Chapitre 10

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Mes yeux s'ouvrirent dans la lumière froide du matin. Des frissons de terreur me traversaient, un cauchemar semblable à ceux que j'avais faits précédemment venait de me réveiller. Dans l'air glacé de ma chambre, je me levai encore tremblante pour aller prendre une douche. Son jet chaud effaça mes frayeurs nocturnes. Ce moment de détente où je laissais mon esprit dériver me fit grand bien.

Je m'aperçus bien vite que la maison était complétement vide, comme je l'avais laissée la veille avant de m'endormir. Ma mère n'étais pas revenue ou peut-être n'avait-elle fait que passer sans que je m'en rende compte. J'hésitais à l'appeler, il m'était vital d'avoir une conversation avec elle mais au dernier moment, je renonçai préférant attendre son retour. Le goût amer de la trahison ne me quittait pas.

Je passais donc une journée calme guettant l'arrivée de ma mère qui ne vint jamais. Ce fut un dimanche morose. Un dimanche où l'on aime ne rien faire, enroulée dans un plaid. Un dimanche comme les autres. Ma bonne humeur du matin s'était envolée laissant place à mes pensées sombres. Finalement, le téléphone sonna. Je décrochai et entendis celle que j'attendais tant à l'autre bout du fil. Elle parlait rapidement, sa voix tremblait d'une émotion que je ne réussis pas à définir. J'acquiesçais à mesure qu'elle me donnait de ses nouvelles et d'autres informations peu importantes. Je ne pus placer aucun mot. Quand l'appel prit fin, je me sentais vidée de mes forces et un mauvais pressentiment me nouait le ventre.

Épuisée par cette journée peu productrice, je montai me coucher. En m'endormant, ma dernière pensée fut pour ma mère qui m'avait promis de rentrer le lendemain.

Je fus sortie du sommeil par un mauvais rêve. Je commençais à m'habituer à ces réveils mouvementés.

Il me restait encore une heure avant que mon réveil ne sonne mais la fatigue m'avait quittée et je décidais de me lever sans plus perdre de temps. Quelques temps plus tard, j'avais quitté la maison et partais en direction du lycée. Ce dernier n'étant pas très loin de chez moi, je m'y rendais à pied tous les matins. J'avançais au rythme de la musique pulsant dans mes oreilles quand j'entendis, entre deux basses, quelqu'un m'appeler. Je regardai derrière moi et en reconnaissant Nathan, je me retournais et l'attendis. Il me rejoignit rapidement et nous reprîmes la route ensemble. Je l'écoutais me parler de son dimanche mouvementés. Il avait l'air de très bonne humeur ce qui me fit sourire. Je me sentais vraiment bien à ses côtés. Sa joie communicative semblait faire fondre la glace autour de mon cœur fermé. Mes doutes et mes peurs chassés, je pus profiter de ce moment si simple et pourtant devenu si rare dans ma vie.

Cependant, en arrivant devant notre lycée, le même mauvais pressentiment que j'avais eu la veille me tordit l'estomac. Nathan sembla le remarquer car il me fixa quelques temps avant de me demander si j'allais bien. Je tentais de le rassurer mais voyant qu'il s'inquiétait de plus en plus, je décidais de changer de sujet :

« En fait, comment ça se fait que tu connaisses mon prénom alors que je ne te l'ai jamais dit ?

- Je t'espionne tous les soirs quand tu dors » me répondit-il spontanément.

Je manquai de m'étouffer. En voyant ma réaction, il rougit violemment.

« Ça va Iris ? Tu semblais un peu tendue alors je voulais détendre un peu l'atmosphère... »

Il sembla remarquer que je m'étais mise à rire car il ajouta en souriant :

« Respire, Iris ! Sinon tu risques de mourir sur place».

Sur ces mots, mon fou rire reprit de plus belle. Quand je fus enfin calmée, nous reprîmes la conversation :

« Du coup, comment tu savais pour mon prénom, lui redemandai-je.

- En fait, quand je t'ai emmenée à l'infirmerie, ta carte de self est tombée. En la ramassant, j'ai lu ton nom qui était écrit dessus.

- Comment t'aurais fait si ce n'était pas ma carte et que je l'avais volée à quelqu'un ? »

Il réfléchit quelques secondes.

« J'aurais eu l'air bien bête » ria-t-il.

Alors que notre conversation avais repris son cours, une fille que je ne connaissais pas, vint nous interrompre :

« Nat !

- Salut Laura, comment ça va ? Lui avait-il répondu.

- Bien, merci. Le proviseur veut te voir.

- Tout de suite ?

- Oui apparemment, dit-elle en haussant les épaules.

- Okay, j'y vais alors.

- Dépêche-toi, il n'a pas l'air de bonne humeur aujourd'hui, ajouta-t-elle avant de partir rejoindre ses amies.

- Bon j'y vais, annonça-t-il en me souriant, on se revoit après.

- À plus tard ! »

Quand il fut parti, je me dirigeai vers ma salle de cours. Une vingtaine de minutes me séparaient du début du cours. C'est donc assise sur une sorte de rebord avec de la musique dans les oreilles que j'attendis patiemment la sonnerie.

Je la vis arriver de loin. Sa queue de cheval se balançait de droite à gauche à chacun de ses pas. Axelle devait sûrement réintégrer la classe aujourd'hui. Une vague de tristesse et de nostalgie me traversa.

Je pensais qu'elle allait s'asseoir sur le banc vers la porte comme on le faisait habituellement mais à ma grande surprise, elle se dirigea vers moi. Elle s'arrêta à quelques mètres d'où j'étais assise. Nous nous dévisageâmes, elle de gêne, moi de stupeur. Elle finit par commencer à parler, embarrassée :

« Iris, je voulais m'excuser pour ce que je t'ai dit dans le bureau du proviseur. J'étais déboussolée, mes parents m'ont emmené ici le jour suivant ma sortie de l'hôpital. J'avais une amnésie passagère mais pendant le week-end, ma mémoire m'est revenue petit à petit comme si je n'étais pas sortie complétement de mon sommeil. Je n'imagine même pas ce que tu as dû ressentir mais sache que je ne t'oublierai jamais vraiment. »

Voyant que je ne répondais rien, elle demanda en m'ouvrant ses bras :

« Tu me pardonnes ?

- Bien sûr que je te pardonne, tu m'as tellement manquée ! » Lui dis-je en me jetant dans ses bras.

À ce moment-là, je n'avais pas remarqué que quelque chose sonnait faux dans sa voix.

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