Chapitre 16

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"C'est bien toi ?

-Violette ?"

Akima se leva pour lui tendre une main, mais Violette attrapa la militaire pour la serrer dans une étreinte. Guère habituée à de telles démonstrations d'affection, sa cousine se contenta de lui donner une petite tape dans le dos.

"Akima est ma cousine, expliqua Violette. Voici Peter, mon mari, et Suzanne, ma belle-mère.

- Enchantée. Connor est mon frère d'armes, dit elle en désignant l'homme à sa gauche. J'ai recueilli Lyn sur un champ de bataille, considérez la comme ma petite sœur. Et je pense qu'il est inutile de vous présenter Soan.

- Vous m'avez donc évité les présentations, rit il. Mais voyons, ne restez pas debout ! Suzanne, où est donc passé ton sens de l'hospitalité ? Installez vous !

- Vous voulez quelque chose à boire ? proposa Suzanne. Une infusion, un verre de Muscat, du jus d'abricot...? J'ai une bouteille de vin rouge à ouvrir si ça peut intéresser quelqu'un.

- Hmm, tu as bien dit que tu avais du Muscat ? demanda son mari avec un sourire malicieux.

- Vous auriez du thé à la cannelle, s'il vous plait ?

- Deux ! renchérit Peter

- Si vous désirez ouvrir votre bouteille, je veux bien y goûter, dit Connor.

- Jevoudraisdujusdabricotsilvousplaitmadame ! déclara Lyn d'une petite voix à l'adorable accent français.

- Tu ne veux rien Akima ?

- Je veux bien un verre d'eau, merci.

- Entendu, je vais vous chercher tout ça. ", promit Suzanne en s'éloignant vers la cuisine.

Personne ne prenait la parole, et Peter trouva cocasse que personne n'ait rien à se dire alors que des cousines, ainsi qu'un père et un fils, s'étaient retrouvés après un siècle de séparation - sans compter qu'ils s'apprêtaient à accomplir ensembles une prophétie ancestrales. Un calme pesant s'installa dans le salon et chacun se mit à arpenter la pièce des yeux. Rien n'avait changé, constata Peter avec un sourire. Quatre fauteuils à fleurs qu'il avait toujours trouvé hideux, mais que Suzanne et Violette adoraient, étaient disposés en carré autour d'une table basse en bois d'acajou, sur un tapis à motifs rouges. L'ancienne pendule scandait son tic tac régulier, posée sur un meuble en acajou lui aussi. Un lustre de cristal pendait au dessus d'eux et inondait la vaste pièce d'une douce clarté, dessinant son ombre à l'encre noire sur le plafond.

Violette tenta de briser le silence d'un : "Alors, vous avez fait bon voyage ?" Elle se rendit compte que sa question était stupide, et regretta aussitôt de l'avoir posée.

"Ma petite excursion de 129 ans..., s'esclaffa Soan. Elle s'est plutôt bien passé, oui, et je suis assez satisfait de mes treize trouvailles. Ce sont des perles rares qui iront casser la figure de l'Etenel."

Violette baissa les yeux.

"Devrons nous vraiment nous battre ?

- Violette, j'admire ton pacifisme, mais cet homme est le mal incarné.

- Comment le savez-vous ? Ne peut-il pas changer ? Je pense que tout le monde devrait avoir une seconde chance.

- Judas, Jack l'Eventreur, Hitler... Il est là depuis l'éternité, et il n'a jamais changé. Il a déjà eu bien plus chances qu'il n'en mérite, crois moi.

- Mais... peut-être que personne n'a jamais réellement essayé de le comprendre... ?

- Comprendre quelqu'un qui tue sans scrupules ? Qui ôte la vie de milliers de personnes innocentes ?

- Ne serions nous pas nous-mêmes des criminels si nous le tuions ?

- Vaincre quelqu'un qui a décidé de te combattre n'est pas un crime, affirma Akima, coupant court la discussion.

- Voilààà ", annonça Suzanne en apportant un plateau d'argent.

Le joli service à thé était en porcelaine fleurie, les verres en cristal.

"Je suis le seul à avoir remarqué qu'on était que sept ici ? Admettons, avec Marc, Jane et Jeremy, ça revient, d'après un savant calcul mathématique... à dix personnes. On est plutôt loin des vingt annoncés, non ?"

Soan laissa s'échapper un petit rire.

"Tu es un grand mathématicien, fiston (surnom qui fit sourire Peter jusqu'aux oreilles), mais poussons la réflexion un peu plus loin. Pour brouiller les pistes, nous n'irons pas à vingt au même endroit au même moment. Une fois par semaine - et à des jours différents - , une personne ou un binôme viendra s'installer dans notre immeuble - qu'il faudrait qu'on baptise, d'ailleurs.

- Un nom pour le bâtiment...? Je propose Victor !

- Pourquoi pas ? gloussa Connor, bientôt approuvé par tout le monde.

- Va pour Victor ! proclama Soan.

- A Victor ! s'écria Peter en levant son verre

- A Victor ! répondirent tous les autres en trinquant.

- Enfin, dit Soan en reprenant son sérieux, nos membres seront au complet dans moins de deux mois. D'ici là, vous êtes libres de faire ce qu'il vous plait.

- Et après ?

- Ensuite, il faudra nous entraîner. Bien sûr, vous pouvez commencer à vous exercer avant que tout le monde ne soit là, précisa Suzanne.

- Mais, commença Peter, pourquoi ne vit-on pas tous ici ? Il y a largement la place pour vingt personnes !

- Tout le monde sera plus ou moins dépaysé, pourquoi pas moi ? répondit sa mère avec un sourire malicieux. Et puis, tu ne te poseras plus de questions quand tu verras à quoi ressemble Victor.

- Alors, prêts à déménager ?" demanda Soan

Tous acquiescèrent en chœur, d'un signe de tête déterminé.

- Voici l'adresse, déclara-t-il en tendant à Violette et Peter un petit papier. Rendez vous demain ! Vous aurez Victor pour vous tous seuls aujourd'hui, dit-il à Lyn, Connor et Akima. Vous ferez certainement connaissance avec le personnel - à qui nous avons déjà donné nos indications, ne vous inquiétez pas pour ça.

- A demain !" tonnèrent Peter et Violette avant de se faire emporter par un tourbillon bleu.

*

Violette ne mettait plus ce pantalon à pattes d'éléphant depuis des dizaines d'années, elle avait fendu ce chapeau de paille à quinze ans, et la bride de ces chaussures était cassée. En faisant le tri dans ses vêtements, elle se rendait compte du nombres de choses inutiles qui prenaient la poussière dans ses placards. Elle ne garda au final que sa petite robe blanche à fleur, une autre rose pâle, cinq pantalons, deux shorts, un pull de laine ainsi qu'un bonnet, une paire de gants, une écharpe et une dizaine de tee-shirts. Elle se tourna vers le côté de Peter et effectua le même tri. Une moitié de leurs affaires finit rangée dans un gramms à son poignet, l'autre fit un aller simple vers la poubelle. Avant de refermer la porte, Violette balaya la chambre d'un regard nostalgique. Le lit était défait, comme toujours. Les volets comme les rideaux étaient ouverts, et la lumière du soleil matinal inondait la pièce. Des babioles traînaient encore sur les tables de nuit ; des élastiques, une partition que Peter avait roulée en boule, leurs téléphones, un stylo qui n'avait plus d'encre depuis longtemps. Une fine couche de poussière recouvrait les meubles et une tâche de thé qui ne s'en irait certainement jamais ornait le papier peint couleur bronze d'un des murs. Rien ne laissait deviner qu'ils ne reviendraient pas le lendemain.

"C'est étrange de partir, n'est-ce pas ?"

Violette manqua de crier de stupeur quand la voix grave de Peter surgit dans son dos.

"Oui... c'est dur de quitter un endroit où l'on a été heureux, lui répondit-elle.

- Une page se tourne, celle des mystères et des illusions. Maintenant chacun est face à la vérité, et nous allons nous battre tous ensembles pour défendre notre cause.

- Vu comme ça... concéda Violette avec un sourire charmé

- Le départ peut être triste, mais le changement, lui, est jubilatoire", conclut-il en fermant la porte.

Ils descendirent les escaliers en colimaçon et Peter prit un gramms posé sur la table basse pour l'attacher à son poignet.

" Tu penses qu'on mangera bien là-bas ?

- Je suis sûre qu'ils font le meilleur cake carotte-poivre blanc de ce bas monde.

- Impossible ! Personne ne peut surpasser le légendaire gâteau de Violette Flight."

Ils se prirent la main et entrelacèrent leurs doigts, le coeur battant la chamade.

"Prête ?

- Plus que jamais.

-Tu as raison. L'heure est au changement."





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