Cauchemar

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Ethan sortit à son tour de la maison. Devant cette vision horrifique d’un homme qui n’en était plus un, d’un cadavre ou plutôt des restes humains, il avait du mal à marcher. A aucun moment de sa vie il aurait pu penser qu’il allait assister à un meurtre. Sans rien faire. Il savait très bien que dans la réalité, dans ce genre de situation, des autorités étaient là pour aider la population. Ici, tout était étrange, barbare. Une vague d’émotion l’envahissait sans qu’il puisse y faire face. Il n’arrivait pas à penser, cette mort l’avait envahit. Il tomba au sol, à genoux dans ce sang, à côté de lui son sabre de bois s’imprégnait de ce sang incandescent. L’adolescent trempa ses mains dans le liquide rougeâtre avant de les regarder puis il regarda son cousin qui se tenait debout, à ses côtés. Contrairement au plus jeune, il se tenait debout, son arme à la main. Il regardait ce tableau comme quelque chose d’habituel. Sans rien faire, il arrivait à dégager une arrogance, une aura de froideur. Ethan lui adressa un regard, il méprisait cette statue qu’incarnait son cousin.

« Tu te rends compte Aizen ? On a laissé mourir quelqu’un, un homme, on l’a regardé, on l’a entendu crier, appeler au secours »

Il n’eut aucune réponse. Ethan n’avait pas bougé, accroupi dans les flammes de l’enfer. Pour lui il était coupable d’un crime qu’il n’avait pas commis. Il avait cédé son âme au diable en laissant cette personne mourir.

« J’ai les mains pleines de sang Aizen, on a rien fait, on a profité »

Encore une fois son cousin ne lui répondait pas. Le damné arrêta de fixer son semblable. Ethan pencha son visage face au liquide, il fit face à son reflet dans le liquide écarlate. Soudain il donna des coups de poings au sol en criant de toutes ses forces. Il n’arrêtait pas de mitrailler le sol, de s’y défouler. Ses coups l’éclaboussaient, son visage était trempé par le sang.

« Arrête » ordonna Aizen

Le plus mature des deux n’en avait rien à faire de ce corps qui gisait à terre. Il s’était retourné depuis quelques temps face à la rue dans laquelle avaient fuit les meurtriers.

« Comment tu veux que je m’arrête, je suis qu’un gamin, pas un lâche ! » s’écria Ethan jusqu’à s’en briser les cordes vocales

Le japonais s’abaissa et mit sa main sur la bouche de son petit cousin.

« Ethan, je veux que tu m’écoutes attentivement, les affamés reviennent sur leur pas, ils t’ont sûrement entendu crier, on va devoir courir de toutes nos forces, si jamais on doit se séparer on se retrouve au port »

Lorsqu’il eut fini sa phrase, un groupe de silhouettes débarquèrent au bout de la rue. Celles-ci courraient en direction des deux adolescents. Le plus jeune ramassa son bokken en se relevant, il n’attendit pas son cousin avant de courir dans la direction opposé. Il ne voulait pas mourir à son tour. Très vite, il fut rattrapé par Aizen qui courrait légèrement moins vite à cause du poids de son sabre. Aucun d’eux n’avait fait attention à leurs chaussures imprégnées de sang qui laissaient leurs empreintes. Ils pensaient avoir semé les ennemis en se cachant derrière une poubelle dans une rue étroite quand l’un des cannibales apparut.

« Ethan, cours jusqu’au port, je vais m’occuper de ce type ! »

L’adolescent exécuta une fois de plus les ordres de son cousin, le laissant seul. Aizen, quant à lui, il dégaina son sabre et mit en garde le fou furieux qui se trouvait en face de lui.

« Ta lame ne fera pas le poids contre moi, j’ai faim, je vais vous manger, toi et Ethan » grogna l’inconnu en laissant couler un filet de bave le long de sa bouche.

Le japonais courut de toutes ses forces pour donner un coup tranchant sur le torse du cannibale qui tomba en arrière. Bien qu’il fût blessé par une grande entaille, l’adversaire se releva. Il semblait ne sentir aucune douleur alors que sa plaie au torse laissait couler du sang.

« Mais t’es qui bordel ? » cria Aizen en fuyant.

                                                                                     ***

Ethan se réveilla en sursaut dans son lit. Son corps était recouvert de sueur, la chambre était humide. Même s’il venait de s’éveiller, ses souvenirs du rêve étaient ancrés en lui. Il se leva et alla dans la salle de bain. Il se rinça le visage avant de se regarder dans une glace. Il était pâle, si pâle. Il pensa à nouveau aux cannibales qui mangeaient l’homme. Ces souvenirs étaient si intenses qu’il vomit dans le lavabo. De suite, il courut à la fenêtre pour voir si la flaque de sang était présente. Bien qu’il fût éveillé, le rêve le hantait. Le jeune adolescent sortit dehors en disant à Ema qu’il avait besoin de prendre l’air. Il passa la journée à l’extérieur, seul dans une chaleur indéfinissable. En début de soirée il se rendit au parc qu’il avait pour l’habitude de fréquenter. Il s’installa sur une balançoire et fixa le sol. Le temps passait pendant que lui pensait.

« Petit, t’es sûr que tu vas bien, t’a pas besoin d’un truc ? »

En face de lui se trouvait à nouveau ces inconnus, les dealers du coin. Cette fois-ci, aucun d’eux n’avait l’air d’être dans un état secondaire. Ils marchaient tous correctement et se tenaient droit. Ethan qui fixait le sol hésita quelques instants.

« Tu as un truc pour ne pas dormir, s’il te plaît ? »

Tous explosèrent de rire.

« On n’est pas une pharmacie tu sais, sinon j’ai de quoi te booster, te donner de l’énergie, ça t’empêchera sûrement de dormir à grande dose » dit il en lui donnant un sachet rempli de pilules

Ethan accepta l’offre, il prit ce sachet et d’autres produits. Il n’avait pas prêté attention aux explications, il ne voulait plus s’endormir, c’était tout ce qui comptait. De retour chez lui il alla directement dans sa chambre – qui est celle de son cousin – pour prendre ces produits illicites. Il avala une ou deux pilules. Il s’assit sur une chaise qu’il mit face à la fenêtre, celle-ci donnait sur la rue. Même s’il n’était plus dans le rêve depuis un bon bout de temps, il avait toujours cette image sanglante dans sa tête qui se formait. Il vivait un cauchemar éveillé. Il passa la nuit face à cette rue, face à ce cauchemar. Il ne voulait plus rêver, il ne rêvait plus. La journée suivante, il se contenta du strict minimum afin de rester assis sur sa chaise. Il s’affligeait une punition à lui-même. Sa mère pensait qu’il était dans cet état  à cause du coma d’Aizen. Personne ne pouvait savoir qu’il avait assisté à un meurtre. Dans ce monde là, il ne tenait pas de sabre en bois, il n’avait pas de main tâchée par le sang, ou de vêtements imprégnés par un liquide rougeâtre. La nuit arrivée, il avala une pilule. Remarquant que son métabolisme résistait, aux effets il en prit d’autres. Il se déplaça pour prendre un cahier vierge et un stylo puis il revint s’asseoir. Son regard s’évadait par la fenêtre tandis que ses mains commencèrent à écrire.

« Je ne sais pas vraiment par où commencer, que dire de ma situation mais j’écris pour tenter de trouver un sens à tout ce que je vis en ce moment. J’ai l’impression d’être fou, peut être que je le suis mais une chose est sûre, mes rêves sont réels. Je ne peux que souffrir en silence. Si je dors, je fais face à la mort. Si je reste ici, mon cousin sera seul et il mourra. »

Il continua à écrire jusqu’au moment où le contrôle de son corps lui échappa. Son stylo glissa et tomba au sol. Le corps d’Ethan se contracta avant de convulser, il tremblait dans tout les sens. La chaise tomba en arrière et lui aussi. Son dernier souvenir fut ses parents à ses côtés qui criaient.

                                                                                     ***

Ethan apparut de nouveau dans une ruelle. Il prenait petit à petit conscience du lieu dans lequel il se trouvait. Il était de retour dans le rêve. Même s’il ne voulait plus rêver, il ne comptait pas rester assis jusqu’à son réveil. C’est avec son bokken en main qu’il commença à parcourir les environs. Tout semblait si vide, encore plus depuis que son cousin n’était pas à ses côtés. Il se dirigea instinctivement au port. Une fois sur place il vit son cousin au loin, il courut pour le rejoindre.

« Ethan bon sang j’ai cru que t’étais mort ! Où étais tu passé ? »

Aizen n’avait pas changé. Il lui manquait juste son arme. Hormis ce léger détail c’était le même que lors du dernier rêve d’Ethan.

« Où est ton sabre Aizen ?

— Je l’ai planté dans un de ces affamés…

— En parlant d’eux, comment les as-tu semé ? Surtout que tu attends au milieu du port, tu n’es pas très discret.

— J’ai dû passer un pacte avec eux, ça fait deux jours que je t’attendais, je n’aurais pas pu survivre sans négociations !

— Je ne pensais pas qu’ils seraient du genre à accepter des offres, qu’est ce que tu leur as donné en échange ?

— Rien d’intéressant, viens, j’ai les clés d’un bateau, il est plein au niveau du carburant, il ne nous reste plus qu’à naviguer »

Ethan suivit son cousin. Ils montèrent à bord d’un bateau de taille moyenne qui paraissait confortable. Il y avait deux cabines, la première était composée de comptoirs, d’éviers et de sofa tandis que la deuxième, elle, était composée d’un lit deux places. Pendant que l’adolescent visitait le véhicule le moteur se fit entendre. Lorsque sa visite fut finie, Ethan prit part de la vue extérieur.

« Tu sais conduire ce genre de bateau ?

— J’ai déjà conduit plus petit

— Bien comme ça je peux te faire confiance, tu arriveras au Japon et tu seras heureux

— Qu’est-ce que tu veux me dire par là Ethan, pourquoi tu me parles sur ce ton ?

— Ecoute-moi bien, une fois réveillée je ne compte plus jamais revenir ici, s’en est fini. Peu importe le moyen, j’arriverai à dormir sans rejoindre ce monde. Ce rêve… il fait ressortir les mauvais côtés des gens. La preuve, on a assisté à un meurtre, les maisons se font piller et des gens se bouffent entre eux. Je trouverai un moyen pour te faire sortir du coma par la même occasion.

— Arrête de faire l’imbécile, tu crois que ça m’amuse d’être ici moi ? J’ai une petite amie qui m’attend à l’extérieur alors qu’ici je me bats pour te protéger. Oui, on a assisté a un meurtre mais si j’y n’y ai pas prit part et que je t’ai interdit de le faire aussi c’était pour notre survie, cet homme était mort dès le moment où tu l’as aperçu en train de courir. Ce rêve nous dépasse Ethan, tu n’arriveras pas en t’en sortir en claquant des doigts et moi encore moins. On reparlera de ça plus sérieusement une fois en mer. »

L’ambiance ne faisait que se dégrader au fur et à mesure que le temps passait. Le bateau commença à s’éloigner du port. Les deux cousins s’aventuraient dans l’ailleurs, l’inconnu, un horizon infini. Ethan ramassa une carte qui se trouvait par terre et commença à se poser quelques questions.

« Dit Aizen, où est ce qu’on est en ce moment ? Je sais que ça fait plusieurs fois que je viens chez toi mais franchement sur une carte je n’arriverai pas à nous localiser.

— Tu vois le Japon, autour de lui se trouve une multitude de petites îles, moi j’habite sur l’une d’elle comme tu le sais, par ici, dit-il plus précisément en pointant la carte, il nous reste plus qu’à parcourir un peu de mer et on sera vraiment au Japon »

Ethan regarda le paysage. Tout était si vide, il n’y avait qu’une infinité de vagues bleu. L’île sur laquelle vivait Aizen n’était plus qu’un tout petit point derrière eux. Les deux adolescents en avaient déjà assez et pourtant le cauchemar ne faisait que de commencer.

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