Chapitre 23

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- Ta curiosité te perdra.; soupira Satan.

- Ouais je sais, on me l'a déjà dit.; chantonnais-je en examinant les alentours.


C'était exactement comme je l'imaginais : des bonbons, du sucre, des peluches, et des excentricités partout ! Satan m'invita à prendre place, et ordonna à ses servantes d'apporter un peu de thé et des biscuits. Il me demanda une dernière fois si je voulais entendre cette histoire, et je lui affirmais que oui.


- L'amour est un poison pour les démons. Comme tu le sais, seuls les puissants démons peuvent traverser le portail menant au Monde des humains. Et quand ils ont vécu trop longtemps, ils se questionnent sur d'autres horizons, c'était le cas d'Elther. C'était déjà une puissante démone à l'époque.; commença-t-il avant que ses servantes ne reviennent avec les friandises convoitées.


Les yeux du démon s'illuminèrent. Il s'empressa de prendre une sucette et de la tremper dans son thé. J'avais envie de vomir mes tripes en voyant cela. Répugnant. Il croqua dans la friandise et je crus devenir vert. Il leva un regard incrédule à mon attention.


- Oh pardon... Tu en veux ?; me demanda-t-il en me tendant une sucette.

- Non merci !; répondis-je peut-être un peu trop vite.


Satan fit la moue avant de continuer son récit :


- Elther s'est éprise d'un jeune humain qui gardait des enfants et se battait pour leurs droits et leurs bien-être. Mais elle ne connaissait rien à l'amour. On l'avait pourtant prévenue...

- Prévenue de quoi ?; insistais-je.


Il resta silencieux un instant, comme si il se rappelait de quelque chose.


- Les démons... ne peuvent tomber amoureux que d'un humain. Si ils sont avec d'autres démons c'est uniquement pour préserver l'espèce. Mais un démon n'a pas de cœur. L'amour se manifeste d'une manière extrêmement douloureuse, et cela l'est encore plus quand les sentiments ne sont pas réciproques. De plus, un démon perd l'appétit quand il est éprit d'un humain, car seul l'être convoité l'intéresse. Bien sûr, ils ne peuvent pas non plus se nourrir de cet être, de peur de le tuer. Les plus fragiles décident de s'exiler, car la faim devient trop forte, et ils décident de se laisser mourir.


Horrifié par cette découverte, je me demandais ce qui était arrivé à Louise. Satan devina mes pensées, et son regard se perdit dans le vide.


- Je l'avais plusieurs fois invité à revenir en Enfer, mais elle refusait. Tu aurais dû la voir... Pauvre petite... Elle n'arrivait plus à tenir debout tellement elle était épuisée. L'amour lui faisait atrocement mal, et elle résistait à la tentation de dévorer l'être qu'elle aimait. Le positif dans tout ça, c'est qu'il l'aimait en retour.

- Et ensuite...?; murmurais-je.

- Je ne pouvais pas me permettre de perdre Elther. Elle est la grande maîtresse de l'Erebe, et je savais qu'elle ne céderait jamais. Je suis donc allé voir l'humain, il était déjà au courant de sa vraie nature, et désirait plus que tout au monde la sauver contre son grès. Alors je lui ai dis ce qu'il devait faire, et il l'a fait sans hésiter.


Il posa sa tasse sur la table. C'était comme si en parler ravivait ses douleurs passées. Il soupira, restant silencieux quelques minutes.


- Comment l'avez-vous sauvée...?; finis-je par demander.


Il plongea ses yeux dans les miens, un sourire triste accroché à ses lèvres.


- Lorsqu'un démon est affamé, il ne se contrôle plus. Il prend ce qu'il désire instinctivement si il se trouve à proximité. C'est pour cela qu'elle s'enfermait à double tour dans la cave quand la faim se faisait trop forte. Le seul moyen de sauver un démon amoureux, c'est de lui offrir le cœur, encore palpitant, de l'être aimé.


Un frisson parcourut ma colonne vertébrale. J'avais envie de vomir.


- Tu n'as tout de même pas...; réussis-je à gémir.

- Si. J'ai tout dis à l'humain, et je lui ai ouvert la porte. Elle lui a hurlé de s'éloigner mais il l'a embrassé une dernière fois. Elle lui a arraché le cœur et l'a dévoré. Après ça, je l'ai ramené en Enfer, et elle ne m'a plus jamais parlé. Elle a pleuré pendant des siècles... Pauvre enfant...; avoua-t-il en baissant les yeux.


Je fus pris d'une nausée. Comment avait-elle pu vivre un truc aussi horrible...? Et moi qui la prenait pour une folle bipolaire...


- Mais il y a un point positif dans l'histoire.; annonça-t-il en ayant reprit le sourire.


Je levais un regard horrifié vers le démon qui semblait amusé.


- Le cœur de l'humain continu de battre en elle, la privant ainsi de la faim et lui permettant de ressentir des émotions humaines. Ils sont ensemble pour l'éternité. N'y a-t-il rien de plus beau que l'amour démoniaque ?; sourit-il.


Cette fois-ci, je ne pouvais plus me retenir. Je m'enfuyais de l'île où vivait ce monstre. Comment avait-il pu lui faire ça ...? Je passais le portail à toute allure, essayant de reprendre une respiration plus silencieuse. J'avais envie de hurler à sa place.


- Vengeur, ça ne va pas ?; me demanda Min'O.


Je me retournais brusquement, avant de courir vers la maison et ignorer le minotaure. Je reniflais brusquement. La rage et la tristesse se débattaient en moi, et je retenais mes larmes. Je poussais la lourde porte de la maison dans un gémissement sourd.


- Oh, tiens. Tu es rentré l'insecte ?


Mon cœur manqua un battement quand je vis Louise. Elle était en train de préparer le dîner, à quelques mètres de moi. C'était sûrement la dernière personne que je voulais voir à ce moment précis.


- T'en fais une tête, t'as vu un fantôme ?; rit-elle.


Mes traits se déformèrent, et les larmes coulaient le long de mes joues. Je me précipitais vers elle, et enroulais mes bras autour de ses épaules, compressant son corps contre le mien. Combien de siècles avais-tu souffert ? Ta plaie ne pouvait pas s'être refermée, même maintenant.


- Vengeur ? Qu'est-ce que tu... Lâche-moi !; cria-t-elle surprise en essayant de me repousser.

- Je suis désolé...; gémis-je en la serrant plus fort contre moi.

- Mais enfin qu'est-ce qu'il t'arrive ?; grogna-t-elle agacée.

- Je suis désolé...; soufflais-je en ayant perdu ma voix.


Elle arrêta d'essayer de me repousser, et laissa ses bras pendre le long de son corps, appuyant sa tête sur mon épaule.


- Il te l'as dit n'est-ce pas ? Il t'as raconté mon passé à Eres et moi.


Je remuais ma tête en guise de oui. Elle soupira en fermant ses paupières.


- Regarde-toi, on dirait un vrai gamin. Tu n'as pas besoin de pleurer pour moi, je l'ai déjà fait durant des siècles.


- Mais il n'y avait personne pour te consoler...!; gémis-je.

- Détrompe-toi. J'avais ce petit cœur qui battait dans ma poitrine. Combien de fois ai-je voulu me l'arracher avant de comprendre que si je le faisais, son sacrifice aurait été vain... C'était mon premier et dernier amour. Si il est mort, c'est ma faute, car je n'avais pas de cœur.; dit-elle d'une voix tremblante.


Je me reculais brusquement, tout en maintenant fermement ses épaules entres mes mains. Ses yeux brillaient et des larmes n'allaient pas tarder à couler le long de son visage.


- Ce n'est pas ta faute ! Ce n'est en rien ta faute !; criais-je

- Alors à qui est-ce la faute ?; demanda-t-elle en cherchant une réponse de ses prunelles dorées.


Ma voix ne voulait plus sortir de ma gorge. Je baissais les yeux avant de la reprendre contre moi.


- C'est la faute du destin...; murmurais-je en fronçant les sourcils.


 

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