Ocre

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

Arès

Je ne sais pas ce qu'elle foutais là. Mais tant qu'elle ne disait rien, alors je la laissais me regarder peindre. Elle avait cet émerveillement presque douloureux dans le regard qui m'empêchait de lui hurler mon silence à la figure. Lorsque je lui tendis ma bouteille d'eau, c'était comme si la voûte céleste lui avait craqué les épaules. Elle bu tout son saoul et s'affaissa sur le sol, ses yeux ne se détachant pas de nous, ma toile et moi. Les doigts tremblants, elle extirpa une cahier de son sac qu'elle ouvrit à la première page. Il semblait vide, à l'inverse de ses pupilles troublées. Je la regardais griffonner des signes de manière frénétique, les bras ballant. J'en avais presque oublié ma tâche. Je ne savais que faire de cette inconnue au bord de mon garage qui semblait frappée par la démence. Mais je ne pouvais pas lui reprocher d'être folle. Ça faisait bien longtemps que j'avais moi-même perdu la raison. Son agitation m'arracha un maigre sourire, puis je trempais mon pinceau dans une teinte désormais familière. Un ocre doux, comme la couleur de ses cheveux emmêlés.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro