Effroi. . .

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C'était au tour de Côme de se confier cette fois-ci et les mots pour décrire ma joie ne me suffisaient pas ! Et pourtant, je ne savais pas ce qui m'attendait. . . 

- Cette fois-ci, c'est moi qui me mets sur le fauteuil! M'exclamé-je avec bonne humeur en me laissant retomber sur celui-ci.

- C'est comme tu veux. Me rassure Côme en riant, ne me quittant inlassablement pas des yeux, resserrant doucement son étreinte autour de mes petits doigts.

- Alors, tu commences ? Lui demandé-je curieusement tandis qu'il s'asseyait à ma place de tout à l'heure, sur ma chaise.

Il me fit oui de la tête en perdant son sourire puis il déposa son index gauche sur son menton en semblant réfléchir.

- Hum..comment t'expliquer ça.. ? Murmura-t-il, se creusant visiblement la tête.

- Tu peux me l'expliquer de la manière dont tu veux, lui assuré-je. Je me débrouillerai pour comprendre !

Et, devant mon ravissant sourire, Côme affaissa ses épaules, comme découragé.

- Qu'est-ce qu'il y a ? M'inquiété-je aussitôt.

Mais il me sourit en faisant non de sa tête avec lenteur.

- C'est juste, qu'on.. Commence-t-il, hésitant.

Il plongea profondément ses yeux en moi avec ce sourire en coin. Je me sentis rougir et perdre mes moyens, mais.. mais.. Que m'arrivait-il..?! Paniqué-je intérieurement.

Je remarquai alors que cela faisait un bon moment que je n'avais plus entendu de voix dans ma tête..

Mais comment faisait-il. . ? M'interrogé-je en observant plus intensément mon ami, à la fois fascinée et déconcertée. Et je le fus d'autant plus en entendant la fin de sa phrase :

- ..on ne peut rien te refuser.. Termine-t-il en agrandissant doucement son sourire, approchant sa main de mon visage sous mon regard agité, afin de me recoiffer avec attention.

Je baissai timidement les yeux, le feu aux joues, tandis qu'il me refaisait mon petit carré légèrement plongeant.. Il arrangeait soigneusement ma frange qui me tombait un peu sur l'œil gauche avant de glisser sa main sur ma joue en un bref sourire qui s'effaça pour laisser place au souci. Et c'est presque dans un geste fuyant qu'il lia sa main à la mienne.

- Dans la rue.. Commence-t-il dans un souffle.

Je sentais la douleur surgir sur son visage à l'évocation de ces mots. Il avait du mal à continuer sa phrase et était pris maintenant de tremblements.. Alors je murmurai, pour l'encourager un petit " oui ? " , à la fois soucieuse et attentive de ses paroles. Là, je le vis sortir de sa torpeur en un sursaut avant de finalement se reprendre quoique difficilement, et continuer son histoire en pesant ses mots, les yeux rivés sur nos mains qui étaient liées l'une à l'autre :

- Il y a, contrairement à ce que l'on peut penser, plusieurs groupes, tu sais.. Sauf que moi, quand j'suis arrivé, j'étais seul.. Et j'ai bien failli mourir à cause de cela.. 

- Ah bon ?! M'écrié-je en me levant d'un bond, horrifiée. Mais comment c'est.. ?!

- Calme-toi, Mila.. M'arrête-t-il dans un murmure en fermant les yeux, les sourcils vers le haut et tremblant.

Je fronçai les miens, soucieuse et les yeux embués de larmes, avant de me rasseoir et me calmer comme je le pouvais et surtout, comme il me le demandait.

- Excuse-moi.. Murmuré-je dans un souffle.

- Ce n'est rien.. M'assure-t-il, sans rouvrir ses yeux mais les sourcils maintenant froncés comme s'il était en lutte avec lui-même.

Alors, je resserrai mon étreinte autour de ses doigts pour le rassurer. Il rouvrit les yeux et les leva vers les miens, ses prunelles pleines d'émotions. Je me retins de pleurer sans le quitter des yeux.

- Je m'étais fait attaqué par une bande.. Me confie-t-il. Les Araignées.. 

Mes yeux s'écarquillèrent.

- Ils avaient tous des canifs, des battes de Baseball..et..et.. et l'un d'entre eux.. un grand.. grand roux.. aux yeux marrons...avait une arme à feu pointée sur moi.. Bafouille-t-il en ayant les pupilles dilatées par la peur comme en proie à une hallucination ou plutôt.. à une analepse ?

En tout cas, je frissonnai en remarquant que la description de l'assaillant ressemblait étrangement à celle de mon grand frère.

Espèce d'idiote ! Tu connais le nombre de roux aux yeux marrons qui existent dans ce monde ? Et en plus tu ne sais même quand ça s'est passé !! Peut-être que vous n'étiez même pas encore arrivés ici ! Me fait remarquer une voix dans ma tête pour me rassurer. En vain.

Et, au lieu de me ranger face à son avis, je pensai avec effroi :

Oh non ! Mes voix sont revenues..!  

- Mais il faisait sombre.. Reprend brusquement Côme me faisant sortir de mes pensées, en pleine tourmente. Je ne voyais presque rien..je.. j'ai juste entendu le cran de sûreté, j'ai juste vu leurs lames luire grâce à la lumière de la lune.. Et le pire, le pire c'est que..

Il s'arrêta, le souffle coupé, en resserrant vivement ma main comme électrisé. 

-... Je ne savais pas encore me battre, Mila..! Geint-il presque. J'avais quinze ans, insiste-t-il, révolté, quinze ans seulement..! Je venais de redoubler ma seconde et.. j'étais perdu..

Mes yeux s'embuèrent d'autant plus et il soupira.

- Un seul coup dans le ventre et un autre au visage avait eu raison de moi.. Déclare-t-il, honteux. J'étais à genoux, et pensais que tout était fini..

- Mais.. Susurré-je, suspendue à ses lèvres et les sourcils retroussés vers le haut.

- Heureusement.. Une autre bande vint me sauver.. Me dit-il dans un souffle.

Un sourire apparut sur ses lèvres. Quoique faible et léger, il démontrait le bonheur que ce souvenir lui procurait..

- Mon ami de longue date..c'est à ce moment-là que l'on s'est rencontré. Me dit-il avec un soupçon de joie dans la voix. * rire * Ils étaient quatorze..alors que Les Araignées n'étaient que six à ce moment là.. 

- Ils ont vite déguerpi, alors.. Soupiré-je, rassurée.

Il m'ébouriffa les cheveux en voyant cela.

- T'inquiète pas comme ça pour moi.. M'assure-t-il avec son presque sourire habituel en coin, amusé.

Je fis la moue :

- Je m'inquiéterai pour toi à chaque fois qu'il le faudra.. Lui assuré-je à mon tour.

Il rit en sentant que je ne changerai pas de position.

- D'accord, si tu le veux..!

Puis il reprit en abaissant son regard vers nos mains qui ne se lâchaient pas, un peu moins inquiet qu'au départ en jouant même avec celles-ci doucement.

- On a fait connaissance et.. leur Chef, un blond qui fume sans cesse, est devenu mon ami.. Reprend-il avec un faible sourire aux lèvres. Il m'a expliqué les règles de ce " QG " , je vais dire, me dit-il en faisant le signe des guillemets avec sa main gauche.

- Qui sont ? Demandé-je, intriguée par une telle organisation. 

- Ne jamais traîner seul dans les rues de la ville, encore moins la nuit, ne pas regarder de travers les gens des autres groupes, encore mieux, ne pas les regarder du tout, m'énumère-t-il, et..

Il s'arrêta soudain dans ses paroles, comme effrayé et frappé de stupeur. Il perdit ses mots puis releva sa tête vers moi, légèrement tremblant :

- Voilà un peu le topo...!

Je m'inquiétai, perturbé  :

- Qu'est-ce que tu as, d'un coup ?

- Rien. S'enquit-il en baissant les yeux.

- Côme, commencé-je en déposant gentiment ma main gauche sur sa joue, tu sais tu peux tout me..

- Pas maintenant. M'arrête-t-il sèchement en détournant le regard.

A cet instant, je sentis mon cœur se consumer de l'intérieur et mes sourcils se hausser tandis que mes yeux s'embuaient..

Alors, ayant compris le message, j'enlevai ma main de son visage, à la fois tremblante et blessée..

Peut-être.. Peut-être était-ce trop grave pour qu'il me le dise..? Me propose aussitôt une voix dans ma tête, sûrement pour ne pas me laisser engloutir par sa réaction hâtive.

Mon cœur se serra.

Et moi alors..?!.. Ce que je lui ai dit n'était pas grave..?!. Explosé-je aussitôt, insultée

Je mordis ma lèvre inférieure pour m'empêcher de craquer...

Et dire qu'il ne me regardait même plus ! Le voilà qui s'obstinait à détourner le regard.. constamment ! Me dis-je en sentant des larmes me monter aux yeux malgré moi.

Je m'étais mise à nue devant lui.. Je lui avais confié des choses qui venaient du plus profond de mon être et.. et lui.. ?

Je lâchai doucement sa main. Il ne lutta pas, il se mit juste à trembler un peu puis il s'obstina à regarder le sol.. comme tout-à-l'heure. . .

 .. Il ne voulait pas se confier.. Il ne voulait pas se confier à moi.. Remarqué-je tristement, le cœur brisé.

* regard vidé d'émotions * Je n'aurais jamais dû retirer ce fichu masque.. J'aurais été moins blessée si je l'avais! J'aurais pu prendre plus de distance, je..

Des larmes apparurent au coin de mes yeux, des larmes que je me hâtai d'essuyer.

Je ne m'en séparerai plus jamais.. Je ne veux plus souffrir ainsi..! Mais..

Je remontai mes yeux vers Côme qui semblait prisonnier de mauvais souvenirs.

Ce qui me blessait le plus.. au-delà du fait qu'il ne veuille pas se confier.. n'était-ce pas plutôt qu'il semblait garder un secret.. encore plus lourd que le mien.. ? Me demandé-je avec effroi, sans jamais trouver aucune réponse satisfaisante..

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