107 - Contretemps

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Tamara ne put s'empêcher de sourire en se remémorant les trois jours qu'elle avait passés avec François. Ça avait été... à la fois merveilleux et effrayant. Pendant longtemps, elle n'avait pas eu grand-chose à perdre. C'était rassurant, en un sens. Elle ne pouvait pas de nouveau tout faire rater.

Mais maintenant... Quand elle pensait à tout ce qui pouvait mal tourner, son souffle se précipitait. Elle était terriblement heureuse et tout autant terrifiée à l'idée de dire ou faire quelque chose qui détournerait François d'elle. Elle savait pertinemment qu'un amour fort et sincère peut être détruit. Et qu'elle n'aurait pas de troisième chance.

Dès le lundi, elle avait envoyé une lettre recommandée pour poser sa démission et en avait prévenu oralement son employeur. Elle n'avait encore rien révélé à sa sœur qui, heureusement, était partie en vacances pour la semaine avec son compagnon du moment. Elles n'échangeaient que des SMS, ce qui permettait à Tamara de garder sa vie privée pour elle. Elle lui exposerait ses projets le week-end suivant, quand Tamara rentrerait de Lyon.

Le vendredi midi, cependant, elle apprit à son grand désappointement que leur plan était remis en cause :

— Tel que c'est parti, on va faire une arrestation ce soir ou demain matin, ce qui fait qu'avec la garde à vue qui va suivre, je vais passer pas mal de temps au boulot, expliqua François au téléphone. Je rentrerai sans doute dormir un peu chez moi, mais impossible de prévoir nos horaires, on doit s'adapter à la situation. Ça fait des mois qu'on est sur cette enquête, il faut que je sois là.

— Je comprends, répondit Tamara la gorge serrée.

— Ça m'emmerde royalement, grogna François.

— On peut remettre ma venue à la semaine prochaine, suggéra-t-elle tentant de faire bonne figure.

— C'est ce que j'allais te proposer. Ça me fait mal, mais je ne vois pas comment faire autrement.

— On n'est plus à quelques jours près, je suppose, essaya de se persuader Tamara.

— Tu me manques affreusement.

— Toi aussi, mon chéri.

— Je dois y aller. Je te rappelle ce soir si je peux, ou demain quand je rentrerai chez moi.

Elle raccrocha le cœur lourd. Devait-elle voir un mauvais présage dans ce contretemps ? Elle secoua la tête pour chasser ces idées irrationnelles et jeta un regard désolé vers son sac de voyage qui était déjà chargé sur sa moto.

Elle se sentit déprimée toute l'après-midi. Le soir, elle rentra chez elle et se planta devant la télévision pour s'abrutir et oublier qu'elle aurait dû être à Lyon auprès de ceux qu'elle aimait. Elle s'endormit difficilement et se réveilla tard.

Après le déjeuner, elle se demanda ce qu'elle allait faire de son après-midi. Son regard retomba sur son sac de voyage qu'elle avait remonté chez elle. Rester dans son appartement lui parut soudain insupportable. Elle n'était pas à sa place. La maison de la banlieue lyonnaise n'était pas seulement l'endroit où elle allait retrouver François. C'était le lieu où se trouvait sa famille, le foyer où elle voulait vivre. C'est là qu'habitaient non seulement l'homme qu'elle aimait, mais aussi son fils et la femme dont elle souhaitait devenir la belle-fille.

Sans se donner le temps de réfléchir, elle mit ses chaussures, prit son bagage, son casque et son blouson, et partit.

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