Unpopular Song (3)

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 — Oui, tu la connais déjà ? demande-t-elle surprise, ne paraissant pas en revenir.

— Oh que non, c'est juste que je suis surprise par le titre... pour tout te dire, dans le futur, il y aura un drapeau pour la cause LGBT et il sera justement aux couleurs de l'arc-en-ciel...

— Vraiment ? m'interroge-t-elle presque les yeux pétillants, comme si elle avait une idée derrière la tête.

— Pourquoi te mentirais-je ?

— C'est trop bien !... Par hasard, tu ne connaîtrais pas sa date de création ?... hésite-t-elle en commençant à faire les cent pas. Parce que si l'on se rattache à la cause à ce moment-là, je pense que ce serait le bon moment, même si ce ne serait pas très original, mais ça peut au moins aider à lancer la musique, ce serait déjà bien...

— Je crois que c'était pendant l'été 78, mais je ne suis pas certaine... affirmé-je pas complètement sûre de moi en me levant à mon tour. Ah si, c'est sûr que c'est de 78, aucun doute, le 25 juin je crois de mémoire, j'en suis presque certaine même. Mais si tu veux, je pourrais vérifier la semaine prochaine et je pourrais te le dire en revenant...

— Je veux bien, ça pourrait vraiment être bien de jouer du hasard... affirme-t-elle en souriant. Au fond, c'est plutôt bien d'avoir une copine venant du futur, ça peut avoir des avantages derrière les inconvénients...

— Malheureusement, je ne suis pas sûre que ça se compense assez...

— Je n'arrive même pas à m'imaginer ce que ça fera quand tu ne pourras plus revenir... soupire-t-elle en perdant tout de suite son sourire.

— Moi je préfère ne pas me l'imaginer pour l'instant.

Rien que d'y penser, j'ai presque envie d'en pleurer, deux semaines c'est si peu, je me demande presque comment je vais pouvoir me contenter de si peu de temps avec Terrie, avec la personne que j'aime. Le pire, c'est que j'ai conscience que dans notre cas, c'est beaucoup, mais si l'on était des personnes normales, ça serait horriblement peu...

Le silence s'installe entre nous, entre la déception et la tristesse.

— D'ailleurs Débrah... commence-t-elle en brisant notre réflexion. Tant qu'on parle du futur, est-ce que tu sais si j'ai un jour fait une théorie importante en physique quantique ?

Je sens que dans sa voix, elle met beaucoup d'espoir dans sa question, mais je me doute d'avance que ma réponse ne va pas forcément lui plaire :

— Pas à ma connaissance... désolée... ajouté-je en voyant déjà de la tristesse dans ses yeux.

J'avoue, je lui mens un peu, je sais qu'elle n'en a publié aucune, mais je ne veux pas briser tous ces espoirs.

— C'est rien, je m'en doutais, c'était obligé, je sais bien que je ne peux pas faire sérieusement de la physique et de la musique... affirme-t-elle, mais je vois bien qu'elle ne pense pas ce qu'elle dit.

— Tu sais que c'est à cause de pensée comme ça que tu ne pourras jamais y arriver... Il faut croire en soi pour réussir...

— Est-ce que tu sais à quel point c'est difficile de combiner deux passions radicalement différentes ?

Comme quoi, je ne connais définitivement pas vraiment Terrie. Et comme quoi, même en suivant sa vie sur Internet pendant sept ans, il y a encore de quoi être surprise. Parce qu'honnêtement, je n'aurais jamais pensé que la physique est une passion pour elle, OK ça se voit qu'elle aime ça, mais au vu de son futur, je n'aurais pas parié là-dessus.

— Tu sais ce que dit toujours ma mère ? Si tu as deux passions auxquelles tu tiens autant l'une que l'autre et que tu ne peux pas les vivre à fond toutes les deux, c'est soit que tu ne te donnes pas assez, soit que l'une des deux passions n'en est pas vraiment une...

J'avoue, c'est un peu violant, mais il faut bien, je suis désolée. Si elle a déjà des préregrets, il faut faire en sorte qu'elle agisse dans le sens contraire pour éviter que les choses se passent comme ça dans son futur, j'ai bien le droit de l'aider à faire en sorte qu'elle ne mette pas la physique au second plan à cause de la musique.

— C'est vrai, tu as raison, si je veux faire quelque chose de sérieux en physique, ce n'est qu'à moi de décider. En plus, le futur n'est pas figé dans le marbre, je peux aussi le changer un peu et c'est à moi de le faire, personne ne le fera à ma place, déclare-t-elle remotiver. Merci... peut-être que grâce à toi, je ne ferais pas deux fois la même erreur. Même si pour moi, la première n'a pas encore eu lieu... Notre situation est définitivement trop bizarre !

— M'en parle pas ! Ça me fait très bizarre moi aussi, je ne sais pas si tu t'en rends compte ! Être dans le passé, c'est parfois très perturbant. Et imagine un peu à quel point, c'était compliqué pour moi quand tu n'étais pas au courant que je venais du futur, je devais toujours faire attention de ne pas faire des anachronismes et tout... bon, je dois toujours faire un peu attention, histoire de ne pas trop te révéler ton futur, mais ce n'est plus du tout pareil.

— Je veux bien te croire, mais entre nous, tu en as quand même fait des anachronismes.

— Aussi c'est vachement compliqué de les éviter, déjà je ne connais pas tout et en plus, il y a tellement de choses qui sont habituelles pour moi et que tu ne connais même pas, ça complique les choses.

Rien que de penser à Internet, les téléphones, les ordinateurs, les CD, les DVD et tant d'autres choses qu'elle ne connaît pas, ça me rappelle à quel point nous ne venons pas de la même époque.

— C'est comme si tu remontais le temps et que tu rencontrais je ne sais qui... un artiste des années 20 que tu adores et que tu devais éviter de lui parler de la grande dépression et de la Deuxième Guerre mondiale ainsi que tous les progrès qu'il y a eu entre ton époque et la sienne. Tu verras comme c'est compliqué.

— Il y aura une troisième guerre mondiale ? Ce sera entre les États-Unis et la Russie, c'est ça ? m'interroge-t-elle presque paniquée.

— Non, ne t'en fais pas, ça restera juste la guerre froide, mais il n'y aura rien de plus et il n'y aura pas non plus de troisième guerre mondiale, la rassuré-je la voyant déjà avoir peur.

— C'est déjà bien on va dire.

— On va dire, oui, ris-je amusée.

Nous continuons de discuter un petit moment, mais nous ne discutons plus de voyage dans le temps et du futur, nous reprenons plutôt nos « petites habitudes » à discuter de tout et de rien, collés l'une à l'autre, heureuse de s'être retrouvées. Ça fait vraiment du bien d'être de nouveau avec elle, encore plus de ne plus avoir de secret pour elle. Je ne m'étais presque pas rendu compte à quel point c'était un poids pour moi de lui cacher ça. Ce n'était pas trop contraignant, mais ce n'était pas agréable, surtout que je ne veux pas lui cacher quelque chose d'aussi important, pas en étant sérieusement ensemble.

Assez vite, Terrie met un peu de musique, enchaînant les vinyles en mettant un peu de tout, mais surtout des compilations annuelles, pour avoir de la variété plus facilement. À un moment, elle met un disque en riant, sans que je voie la raison de son amusement ni qu'elle ne veuille me l'expliquer. Et c'est seulement quelques musiques plus tard que je comprends enfin en entendant You can leave your hat on. Aucun doute, c'est pour ça qu'elle a rigolé en installant le vinyle, elle savait qu'il y avait cette chanson dessus. Elle est insupportable.

Même si je n'arrive pas à savoir si c'est volontaire ou si elle s'en est rendu compte en le mettant, je m'amuse du « hasard » en me levant et en lui tendant la main avant de lui dire en riant :

— M'accorderiez-vous cette danse ? Il me semble que nous n'avons pas terminé notre cours la dernière fois.

Elle me regarde amusée et hésitante, presque en rougissant. Elle ne semble pas non plus savoir où je veux en venir – moi non plus, je ne sais pas vraiment où je veux en venir, je me laisse plutôt porter par le vent, ou dans mon cas, par la musique. Finissant par se décider, elle prend ma main et se lève à son tour.

— Il me semble aussi, affirme-t-elle en reprenant déjà la bonne position pour la rumba, exactement comme l'autre fois.

Il me semble juste qu'elle est un peu plus proche de moi, mais ce n'est peut-être qu'une impression et dans tous les cas, ce n'est pas un problème.

— On en était où déjà ? rajoute-t-elle d'une voir presque suave.

Cette fille est beaucoup trop sexy quand elle s'y met, c'est vraiment impressionnant. Peut-être, qu'au fond, ce n'était pas une si bonne idée de continuer la leçon de danse finalement, enfin ce n'est peut-être pas non plus une mauvaise idée, mais ça risque de finir comme la dernière fois. Au fond, ce n'est pas si mal que ça du tout.

Un peu de concentration, c'est peut-être mieux, sinon tu ne vas pas lui apprendre grand-chose, alors que c'était tout de même ton but premier.

— À l'ondulation des hanches, affirmé-je en tenant de garder mon sérieux au souvenir de ce moment.

— Ah oui, c'est vrai ! C'était incroyablement sexy, ça, remarque-t-elle en haussant un sourcil avec presque un sourire espiègle.

J'explose de rire, elle est épatante, je l'adore, je suis toujours surprise avec elle.

— Tu veux continuer le cours ou autre chose ? demandé-je en rentrant dans son jeu, de toute manière, depuis le début, je le cherche clairement, alors autant ne pas le cacher. Parce que moi, les deux me vont.

— J'aime beaucoup la proposition... Mais soyons raisonnables, je veux apprendre à danser un jour moi ! Alors qu'à notre rythme, je ne suis pas près de savoir-faire plus que deux pas.

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