Ève

Il n'y a rien de pire que de ne pas savoir où l'on va, ni pourquoi. Lorsqu'on avance dans le noir, on finit par trébucher et tomber. Malgré tout, la vie est une chute perpétuelle. On tombe par terre, on tombe dans les pommes, on tombe amoureux. C'est comme si les sentiments nous fauchaient les genoux. Et là, on attend le coup de grâce. Mais il ne vient pas toujours. Alors on se relève et on continue de marcher jusqu'à ce que l'on s'effondre de nouveau. Pour de bon ou pour de faux.
Je n'ai pas toujours su où j'allais pour la bonne et simple raison qu'il n'y avait personne pour me guider. Seule, j'ai emprunté le chemin de la musique sans personne à mes côtés. Mes parents m'avaient abandonnée à l'intersection entre l'adolescence et l'âge adulte, là où toutes les erreurs sont commises. J'ai l'impression que ça a été la même chose pour Arès. On s'est tous les deux perdus en cours de route, jusqu'à ce que celles-ci se croisent et se lient étroitement. Car Arès fait parti de ces gens qui vous captive et vous arrache à vous-même insinuant autant de doutes que de force dans votre esprit. Et lorsqu'il vous relâche enfin, c'est autant d'incertitudes que de détermination qui vous poussent à faire un pas, puis un second. Jusqu'à crever nos rêves gonflés comme des ballons de baudruche et accueillir la mort comme une héroïne oubliée.