XXIV : Abracadabra et sourimini

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Chronologie :

2 mai 1998 : Bataille de Poudlard

31 décembre 2001 : Mariage de Ron et Hermione

26 décembre 2003 : Mariage de Harry et Ginny

20 juin 2004 : Election de Ron à la tête de la guilde de l'Artisanat magique

17 juillet 2005 : Naissance de James Sirius Potter

04 janvier 2006 : Naissance de Rose Weasley

25 juin 2006 : Naissance d'Albus Severus Potter

16 mai 2008 : Naissance de Lily Luna Potter

28 juin 2008 : Naissance de Hugo Weasley

Période couverte par le chapitre : 16 janvier au 19 janvier 2009

En rentrant au QG après son bain involontaire, Harry fit le point avec son coéquipier. Cela faisait maintenant une semaine qu'ils avaient été saisis de l'enquête sur l'incendie chez Malefoy, et ils n'avaient pas avancé d'un pouce.

— Tu exagères, protesta Owen quand Harry exprima sa déception. On a plus ou moins écarté l'hypothèse de l'apothicaire jaloux ; on a vu qu'il n'y avait sans doute rien à tirer de celle des loups-garous qui vivent à la marge de notre société. Il nous reste celle des traditionalistes opposés à la normalisation des garous et surtout celle des victimes de Mangemorts qui se vengent sur leurs familles.

— Et que va-t-on faire ? soupira Harry. Aller poser des questions à tous ceux qui se sont inscrits à Magie, Quidditch et Tradition et leur demander ce qu'ils ont fait la nuit de l'incendie ? Higgs va hurler au harcèlement, et on se retrouvera avec un scandale politique sur les bras. Quant aux familles qui ont déjà souffert, tu crois qu'elles ne vont pas pleurer qu'on revient au temps des Ténèbres ? Tu te rends compte du nombre de personnes que cela implique ?

— Est-ce une raison pour laisser tomber ? insista Owen. Enfin, un Malefoy et un Goyle qui ont tous les deux un incendie en moins d'un mois... comment ne pas penser à leur réputation !

— Oui, oui, admit Harry.

Il se demanda pourquoi il éprouvait autant de répugnance à enquêter dans cette direction, et en conclut qu'il n'avait aucune envie de se replonger dans les horreurs que les adeptes de Voldemort avaient fait vivre à leurs victimes. Il avala sa salive et convint :

— Allons voir Faucett. J'aimerais avoir son avis sur la question.

— Ce n'est pas très bien parti, admit Faucett après qu'ils lui aient exposé leurs conclusions. C'est vrai qu'on s'est concentrés un peu vite sur la piste professionnelle. Vous auriez peut-être dû commencer de façon plus classique par les relations proches, puis tenter de voir ce qui pourrait être commun aux deux incendies.

— Leur point commun, ce sont des pères Mangemorts qui sont restés fidèles à Voldemort même pendant sa disparition, raisonna Harry qui s'était résigné à prendre en compte cette piste. Leurs exactions se faisaient dans l'anonymat conféré par leurs masques. On ne peut donc pas savoir avec précision ce qu'ils ont fait et à qui. Comment déterminer qui pourrait en vouloir spécifiquement à ces deux-là ? interrogea-t-il. Comme je disais tout à l'heure à Owen, si on se met à poser des questions aux familles qui ont pâti de la guerre, ça risque de ne pas être bien pris.

— Commencez par étudier la piste personnelle, trancha le commandant. De mon côté, je vais demander à la Justice de nous passer les dossiers Malefoy et Goyle. Une enquête a été menée sur les agissements de ces familles quand les procès de l'après-guerre ont été instruits, inutile de tout reprendre à zéro. De toute manière, il est hors de question que je classe cette affaire tant qu'on n'aura pas épuisé toutes les pistes.

— Bien, Commandant ! scanda Harry sentant la critique exprimée.

En ressortant du bureau, il s'avoua qu'il n'avait pas été très bon dans cette histoire. Pour ajouter à son marasme, l'idée de farfouiller dans la vie privée de Drago Malefoy pour tenter de déterminer qui lui en voulait le plus lui déplaisait presque autant que se replonger dans les crimes de guerre. Il n'avait aucune envie d'en apprendre davantage sur son ancien ennemi.

Il se demanda s'il ne ferait pas mieux de réclamer d'être dessaisi de cette affaire. Il pourrait invoquer que ses relations passées avec Malefoy le rendaient incompétent. Mais Harry secoua la tête, refusant une telle fuite. Ce ne serait pas correct pour ceux qui récupéreraient le dossier. Cela ne se fait pas de passer la main quand on se rend compte que l'enquête a toutes les chances de ne pas aboutir. Il s'y était mal pris, c'était à lui d'en subir les conséquences jusqu'au bout.

Il en était là dans ses réflexions quand Sarah Dursley entra dans le QG et se dirigea vers lui. Il espéra avoir un petit moment agréable dans cette journée difficile, mais nota que le visage de la jeune femme ne laissait pas présager de bonnes nouvelles.

Elle lui sourit cependant en s'arrêtant devant lui.

— Bonjour, Harry, tu vas bien ? Mais qu'est-ce qui t'est arrivé ? s'inquiéta l'épouse de son cousin en remarquant ses vêtements qui, même séchés, avaient gardé des traces de son séjour dans l'eau.

— Rien de grave, assura-t-il n'ayant aucune envie de commenter l'incident. Et chez vous ? Tout se passe bien pour Markus ?

Le visage de Sarah s'illumina à l'évocation de son fils de sept mois.

— Oh oui, il est en pleine forme. Tu veux voir une photo ?

Harry accepta et contempla bientôt une photo sorcière représentant un bébé souriant et bien en chair. Il réprima une grimace en constatant que l'enfant ressemblait beaucoup à son père au même âge. Il revit avec netteté le cliché correspondant qui avait trôné durant toute son enfance sur la fausse cheminée des Dursley. Il reconnut cependant que le petit Markus avait l'air plus aimable que le renfrogné Dudley.

— Il est magnifique, commenta-t-il finalement avec magnanimité.

Pouvait-il dire autre chose ?

— Oh, mais je ne suis pas venue pour ça, poursuivait Sarah en se rembrunissant. Dudley t'a écrit un mot.

Comprenant que ce n'était pas une bonne nouvelle, Harry déplia vivement la feuille que sa cousine par alliance lui avait tendue.

Mrs Figg, la voisine de mes parents, est morte hier, indiquait Dudley. Je pense que cela t'intéresse de savoir qu'on l'enterre demain.

Harry fixa le papier, songeur. Il aimait bien la vieille dame. Même s'il ne s'en était pas rendu compte, enfant, elle s'était toujours montrée gentille avec lui. Il avait été heureux de la revoir le jour de son mariage et quand il était passé prendre ses affaires dans le grenier de son oncle et sa tante. Il réalisa qu'il avait envie de se rendre à son enterrement pour lui dire au revoir. Les Dursley s'y trouveraient-ils ? Il décida que cela lui était égal. Ils n'allaient pas l'empêcher de venir rendre un dernier hommage à la cracmolle qui l'avait surveillé de loin pendant des années.

— À quelle heure est la cérémonie ? demanda-t-il.

— Dix heures du matin. D'après Dud, tu connais l'endroit. C'est près du centre commercial où ses parents vont faire leurs courses.

— J'y serai.

Après le départ de Sarah, Harry alla voir Janice Davenport et l'informa qu'il ne pourrait pas être présent à l'entraînement prévu le lendemain. Elle lui affirma qu'elle s'en tirerait très bien sans lui.

Il permit ensuite à Owen de rentrer chez lui. L'après-midi touchait à sa fin, et ils n'allaient pas reprendre complètement leur enquête un vendredi à dix-sept heures.

*

Le lendemain matin, il enfila des vêtements moldus. Ginny, qui lui avait proposé de l'accompagner, amena les enfants chez Molly trente minutes avant l'heure du départ, mais revint avec James.

— J'ai eu le malheur de préciser à maman où on allait alors qu'il nous écoutait, et il a fait la vie pour venir, expliqua-t-elle. Je me suis dit qu'après tout c'était une occasion comme une autre.

Quand on avait annoncé aux enfants le décès de la tante Muriel trois semaines auparavant, James, du haut de ses quatre ans, avait posé beaucoup de questions sur la mort. Après en avoir longuement discuté avec sa mère, il avait demandé à « voir un mort ».

La tante Muriel était déjà en terre à ce moment-là et Ginny, prise de court, lui avait dit qu'elle l'emmènerait à un enterrement quand l'occasion se présenterait. Il n'avait pas oublié cette promesse et l'avait rappelée avec force ce matin-là.

— Tu es sûre ? douta Harry.

— Si cela se passe mal, je me planque derrière une pierre tombale et je transplane au Terrier, proposa Ginny. Je lui ai expliqué qu'on ne verrait que le cercueil et qu'on allait juste le mettre dans la tombe.

Harry décida de lui faire confiance. Elle avait plus de connaissances que lui en matière d'éducation, et il s'en remettait généralement à son jugement.

Ils revêtirent l'enfant de ses vêtements moldus dont ils changèrent magiquement la couleur pour atténuer les nuances vives. Harry avait déterminé que la cheminée la plus proche se trouvait à cinq kilomètres du cimetière où cela se déroulerait. Il lui semblait que le quartier était desservi par un bus. Ses souvenirs ne l'avaient pas trompé mais la circulation fut difficile. Quand ils arrivèrent à destination, la cérémonie venait de commencer. Ils naviguèrent parmi les tombes, Harry portant James, et Ginny marchant à ses côtés.

Discrètement, ils se rapprochèrent de l'attroupement que formaient les voisins de la vieille dame. Harry s'étonna du nombre qui s'était déplacé avant de se demander combien étaient là par convenance, plutôt que par réel attachement envers la défunte. Dans un second temps, il les trouva vieillis. Quant aux plus jeunes, il eut du mal à rattacher ces adultes aux gamins qu'il avait fréquentés à l'école primaire ou croisés pendant ses vacances scolaires.

Les participants n'étant pas écrasés par le chagrin, il ne tarda pas à éveiller la curiosité. Il vit avec amusement leur expression muer de l'interrogation à la reconnaissance. Il fallait dire qu'entre sa chevelure en bataille, la couleur de ses yeux et ses lunettes, il n'était pas difficile à identifier pour ceux qui l'avaient connu. Il constata avec satisfaction que les regards qui glissaient vers sa femme étaient nettement approbateurs.

Il se rapprocha et se posta un peu en retrait par rapport à sa famille. Les chuchotements et les coups de coude finirent par attirer l'attention de son oncle et sa tante, ainsi que celle de son cousin qui était auprès d'eux. Dudley lui sourit discrètement et Harry le salua d'un petit signe de tête. Pétunia fronça les sourcils en le repérant, puis se tourna de nouveau vers la tombe. Vernon sembla stupéfait de le découvrir là et se mit à rougir lentement, alors que sa tête s'enfonçait encore plus que d'habitude dans ses épaules. Il lui lança finalement un regard furieux avant de se détourner brusquement. Harry se désintéressa d'eux et écouta le discours du pasteur, conscient de la chaleur du bras de Ginny contre le sien.

La cérémonie se poursuivit sous le regard attentif de James et la défunte fut mise en terre. Les conversations reprirent et Dudley vint vers eux.

— Bonjour Dudley, dit Harry.

— Je suis content de te voir, lui assura son cousin.

Harry nota que Sarah n'était pas présente et se demanda pourquoi la jeune femme n'était pas venue. Dudley avait-il craint qu'elle soit témoin des « retrouvailles » que cela impliquerait ? Ce n'était pas plus mal, jugea-t-il. Il aurait peut-être l'occasion de parler avec son oncle et sa tante. Si la magie existait, pourquoi pas les miracles ?

Sans doute conscients que s'abstenir ferait jaser, Pétunia et Vernon venaient à leur tour vers eux.

— Je vous présente mon épouse, Ginny, et James, mon fils aîné, fit un peu cérémonieusement Harry.

L'avantage des usages et de la politesse, c'est qu'ils donnent une apparence de normalité aux moments délicats. Il était visible que Vernon éprouvait beaucoup de répugnance à l'égard de la sorcière qui se trouvait devant lui, mais le regard de Pétunia était plein de curiosité. Harry eut presque l'impression de voir frémir son nez pointu.

— Je vois que vous avez retrouvé vos deux garçons, fit une voisine qui s'était approchée. C'est le bon côté des enterrements.

Tous sourirent poliment à cette assertion. Encouragée, elle continua en direction de Harry et Ginny :

— Joignez-vous à nous pour le petit buffet qui est organisé chez moi.

Harry vit le regard terrible que lui lançait son oncle, mais il répondit aimablement :

— Avec plaisir, Mrs Polkiss.

— Parfait, nous serons tous ravis de savoir ce que vous devenez et de faire connaissance avec votre petite famille. Ah, Pétunia, vous avez de la chance ! Ah, ce n'est pas mon Piers qui me ferait des petits-enfants...

Elle sourit aimablement à James qui était toujours dans les bras de son père, puis s'éloigna en soupirant.

— Que devient Piers ? demanda Harry.

— Il a mal tourné, répondit sa tante d'une voix pincée. Ne t'avise pas de parler de lui.

— Il est hors de question que tu viennes avec nous ! grogna férocement son oncle tout en prenant soin de ne pas être entendu par les autres.

— J'ai été invité, répliqua froidement Harry. Ils vont trouver bizarre que je disparaisse maintenant.

L'air horrifié de son oncle et sa tante lui apprit qu'ils craignaient qu'il ne se volatilise sur le champ.

— J'ai de la place dans ma voiture, proposa Dudley.

— On vient avec toi, accepta Harry.

Ils marchèrent vers la sortie sous les regards intéressés des voisins. Ils doivent se demander ce que je suis devenu après St Brutus, supposa Harry.

Vernon et Pétunia s'engouffrèrent dans leur véhicule tandis que Dudley les dirigeait vers le sien. Il leur fallut moins d'un quart d'heure pour atteindre Privet Drive. Durant le trajet, Harry laissa Ginny et Dudley converser, se demandant s'il avait bien fait de rester. Il avait surtout accepté pour ne pas avoir l'air d'obéir à l'ordre silencieux de Vernon, mais il n'était pas certain d'avoir envie de parler à tous ces gens.

Chez les Polkiss, l'ambiance était nettement plus festive. Mrs Figg semblait être oubliée, et les personnes présentes prenaient simplement plaisir à manger ensemble et à faire le plein de potins. Harry ne doutait pas que lui et sa famille étaient discrètement observés, et qu'ils feraient l'objet des conversations durant des semaines.

On les invita à se servir au buffet, puis on proposa à James de se joindre aux autres enfants de son âge qui se trouvaient dans la maison. Ginny entreprit d'accompagner son fils pour qu'il fasse connaissance avec ses camarades de jeux.

— Eh bien, cela fait longtemps qu'on ne vous a pas vu ! s'exclama un homme d'une soixantaine d'années.

— Vous semblez bien vous porter, Mr Prentice, répondit poliment Harry.

— Je ne rajeunis pas, mais je n'ai pas à me plaindre. Vous habitez loin d'ici, maintenant ?

— Je réside à Londres.

— Est-ce indiscret de vous demander ce que vous faites ? Votre tante a dû me le dire, mais je crains de l'avoir oublié.

Harry ne savait pas si Pétunia parlait de lui à son entourage et décida ne de pas se préoccuper de la version des faits qu'elle aurait pu donner.

— Je suis entré dans la police.

La surprise de Mr Prentice en était presque comique. Elle ne leur a tout de même pas dit que j'étais en prison ! fut amené à s'interroger Harry. Finalement, la présence de Ginny et James était une bonne chose. Il ne pouvait démontrer plus clairement qu'il était bien inséré dans la société.

— Ah, vraiment ? C'est intéressant, commenta Mr Prentice. Oh, vous vous souvenez de Mr Simons ?

— Bonjour, Monsieur. Je crois bien que j'étais en classe avec votre fille euh... Lisa.

— Luisa, corrigea Mr Prentice. Quelle mémoire ! Cela fait près de vingt ans.

Pendant qu'il entreprenait de révéler à Harry ce qu'était devenue sa fille et les autres anciens enfants du voisinage, Ginny revint près d'eux. Harry fit les présentations, et Mr Simons les félicita d'avoir un si beau petit garçon.

Ils regardèrent James qui était très à l'aise avec ses nouveaux amis. Il avait dû trouver des friandises quelque part car il avait une trace de chocolat au coin de la bouche. Les enfants commencèrent à se poursuivre dans la pièce.

— Nous avons deux autres enfants, précisa l'épouse de Harry. Un garçon de trois ans et une fille qui a eu huit mois hier. Nous les avons laissés chez ma mère.

— Vous, au moins, vous vous y êtes pris tôt, la félicita Mr Simons. Maintenant, votre génération attend de plus en plus tard pour fonder une famille. C'est bien dommage, si vous voulez mon avis.

Harry et Ginny acquiescèrent poliment puis leur attention fut attirée par la voix de James qui tentait d'échapper à une petite fille de cinq ans qui lui courait après :

Sourimini ! psalmodia l'enfant en tendant le doigt en guise de baguette magique. T'es une souris maintenant !

Du coin de l'œil, Harry vit Pétunia couvrir sa bouche de ses mains pour cacher son rictus horrifié, et Vernon s'étouffer avec sa bouchée de tourte aux rognons. Mais la petite ne se laissa pas impressionner :

— Ça ne marche pas parce que je suis une fée, rétorqua-t-elle. Abracadabra ! Tu es un pâté de foie !

Finite ! Moi, je suis sorcier, revendiqua James.

— C'est moins fort qu'une fée, affirma sa camarade.

James parut estimer que sa meilleure chance de salut était dans la fuite, et il repartit comme une flèche en bousculant les invités. Mrs Polkiss intervint alors pour proposer aux enfants d'aller jouer dans le jardin.

Harry croisa le regard de Dudley. Son cousin n'avait rien manqué de la scène précédente et semblait amusé. Vernon, par contre, était écarlate et son épouse lui tapotait le dos, sans que Harry puisse déterminer si c'était pour faire passer la bouchée coincée dans son œsophage ou pour le conjurer de ne pas faire d'esclandre.

Harry lança un regard interrogatif à Ginny pour lui demander s'ils devaient intervenir. Elle lui fit un sourire rassurant. Il est vrai que les épisodes de magie spontanée étaient rares chez les jeunes sorciers et se limitaient aux moments particulièrement dangereux ou inquiétants pour eux. James s'amusait, et il était peu probable que sa magie éprouve le besoin de se manifester.

Dans l'heure qui suivit, tous ses anciens voisins vinrent examiner Harry et constater à quel point il semblait avoir bien tourné. À ses côtés, son épouse était très l'aise, sa célébrité lui ayant donné l'habitude de parler avec des inconnus. Quand on s'intéressait à ses activités, elle expliquait qu'elle élevait ses enfants.

Quand Harry jugea avoir suffisamment étanché la curiosité du voisinage, il indiqua à Ginny qu'il était temps de partir et elle alla récupérer James dans le jardin. Harry s'approcha de son oncle et de sa tante qui n'avaient pas fait mine de le rejoindre :

— Combien Mrs Figg avait-elle encore de chats ? s'enquit-il.

— Qu'est-ce que ça peut te faire ? répliqua Vernon.

— Réponds à la question, insista sèchement Harry.

— Trois, intervint Pétunia.

— Je dois les récupérer, indiqua Harry.

— Que vas-tu faire à ces pauvres bêtes ? s'indigna son oncle.

— Ils sont un peu spéciaux, expliqua patiemment Harry. Si je ne les prends pas moi-même, d'autres viendront pour le faire. C'est ce que tu veux ?

Il vit que Vernon comprenait très bien quel genre de personnes interviendrait.

— Très bien, allons-y tout de suite, coupa sèchement Pétunia.

Ginny revenait avec James et Harry alla avec eux saluer Mr et Mrs Polkiss et les remercier de leur hospitalité. Quand ils partirent avec Vernon et Pétunia, Dudley leur emboîta le pas. En silence, ils marchèrent dans la rue jusqu'à la maison de la vieille dame. Arrivée à destination, Pétunia sortit une clé de sa poche :

— J'ai demandé à Mrs Simons de me la confier, dit-elle. Je m'arrangerai ensuite pour lui expliquer pourquoi les chats ne sont plus là.

— Merci, répondit machinalement Harry qui s'apprêtait à lancer un Alohomora.

Ils entrèrent, traversèrent le vestibule et avancèrent dans le salon. L'odeur de choux était toujours bien présente et Harry eut du mal à croire que Mrs Figg n'allait pas se lever de son fauteuil pour les accueillir.

Des conversations, Harry avait compris qu'elle ne s'était pas réveillée un matin, et qu'un de ses animaux familiers avait donné l'alerte en allant miauler chez la voisine la plus proche. L'un d'eux, justement, vint vers eux et entreprit de leur renifler les pieds. James tendit les mains et l'animal se frotta contre lui pour quémander des caresses.

— Ces chats m'ont l'air parfaitement normaux, eux ! attaqua Vernon.

Sans lui prêter attention, Harry s'accroupit pour se mettre à la hauteur de la boule de fourrure ronronnante qui se trémoussait d'aise sous les gratouillis de son fils.

— Je vais vous trouver un autre foyer, expliqua-t-il.

Un feulement parvenant de la cuisine lui répondit. Un animal aux poils hérissés vint se planter devant Harry, l'air contestataire. Ginny prit James dans ses bras pour l'éloigner de celui qu'il cajolait, au cas où il se mettrait en colère, lui aussi.

— Vous ne pouvez pas rester ici sans elle, argumenta Harry en direction du nouveau venu.

Le miaulement qui lui fut rétorqué sonnait clairement comme un : Si, on peut ! Les trois Dursley suivaient la scène, les yeux ronds, tandis que Ginny tentait de persuader James de rester tranquille.

— Non, ce n'est pas possible ! affirma Harry de son ton le plus autoritaire. D'autres personnes vont venir habiter là, et ils ne sauront pas ce que vous êtes. Ils vont vous prendre pour de vulgaires chats.

— Pfiouuuuu ! répondit dédaigneusement Mignonette.

— Alors que là où je veux vous emmener, on vous traitera comme vous le méritez, continua Harry d'une voix enjôleuse.

Le troisième occupant des lieux surgit de la chambre et vint se placer près des deux autres. Les trois bêtes rapprochèrent leur museau et tinrent ce qui semblait être un conciliabule.

— Ils sont vraiment intelligents ? souffla Dudley à Ginny.

— Ils comprennent pas mal de choses, confirma la sorcière.

— Emportez ces créatures du diable avec vous ! les conjura Vernon.

— La ferme ! lui intima Harry.

Les animaux semblaient avoir arrêté leur décision. Ils couvrirent les humains de leur regard le plus dédaigneux, puis leur tournèrent le dos et repartirent vers la cuisine, la queue dressée d'indignation. Dudley fit un pas en avant comme pour les rattraper mais Harry le stoppa de la main gauche et, de la droite, sortit sa baguette de sa poche. Rapidement, il stupéfixa les trois chats qui s'effondrèrent là où le sort les avait fauchés.

Pétunia hurla et James échappa à l'étreinte de sa mère pour courir vers ses protégés. Harry rangea sa baguette et assura à Pétunia choquée et Vernon visiblement mort de peur :

— Je les ai juste endormis. Ils se relèveront dans quelques minutes. Je ne pouvais pas prendre le risque qu'ils sortent par la chatière.

— Personne en vue, dit Ginny qui était allée vérifier qu'aucun Moldu n'avait pu les voir de la fenêtre. James, ne les touche pas, tu pourrais leur faire mal. Tu pourras jouer avec eux quand ils se réveilleront.

— Je veux jouer maintenant ! protesta son fils.

— On y va, décida Harry. Directement au Terrier.

— Bien, accepta Ginny.

Elle s'avança et prit délicatement deux des chats. Harry attrapa James. Son fils connaissait la conduite à suivre en cas de transplanage d'escorte : il serra fermement les genoux autour de la taille de son père et lui enlaça le cou. Dudley se baissa et passa précautionneusement le troisième animal à Harry.

— Merci, Dud.

Ils se dirent au revoir d'un sourire un peu triste, puis Harry pivota vers sa tante. Elle le regardait intensément. Il se souvint de la dernière fois qu'il l'avait rencontrée, des années auparavant, chez Dudley. Elle avait été très agressive envers lui. Elle avait peur pour son fils, comprit enfin Harry. Elle croyait que je voulais faire du mal à Dudley, c'est pour ça qu'elle m'a viré aussi durement.

Il n'y avait pas de peur ni de colère dans ses yeux ce jour-là. Mais Harry ne sut déchiffrer ses sentiments. Il lui rendit son regard. Vas-tu t'excuser enfin ?, ne put-il s'empêcher d'espérer.

— Qu'est-ce que vous attendez pour débarrasser le plancher ! vociféra à cet instant Vernon.

Pétunia sursauta et regarda son mari d'un air coupable, comme si elle était sur le point de le trahir. Le moment était passé, Harry n'avait plus rien à faire là. Il tourna la tête vers Ginny et ils transplanèrent en même temps.

Une fois dans le jardin des Weasley, Harry posa son fils à terre et déposa le chat qu'il portait près de l'endroit où Ginny avait installé les deux autres. Ensuite, il créa une cage autour d'eux.

— Peux-tu rester là pour les calmer quand ils se réveilleront ? demanda-t-il à sa femme. Je vais appeler le ministère.

Il la laissa avec un James qui pleurnichait parce qu'il voulait jouer avec ses nouveaux camarades. Après réflexion, c'est le bureau d'Hermione qu'il chercha à joindre. Il expliqua la situation à son amie, qui lui promit de faire le nécessaire auprès de son ancien service pour les faire enregistrer.

— Par contre, il vaut mieux qu'on leur trouve nous-mêmes un lieu de vie. Sinon, ils vont transiter dans les cages d'une animalerie et ils risquent de mal le prendre s'ils ont l'habitude d'être laissés en liberté.

— Je vais demander à Molly si elle peut les garder ici. Ils devraient être bien dans le grand jardin.

— Entendu.

Harry résuma la situation à sa belle-mère qui accepta de s'occuper d'eux le temps qu'ils soient adoptés. Ensuite, Harry retourna dans le jardin avec Albus qui était ravi d'avoir retrouvé son père. Les créatures étaient éveillées et feulaient dans leur cage.

— Si vous vous montrez raisonnables, je vais vous rendre votre liberté, leur promit Harry. Je ne vous conseille pas de vous sauver. Si vous le faites, je devrai en référer au ministère et les sorciers qui se lanceront à votre poursuite ne seront pas tendres. Ils seraient capables de vous tuer.

Les trois félins tinrent une fois de plus un conciliabule et s'assirent en silence dans ce qui sembla une position d'acceptation. Harry fit disparaître les barreaux qui les enfermaient et leur dit gentiment :

— Le jardin est plus grand que celui de Mrs Figg et la maison aussi. Vous serez bien ici.

— Tu veux venir chez moi ? demanda James au chat avec lequel il avait fait connaissance à Privet Drive.

— James... commença Harry.

Mais l'animal, après avoir considéré l'enfant, eut un miaulement d'acquiescement et Albus éclata de rire. Harry regarda Ginny.

— D'accord, soupira-t-elle. J'espère juste que Lily ne lui tirera pas trop fort la queue.

*

Harry était rarement allé au travail avec autant de réticences que ce matin-là. Même le jour où il avait dû témoigner dans l'affaire de l'amulette magique lui avait été moins pénible. Il s'agaça de penser qu'après toutes ces années, il avait du mal à prendre du recul quand il s'agissait de Malefoy. Ce n'est que dans l'ascenseur qu'il comprit ce qui le troublait à ce point. Cette affaire allait sans doute être close sans qu'ils l'aient résolue et, pour la première fois, il allait devoir admettre un échec devant Drago. Il est peut-être temps d'arrêter de vouloir à tout prix avoir le dernier mot avec lui, s'admonesta-t-il. Nous ne sommes plus des gamins.

Il se permit tout même de penser, comme Ron et Owen, que l'implication de Malefoy amenait toujours des problèmes.

L'enquête, au début, fut purement administrative. Ils regardèrent ce qu'ils avaient sur la famille Malefoy dans les archives.

— C'est à se demander comment Lucius a fait pour échapper à Azkaban, commenta Owen en relisant le compte rendu d'audience.

— Il est passé parmi les derniers. Je suppose que la soif de vengeance commençait à être étanchée, expliqua Harry tout en se demandant par qui l'ordre de passage avait été établi.

Était-ce Kingsley qui l'avait décidé, sachant que Narcissa avait aidé Harry à la fin ? Il haussa les épaules, indifférent à ce qu'était devenu le couple après la guerre. D'autant qu'ils étaient en France depuis trois mois, et qu'il était peu probable qu'ils aient commandité un attentat contre leur héritier d'aussi loin.

En résumé, Drago Malefoy avait travaillé après la guerre au laboratoire de Ste-Mangouste, avant de fonder sa propre société de vente de potions par correspondance. La police magique n'avait enregistré aucun incident dans lequel il aurait été impliqué. Il était marié depuis 5 ans avec Astoria Greengrass et avait un seul enfant, Scorpius.

— Au moins, il s'est tenu tranquille, estima Owen.

— Ça va nous faire comme les Goyle, pronostiqua sombrement Harry. Pas d'ennemi récent déclaré et, si c'est une vengeance pour un fait vieux de dix ans, on a trop de candidats pour suivre valablement une piste.

— Le fait que les incendies aient détruit tout ce qui aurait pu servir de support à une empreinte magique ou digitale ne facilite pas la tâche, renchérit Owen.

L'après-midi, ils se rendirent à la maison des Malefoy. Par politesse, ils transplanèrent devant les grilles de la propriété et sonnèrent. Les portes de métal s'ouvrirent aussitôt avec lenteur. Alors qu'ils approchaient du bâtiment principal, ils remarquèrent qu'à côté des vestiges de l'ancien atelier de potions, une structure en bois présageait déjà d'une nouvelle construction. Owen en siffla d'étonnement.

— Ils n'ont pas perdu de temps !

— Je suppose que la guilde a donné un coup de main, imagina Harry.

La silhouette de Drago se détacha sur le seuil de sa maison. En arrivant à sa hauteur, Harry constata qu'il tenait une serviette de table. Sans doute n'avait-il pas encore terminé de déjeuner.

— Pouvons-nous te parler un moment ? demanda Harry.

— Suivez-moi.

Il les mena dans le salon où ils l'avaient trouvé durant de leur première visite. Alors qu'il les invitait à s'asseoir, son épouse vint voir les visiteurs qui retenaient son mari :

— J'apporte le café ici, annonça-t-elle.

Harry ouvrit la bouche pour lui dire de ne pas se déranger, mais elle était déjà partie.

— Je vous écoute, fit Malefoy.

Harry tenta de présenter les choses sous leur meilleur jour :

— Comme c'est surtout ton atelier qui a souffert de l'attaque, nous avons commencé par suivre la piste d'une jalousie professionnelle, ainsi que celle d'une volonté de t'empêcher de délivrer ta fameuse potion Tue-Loup. Suite à nos recherches, nous avons finalement éliminé ces mobiles.

— D'un point de vue strictement professionnel, j'ai reçu davantage d'aide que je n'en espérais, leur apprit Drago, confirmant l'action de la guilde.

Son expression était neutre, mais Harry était persuadé qu'il avait parfaitement saisi que leur enquête s'était soldée par un fiasco. Il apprécia que Malefoy ait suffisamment mûri pour ne pas afficher le sentiment de victoire qu'il devait éprouver. Ce serait plus facile s'ils se comportaient tous comme des adultes.

— Nous allons donc maintenant orienter nos recherches vers des mobiles plus personnels. Des proches qui t'en voudraient pour des raisons particulières, par exemple. Il faut que nous en sachions davantage sur les personnes que tu as l'habitude de fréquenter.

— Je pensais que vous aviez tous ces éléments, contra Drago.

Il fallut quelques secondes à Harry pour comprendre ce qu'il était en train de dire.

— On se tient au courant sur ce que font tes parents, leurs activités, admit-il. Mais comme tu n'es pas passé en jugement, ce n'est pas le cas pour toi.

Au frémissement de la bouche de son interlocuteur, il comprit que Drago avait récupéré une information qui l'intéressait beaucoup. Owen remua à ses côtés, pensant sans doute que Harry avait trop parlé. Mais Harry n'avait pas du tout envie de jouer au plus fin avec Malefoy. Entrer en compétition avec lui ne lui disait rien. Il voulait juste clore cette saleté de dossier en limitant les dégâts si c'était possible.

Le retour d'Astoria Malefoy fit baisser la tension. Souriante, elle posa un plateau sur lequel se trouvaient des tasses fumantes et fit gracieusement le service du sucre et du lait. Il y avait une tasse pour elle, et elle s'assit sans façon près de son mari. Bien qu'un peu surpris – il pensait que dans ce genre de famille, les épouses s'effaçaient discrètement –, Harry ne put qu'accorder un bon point supplémentaire à Malefoy : il ne se comportait pas en tyran domestique. Il espéra que la présence de la jeune femme allait rendre l'entretien moins difficile.

— Qui donc à votre avis pourrait vous en vouloir suffisamment pour incendier votre atelier et tenter de brûler votre maison ? répéta Harry à son intention. Nous ne savons pas si le coupable visait effectivement la chambre de votre fils, mais nous ne pouvons pas exclure cette hypothèse.

À l'évocation de l'attaque directement subie par son enfant, Astoria avait pâli. Harry lui demanda :

— Scorpius est-il complètement remis ?

— Oui, mais il fait des cauchemars, répondit-elle d'une voix blanche.

— On le ferait à moins, convint Harry.

Ils passèrent la demi-heure suivante à recenser les diverses personnes qui avaient tenté de nuire à Drago au cours de la décennie précédente. La plupart étaient d'anciens collègues qui lui avaient mené la vie dure. Visiblement, la réputation attachée à son nom et l'attitude qu'il avait eue envers les autres durant son adolescence avaient fini par le rattraper. À cela s'ajoutait une ex-petite amie vindicative. Il s'était cependant écoulé plusieurs années depuis ses derniers contacts avec tout ce monde.

Une fois leur liste établie, Harry décida, malgré la présence d'Astoria et de son coéquipier, d'aborder un sujet qui lui trottait dans la tête depuis un moment :

— Il y a eu un incendie chez les Goyle, il y a un mois, dont nous n'avons pas déterminé l'origine, entra-t-il en matière. Un certain... incident, auquel vous avez été tous les deux mêlés avec Crabbe m'est revenu en mémoire.

Malefoy sursauta, signe qu'il avait parfaitement saisi ce dont Harry voulait parler. Il échangea un bref regard avec son épouse qui semblait elle aussi savoir de quoi il était question. La mine renfrognée d'Owen laissait entendre qu'il réalisait être le seul à ne pas comprendre l'allusion, et qu'il n'appréciait pas la situation.

— Si quelqu'un voulait se venger, ce serait d'abord toi et tes copains, répliqua Drago sans détour.

— Cela pourrait-il être les Crabbe pour venger leur fils ? proposa Harry sans prendre la peine de répondre à la remarque.

Malefoy réfléchit un instant avant de secouer la tête :

— Si tu ne leur as pas dit ce qui s'est passé, ce n'est pas moi non plus. Le père et la mère de Vincent ont été arrêtés juste après la bataille de Poudlard et, à ma connaissance, ils sont toujours à Azkaban. Ils n'ont pas de cousins proches.

— À qui as-tu parlé de cette... péripétie ? s'enquit Harry.

— À Astoria, indiqua Drago en montrant sa femme des yeux. Et toi ?

Harry ne l'avait raconté à personne à part Ginny, mais estima qu'il n'avait pas de comptes à rendre à Drago à ce sujet.

— On aurait pu te voir disparaître avec tes deux acolytes, ne voir revenir que toi et Goyle et en conclure que vous lui aviez fait sa fête, proposa-t-il.

— Une fois de plus, qui aurait pu pleurer Vincent à ce point ? questionna Malefoy.

— Pas de petite amie ?

— Qui aurait attendu dix ans ? s'étonna Malefoy faisant sans le savoir l'écho des doutes de Harry sur une vengeance aussi tardive.

Sentant le regard insistant d'Owen, il se décida à formuler la question que son coéquipier brûlait de poser :

— À ce propos, nous ne pouvons pas non plus écarter l'hypothèse qu'on se venge de ce que vous ou votre famille avez fait pendant la guerre.

Un silence lourd accueillit cette déclaration.

— Tu veux m'interroger à ce sujet ? demanda calmement Drago après avoir assimilé l'idée.

— Je pense savoir mieux que tout le monde ce que tu as pu faire, remarqua Harry. Mais si tu as un renseignement qui pourrait nous aiguiller, n'hésite pas à nous en faire part.

*

Alors que Harry et son partenaire remontaient l'allée après avoir quitté les Malefoy, Owen fit remarquer :

— Je suppose que tu ne veux pas m'en parler.

— Il n'y a pas grand-chose à en dire, affirma Harry.

Il réalisa cependant que son coéquipier allait interpréter son silence comme un manque de confiance et il développa un peu :

— Le jour de la bataille de Poudlard, Ron, Hermione et moi, on s'est retrouvés coincés avec Malefoy, Crabbe et Goyle dans une pièce reculée. Crabbe n'a rien trouvé de mieux à faire que d'allumer un Feudeymon pour nous empêcher de nous échapper. Heureusement, on avait des balais sous la main qui nous ont permis de sortir de là, mais lui, il y est resté. Ce n'est pas un épisode plaisant, ce qui explique que nous évitons d'y faire allusion.

— Il a lancé un Feudeymon dans une pièce fermée ? s'exclama Owen d'une voix choquée.

— Ce n'était pas bien malin et il l'a payé de sa vie, confirma Harry. D'un autre côté, cela m'a permis d'être efficace quand je me suis retrouvé confronté à un autre.

Owen, qui avait perdu son formateur Patrick Alderton ce jour-là, eut une grimace amère et garda un air mélancolique le temps qu'ils sortent du parc pour transplaner vers le ministère.

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Chat avec J.K. Rowling, 30 juillet 2007

o [À la fin du chapitre Le Départ des Dursley,] je crois qu'un instant, [Pétunia] a failli lui souhaiter bonne chance ; qu'elle a presque reconnu qu'elle les détestait, lui et son monde, parce qu'elle était jalouse. Mais elle n'a pas pu. Après des années à faire semblant que le « normal » était mieux, elle était trop endurcie.

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L'intrigue qui commence à se développer ici a été élaborée avec Melusine2 alors que nous prévoyions d'utiliser en commun le Drago qu'elle mettait en scène dans sa fic Esprit de famille. Elle n'a pas terminé son histoire, mais j'ai gardé les éléments qu'elle m'avait généreusement offerts.

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