Chapitre 9

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Un temps. Il sembla réaliser une chose importante et son visage se décomposa. Il commença à bafouiller des paroles incompréhensibles et finit par se confondre en excuses, plus rouge que jamais :

« Iris, je suis désolé... Je n'avais pas l'intention de te faire de mal ou quelque chose comme ça. Si tu pouvais savoir à quel point je suis désolé. Je...

- Calme-toi ! Ne t'inquiètes pas, je sais que tu ne ferais jamais de mal, le rassurai-je, surprise.

-Encore pardon...

-Ne t'excuses pas, mes mains se portent super bien. Comme s'il ne s'était rien passé.

-Tu crois qu'elles se sont « régénérées » toutes seules parce que mon espèce de pouvoir n'avait pas fini d'agir ?

-Peut-être...

-Si ça se trouve, c'est toi qui t'es auto-soignée !

-Comment ça ?

-Bah tu m'as quand même raconté que ta mère avait repris vie sous tes yeux et j'ai pu voir moi-même la résurrection de son copain. Il est possible que tu ais fait la même chose sur tes mains, avança-t-il pensif.

-Possible...

-Attends, Iris... T'es peut-être immortelle !

-Chut... moins fort. Tout le monde nous regarde bizarrement » murmurai-je en rougissant.

Mon cerveau tournait à plein régime. S'il ne se trompait pas, je pouvais ressusciter et, potentiellement, soigner les autres et moi-même. Quant à lui, il serait mon contraire, maître de la mort et de la souffrance. Nos deux pouvoirs, une fois réunis, défiaient toutes les lois de la nature et le cycle de la vie. Était-il possible que d'autres personnes possèdent des capacités similaires ?

« Dis, tes yeux, c'est des lentilles ou ta couleur naturelle ? Lui demandai-je.

-Je ne sais pas vraiment. Je me suis réveillé un matin avec cette couleur étrange. Ça m'a un peu inquiété mais je n'ai pas de douleur particulière donc ça devrait aller.

-T'as pas eu mal à la tête ou quelque chose du genre ?

-En me couchant, j'ai eu une mauvaise migraine mais c'est passé dans la nuit, affirma-il après réflexion.

-Je vois...

-Et toi, tes yeux rubis, c'est naturel ?

- Je ne dirais pas naturel, mais c'est sans artifice. Il m'est arrivé presque la même chose que toi. En me réveillant, j'ai eu un mal de crâne horrible et quand il s'est dissipé, mes iris avaient changé de couleur. Depuis, pleins de trucs louches me sont arrivés. »

Nous échangeâmes un regard dans un silence presque religieux. Les bruits des discutions semblaient s'être éteints dans cet instant avant de reprendre de plus belle. Notre conversation se poursuivit sur des sujets plus légers. J'appris qu'il avait une grande sœur qui faisait des études de droits depuis maintenant trois ans, qu'il aimait la musique et jouait de la guitare. Il me confia également qu'il s'inquiétait beaucoup pour sa mère. En une après-midi, nous avions refait le monde. Dénonçant chaque inégalité ponctuant nos vies. Dans ses sourires, je voyais un vide avide d'être comblé. Dans son sens de la justice, je perçus une âme en peine. Dans ses inquiétudes, je découvris un grand cœur. Ce garçon honnête et calme, cet adolescent qui rougit si facilement, semblait avoir été délaissé trop longtemps. J'aurais voulus combler ce gouffre en lui mais n'étais-je pas trop prétentieuse à vouloir aider une personne qui ne faisait que refléter mon être meurtri ? Mes sombres pensées m'assaillirent alors que nous sortions du café. Le soleil terminait tranquillement son voyage quotidien, nous privant de sa lumière et de sa chaleur. Nous commençâmes le trajet du retour ensemble, mais nous dûmes nous séparer au bout d'un certain temps. Quand ce moment fut venu, nous nous saluâmes avant de partir chacun de notre côté. Cependant, l'impression d'avoir oublié une chose me traversa. Une seconde me suffit. Je criai :

« Attends ! »

L'obscurité avait avalée sa silhouette, si bien que je ne distinguais pas vraiment celui qui me répondit.

« Oui ?

-Je ne connais même pas ton prénom », m'écriai-je.

Il eut un temps. Le vent souffla. La nuit s'installa. Plus aucun bruit ne filtra. Dans cette seconde qui semblait durer des heures, je retins mon souffle. Comme si le nom de ce mystérieux garçon pouvait changer à jamais le cours de ma vie.

« Si tu veux tout savoir, je m'appelle Nathan. »

Sur la dernière syllabe, les lampadaires de la rue s'allumèrent un à un, illuminant le sourire si franc de l'adolescent.

Nathan.

J'eus l'impression d'être complète en entendant son prénom. Même si cet instant ne dura pas, je compris qu'un lien puissant nous unissait. Un lien plus grand que l'amour ou l'amitié. Une force comparable à celle de deux aimants s'attirant.

Certaines rencontres sont presque qualifiables d'insignifiantes car elle ne marque pas la vie d'une personne, d'autres sont d'importance capitale et contribuent à la construction de celle-ci. Si l'existence d'un individu est rythmée par un nombre incalculable de rencontres, ces dernières sont très rares. Cependant, dans ce début de soirée, j'avais la nette impression d'avoir croisé le chemin d'une personne capable de tourner une page de mon histoire.

Il n'est pas le reflet de moi-même comme je le pensais, il est ma deuxième moitié.

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