Puppy Lover (2)

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

 Qu'est-ce que c'est agréable que la relation entre Warren et Déborah soit redevenue normale, j'avais déjà eu le droit à un avant-goût durant les derniers jours de la semaine dernière, mais là, maintenant c'est encore mieux vu que mon jumeau sait vraiment tout. Officiellement, ça ne change pas grand-chose à nos discussions étant donné que mon frère ne l'interroge pas du tout au sujet des voyages dans le temps et tout ce qui va avec. Mais dans les faits, ça change beaucoup vu le changement flagrant au niveau de l'attitude de Warren, qui est maintenant bien plus détendu, ce qui rend l'atmosphère et la situation parfaite ou presque, c'est juste incroyable, je payerais cher pour avoir l'instant figé dans l'éternité exactement comme actuellement.

Le lendemain de l'arrivée de Déborah, nous retournons à Londres, juste toutes les deux, comme nous l'avons déjà fait plusieurs fois. Mais cette fois, nous ne comptons pas rejoindre qui que ce soit, mais nous allons juste flâner dans les rues comme dans nos premiers jours, sans vrai objectif et surtout sans contraintes, nous pouvons aller où l'on veut et surtout, nous pouvons y rester autant que nous voulons. Et ça, ça change tout.

— Qu'est-ce qu'il y a au programme aujourd'hui ? me demande Déborah sur la route pour aller jusqu'à la capitale.

Elle doit sans doute penser que j'ai un programme précis en tête et que je ne lui en ai seulement pas encore parlé alors que vraiment, ce n'est pas du tout le cas, je suis totalement en improvisation totale.

— Alors là!... Où le vent nous porte, je pense, parce que je n'ai vraiment rien de prévu. Mais si tu as une idée précise en tête, on peut le faire, je n'ai rien contre.

— Absolument pas, c'était seulement par curiosité. Et j'aime bien le programme juste toi et moi à traîner dans les rues sans but.

Bon, au moins, c'est bien, nous sommes sur la même longueur d'onde. Par contre, ça ne m'aide pas à choisir un point de départ avant de se laisser « porter par le vent ».

Finalement, je me gare dans le centre-ville, au moins, depuis là-bas, nous pouvons à peu près aller n'importe où, nous avons très largement le choix, ce qui est déjà franchement fantastique. Du coup, même quand nous descendons de la voiture, nous ne nous sommes toujours pas décidées d'une destination par où commencer. D'un autre côté, nous n'avons pas non plus cherché à en trouver une. Nous commençons alors à errer dans les rues et quand nous trouvons qu'il y a trop de monde, nous prenons une rue moins chargée. Nous avançons ainsi un peu aléatoirement sans réel but et sans pour autant se perdre vu que je connais quand même suffisamment bien Londres pour ne pas prendre une rue inconnue sans même avoir la moindre idée de l'endroit où elle peut mener.

À force, nous finissons par atterrir dans mon ancienne rue, à quelques mètres seulement de la fac de physique où j'ai étudié. C'est assez perturbant de se retrouver ici, ça a beau faire plus d'un mois que nous sommes partis avec Warren, le quartier ne m'avait pas du tout manquée. Au contraire, ça faisait déjà un moment que je n'avais qu'une envie, c'était d'en partir. Autant dire que je n'ai aucun regret, ça faisait déjà beaucoup trop longtemps que nous vivions ici, ça avait fini par ne plus être possible et c'est une délivrance de ne plus y habiter.

Mais c'est très bizarre de se retrouver là avec Déborah, ça me donne l'impression de la faire rentrer encore un peu plus dans mon monde. Parce que même si j'ai haï cet endroit de nombreuses fois et que je n'ai jamais vraiment rêvé d'y vivre, j'y suis quand même restée cinq ans. En plus, c'est une part importante de ma vie puisque c'est là qu'elle a enfin commencé quand j'ai pris mon indépendance. C'est aussi ici que j'ai commencé à vraiment me construire en tant que moi-même, je ne peux pas le cacher, ce quartier a peut-être même plus de signification à mes yeux que le village où j'ai grandi.

— Tu vois l'immeuble là-bas ? Dans la toute petite rue ? indiqué-je en pointant précisément le bâtiment. Et bah c'est ici que je vivais avec Warren avant. Et ma fac est au bout de la rue, c'est un peu toute ma vie ici.

— Je ne sais pas pourquoi, mais je ne t'imaginais pas du tout dans un endroit comme ça.

— Je ne rêvais pas non plus de vivre ici pour tout te dire... enfin non, je suis un peu mauvaise langue, quand nous sommes arrivés, c'était un peu le grand luxe pour nous, mais on s'est vite aperçus que c'était clairement miteux...

— Mais vous viviez dans quoi avant d'arriver à Londres ? rigole-t-elle en ne paraissant pas vraiment croire en ce que je raconte.

— Disons que chez nos parents, on était dans une sorte de hutte où l'on dormait à même le sol avec des couvertures et de vieux vêtements comme matelas. Et à l'internat au lycée, c'était un peu mieux, on avait une sorte de lit de camp, mais on était quand même dans un dortoir commun avec tous les garçons de notre âge et avec les douches à l'extérieur du bâtiment.

— Heureusement que votre vie s'est améliorée quand même, remarque-t-elle en faisant presque encore les gros yeux après ce que j'ai dit.

— C'est clair, maintenant, on s'est rattrapés, on vit dans des palais ! Mais en vrai, on a eu beaucoup de chance, il s'en est fallu de peu pour que nos vies soient complètement différentes, voire bien pires. On a déjà eu de la chance de pouvoir aller à l'école et surtout de venir à Londres, je ne sais pas ce qu'on ferait actuellement si l'on était juste restés aux Kiribati... on serait sans doute pêcheurs et moi, je serais sans doute de moins en moins bien avec moi-même et mon frère aurait peut-être un aussi des problèmes de plus en plus gros... Ça aurait été très loin de la belle vie rêvée... Et même à Londres, on a encore eu de la chance de rencontrer les bonnes personnes au bon moment, sinon, on aurait sans doute été obligées de dire adieu à notre carrière musicale... C'est définitivement, beaucoup trop inquiétant de regarder le passé et de réfléchir à ce qui aurait pu se passer !... How... toi, tu le sais bien vu ce que tu vis en ce moment, sauf que toi, c'est réel et tu ne contrôles rien...

Elle commence à rigoler, plus amusée de ma réflexion que déçue que je n'y aie pas pensé directement, elle n'est même pas attristée ou quoi que ce soit du genre, elle rit juste.

— Je confirme du coup, ce n'est pas le mieux et c'est clairement inquiétant et désespérant par moment, mais on s'y fait presque, ou du moins j'arrive à l'oublier suffisamment longtemps pour avoir une journée normale alors c'est déjà plutôt bien, finit-elle par remarquer un peu plus sérieuse.

— Tu sais que je t'admire toi? Parce que vraiment, tu es définitivement exceptionnelle comme fille.

— Je suis sûre que je pourrais m'habituer à ce que tu me complimentes, même juste sur six jours.

— Pari tenu, je vais tellement te faire de compliments que tu n'y feras même plus attention.

— Tu es folle... remarque-t-elle en m'embrassant. Et moi, je gagnerai quoi si tu perds ?

— Déjà, il faudrait qu'on se mette d'accord de ma récompense si je gagne.

— Ma reconnaissance éternelle et une preuve de mon amour ?

— Je crois que je sais déjà pour ton amour à mon égard.

— Tu ne sais jamais, tu n'en as pas la moindre preuve ! s'exclame-t-elle n'arrivant même pas à garder son sérieux. C'est une blague bien évidemment.

— J'avais compris. Et pour revenir à ce que tu gagnes si je perds, que penses-tu d'une musique ?

— Je croyais que j'en avais déjà eu une ?

— Mais tu peux en avoir d'autres, j'ai les idées pour, il n'y a pas de problèmes avec ça. Et pour une fois que j'ai des idées de musiques romantiques, il faut en profiter avant que je ne perde ma muse, remarqué-je en la prenant par la taille.

— Parce que je suis ta muse ? demande-t-elle en se blottissant contre moi.

— Je crois oui, réponds-je sincèrement avant de l'embrasser.

Je l'aime, c'est épatant. Définitivement, je suis heureuse de la faire rentrer chaque jour un peu plus dans mon univers, que ce soit mon univers passé, présent, futur ou n'importe quoi d'autre. Ça fait quand même partie intégrante de ma vie et en l'intégrant à mon univers, je l'intègre clairement à ma vie et ça, c'est le mieux que je puisse faire. Définitivement aucun regret de l'avoir amené involontairement dans ce quartier de Londres.

Chaque jour, j'ai l'impression d'être un peu plus proche d'elle. De la découvrir de plus en plus, de me montrer sous mon vrai jour. De l'apprivoiser un peu plus, de l'aimer toujours plus. De pouvoir compter sur elle, de me savoir en sécurité. De lui faire découvrir mon monde, de l'écouter parler du sien sans jamais m'en lasser. Je vis à la fois avec et pour elle, c'est grisant.

J'aime tous les moments que je passe avec elle.

J'aime quand nous nous réveillons dans les bras l'une de l'autre. Quand nous discutons jusqu'à nous endormir complètement. Quand je suis juste avec elle. Quand nous sommes avec mon frère et que j'ai l'impression que nous pourrions être à trois contre le monde et qu'il y aurait toujours cette symbiose entre nous. Quand nous sommes avec mes amies et je suis frappée par la légèreté du moment. Je suis bien tout le temps et partout quand je suis avec elle.

Je suis folle d'elle et je ne me le cache même pas, je vis juste notre histoire à fond.

— Comment tu fais pour être toujours magnifique ? m'interroge-t-elle pendant que nous nous préparons pour aller au restaurant avec Ann, Ruth et leur copain respectif.

L'amour rend aveugle, je pense, c'est la seule explication que je vois. Parce que c'est certain, je ne suis pas moche et je me trouve belle, mais déjà, en temps normal, je n'irais pas jusqu'à dire que je suis magnifique.

Mais alors là, je ne sais pas ce qui peut se rapprocher du magnifique chez-moi actuellement. Parce qu'une fille en train de se raser, ça peut être sexy. Une fille avec les cheveux mouillés, ça peut être beau. Une fille avec les cheveux en bataille, ça peut être charmant. Une fille assise dans une baignoire vide qui manque de tomber à tous instants, ça peut être mignon. Une fille enroulée dans un plaid avec les jambes qui dépassent, ça peut être classe. Mais tous en même temps, ça ne doit rien donner, vraiment, on est proche du combo fatal, je suis désolée de l'annoncer, mais il faut bien se l'avouer à un moment ou un autre, actuellement, je ne suis pas magnifique, je peux l'être, mais pas là.

— Je sais que c'est assez simple de retourner un compliment, mais c'est toi la plus magnifique de nous deux. Vraiment, je suis sérieuse, tu es sublime, vraiment tu es époustouflante et toujours parfaite.

Une fois de plus, elle est prête avant moi. Ça fait quand même deux soirées que je suis la plus longue de nous deux. Ce n'est pas vraiment un problème, nous sommes encore à l'heure. Mais quoi qu'il en soit, elle de nouveau dans sa robe du Nouvel An, avec ses cheveux bien tressés le long de son crâne mettant en valeur son profil, alors face à moi, elle est sublime. Elle l'est naturellement, mais l'écart est encore plus marquant actuellement.

— J'ai du mal à croire que je sois la plus magnifique de nous deux, franchement je ne vois même pas comment ce serait possible, si j'étais plus belle de toi, je ne serais pas loin d'être d'origine divine ! refuse-t-elle en rigolant.

— C'est probable que tu le sois franchement.

— Tu es désespérante, vraiment... Et tu sais ce que j'ai pensé la première fois que je t'ai vue ? Je me suis dit waouh, juste waouh, je n'ai rien pensé d'autre, tu dégageais tellement de charisme et de beauté naturelle que je n'en suis pas revenue. Je t'ai trouvé magnifique dès le premier instant même si après j'ai cherché tes petits défauts pour éviter de tomber raide dingue de toi, même si au fond ce fut un échec monstrueux.

« Le pire, c'est la première fois que je t'ai vue en vrai, j'ai vraiment pensé que les photos renvoyaient une pâle copie de toi et que tu étais mille fois plus belle en vrai. Et je te trouve encore magnifique à chaque instant, même quand tu fais la conne, même quand tu ne fais aucun effort, même quand tu es cent pour cent naturels, même quand tu te tournes en autodérision, même quand tu te serres d'une banane en micro et que tu es en sous-vêtement. Je te trouve magnifique tout le temps même maintenant.

Et moi qui lui aie simplement retourné le compliment... je m'en veux presque de ne pas lui avoir fait une déclaration comme ça moi aussi. Parce que la sienne est juste magnifique... je n'ai que ce mot à la bouche quand je dis quelque chose qui la concerne, mais tant pis, ce n'est pas de ma faute si c'est celui qui la définit le mieux, quel que soit le sens du terme. C'est fou comme je l'aime, je ne m'en remettrai sans doute jamais de pouvoir autant aimer une personne.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro