Chapitre 12

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« Iris Livet, ne bougez plus, ou je tire. »

Ces mots résonnèrent dans la ruelle. Même si j'en avais envie, je ne pouvais esquisser aucun geste, j'étais pétrifiée. Je ne voyais pas vraiment ce qui se passait, les feux des voitures braqués sur nous m'aveuglaient. Axelle à côté de moi s'était aussi immobilisée. Puis une silhouette se rapprocha d'elle pour l'écarter d'où je me tenais. Prise de panique et sentant la menace des balles prêtes à me transpercer, je me mis à crier :

« À l'aide ! Quelqu'un ! Aidez-moi ! »

Personne ne daigna me répondre alors je continuai à m'époumoner en espérant attirer l'attention d'un passant. Puis l'homme qui m'avait menacé plus tôt, m'arrêta :

« C'est inutile, personne ne viendra.

- Qui êtes-vous ? Demandai-je en m'approchant d'où venait la voix.

- Arrête-toi sinon mes hommes vont se faire un plaisir de tirer.

- Dîtes-moi qui vous êtes et pourquoi vous êtes là ! Criai-je en plissant les yeux afin de distinguer mon interlocuteur à travers la lumière aveuglante.

- Chaque chose en son temps, mais puisque tu y tiens tant, ton amie te fera le plaisir de t'expliquer. »

Voyant que cette dernière ne parla pas, il continua :

« Bon. Je vois... Par quoi vais-je pouvoir commencer ? Que dis-tu du moment où ta mère est venue nous voir pour nous raconter tes exploits ?

- De quoi parlez-vous ? Que fait ma mère dans cette histoire ?

- Disons que ta petite maman en te voyant ressusciter les morts a trouvé plus rassurant d'accuser sa fille de sorcellerie. Mais ne t'inquiètes pas, nous sommes venus te recueillir pour que tu ne finisses pas sous un pont ou encore derrière les barreaux d'une prison.

- C'est bien aimable à vous mais vos mensonges ne marchent pas sur moi, affirmai-je, non sans doute.

- Si tu savais, pauvre enfant... souffla-il avec une pointe de sarcasme, Bon continuons. Peu après, nous avons contacté ta « meilleure amie » pour lui expliquer le danger que tu représentes et étrangement, elle a tout de suite proposé de nous aider...

- Axelle, c'est vrai ce qu'il dit, demandai-je, pleine d'appréhensions.

Les secondes passèrent, je n'apercevais toujours rien et son mutisme me rendait folle.

« Réponds-moi ! Hurlai-je.

- Oui, tout est vrai ! Je ne sais même pas qui tu es ! En plus, tu prétends être ma meilleure amie mais tu n'as rien vu venir. T'es pitoyable.

- Je... commençai-je en m'avançant légèrement vers elle.

- Ne m'approche pas ! Espèce de monstre ! »

La violence avec laquelle elle me cracha ces mots déchira mon être. Je ressentis un grand froid au fond de mon cœur, glaçant toute la colère et la rage. L'univers de lumière et de bonheur que je m'étais créé éclata comme une bulle. J'avais envie de tomber et ne jamais me relever mais je ne laissai rien paraître.

« Continuez, ordonnai-je à l'homme, ignorant totalement l'échange précédant.

- Parallèlement, nous avons emmené Nathan Tessier, non sans mal je vous l'avoue. Vous vous retrouverez là-bas, déclara-t-il, aussi neutre que possible.

- Il va bien ?

- Vous verrez par vous-même si vous voulez bien nous suivre. Cela peut se faire sans dégât, vous savez. »

Même si il avait l'air confiant et impassible, une vive inquiétude transparaissait, comme s'il redoutait que je l'attaque par surprise. Mais comme je ne fis rien, il dit, un sourire dans la voix :

« Très bien, si tu n'y vois pas d'inconvénient, mes hommes vont venir te fouiller avant de te faire monter dans la voiture derrière toi.

- Très bien. »

Deux molosses m'agrippèrent par les bras pendant qu'un autre me fouillait. Je ne distinguais aucun visage, encore éblouie par les phares. Quand je fus enfin sur la banquette arrière du véhicule, les deux géants me tenaient toujours par les bras et des points blancs dansaient devant les yeux. Au bout d'un moment, ma vue se stabilisa, je pus voir par la vitre que nous quittions la ville. Puis il n'eut plus aucune lumière en dehors des feux des voitures. La nuit était noire comme si la campagne avait été recouverte d'une encre épaisse et poisseuse. Ce soir-là, la lune n'apparût pas.

Le convoi, composé de quatre voitures aussi noires que le ciel, roulait sans interruption et sans ne jamais rencontrer aucun autre véhicule. Le voyage se fit dans un silence effrayant. Aucun des passagers de la voiture ne parlait, seul le ronronnement du moteur brisait le calme environnant. Le trajet me paraissait interminable. Je pus à loisir détailler mes geôliers de part et d'autre de moi. Les deux géants n'avaient de semblable que leur carrure. L'un, une coupe en brosse, la mâchoire carrée paraissait dur et impassible tandis que le deuxième avait un air plus doux et un visage plus enfantin.

Finalement, mon esprit fini par se livrer aux pensées sombres. Je ne savais pas ce qu'il était advenu d'Axelle mais cela ne m'intéressait plus. Ce qui me préoccupait, c'était ce que m'avait dit l'homme. Je priais pour que Nathan aille bien.

Au bout d'un certain temps, la route changea. Le goudron soigneusement entretenu laissa place à un étroit chemin de graviers inégal. J'avais l'impression d'être ballottée dans tous les sens comme un ballon de baudruche. Finalement, je vis, dans un halo de lumière une petite ferme rustique. Elle semblait chaleureuse mais j'avais appris à mes dépends que l'habit ne faisait pas le moine.

Quand la voiture s'arrêta, les deux hommes qui me tenaient encore par les bras me tirèrent hors de la voiture et me firent entrer dans l'ancienne bâtisse. Contrairement à ce que je m'attendais, il n'y avait aucune machine étrange ou l'ombre d'un laboratoire. Les murs en pierres ornées de décorations artisanales donnaient un certain charme à cette maison peu rénovée. Même les meubles semblaient appartenir à une autre époque.

Je fus ensuite conduite à l'étage. Nous traversâmes un couloir sombre avant de nous arrêter devant une porte en bois qu'un des hommes poussa. Elle ouvrait sur un bureau chaleureux où brûlait un feu de cheminée. Une grande bibliothèque couvrait le mur du fond. Mais ce que je vis en, premier fut Nathan qui s'était levé de son fauteuil en me voyant entrer. Je me délivrais sans mal des deux molosses qui n'opposèrent aucune résistance et me ruai vers mon ami. Celui-ci me prit dans ses bras avant de s'écarter pour m'observer.

« Ils ont tenus leur promesse... soupira-t-il enfin, plus serein.

- Quelle promesse ?

- Ils m'ont jurés de ne rien de te faire si je les suivais sans causer de problème.

- Ça veut dire qu'ils ne t'ont pas fait de mal...soufflai-je.

- Pourquoi tu pleures, Iris ? »

Des larmes de soulagement m'avaient échappée. Je les essuyais d'un revers de la main avant de de lui sourire :

« Rien de grave. J'étais tellement inquiète. »

Il me rendit mon sourire. La porte derrière moi se referma.

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