Chaleur

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

Watson entra dans le salon du 221b et lâcha sa trousse dans un coin avant de s'étirer.

-Le vieux Gaïus s'en est remis comme par magie ! commenta-t-il en se servant un verre, visiblement content de sa journée.

Il se tourna vers le feu, où se découpait la longue silhouette de Holmes, toujours attifé de sa robe de chambre gris souris.

-L'enquête à un peu avancé ? Demanda le docteur en se plaçant en face de son ami.

-L'enquête ? Oh, la disparition ! J'ai bien peur d'avoir dû régler d'autres affaires, aujourd'hui.

-Holmes ! Il s'agit de la vie de deux hommes ! Vous ne pouvez pas vous permettre de prendre ça avec désinvolture !

-Vous savez bien que ce n'est pas le cas, répondit froidement Holmes. S'il y avait eu moyen d'agir durant la journée, je l'aurais fait. Mais comme ce n'était pas le cas, j'ai rentabilisé mon temps. Est-ce mal ?

-Non, bien sûr, soupira Watson en posant son verre sur le bord de la cheminée. Pardonnez-moi.

-Bien sûr. Et maintenant que vous avez finit de dire des sottises, dites-moi donc où se trouve ma pipe. Je la cherche depuis ce matin sans parvenir à remettre la main dessus. C'est pour le moins rageant.

Watson sourit. Le plus grand détective de tous les temps égarait sans cesse ses affaires.

-Elle est là, dit-il en se dirigeant vers la bibliothèque.

Il allait se saisit de la pipe coupable lorsque son regard fut attiré par une étagère. Il resta un instant perdu. Que faisait le Strand magazine dans leur salon ? Et pas ses exemplaires, en plus, puisqu'il se souvenait distinctement les avoir piétinés la veille.

-Holmes ? Demanda-t-il en pointant du doigt l'objet de sa perplexité.

-Vous m'avez fait remarquer hier, très justement, que je ne rangeais pas mes exemplaires du Strand dans notre bibliothèque. Voulant effectuer un peu de rangement, je me suis dit que l'occasion était idéale.

-Vous avez des exemplaires du Strand ? Répéta Watson, pour qui le monde tournait à l'envers.

-Madame Hudson s'entête à les acheter pour moi. D'où croyez-vous que j'ai lu vos histoires ?

-Parce que vous essayez de me faire croire que vous avez tout lu ?

-Bien entendu. Un point de vue extérieur, même romancé, est toujours appréciable.

Les yeux de Watson s'étrécirent.

-Je ne vous crois pas. Hier, vous disiez que j'étais un mauvais romancier, et aujourd'hui, que vous avez lu toutes mes histoires ?

-Je n'ai jamais prétendu une telle chose ! J'ai dit que vos histoires ne mettaient pas en avant la logique de ma méthode, et que vous vous plaisiez à vous concentrer sur des choses que je jugeais, durant l'enquête, de moindre intérêt. Je n'ai jamais au grand jamais prétendu que vous ne saviez pas raconter une histoire ! Au contraire, même pour quelqu'un d'aussi peu friand du genre que moi, vous vous y prenez plutôt bien.

Watson eut un sourire triste.

-Je vous connais trop bien, Holmes, vous ne pouvez pas me mentir aussi facilement. Vous savez, n'est-ce pas ? Comment l'avez-vous apprit ?

Il y eut un silence, durant lequel le docteur évita les yeux de son ami.

-Doyle a trouvé la carte de visite, abdiqua Holmes en se levant pour s'approcher de l'écrivain. Il connaît de réputation le cercle de Kinman...

-Et maintenant vous me prenez en pitié ? Répliqua Watson en lui tournant le dos, les deux poings serrés contre le montant de la bibliothèque.

Il ferma ses yeux pour refouler les larmes qu'il avait peur d'y voir fleurir. Perdre l'estime de Holmes était une des choses les plus douloureuses qu'il puisse concevoir.

Le détective l'enlaça par-derrière et se pencha pour appuyer sur front sur le sommet de son crâne.

-J'aurais dû le déduire, souffla-t-il. J'aurais dû insister pour que vous veniez avec moi. Je n'aurais pas du parler de Mary, ce soir-là.

-Holmes, je ne vois pas en quoi c'est votre faute.

-C'est toujours de ma faute lorsqu'on vous fait du mal, mon cher Watson. Pour ne pas l'avoir empêché. Pour savoir précisément ce que j'aurais dû faire, pouvoir retracer exactement mes erreurs. La malédiction du génie, si vous voulez.

Watson se retourna et posa sa tête contre la poitrine du détective. Holmes referma ses bras autour de lui.

-Je me sens si... Ridicule, souffla-t-il. J'essaie de ne pas penser à ce qu'ils m'ont dit. Mais je n'y arrive pas. Les mots tournent et tournent dans ma tête. Je ne veux pas les croire, mais je ne peux m'en empêcher. Je me regarde dans la glace, et tout ce que je vois, c'est quelqu'un de raté. Stupide.

-Ho, Watson... souffla douloureusement Holmes. Mon cher, très cher Watson. Vous n'êtes pas ridicule. Vous n'êtes pas stupide. Et vous n'êtes pas raté. Vous dites souvent que j'ai toujours raison. Alors écoutez-moi, écoutez-moi attentivement. Vous êtes la meilleure personne que je n'ai jamais rencontré. Vous êtes parfait, Watson, dans tout ce que vous êtes, vos défauts comme vos qualités. Je ne voudrais personne d'autre auprès de moi. Vous m'entendez ? Personne.

Il se pencha et déposa sur les lèvres de son docteur un baiser d'une rare tendresse.

Watson ferma les yeux, blottit dans la chaleur de son cher ami et des paroles qu'il venait d'offrir à son cœur.

-Holmes, je vais vous demander un service, dit-il enfin. Un immense service.

-Tout ce que vous voulez.

-Il faut que vous me promettiez, sur votre honneur, sur ce que vous avez de plus précieux en ce monde.

-Je promets sur vous.

Watson eut un coup au cœur, mais planta ses yeux dans ceux du détective et continua.

-Objectivement, Holmes, et honnêtement, suis-je un bon écrivain ?

-Oui, répondit son amant sans la moindre trace d'hésitation. Je suis peut-être un bon détective, mais vous avez fait de Sherlock Holmes et du docteur Watson quelque chose de plus grand que vous et moi. Une légende qui perdurera encore des dizaines et des dizaines d'années. J'en suis intimement persuadé.

Watson sonda son regard, traquant sans pitié la moindre trace de mensonge.

Ses lèvres s'étirèrent en un large sourire.

-Je peux vous faire signer cette déclaration ?

Holmes enferma ses joues dans ses mains et l'embrassa soudainement en pressant son visage contre le sien. Watson répondit avec fougue en dévorant en retour les lèvres si charnelles de son amant.

Holmes plaqua son biographe contre la bibliothèque et glissa ses mains plus bas, dans le creux de ses reins, puis sur ses fesses.

Le docteur laissa échapper un petit cri de douleur. Son amant se désengagea aussitôt.

-Watson ?

-Ce n'est rien, répondit l'intéressé en posant ses mains sur les épaules de son ami pour l'attirer de nouveau vers lui.

Mais on ne trompe pas si facilement un détective consultant. Holmes glissa ses longs doigts sous la chemise de Watson et la remonta lentement, révélant un énorme hématome violet dont les bords exploraient toutes les teintes de jaune.

Le détective serra les dents, si fort que son visage entier se contracta.

Son amant posa ses mains sur ses joues.

-Ce n'est pas l'expression que je veux vous voir, maintenant, mon cher.

Holmes se fit la promesse mentale de n'épargner aucune des ordures qui avaient abîmé son Watson.

-Dois-je en conclure que vous ne voulez pas m'embrasser ? Repris le docteur.

L'autre se dépêcha de désavouer cette absurdité. Il ne lui semblait pas qu'il y ait eu un moment dans sa vie où il n'ait pas eu envie d'embrasser Watson.

Sans libérer ses lèvres, il referma ses bras autour de sa victime et le plaqua de nouveau contre la bibliothèque, plus doucement cette fois. Ses mains retrouvèrent d'elles-mêmes le chemin de ses reins.

-L'enquête... Balbutia Watson en se séparant du détective, haletant.

Holmes lui envoya un regard brûlant de concupiscence.

-Après, grogna-t-il en le soulevant par les genoux.

Watson referma ses jambes autour de la taille fine du détective, qui chancela et se dirigea aussitôt vers sa chambre.

-Ne perdons pas de temps, dit-il avec un sourire lubrique en retirant le pantalon du docteur. Nous avons rendez-vous à vingt-heure !

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro