Chapitre 24

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Le jours J était enfin arrivé. Je jetais un regard complice à Louise qui me le rendit, avec un sourire qui montrait son impatience. Depuis quelques mois, nous avions lié une véritable amitié. Je comprenais maintenant pourquoi elle était si bipolaire. Il fallait comprendre que c'était un puissant démon, qui avait vécu plusieurs millénaires sans cœur, et seulement quelques siècles avec celui de son bien-aimé. Les émotions humaines se bousculaient en elle, et elle ne savait pas toujours les contrôler. Et puis n'importe qui serait bipolaire après avoir vécu une si horrible expérience.

Je me précipitais dans ma chambre et fouillais dans mon placard pour en extirper une petite boîte poussiéreuse. Je soufflais dessus pour dégager la saleté, et l'ouvrais, tendis qu'une odeur de renfermé emplissait mes narines. Il était là. Mon petit gadget préféré. Je prenais le téléphone entre mes mains, et je me rappelais de la petite Clémence que je protégeais. J'allais enfin la revoir ...! Je serrais le téléphone contre moi, avant de prendre un énorme sac en cuir brun, et d'y fourrer toutes mes affaires : vêtements civils comme uniforme et armes de Faucheur. Je jetais ensuite le sac par dessus mon épaule et me pressais de rejoindre Louise qui m'attendait devant le portail. Je courais à en perdre haleine, la brise fraîche fouettant mon visage, et ébouriffant mes cheveux. J'arrivais enfin devant Min'O, qui s'inclina respectueusement en guise de salut. J'étais essoufflé, mais l'impatience me faisait vite oublier cela.


- Tout le monde est prêt ?; demanda la voix rauque du minotaure.


Je secouais vivement la tête en guise d'affirmation, un sourire niais aux lèvres. L'homme-taureau se dirigea vers le portail, et celui-ci s'ouvrit. Louise emboîta le pas, et je la suivis, trépignant d'impatience.


- Attendez-moi !; hurla une voix familière derrière nous.


Nous nous retournions pour apercevoir Zac, un énorme sac sur le dos, l'air grognon.


- Vous ne comptiez pas partir sans moi, quand même ?; grogna-t-il une fois arrivé à notre hauteur.

- Tu ne viens pas.; répondit sèchement Louise.


Tous les regards se braquèrent sur elle. Elle avait dit ces mots avec un ton si froid, si distant, que Zac ne savait pas quoi répondre. Elle l'avait séché. Il la fixait avec des yeux exorbités, la bouche entrouverte. Il fronça ensuite les sourcils, les traits de son visage déformés par la frustration. Il s'avança d'un pas décidé vers le portail, laissant un grognement sourd s'échapper de sa poitrine. La main de Louise le rattrapa aussi sec par le col, et l'envoya valser quelques mètres plus loin. Il toussa avant de se relever, puis il la fusilla du regard.


- Pourquoi ?; cria-t-il.

- C'est trop dangereux pour toi.; déclara-t-elle toujours aussi froidement.

- Trop dangereux ? Je suis plus fort que cet imbécile, et tu me dis, à moi, que c'est trop dangereux ?; riposta-t-il.


Il me fallut quelques secondes pour réaliser que l'imbécile, c'était moi.


- Qui c'est que tu traites d'imbécile, clébard ?; rétorquais-je vexé.

- Hybride.; corrigea-t-il.


Son regard noir rencontra le mien. Je me retournais, faisant comme si de rien n'était. Je n'avais pas envie de revoir Clémence en étant couvert de bleus. Louise soutenait le regard du jeune homme, puis voyant qu'il ne bougeait pas, elle soupira. La démone se retourna ensuite vers moi, me faisant signe que nous pouvions passer le portail. Nous avancions vers le liquide, et nous apprêtions à le traverser quand des bruits de pas retentirent dans mes oreilles. Louise en fut aussi alertée, elle s'apprêtait à se retourner quand deux bras nous encerclèrent, tout en nous poussant dans le portail. Je poussais un hurlement de surprise quand l'Erebe disparut de mon champ de vision, laissant place à une distorsion étrange, accompagnée d'une langue qui m'était inconnue.

Je fus soudainement projeté sur un sol rocailleux et sombre. Je poussais un gémissement de douleur quand mon nez rencontra la roche avec fracas. Je pressais ma main contre celui-ci en plissant les yeux. Il fallait toujours que ce soit comme ça. ça me rappelait le jour où j'étais tombé dans la chambre d'hôpital. Étrangement, j'accueillais la douleur de mon pauvre petit nez avec plaisir. Je me rendais compte qu'un poids m'écrasait encore contre le sol. J'essayais de me retourner, et je pus reconnaître la voix de Zac, qui semblait se réveiller. Il se releva, se passant une main sur la nuque. J'en profitais pour me relever en vitesse et dégourdir mes jambes. Je détestais utiliser ces portails, le corps est engourdie une fois sortit. Non, j'avais plus important à penser là. Je braquais mes yeux sur Zac, j'allais lui en faire voir de toutes les couleurs à celui-là ! Mais Louise, sortit de nul part, et fut plus rapide que moi.


- Qu'est-ce que tu as foutu ?; hurla-t-elle sur ce pauvre Zac.

- Je suis venu avec vous.; conclu-t-il en se relevant d'un air menaçant.


Un grognement sourd retentit quand Louise montra ses crocs, mais ce grognement était bien trop puissant pour être le sien. Ses yeux jaune se levèrent au dessus de moi, et l'intimidation se lisait sur son visage. Elle reporta ses yeux vers moi, et je pouvais y lire "Ne bouge pas." Un vent brûlant venait s'écraser sur ma nuque, déclenchant en moi un frisson qui me parcouru tout le corps. Je retournais la tête en tremblant, pour me retrouver nez à nez avec un chien géant, au poil noir, à trois tête. Ses yeux jaunes étaient fixés sur moi, et sa queue de lion se balançait de droite à gauche. Ses narines se dilatèrent quand il sentit mon odeur, avant de se rétracter. L'une des tête entrouvrit sa gueule pour laisser pendre sa langue, et je pus y voir les million de couteaux aiguisés qui lui servaient de dentier. Je lançais un regard désespéré à Louise, lui laissant clairement entendre que j'allais m'enfuir si elle ne faisait rien. Elle me fit un signe négatif de la tête.


- Il faut d'abord qu'il vérifie que tu ne sois pas une menace.; me chuchota-t-elle.


La tête centrale de la bête s'avança vers moi, j'étais si près que je pouvais sentir l'humidité de sa truffe. Un grondement profond s'échappait de son poitrail. Cette fois, c'en était trop. Je tournais les talons, et pris mes jambes à mon cou.


- Vengeur !; hurla Louise pendant que Cerbère se lançait à ma poursuite tout en aboyant.

- C'est plus fort que moi, je hais les chiens !; hurlais-je en continuant ma course.

- La question est : Qu'est-ce qu'il aime ?; ricana Zac.


Je levais les yeux aux ciel en ayant entendu sa remarque. J'ouvrais de grands yeux quand je vis le pic de roche qui s'élevait devant moi. Je ne pouvais pas faire marche arrière à cause du monstre qui me courait après. Je sifflais une injure entre mes dents, accélérant le pas, puis je rassemblait mes forces dans mes jambes, sautant et me propulsant sur le pic pour m'élever dans les airs. Cerbère s'arrêta de justesse avant de s'encastrer dans la roche. Je retombais souplement sur son dos, m'agrippant fermement à ses poils. Il rugit de rage, se secouant brusquement.


- Écoute-moi bien ! Parce que je sais que tu peux me comprendre ! Je ne suis pas une menace ok ? Mais j'ai pas de temps à perdre avec une vérification non plus... J'ai attendu six putain d'années ! Alors tu vas bouger tes grosses fesses et ouvrir ce portail !; criais-je pour que ma voix surpasse ses grognements.


Il s'arrêta brusquement, sa tête de droite se retournant pour me faire face. J'esquivais juste à temps une morsure, lâchant prise et prenant en vitesse mes distance. À ma grande surprise, Zac vint m'aider, se plaçant entre moi et le chien géant. Cerbère s'avança majestueusement vers nous, avant de s'arrêter à quelques mètres seulement. Nous nous rendions compte de sa grandeur, ce qui me donnait la chair de poule. Même Zac tremblait comme une feuille alors qu'il tentait de rester fort.


- Seigneur Cerbère. Je m'excuse du comportement de mes disciples.; annonça Louise en s'inclinant respectueusement vers l'immense bête.

- Elther.; gronda le concerné en se retournant vers elle.

- Nous avons eu un imprévu. Nous ne voulions pas te déranger. S'il te plaît, épargne leurs vies.


La démone avait plongé ses yeux dans les siens. Il y eut un long silence, puis Cerbère se retourna dans une tanière sombre où il disparut. Louise se releva pendant que deux portes immenses sortaient de terre, faisant trembler le sol.


- Venez, avant qu'il ne change d'avis.; nous ordonna sèchement la démone en se dirigeant vers les portes qui s'ouvraient sur une lumière aveuglante.


Zac et moi marchions difficilement à cause de la terre qui tremblait, mais nous avions réussis à rejoindre la démone. Un rire rauque résonnait depuis la grotte où était entré Cerbère.


- La prochaine fois, je ne serais pas aussi clément.; retentit la voix.


Louise ignora ces menaces, et nous fit signe d'avancer vers la lumière. Nos mains se lièrent et nous nous retrouvions projetés en l'espace d'un instant dans une boutique. Ou pour être plus précis, une Inferno-boutique. Le commerçant, un troll, nous regardait d'un air blasé, puis replongea son nez dans son livre. Louise s'appuya au contoir, et dévisagea le vendeur. Le concerné comprit qu'il ne pourrait pas continuer de lire tranquillement quand il reconnut la démone. Il posa son livre et s'absenta dans la pièce d'à côté pour revenir quelques minutes plus tard avec un corps enveloppé dans des feuilles translucides. C'était la forme humaine de Louise. Elle partit dans les rayons choisir quelques vêtement et les enfila à son corps. Le vendeur lui confia ensuite une pastille qu'elle croqua. Son corps se vaporisa et la fumée pénétra dans la poitrine de l'enveloppe charnelle, qui ouvrit brusquement ses yeux.


- Trop cool...; murmura Zac le regard envieux.


Louise se releva, esquissant un sourire satisfait, puis nous prenions la route vers la maison de Drag. Que dis-je... Le château de Drag. J'étais vert quand j'arrivais sur les lieux. La démone sonna à la porte, et un domestique vint lui ouvrir. Un domestique ! Il s'inclina respectueusement devant nous, avant de nous indiquer le chemin vers un salon.


- Monsieur ne tardera par à arriver.; annonça le vieil homme avant de se retirer.


Je m'affalais sur le sofa, et constatais avec plaisir que je pouvais les toucher.


- Tous les meubles de cette maison viennent de l'Inferno-boutique. Les humains comme les démons peuvent les utiliser.; confirma Louise en examinant la texture de son fauteuil pourpre.


Wow. ça lui avait coûté combien tout ça ? Zac vint me rejoindre, examinant avec passion son entourage. C'est vrai qu'il n'avait jamais vu le monde humain. Je souriais quand je vis la détermination dans son regard. Il sursauta quand la porte s'ouvrit. Un homme de la trentaine, cheveux brun coupés très court, et yeux sombres fit son apparition. C'était sûrement l'enveloppe humaine de Drag. Le petit veinard. Mes yeux se posèrent sur une silhouette élancée qui le suivait. Ses cheveux ébènes étaient rassemblés en un chignon négligé, ses lèvres d'un naturel vermeil contrastaient avec sa peau pâle, et ses yeux mi-noisette, mi-vert semblaient devenir dorés avec les rayons du soleil. Elle portait un jean délavé et déchiré, moulant parfaitement ses jolies formes, avec un débardeur noir ample dissimulant sa poitrine, et des converses brunes. C'était... Clémence ? Non... Impossible ! Clémence n'aurait pas grandit autant que ça en six ans ! C'était peut-être la femme de Drag, bien qu'elle ait l'air un peu jeune pour lui !


- Ne fais pas la malpolie Clémence; commença Drag affectueusement; va dire bonjours à Louise.


Mon cœur manqua un battement. Alors c'était vraiment Clémence. Je regardais Louise, mais je n'existait déjà plus pour elle. Ses yeux étaient rivés sur la jeune fille, un sourire tendre suspendu aux lèvres. Je lançais alors un regard rapide sur Zac, et la rage me montait quand je voyais ses joues devenir rouges. Je me relevais brutalement. C'était peut-être la première humaine qu'il voyait, et c'est vrai que ma protégée était très séduisante, mais j'étais le premier dans son cœur, et j'allais le lui prouver !


- Salut Clémence !; chantonnais-je en écartant mes bras pour l'accueillir.


Elle s'avança vers moi, à ma plus grande joie, puis elle me transperça. Je restais inerte, et retournais ma tête vers ma protégée. Elle serrait la main à Louise, comme pour se présenter à elle. Elle me jouait un tour c'est ça ? Elle m'en voulait peut-être de l'avoir laissé il y a six ans. Je toussais pour lui faire remarquer ma présence, mais elle continuait de m'ignorer. Je décidais d'attraper vivement son épaule pour la retourner vers moi, mais une fois de plus, je la transperçais. Je regardais ma main en fronçant les sourcils, avant de reposer mon regard vers Clémence qui discutait comme si de rien était avec Louise. La démone me lança un regard discret, un sourire triste aux lèvres. Alors c'était vrai...

Clémence m'avait vraiment oublié ...? Elle ne pouvait vraiment plus me voir ...?


 

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