Chapitre 2

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Nous sommes installées à une table en sirotant un cocktail, dans un bar très huppé de Paris. Tout le monde connaît Maëlys ici, nous nous faisons interrompre toutes les dix minutes. Je joue avec ma paille en fredonnant la musique qui passe en ce moment. Maëlys interrompt ma rêverie.

— Bon alors tiens.

Elle me tend une carte en souriant. C'est une entreprise dont j'ai déjà entendu parler.

— Tu as un entretien lundi matin. J'espère que ce sera la bonne cette fois-ci !

— Mais je n'ai pas envoyé mon CV là-bas.

— Je connais le directeur des ressources humaines, ils acceptent de te recevoir. Normalement le recruteur n'est pas fermé à toutes les propositions. Je leur ai même parlé de tes dessins.

— Maëlys ! Les dessins c'est un passe-temps, c'est tout.

— Tu veux créer une ligne pour les femmes rondes, alors il faut en parler ! Tu as rendez-vous, tu verras bien.

— Ok ok. Merci beaucoup.

— Allez on trinque à ton futur job !

Je ronchonne en souriant avant de trinquer et de boire une gorgée. Je regarde autour de moi. Il y a énormément de monde. Je ne me sens pas dans mon élément, mais c'est sympa de sortir un peu, de récupérer un semblant de vie sociale. Et peut-être que cet entretien est la clé de la reprise de ma vie sociale.

***

Ça y est c'est lundi, mon entretien est dans deux heures. Maëlys a arrangé mes cheveux et j'ai enfilé mon nouveau pantalon de tailleur avec un chemisier blanc. Je m'observe dans le miroir, la tenue me va plutôt bien en réalité. Maëlys me dépose en partant travailler, moins de stress que les transports. J'ai un bon quart d'heure d'avance. Je vérifie ma tête dans le rétroviseur avant de descendre.

— C'est bon, tu es magnifique !

— En comparaison à mes autres entretiens, ouais là je suis magnifique. Pourquoi tu n'es pas tout le temps là aussi ?

Elle rit avant de me souhaiter bonne chance et de me demander de l'appeler dès que j'ai terminé. Je descends de la voiture et me dirige vers les portes de l'entreprise. J'ai potassé un peu hier soir, histoire de ne pas arriver sans rien savoir. C'est une entreprise qui gère principalement un magazine de mode et qui a besoin d'une attachée de presse afin d'augmenter son lectorat et sa visibilité sur le marché. Ça pourrait me plaire, peut-être. Pas d'événement à gérer, ce qui me manquerait, mais je ne vais pas me plaindre.

Je me présente à l'accueil et la jeune femme m'indique l'étage où me rendre. Elle me sourit avant de me complimenter.

— J'adore la couleur de votre rouge à lèvres.

— Oh... Euh merci.

Elle me sourit et je me dirige vers l'ascenseur. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me complimente. Bien plus agréable que les hôtesses d'accueil des autres entreprises. Je m'installe dans la salle d'attente, en regardant les affiches autour de moi. À force, je ne ressens même plus le stress des entretiens.

Quelques minutes après, la porte s'ouvre et une femme en sort accompagnée d'un homme. Ils se serrent la main et lorsque l'homme se retourne... Oh bon sang ! C'est le mec à qui j'aurais bien cassé la tête vendredi dernier ! C'est lui qui m'a jetée sans même regarder mon CV. C'est lui qui est beaucoup trop sexy dans un costume bleu foncé. Ses yeux d'un gris exceptionnel me clouent sur place. Lorsque j'entends mon nom, mes pieds avancent, mais mon corps ne suit pas vraiment et je laisse tomber ma pochette. Galamment, cet apollon se penche pour la ramasser et me la rendre. Il ne m'a pas reconnue je crois, et pourtant, j'ai mes yeux fondus dans les siens. Un frisson remonte le long de mon échine, bon sang. Je pourrais le traiter de connard là tout de suite, mais je le ferai seulement si j'ai le poste, sinon ça va me porter préjudice.

Je reviens à moi et me redresse rapidement en le remerciant, puis je rejoins Madame Bernard qui me fait passer mon entretien. Je lui serre la main en lui souriant et elle m'invite à entrer. Je m'installe en posant mon dossier sur la chaise d'à côté, j'inspire doucement pour reprendre mes esprits avant qu'elle ne prenne place face à moi.

— Alors mademoiselle, j'ai vu que votre curriculum était plutôt bien fourni. Vous êtes titulaire d'un master en communication, vous avez fait de très grosses boîtes en stage puis vous avez travaillé dans l'organisation d'événements pour MDO Magazine. Pourquoi avoir choisi notre entreprise ?

— Eh bien, qui de mieux placé qu'une attachée de presse pour vous aider avec votre magazine ? Je pourrais vous apporter un lectorat ainsi qu'une visibilité plus grande sur les réseaux sociaux. Nous pourrions ensemble mettre en place une stratégie de communication davantage basée sur internet, pour répondre à vos besoins.

Elle me sourit chaleureusement, certainement emballée par mes mots, enfin je l'espère car je viens d'improviser tout ça.

— J'ai cru comprendre que vous créez également des vêtements.

— Non, j'en dessine pour mon plaisir, mais ça n'a jamais été plus loin.

— D'accord. Vous avez postulé ailleurs ?

— À ce jour, vous êtes l'unique entretien que j'ai et je n'attends aucune autre réponse.

— Ce n'est pas simple d'avoir des entretiens dans ce milieu. En tout cas, je vous trouve très motivée. Et votre curriculum est très encourageant. Nous aurions besoin de quelqu'un comme vous dans notre équipe. Mais je ne peux pas vous dire oui directement, j'ai un autre candidat à voir cet après-midi.

— Oh, oui d'accord. Pas de problème. J'attends votre appel dans ce cas.

— Parfait mademoiselle. À très vite.

Je me lève en lui serrant la main, un sourire aux lèvres avant de sortir de son bureau.

Elle ne va jamais me rappeler. C'est la formule de politesse par excellence, pour ne pas dire qu'elle ne veut pas de moi. Elle était plus agréable que les autres au moins. Enfin bref. Je prends l'ascenseur et sors de l'immeuble en envoyant un message à Maëlys pour lui raconter rapidement en attendant mon bus.

Une fois arrivée, je me change pour des vêtements plus confortables et je me pose sur mon lit. Je regarde mon ordinateur et sa couleur grise me fait instantanément penser à cet homme. Non je ne peux pas penser à lui, c'est un pur connard sexiste et grossophobe ! J'aurais aimé pouvoir lui dire ce que je pensais de lui tout à l'heure. De toute façon, je n'aurai jamais à le recroiser ! À moins qu'il ne travaille aussi avec cette boîte vu qu'il était là-bas... Ou alors il se souvient parfaitement de moi et va appeler madame Bernard et lui dire de ne pas me prendre. L'angoisse ! Je vais m'occuper l'esprit en attendant son appel.

Je me connecte sur les réseaux sociaux pour m'occuper. J'ai quelques nouveaux abonnés qui aiment mes photos. Maëlys est douée pour ça. Je le suis aussi, mais pour les autres, pas pour moi. Je vais poster une nouvelle photo, c'est comme ça que ça marche. Je prends mon dernier dessin en photo, celui de la robe rouge, pour le mettre en ligne. J'aurais peut-être dû écrire un petit commentaire ? Je ne suis pas du genre à partager ma vie sur les réseaux. Ce n'est pas ma vie certes, mais c'est une partie de moi. Mon téléphone vibre et c'est mon frangin qui m'appelle, comme d'habitude. Je décroche.

— Salut Matt.

— Hello petite sœur, ça roule ?

— Encore un entretien ce matin, mais il n'est pas encore foiré. J'attends la réponse.

— C'est déjà plus que tes dix derniers entretiens !

Il pouffe de rire et je lève les yeux au ciel en souriant.

— Merci pour le réconfort Matt !

— Ouais je sais ! Dis, tu pourrais venir à la maison cette semaine s'il te plaît ? J'ai besoin de toi pour garder les garçons, j'ai un déplacement.

— Quoi ? Les garder une nuit ?

— Oui, ils ne vont pas te manger.

— Ce sera peut-être moi.

Il rit et je souris. J'adore mes neveux, je rigole bien évidemment. Je vais régulièrement les garder et ça ne me dérange pas.

— Je déconne, bien sûr que je viens. Tant que je n'ai pas de boulot, ça va.

— Super ! On t'attend demain soir pour dîner.

— Parfait. À demain.

Je raccroche et regarde mon écran : toujours pas d'appel ou de mail. En même temps, il est trop tôt, elle n'a pas dû voir le second candidat. Je vais aller me préparer de quoi manger pour m'occuper puis préparer mes affaires pour demain.

***

Je n'ai pas dormi de la nuit. Je n'ai eu aucune nouvelle de l'entreprise. C'est mort. Je m'en doutais. Je ne sais même pas pourquoi je me prends la tête en fin de compte. Je vais me reconvertir. Je ne sais pas encore en quoi. Je regarde l'heure sur mon téléphone : 7 heures. Maëlys va partir travailler, je vais me lever pour la voir. Je sors de ma chambre en nouant mes cheveux en chignon.

— Ouh la, il va y avoir de l'orage, tu es trop matinale !

— Ah ah. Je n'ai pas dormi de la nuit.

— Elle va t'appeler, ne t'en fais pas. Sinon je lui en toucherai deux mots. Cet après-midi il y a un congrès avec beaucoup d'entreprises. Je pense que la sienne est dedans. D'ailleurs il y a le gros con qui sera là aussi.

Elle rit et je lève les yeux au ciel. C'est comme ça que je l'appelle et ça ne lui va pas trop mal en réalité.

— Profites-en pour lui faire un petit croche-pied dans ce cas.

— Tu es mauvaise.

Elle rit à nouveau tandis que je prépare mon bol de céréales. Elle est élégante dans son tailleur beige. Elle va faire sensation.

— Je vais chez mon frère ce soir, je ne rentrerai que demain ou après-demain, je ne sais pas trop.

— Pas de problème. Tu me tiens au courant si elle t'appelle.

— Bien sûr. Allez va-t'en, tu vas être en retard. Bonne journée.

— Toi aussi !

Elle m'envoie un bisou avant de prendre ses affaires et de sortir de l'appartement. J'aimerais me recoucher un peu, mais j'ai peur de louper son appel.

Je fais un peu de rangement avant d'aller prendre ma douche. À neuf heures pétantes, mon téléphone sonne. Je saute dessus et c'est un numéro inconnu : c'est elle ! Je souffle en m'asseyant au bord de mon lit avant de répondre calmement.

— Oui allô ?

— Bonjour, mademoiselle Marchal ?

— Oui c'est moi-même.

— C'est madame Bernard. Désolée pour l'attente, hier soir il était un peu tard pour vous appeler. Je vous recontacte pour vous annoncer que nous aimerions beaucoup travailler avec vous. Quand êtes-vous prête à commencer ?

J'ai un sourire jusqu'aux oreilles et j'ai envie de danser, mais je me reprends, et réponds très professionnellement.

— Dès lundi sans aucun problème.

— Très bien. Je serai là pour vous accueillir lundi matin à neuf heures.

— Merci beaucoup, madame Bernard.

— À lundi alors.

Je lui souhaite une bonne journée avant de raccrocher et je pousse un cri en sautant. Enfin ! J'ai tant attendu. Je m'empresse d'envoyer un message à mon frère puis à Maëlys. Eh bien maintenant, j'ai hâte d'être lundi. J'espère que cette fin de semaine va passer rapidement, mais avec mes neveux c'est certain.

***

Je toque à la porte de mon frère et c'est Malo, le plus grand de mes neveux qui vient m'ouvrir. Il me saute dessus en criant « tata ». Je souris en l'attrapant pour l'embrasser. Je referme derrière moi tandis que Marceau arrive à quatre pattes. Je me penche pour l'attraper et lui faire une multitude de bisous. Mon frère nous rejoint.

— Salut Charlize.

— Salut frangin.

Je souris en tenant Marceau dans les bras pour aller l'embrasser.

— Il faut que l'on fasse péter le champagne alors ?

— Finalement ! Je n'espérais plus rien.

Je ris en reposant mon neveu pour retirer ma veste. Malo me pose une dizaine de questions sans même attendre une réponse, c'est génial les enfants.

— Allez on laisse tata les garçons et on va à table !

Malo se précipite à table et Matthieu prend Marceau dans ses bras. Je pose ma main dans son dos en le caressant.

— Ça va toi ? Ce n'est pas trop difficile avec les deux ?

— On apprend à vivre tous les trois, on ne se débrouille pas trop mal je trouve.

— Bien sûr que non, tu es un super papa.

Il sourit en haussant les épaules avant d'aller installer le petit dans sa chaise haute. Je prends place à côté de Malo. Mon frère se débrouille à la perfection, je ne m'en fais pas pour lui. Et un jour il trouvera quelqu'un qui l'aimera, lui et ses deux enfants.

Nous terminons de dîner et Malo insiste pour que je lui raconte une histoire au lit. Après quelques pages d'un livre qu'il a choisi, il n'est toujours pas fatigué.

— C'est toi qui m'emmènes à l'école demain ?

— C'est mercredi demain mon grand, il n'y a pas école, mais on va aller au parc tous les trois avec Marceau. Mais avant ça, il faut faire un gros dodo !

— Trop bien !

Il rit avant de se blottir dans sa couette et de fermer les yeux immédiatement. Je ris en l'embrassant à nouveau puis je laisse la place à mon frère après qu'il ait endormi le petit. Je vais m'asseoir au salon en l'attendant. Il part directement ce soir.

Il me rejoint peu après et s'affale à mes côtés. Je souris en le regardant.

— Tu n'as pas vraiment envie de partir, je crois.

— J'ai envie d'une grasse matinée !

Il rit et se passe les mains sur son visage.

— Allez pars, tu vas passer une bonne nuit sans enfants. Et tu peux rester une nuit de plus si tu veux, pour une grasse matinée.

— Non non, ne t'en fais pas. Merci beaucoup, Charlize.

— Ne me remercie pas. Allez va-t'en.

— Tu ne veux même pas qu'on discute un peu ?

Il rit.

— Et après tu vas me dire que tu es en retard, bla-bla.

— Si tu n'as rien à me raconter, oui je m'en vais.

— Tu connais ma vie passionnante !

Nous rions ensemble. Il m'embrasse sur la tête avant d'aller prendre ses affaires. Je l'accompagne jusqu'à la porte tandis qu'il me répète tout ce que je dois faire avec les garçons.

Je verrouille la porte derrière lui puis je vais me coucher dans la chambre d'amis. Je me change et m'affale sur le lit en déverrouillant mon téléphone. Tiens, j'ai des commentaires sur Instagram. Je les ouvre et lis les premiers qui me félicitent pour mes dessins. C'est adorable c'est fou. J'ai également un message privé. Je l'ouvre et la personne me félicite pour mes créations et souhaiterait en voir davantage. Je remercie la personne avant de cliquer sur son profil. Il n'y a pas de photos du tout et sa photo de profil est un paysage. J'espère que ce n'est pas un genre de pervers que l'on trouve sur internet. Je quitte l'application et pose mon téléphone pour pouvoir m'endormir. Demain une longue journée m'attend avec ces deux petits monstres !

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