Chapitre sixième

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Je rentre dans le grand couloir du bâtiment principal. Grands casiers rouges, néons aux plafonds, salles de classes uniformes parallèles les unes aux autres...Tout est parfaitement clean et stéréotypé. Cela me consterne, et je suis déjà perdue lorsque je commence à rechercher mon nom, lisant à voix basse ceux des autres élèves.  

-Alexander, Bailee, Cassie, Evan, Abigail...

Je souris en lisant son nom. A coté du sien, ce trouve celui de Andrew, puis celui d'un dénommé Bradley. Je trouve mon casier au bout de quelques minutes. Je pousse un soupir de soulagement, puis le déverrouille en un grincement. Je jette à moitié toutes les affaires dont je ne me sers pas aujourd'hui, puis le referme en claquant, déjà excédée par le bruit et la population de l'établissement.


-Wow, pas besoin d'être si violente. 

Je me retourne en un sursaut. C'est Andrew, à quelques mètres de moi, accompagné de deux autres acolytes.

L'un est celui qui accompagnait Andrew quelques temps plus tôt dans le bus. Il est plutôt grand, ses cheveux blonds couvrent négligemment son large front lisse, deux yeux verts trouent son visage pâle : il est l'apparition même d'une beauté timide. Il me regarde gentiment en souriant légèrement, et de petites fossettes viennent troubler la tranquillité de ses joues rosées. Il est habillé très simplement d'une veste kaki très légère et d'un jean basique. Un sac à dos gris est posé sur ses larges épaule, et il ressemble à l'écolier moderne de roman d'ados dérisoire.

L'autre, je ne l'ai encore jamais vu. Il n'est pas aussi grand que Andrew ou que l'autre homme, il a une chevelure foncée, d'un brun presque noir , des yeux bleus à perturber l'écume et des lèvres fines et roses. Sa mâchoire carrée semble constamment serrée, et son regard fixé insolemment sur mon visage le rend définitivement dérangeant par sa présence et par ses manières. Il a une clope dans la main droite, et je me demande bien ce qu'il fou avec ça en plein lycée. Personne ne semblait rien dire, je n'en fis pas la remarque. 

-Oh excuse moi, je ne te les ai pas présenté. Le blond, celui qui était avec nous dans le bus, c'est Arthur. Et l'autre, c'est Bradley. 

Arthur me sourit, Bradley ne réagit pas, il reste fixé, faisant tourné sa cigarette entre ses doigts. 

-Brad', tu fous quoi avec ta clope la ? T'as déjà faillis te faire choper hier, tu vas pas recommencer hein, on a eu assez d'emmerdes comme ça l'année dernière. 

Soufflant un jet de fumée grise à la figure de Andrew, il assène un sourire narquois et claque des doigts en levant la tête, laissant couler un rire sombre de ses lèvres. 

-Rien à foutre. Qu'ils me crament ou non, ça ne changera rien. La société est trop faible pour me faire arrêter de cloper où bon me semble. La société de cette cité de merde encore plus.

Andrew soupir, Arthur détourne le regard en soufflant un peu. Et moi, je reste plantée là, à les regarder débattre comme une idiote. Je n'ai même pas ouvert une seule fois la bouche, et je n'en vois pas la nécessité. Ce jeune homme m'agace, avec ses manières dédaigneuse, ses regards nonchalant et son attitude désinvolte.Un coup d'œil à l'horloge blanche m'annonce que les cours vont commencer dans quelques instants. 

-J'ai cours, je vais devoir vous laisser.

Je dis cela d'une voix basse et rauque, de manière à pouvoir m'éclipser sans qu'ils ne s'en rendent compte, ne voulant perturber leur débat sur la rébellion constante du jeune homme brun.

-Attends, je viens avec toi, tu vas te paumer de toute manière. 

Andrew m'attrape le bras et m'entraîne dans les couloirs de la bâtisse. Un dédale de pièces toutes identiques s'offre à nous, et je suis déjà persuadée que pas un jour ne se passera pas sans que je ne me perde dans ce labyrinthe.

-Ta salle est là. 

Il me sourit et me pointe du doigt la porte située en face de nous. Ses fins sourcils s'élèvent et il pose une main amicale sur mon épaule. Je le remercie gentiment, et il me promet de me retrouver pour déjeuner. Il se retourne alors et s'éloigne, tandis que j'ouvre lentement la porte de ma salle. Tous les regard s'élèvent vers moi, et j'entends le professeur souffler en levant les yeux vers le plafond uniforme et abîmé de la salle de classe.

- Entre.

Fermant doucement la porte derrière moi, je pose mon sac brun sur une table au premier rang, et me prépare pour cette dure journée de travail.  

-

17 octobre 2015.

Clémence gcn.

Prochain chapitre le 19 octobre 2015.



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