Chapitre 18

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La pluie tombait doucement sur l'herbe vert tendre tandis que quelques marguerites se faisaient arroser par cette eau douce. Les pétales blancs se tordaient sous le poids des gouttes qui éclataient avant de reprendre leur place originelle, les abeilles avaient trouvé refuge dans leur ruche ne voulant pas se mouiller malgré le besoin de cultiver le miellat des plantes. Le printemps était une saison de soleil et de pluie et, aujourd'hui, une légère averse s'abattait sur les Royaumes.

Néanmoins, cela n'avait pas empêché les plus courageux de sortir à l'extérieur afin de profiter de la beauté de la Nature. Le visage levé vers les nuages, les gouttelettes perlaient sur le visage du jeune garçon semant le doute sur l'origine de ces sillons sur son visage. Était-ce la pluie ou des larmes qui longeaient sa mâchoire ? Sa chevelure platine était plaquée contre son front, ses vêtements s'imbibaient d'eau un peu plus à chaque seconde laissant penser que le jeune homme allait finir malade mais il semblait ne pas y penser.

Reniflant l'air humide à plein nez, le clapotis de l'eau était agréable à ses oreilles berçant son cœur meurtri alors que les plantes l'observaient avec compassion. Le sentiment d'être trempé jusqu'aux os, le froid mordant sa chair, le liquide s'écoulant le long de son échine... Toutes ses sensations lui rappelaient qu'il était vivant, qu'il existait encore sur la Terre et que son départ n'était pas pour maintenant. Puis, une expiration se fit ouïr accompagnée d'un bruissement plus important comme si quelque chose remontait à la surface.

Les sons d'oscillations aquatiques laissèrent sous-entendre un mouvement de nage mais le blond n'y prêta guère attention. Ses iris ébènes ne lâchaient pas les nuages orageux aux multiples teintes grisées : les pupilles de son « mari » avaient une couleur identique. La chose sortit de l'eau, les bruits continuaient de guider le jeune garçon perdu dans ses pensées et ce fut uniquement lorsqu'une main trempée vint enlacer son épaule que le perdu tourna sa tête vers son interlocuteur.

« - Dongju, tu devrais rentrer. Tu vas tomber malade à ce rythme.

- Je n'ai pas froid. Et puis toi aussi tu es trempé, Hwanwoong. Tu peux appliquer tes conseils à ta personne.

- Mais moi je sors du lac, l'eau est chaude comparée à celle de la pluie. »

Pour répondre à ses paroles, le plus vieux d'une année trembla en frottant ses bras nus alors qu'il s'emmitoufla un peu plus dans ses serviettes puisque son t-shirt, laissé sur la rive, avait été trempé à cause de l'averse. Hwanwoong était frigorifié, le changement de température entre les eaux profondes et celles atmosphériques était drastique et son corps peinait à réguler sa température.

« - Bon allez, bouge-toi. Ma mère va nous donner des vêtements secs à l'intérieur. Keonhee nous rejoindra dedans, il a l'habitude de mettre les pieds chez moi.

- Hm...

- Allons, cesses de bouder. Ce sont nos possibles derniers jours ensemble, on devrait profiter non ? On ne sait même pas quand tu vas revenir au château après la cérémonie.

- N'imagine même pas qu'ils me garderont enfermés entre quatre murs à Zéphyr. Je me marie... Je ne suis pas un prisonnier de guerre non plus, je suis un Homme libre.

- Je plains les personnes qui vont devoir s'occuper de toi... »

L'aîné roula des yeux en souriant gentiment avant d'attraper la main du petit prince qui s'était recroquevillé à cause du froid le rongeant jusqu'à la moëlle. Les lèvres de Dongju commençaient à bleuir tout comme ses mains et il n'arrêtait pas de trembler. Si le Bymehet ne le forçait pas à rentrer maintenant, le jeune prince finirait en crise d'hypothermie.

Par chance, l'enfant du Lotus fit l'effort de pousser sur ses jambes et il se cala naturellement contre son aîné afin de ressentir un peu de chaleur : Dongju ressemblait à un enfant égaré ces derniers jours. Après le bal des fleurs de cerisiers, le petit prince avait fui le château en laissant uniquement une note derrière lui insinuant qu'il reviendrait quelques jours avant les préparatifs du mariage. La panique qu'avait causé son départ avait raisonné jusqu'aux oreilles du Royaume de Aral et sûrement celui de Zéphyr lançant plusieurs missions de recherche afin de ramener le disparu chez lui.

Cependant, Dongmyeong avait fait sa première apparition officielle en public afin de s'adresser à son peuple et aux autres après que son jumeau s'était enfui. Il avait demandé le calme aux Tokësor en assurant que Dongju allait bien, qu'il savait ce qu'il faisait et qu'il reviendrait comme affirmé sur le mot.

« - Mon frère a certaines choses à régler avant de s'engager. Je vous serais reconnaissant de ne pas trop le brusquer et de le laisser respirer quelque temps. Dongju a accepté ce mariage, son consentement a été donné comme celui de nos parents. Il veut juste réaliser ses derniers rêves, faire un dernier tour du Royaume avant de partir pour Zéphyr. Soyez sans craintes pour lui, tout ira bien. »

Le discours du futur Roi avait su calmer quelques cœurs inquiets tout en renforçant le doute chez les plus conspirateurs. De plus, les cernes visibles chez l'enfant de l'orchidée en plus du fait que sa fragrance se faisait discrète, voire inexistante, laissait sous-entendre que Dongmyeong n'était pas au mieux de sa forme. Néanmoins, la panique avait diminué, l'acceptation de la « fuite » de Dongju fut presque acceptée et la plupart des missions de recherches du prince avaient été stoppé : seuls les plus curieux tentaient de savoir où il logeait.

« - Mon dieu ! Vous êtes trempés les enfants, s'inquiéta madame Yeo en s'approchant des deux garçons. Allez-vous mettre près du feu le temps que j'aille vous chercher des vêtements propres.

- Merci maman. Allez, viens Dongju. »

Les mains des deux amis étaient toujours liées, ce qui permit à Hwanwoong de le guider jusqu'au petit foyer crépitant chaleureusement. Quelques chaises de rotins se trouvaient près du brasier permettant aux deux « enfants » de s'y asseoir tout en tendant leurs mains tremblantes vers les flammes dansantes. La chaleur permit l'évaporation des gouttelettes d'eau séchant l'épiderme des garçons qui sentaient les tressautements ralentir tandis que leurs muscles se relâchèrent de satisfaction. Une simple minute auprès du feu avait permis l'oubli total de la sensation frigorifiée qui enveloppait précédemment les deux camarades.

Madame Yeo revint quelques temps après avec les bras chargés de vêtements secs et épais tout en étant accompagnée par un jeune garçon atteint de canitie, une dépigmentation capillaire. Ses mèches argentées entouraient son joli visage où brillaient ses yeux chocolat alors qu'un superbe sourire étirait les lèvres du nouveau venu. Sa tenue était plutôt élaborée mixant habits de l'armée et vêtements de haute noblesse laissant douter sur sa condition actuelle, mais, l'une des deux broches accrochées sur sa poitrine montrait son statut : Amiral dans l'armée.

« - Keonhee ! »

Sautant presque de son fauteuil, Hwanwoong vint à la rencontre de son ami en l'enlaçant amicalement tout en frappant son dos ce qui prit de court le nouveau venu qui toussa sous le choc. Dongju se leva aussi, avec un peu plus de leste dans les mouvements, et il vint déposer une main sur l'épaule de son ami tout en laissant apparaître l'ombre d'un sourire. Keonhee avait entendu les échos sur la situation du petit prince. Les rumeurs couraient vite, même au sein de l'armée, et savoir que son camarade allait mal l'attristait énormément.

« - Enfilez ça les enfants avant de discuter, coupa madame Yeo. Surtout toi Woong, tu es encore torse nu.

- J'avoue, ria l'Amiral. Jolis abdominaux, je ne te savais pas si bien foutu.

- Yah ! Tu ne mates pas l'asperge ! »

Le plus petit en taille, Yeo Hwanwoong, balança sa serviette à la figure de son ami tout en prenant les habits que sa mère lui tendait afin d'enfiler l'un des larges pulls puis il s'éclipsa quelques instants pour changer son bas. Dongju, spectateur de tout ça, avait reçu à son tour quelques vêtements ainsi qu'une serviette puis il se dirigea vers sa chambre, qu'il occupait durant son court séjour dans la maison Yeo, pour enfiler le tout. Le futur marié avait perdu un peu de poids ces derniers jours, son appétit étant peu présent à cause des centaines de questions qui embrouillaient son esprit exténué. S'observant, le prince remarqua parfaitement qu'il flottait dans les morceaux de tissus qu'on lui avait gracieusement prêté. Ceci le fit légèrement soupirer alors que sa main vint se balader dans ses mèches afin de taire ses sentiments qui l'envahissaient petit à petit.

Son pull lavande glissait sans cesse dévoilant son épaule osseuse ainsi que sa clavicule saillante. Pour ce qui était de son pantalon, il avait dû utiliser une astuce pour le mettre à sa taille puisque cette dernière était devenue bien trop fine. Mettant le bouton dans l'un des passant afin de resserrer le vêtement, le bas fut un minimum décent sur les hanches du petit et Dongju put finalement quitter la chambre en étant habillé plus chaudement. Le froid était encore ancré à la surface de son épiderme mais ses lèvres avaient retrouvé une teinte rosée et ses mains leur couleur chair habituelle.

« - Tu t'es fait quoi à l'épaule ? »

Le petit prince revint dans la pièce où attendaient patiemment ses deux aînés qui parlaient de tout et de rien en observant le crépitement des flammes dans l'habitacle. Le plus jeune c'était installé sur l'une des assises en rotin tout en posant sa question puisque ses yeux étaient attirés par le bandage blanc tâché de rouge qui entourait l'épaule gauche de son ami.

« - Ah ça ! Les tensions avec Zjarr sont toujours présentes.

- Zjarr ? Mais tu n'étais pas censé partir pour Zéphyr, s'exclama Hwanwoong.

- Si, on y est allé et j'ai vu comment ça fonctionne là-bas et tout le bazar habituel. Mais, l'Amiral Kim Heechul a eu pour ordre d'aller à Zjarr donc il m'a amené avec lui.

- Vraiment ? Et c'était comment là-bas ?

- Oppressant, détruit et... tragique. L'endroit est en lambeaux, les bâtiments sont des ruines et la majorité des gens vivent dans la rue au milieu des rats et des cadavres... Vraiment, c'est horrible ce qui se passe là-bas. La Guerre a beau être fini depuis onze ans, ils sont toujours au même stade.

- C'est parce qu'on leur a interdit d'avoir un nouveau leader autre qu'un des trois Royaumes et les discussions n'ont jamais été en accord. »

Dongju avait pris la parole sur la situation des terres du Feu. Il était le seul au courant puisqu'il faisait partie de la famille royale donc on l'avait forcé à étudier toutes les situations de chaque Royaumes et celle de Zjarr l'avait révolté. La pauvreté était totale, une véritable fuite des cerveaux s'était déroulée faisant que les Djegur riches avaient immigré à Zéphyr, Aral ou Gaïa laissant les démunis dans un pays ravagé par une Guerre passée.

« - Les pourparlers entre les vainqueurs ont repris il y a quelques années, continua le prince, mais cela fut un nouvel échec. Gaïa et Aral avaient réussi à se mettre d'accord en partageant le territoire en trois mais Zéphyr était contre. Cela fut la cause des premières tensions entre la Terre et l'Air, en plus du fait qu'il n'avait aucunement pris part à la Guerre et qu'il ne méritait donc pas des terres de Zjarr.

- C'était donc cela le commencement, s'exclama Hwanwoong en apprenant certaines choses qu'il ignorait.

- Ouais. Du coup, les deux peuples ont commencé à se cracher dessus, se haïr et on a même eu quelques débuts de combats entre des Ajri extrémistes et des Tokësor un peu trop terre à terre.

- Et c'est à ce moment que le Roi Son a rencontré le Roi Kim, confessa Keonhee.

- Tu étais au courant ?

- Oui mais je ne connaissais pas la raison de leur rencontre. L'Amiral avait été réquisitionné donc je devais l'accompagner. J'étais chargé de la protection de notre Roi, enfin mon Roi car ce n'est pas le tien Woong, et je ne savais pas de quoi ils échangeaient. Je me doutais que c'était sur les relations des pays mais... Un mariage.

- Une nouvelle vertigineuse. »

Dongju laissa ses épaules s'affaisser tandis qu'il se mit à fixer les flammes danser dans la structure composée de granite tout en essayant de contenir son amertume : il n'arrivait toujours pas à digérer cette nouvelle. Sa confiance avait été brisé, ses parents étaient passés d'êtres protecteurs à des inconnus qui le décevaient terriblement. Pourra-t-il leur pardonner un jour ? Il avait des doutes. Un coup de couteau aussi traître était durement excusable malgré tous les arguments du Monde. Il y avait des manières d'annoncer ce genre de chose et celle qu'avait choisi ses géniteurs fut la pire.

« - Je... Tu digères comment la nouvelle, tenta Keonhee sans se douter que son ami faisait déjà un résumé dans son esprit.

- Mal, lâcha sans hésiter le prince. Je n'arrive pas à l'accepter, à le concevoir alors que cinq jours sont déjà passés. Et puis... »

Dongju se referma sur lui-même, sa tête se baissa, ses mains s'emmêlèrent entre elles tandis qu'il commençait à jouer avec ses doigts afin de se distraire, de penser à autre chose. Sa vue se troubla, son cœur se serra tout comme sa gorge qui devint douloureuse. Une première larme roula sur la joue du plus jeune qui avait l'impression de se lamenter chaque jour ces derniers temps : il se sentait si faible et pathétique.

« - Oui, demanda calmement Hwanwoong en voyant une ouverture dans la carapace du fils du Lotus. Et puis quoi Dongju ?

- Je... J'ai... Je n'ai pas envie de quitter Dongmyeong. »

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