6.

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Les lanières de son sac en main et son sourire espiègle sur le visage Marssie marche dans la rue paisiblement, fredonnant et dansant au rythme de la musique qu'elle écoute. La jeune femme s'amuse à marcher sur une ligne droite, s'imaginant en haut d'un précipice, puis elle sautille sur la racine d'un arbre, faisant le tour du tronc avant de sauter sur le passage piéton face à elle. Marssie se met à glousser, tel l'enfant qu'elle a toujours était, et saute sur chaque ligne blanche peintes sur la route jusqu'à atteindre le trottoir face à elle. La brune tape dans ses mains lorsqu'elle finit par l'atteindre, sautillant sur place par la même occasion et se reprend dans un petit ricanement.

«-Oui j'ai battu mon score ! Dit-elle en regardant sa montre, heureuse de voir qu'elle y soit arrivait avec cinq secondes de moins que la veille.»

C'est en partie ce que Marssie faisait, des choses que font habituellement les enfants, quand elle est seule même si, il fallait l'avouer, elle le fait aussi avec Manon. D'ailleurs il leur arrivent souvent d'improviser une marelle avec quelques carreaux de différents pavés. Quand elle n'est pas en cours elle laisse simplement son côté enfantin, sa personnalité d'enfant pour être plus clair, prendre le dessus. Mais contrairement aux apparences, ce n'est pas une forme de schizophrénie, loin de là mais plus une sorte de moyen d'être dans sa bulle, de ne plus penser aux souffrances passés, une sorte de syndrome de Pan si vous préférez. Aux yeux de beaucoup il y avait des moqueries et aux yeux des plus cléments de la bienveillance, pensant que c'était une simple adolescente à l'âme d'enfant...

Un petit sursaut lorsqu'elle remarque une femme face à elle, Marssie s'excuse aussitôt de lui avoir couper la route et reprend son chemin. Mais elle fronce les sourcils quand elle voit l'inconnue se placer de nouveau dans son champ de vision...

«-Vous...vous désirez quelque chose de particulier ? Demande-t-elle timidement en levant les yeux vers elle, triturant l'élastique attaché à son poignet sous le stress
-Tu ne me reconnaît pas ? Demande en retour la femme aux cheveux de jais et à la mèche blanche
-N...non, je...je devrais ? Répond l'étudiante en la regardant dans les yeux, tapant du pied sur le sol trois fois tandis que son cœur s'emballe peu à peu
-Mmh...Ce n'est pas surprenant quand on connaît Manon, Rétorque-t-elle dans un ricanement, Tu me connais bien pourtant Marssie, mais je peux te rafraîchir la mémoire, je me nomme Maryka et...
-Maman ?! S'écrit Marssie en réalisant peu à peu qui est cette Maryka.»

L'entente de ce simple non créé en elle une sorte d'électrochoc chez elle et cela fait accélérer sa respiration, son cœur s'emballe si vite et si fort qu'elle a l'impression que tout le monde peut l'entendre. Marssie ne peut retenir ses larmes plus longtemps, celles-ci perlant désormais le long de ses joues, elle se recule d'un pas et pousse un crie de terreur lorsque Maryka essaye de lui attraper la main. La jeune femme espère sincèrement qu'en faisant cela, qu'en hurlant, sa génitrice partirait, mais ce n'est malheureusement pas le cas, bien au contraire.

Sa mère s'énerve plus encore et prend son bras plus fermement, la tirant vers elle avec violence à tel point que Marssie a l'impression qu'il en sera arraché, Maryka a un regard des plus noir, ce qui accentue sa peur. Malheureusement à cause de ce simple geste Marssie retourne plusieurs années en arrière, en un claquement de doigts les pires années de sa vie, celles où son horrible mère passait ses nerfs sur elle pour un oui ou pour un non, remontèrent à la surface. Celles où elle se servait de sa propre fille comme cendrier sur des zones non visible, discrètes pour ne pas attirer l'attention. Marssie en avait tellement peur qu'il lui arrivait de s'uriner dessus et bien évidemment Maryka la laissait dormir ainsi pour la punir, l'insultant de tous les noms parfois, ou plutôt souvent, trop souvent même...

«-Tu es toujours aussi pleurnicheuse à c'que j'vois ! Grogne Maryka en la tirant d'avantage vers elle pour l'emmener à sa voiture, L'éducation de Manon est pitoyable !!
-LÂCHE MOI ! S'écrit Marssie à plein poumon en essayant de se tenir à un poteau électrique, la peur au ventre, TU N'ES PAS MA MÈRE ! JE N'AI RIEN À VOIR AVEC TOI !»

À nouveau personnes ne l'aide, les gens se contentent de les regarder et de passer près d'elles, comme si rien ne se passait. Certes ils ne sont pas nombreux, mais pour Marssie c'est de trop, beaucoup trop alors elle essaye à nouveau d'hurler plus fort au risque de s'en déchirer les cordes vocales, elle parvient même à mordre la main de sa génitrice, chose qu'elle n'aurait pas faite auparavant. La force qui lui permet de faire cela est le simple fait de penser à Manon, sa Noona, celle qui lui a sauvait la vie, qui l'a tirait des griffes de cette femme des plus odieuses, cette sorcière qui ne mérite pas d'être mère.

Un cri de douleur s'échappe des lèvres de Maryka suite à cette morsure qui, il faut l'avouer, la surprend beaucoup, après tout elle n'a pas pour habitude de voir sa fille se défendre. Malheureusement pour cette dernière elle ne la lâche pas et lève la main afin de la gifler, mais, sortit de nul part, Raphaël saisit son poignet afin de le lui tordre, lui lançant un regard des plus noirs.

«-JE VOUS INTERDIT DE LA TOUCHER ! Hurle-t-il en serrant sa prise plus violemment, faisant grogner de douleur Maryka qui relâche la pauvre jeune femme, Je vous jure que si vous revenez, que vous la touchez ou que vous lancez un simple regard en sa direction je vous tue ! Lâche-t-il avant de la relâcher, se fichant qu'elle prenne la fuite.»

Raphaël se met aussitôt à genoux face à Marssie, la pauvre jeune femme est recroquevillée sur elle-même, se balançant d'avant en arrière, tirant ses cheveux alors qu'elle compte à partir de cent, pour essayer de se calmer. Le jeune homme a un pincement au cœur en la voyant ainsi, un flash de sa petite Rosy lui revenant en mémoire. Il se doit de la ressaisir et vite...

Il la prend alors dans ses bras, nichant la tête de la brune dans son cou, glisse ses doigts dans ses cheveux avec douceur et lui masse le crâne, espérant que cela puisse l'apaiser. Il sent que Marssie tente de le repousser en tapant ses pieds sur le sol en poussant un hurlement étouffé à cause de son visage enfouis dans son cou. Raphaël approche ses lèvres de son oreille, resserrant son emprise sur elle, se fichant de subir ses coups ou même ses griffures, et lui murmure avec lenteur des mots doux. Il remarque que cela semble fonctionner lorsqu'elle arrête de taper ses pieds sur le pavé, que ses coups se mettent à ralentir laissant tout de même place à des tremblements. Marssie resserre ses doigts fins sur la veste de Raphaël, cherchant à s'y enfouir comme s'il s'agissait d'une immense couverture qui la rendra invisible aux yeux de tous.

«-C'est ça sweetheart, c'est ça...Murmure-t-il lentement, Calme toi c'est fini, c'est finit...Je suis là maintenant, je suis là...
-Noona il...il faut appeler ma...
-Oui je sais, ne t'inquiète pas, je sais. Mais d'abord je veux que tu te calme. Ok ?»

Hochant la tête avec lenteur Marssie reste blottit contre Raphaël, tenant plus fermement sa veste entre ses mains encore tremblantes. Elle garde les yeux fermés et essaye de se caler sur la respiration lente du jeune homme ainsi que sur les douces paroles qu'il lui murmure pour l'apaiser. Les pleures de la jeune femme se font plus calmes, ses tremblements s'arrêtent peu à peu après de longues minutes et, malgré quelques reniflements, elle finit par s'apaiser totalement, adoucie et rassurée par la présence du jeune homme. C'est peut-être idiot mais son odeur l'apaiser plus que tout, elle a cette vague impression qu'il sera toujours là pour elle, qu'il ne la lâchera jamais et ça. Marssie l'apprécie beaucoup c'est même très important pour elle...

***

Caressant avec lenteur et délicatesse les cheveux d'une Marssie endormie, Manon lâche un soupire de ses lèvres, rassurée de la voir si calme. Mais elle est tout de même surprise de savoir que Raphaël était parvenue à l'apaiser, comme s'il savait ce qu'il avait à faire pour la détendre. La tutrice en est surprise parce que le dernier à avoir fait cela, essayait de la calmer lors d'une de ses crises, avait fini frapper et mordue par Marssie avant qu'elle n'intervienne. Quelque chose cloche, elle le sent et son instinct se trompe rarement, surtout quand il s'agit de sa petite protégée...

«-Merci encore Raphaël, Lâche Manon en le rejoignant dans le salon, croisant les bras en serrant les manches de son filet en laine dans ses mains, Je dois t'avouer que je ne sais pas ce que j'aurais fait si tu n'étais pas intervenu...
-C'est normal, je ne supporte pas ce genre de choses, voir une agression sans que personne n'agisse. Et puis à l'école militaire on m'as toujours dit d'agir aux moindres problèmes, de ne pas laisser les plus faibles souffrir sous prétexte qu'on ignore la raison de l'altercation ou qu'on ne les connaît pas, Répond simplement le jeune homme en croisant les bras, la regardant droit dans les yeux
-C'est encore mieux dans ce cas, Dit-elle dans un faible murmure, pensive, avant de se racler la gorge en se rapprochant de lui peu à peu, Mais peux-tu me dire ce que tu faisais là-bas ? Marssie m'as dit que vous ne pouviez pas vous voir pour réviser, tu travaillais au musée d'après elle...
-Ah oui ? Demande Raphaël en arquant un sourcil, J'ai simplement entendu des hurlements et...
-Je t'arrête tout de suite Raphaël, si tu étais à l'intérieur tu ne pouvais rien entendre en vue de la taille du bâtiment. Alors tu devais être à l'extérieur ou...non loin de là puisque le musée est loin de la bibliothèque où tu m'as dit l'avoir trouvait, Rétorque l'asiatique en le regardant dans les yeux, le poing serré, Alors je répète ma question...qu'est-ce que tu faisais hors du musée ? Tu étais avec Maryka c'est ça ?! Tu as tout organisé avec elle ?! Comme ça si tu intervenais tu passais pour un héros aux yeux des gens et de Marssie ! Pas vrai ?!
-Ouh là, on se calme ! Répond le jeune homme en levant les mains en l'air, un rire s'échappant de ses lèvres, peu impressionner par la femme face à lui, Je ne connais même pas de Maryka et j'ignore de qui il s'agit, j'étais là c'est tout, c'est une simple coïncidence...
-Je trouve que c'est trop logique, trop...facile même. Alors par pitié dis-moi comment s'est possible avant que je ne m'énerve ! Tu la suit ?!
-Bien joué Sherlock, Dit-il simplement en l'applaudissant et en se calant contre le dos du canapé, appuyant ses mains sur le dossier de celui-ci, avant de croiser les jambes, Oui je la suit, je ne peux pas m'en empêcher pour ne rien cacher, c'est presque...vitale ! Mais jamais de la vie je n'aurais organisé tout ça ! Pour rien au monde je n'aurais fait venir à elle une femme qui semble avoir gâcher son enfance, ai-je déjà fait du mal à Marssie ? Je ne pense pas non, alors remerciez moi au lieux de me pourrir comme vous le faites parce qu'au fond de vous vous êtes déçue, déçue de ne pas avoir était présente et de ne pas avoir agi plus tôt en sachant que cette femme était de retour dans sa vie, Grogne-t-il en faisant face à Manon, la colère montant en lui peu à peu
-Comment est-ce que tu peux savoir ça ?!
-De la simple logique et puis il suffit d'observer l'attitude de la personne en face de vous, rien que pour ça je remercie mon école militaire...
-Ça ne m'explique aucunement pourquoi tu suis ma Marssie !
-Parce que je veux la préserver et la protéger de ce monde merdique ! De tous ces gens qui jugent sans même connaître ! Je veux la protéger comme je n'ai pas pu le faire avec ma Rosy !!»

Détournant le regard à ses propres mots Raphaël laisse perler une larme le long de sa joue, et grogne alors qu'un long silence se fait. Il sert les poings si fort que les jointures en deviennent blanches. Manon, elle, est décontenancée par ce qu'elle vient d'apprendre, par les paroles de Raphaël et...de sa tristesse qui semble l'envahir soudainement. Elle se met à culpabiliser et passe sa main dans ses cheveux, un soupire s'échappe de ses lèvres et s'avance vers lui. Mais il la bouscule pour sortir, claquant la porte dans son dos et grogne de rage une fois à l'extérieur.

Pourquoi ? Pourquoi a-t-il dit tout cela d'un coup ?! Il s'était donné une ligne de conduite, faire les choses lentement et ne pas craquer, ne surtout pas parler de sa Rosy, SURTOUT PAS ! Étonnement la pression que lui a mis Manon l'as fait craquer et pourtant on lui apprit de ne pas le faire, de ne pas succomber à la pression. Mais...les souvenirs douloureux du passé ont refait surface et il n'as pas pu s'en empêcher. C'était de trop pour lui...

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