux-tu répéter?

Il n'avait pas l'air de vouloir me croire.

-Enfants... ont été enlevés par lui... et... tu... tués... et mis dans... animatronics...

Même si ce n'est pas moi qui ai commis ce crime, je me sens tout de même mal. Il s'agit de mon oncle. Une des personnes que j'aimais le plus quand j'étais jeune.

Oh mon dieu, j'ai joué avec les animatronics quand j'étais enfant.

Un haut le cœur me prend. Avec l'adrénaline, je retire mon masque respiratoire et penche mon corps sur le côté pour vomir. Des éclaboussures atterrissent sur les pieds du policier.

Je tousse un moment avant de vomir à nouveau. C'était vrai qu'ils puaient. Je jouais avec des cadavres d'enfants. Je leur ai parlé comme si c'était des amis. Je les avais vu au début en tant qu'humains.

Un seau m'est apportée et je vomis dedans. Je ne me sens pas bien. Pas bien du tout.

Après ce qui me semble un éternité, je crache dans le seau. Je n'ai plus rien à vomir. J'ai l'impression de m'être complètement vidée.

Une infirmière nettoie le vomi par terre. Le policier attendait patiemment. Je me rallonge. Une autre infirmière m'apporte un verre d'eau. Je me redresse à nouveau pour le boire.

L'agent Wilde revient dans la pièce.

-Merci pour toutes les informations que tu m'as données, Rebecca. Je vais repasser te voir si j'ai d'autres questions.

Il me salut et disparaît de ma vue. Je dois me changer les idées. Je fais un signe à une infirmière. Elle s'approche.

-As-tu besoin de quelque chose?

-Une... télévision... film... pas d'horreurs... ni pour enfants... juste... pour me changer les idées.

***

J'ai observé trois comédies romantiques et deux films d'actions avant d'être capable de m'endormir. On dirait que je redoutais ce moment. J'avais peur de rêver à mon enfance et à mon travail chez Freddy Fazbear's Pizza. C'est probablement pour ça que je n'ai pas beaucoup dormi et que j'ai écouté encore une fois un film, peut-être deux mêmes avant que l'agent Wilde revienne me voir.

-Bon matin, Rebecca.

Au même moment, une infirmière m'apporte un plateau sur lequel est déposé mon déjeuner. Elle redresse mon lit pour que je puisse manger confortablement. Les toasts ont l'air très appétissantes. Ça fait une journée complète que je n'ai pas mangé. Je croque dans la première toast et je la mâchouille avant de l'avaler. Elle est moins délicieuse que je le pensais.

Le policier s'installe sur la même chaise qu'hier. Il a quelque chose dans les mains.

-Nous avons fouillé les débris à la recherche des animatronics et du corps d'Afton. Je suis parti avant qu'on trouve chacun d'entre eux, mais je suis parti avec ça.

Il soulève l'objet. C'est une cassette audio. Dans son autre main, il y a un lecteur de cassette.

-Nous l'avons écouté, au poste, et nous en avons convenu qu'elle s'adressait à toi ou bien que tu réussirais à la comprendre aussi.

-Cette cassette? Pour moi? Que je la comprenne?

On dirait que ma voix va mieux. Tant mieux, je n'aimais pas avoir cette voix stéréotypée de fumeuse depuis 100 ans.

-Veux-tu l'écouter? Ou préfères-tu attendre?

Je réfléchis un instant. Peut-être que ce qu'il a n'est qu'une simple cassette de Phone Guy que j'ai déjà écoutée. Ma curiosité prend toutefois le dessus et je l'invite à la faire jouer.

Une voix d'homme retentit.

-« À la personne qui aura fait incendié Freddy Fazbear's Pizza ou du moins la personne qui se sera trouver dans cette situation, j'espère que ce châtiment ne t'auras pas causer trop de soucis, car ce feu ne te concernait pas. Je m'appelle Henri Emily et je suis celui qui a souhaité depuis un temps que la franchise que j'ai co-créé avec William Afton disparaisse à tout jamais. Le feu pourrait sembler une bien grosse action pour éliminer une seule pizzeria de la franchise, mais seul le feu pouvait libérer les enfants. Enfin, ce qu'ils restaient d'eux. C'était mieux pour que leurs âmes puissent reposer en paix. Ma fille allait aussi pouvoir les aider à passer dans l'Au-delà. Avec sa nature maternelle, je sais qu'elle fera. Concernant mon cher ami, une place en Enfers s'est libérée pour t'accueillir. J'espère que tu vas y pourrir.

Fin de la cassette. »