Nagoya était une des plus grandes villes du Japon. Celle-ci monopolisait le marché de l'automobile non seulement par le fait que c'était une ville portuaire, cela jouait en faveur des exportations, mais aussi par la présence de nombreuses industries. Lorsque les nombreux paquebots s'approchaient du port, les marins et touristes pouvaient voir son immensité s'étendre à l'horizon. La première chose qu'un arrivant trouvait face à lui était une terre sur laquelle étaient rangés de nombreux conteneurs. Les touristes disposaient de nombreux espaces sur lesquels ils pouvaient laisser leurs véhicules. Un peu plus loin, une lignée de bâtiments commençait à apparaître, ceux-ci étaient moins grands que les gratte-ciels du centre ville. Le port détenait des lieux attractifs tels qu'un musée, une grande roue ou encore un parc aquatique.

En temps normal, la ville est parcourue par une odeur spéciale. Les habitants la connaissaient, ils pouvaient la décrire. Ils auraient tout d'abord dit que celle-ci est caractérisée par les épices des nombreux commerces et restaurants à disposition dans la rue. L'odeur de la nourriture japonaise portée par le vent. Ce parfum couplé à l'odeur des nombreux arbres et nombreuses fleurs entretenus dans les parcs éveillait les sens et l'appétit.En plus de cela, l'air maritime ajoutait une fraîcheur à cette ville sans laquelle on pourrait s'étouffer, se noyer dans une foule humaine. Cette masse vivante, marchant à un rythme soutenu pendant que le temps défilait. Les nombreux commerces ne cessaient d'attirer les populations.

Tout le monde avait vécu dans cette ville mais personne n'était préparé à ce qui commençait à la ronger la ville. Petit à petit, de nombreux faits divers semblables les uns aux autres apparaissaient dans les médias. Personne n'y faisait attention, aucun habitant n'avait lié les nombreuses victimes du coma. Cela touchait tout le monde, il n'y avait pas d'immunisés. Le coma absorbait doucement la population ailleurs, vers le rêve. A ce rythme là, les médecins faisaient face à une épidémie qui leur était inconnue. Le problème était urgent, si l'origine n'était pas découverte, cette maladie, cette chose allait mettre en péril le pays.

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Le navire s'approchait lentement du port. Le conducteur manœuvrait avec prudence pour accoster, il arrivait peut-être à manier cet engin, mais aborder une côte était tout autre chose. La jeune fille aux longs cheveux châtains l'aidait, elle s'était positionnée de façon à le guider. Pendant ce temps, Ethan analysait le paysage qui se dressait devant lui. Le jeune garçon faisait face à une multitude de véhicules, de bâtiments, cela n'avait rien d'anormal. Il se croyait presque dans le monde réel mais il savait que ce tableau possédait quelque chose de superficiel. Il n'arrivait pas à définir ce qui rendait la réalité de ce rêve irréelle. Lorsque les trois adolescents posèrent leurs pieds sur ce nouveau territoire, ils se regardèrent.

« Il nous faut une voiture, ça nous permettra de parcourir du terrain tout en étant à l'abri des dangers extérieurs. On va regarder sur les parkings du port si on en trouve pas une ouverte puis, des personnes travaillent ici, il doit forcément y avoir des bureaux dans lesquels on trouvera des affaires personnels dont des clés » s'exclama Aizen.

Amy fut la première à prendre l'initiative, elle s'avança vers les véhicules les plus proches pour tenter de les ouvrir. Tous étaient fermés mais elle n'abandonna pas, elle continua un peu plus loin. Elle s'éloignait de plus en plus des deux jeunes hommes sans pour autant avoir peur. Ethan fit quelques pas avant de sentir une main sur son épaule, celle de son cousin.

« Ethan, je ne sais pas exactement à combien de temps remonte ton dernier réveil mais ça fait un bon bout de temps que tu es avec nous, en plus de cela il t'es arrivé quelque chose sur le bateau, tu ne m'as toujours rien raconté »

Le jeune adolescent ne répondit pas et commença à s'éloigner de son cousin. Celui-ci le rattrapa et l'arrêta dans sa course.

« Aizen, lorsque tu étais à l'extérieur du bateau j'ai eu quelque chose d'inexplicable, ma conscience a oscillé entre le rêve et la réalité. J'étais à l'hôpital, j'entendais le son continu des machines signifiant ma mort. J'en déduis qu'on a dû me réanimer, depuis je vais sûrement ne plus pouvoir me réveiller, je vais vivre ici, avec toi et Amy. »

Suite à son discours Ethan s'en alla. A son tour, il commença à chercher des clés. Il laissa derrière lui le japonais qui ne savait pas quoi penser de ce qu'il venait d'apprendre. Bien plus loin, Amy commença à perdre espoir. Elle n'avait pas les talents d'un truand pour pouvoir voler une voiture sans qu'il y ait le besoin de posséder des clés, aucun membre du groupe ne s'y connaissait dans ce domaine. Au lieu de continuer à chercher en extérieur, elle s'arrêta face à un édifice. C'était une agence assez large et couverte de baies vitrées, c'est grâce à celles-ci que l'adolescente vit des bureaux. Elle en avait logiquement déduit que les personnes travaillant au port garait sûrement leur voiture ici. Sans attendre une seconde de plus elle entra dans le bâtiment. A l'intérieur, elle commença à fouiller chaque salle, chaque compartiment à la recherche d'un seul objet. Lorsqu'elle entra dans la dernière salle du rez-de-chaussée, elle ne put s'empêcher de crier. Face à elle se trouvaient des personnes accroupies, des Affamés mangeant leurs victimes, au centre d'un tas de cadavres. Son premier réflexe fut de détourner le regard mais celui-ci ne pouvait pas quitter la scène qui se déroulait sous ses yeux. Elle fixa pendant quelques secondes les murs de la salle, du sang couvrait la tapisserie puis elle regarda à nouveau les monstres. Ils étaient concentrés dans leur festin. Amy crut même voir une personne à moitié vivante parmi la nourriture. C'est quelques secondes après le cri que les cannibales mirent un terme à leur festin, ils regardèrent leur prochaine proie avant que celle-ci ne s'enfuisse à toute vitesse.

Ethan parcourait les environs, il n'avait plus la foi de trouver un véhicule accessible alors il se contentait de marcher, de réfléchir lorsque vint le cri de son amie. Il courut sans attendre dans la direction qui le mena à un office. Avant d'y rentrer il remarqua des traces de sang au sol, des pas. Il venait de comprendre ce qu'il était en train de se passer. Pour lui, ça ne valait pas la peine d'aller vérifier ce qui se trouvait à l'intérieur, il suivit les traces au sol en priant qu'Amy aille bien. Les dernières empreintes de pas le menèrent à l'inimaginable. Face à lui, son amie. Elle gisait au sol. Il n'y avait personne autour d'elle. Il fonça à son secours, il l'a prit dans ses bras en lui disant de ne pas s'inquiéter, il tentait de la rassurer alors que celle-ci perdait déjà conscience. Il essayait de courir de toutes ses forces en supportant le poids de son amie. Surgit de nulle part, une voiture dans laquelle se trouvait Aizen arriva face à eux.

« Ethan, dépose la à l'arrière et monte, vite ! »