137 - Abandon

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François attendit que se présente un moment favorable pour exposer son nouveau projet. Un samedi, après avoir passé l'après-midi ensemble, à faire les courses, pendre le linge, et courir dans le parc se trouvant à proximité pour entretenir leur forme, ils étaient seuls dans la maison, à paresser sur le canapé. Il considéra que c'était le moment propice.

— Ça te dirait qu'on ait un autre enfant ensemble ? demanda-t-il à Tamara, confortablement calée contre son épaule.

— Quoi ! s'exclama-t-elle en se redressant brusquement.

— Un bébé, qu'on élèverait tous les deux, précisa-t-il. Ce serait merveilleux, non ?

— Tu n'es pas sérieux ! protesta-t-elle d'un ton indigné.

— Mais... pourquoi pas ? demanda-t-il décontenancé.

— Tu as pensé à Julien ?

— Je ne vois pas ce qu'il vient faire là dedans. C'est notre choix, pas le sien.

— Que va-t-il ressentir en me voyant m'occuper d'un enfant alors que je l'ai abandonné ? interrogea Tamara d'une voix douloureuse.

— Eh bien, je n'y ai pas réfléchi, reconnut François. Mais je ne crois pas qu'il estime que tu l'as abandonné.

— C'est pourtant ce que j'ai fait, s'écria-t-elle.

Tamara, visiblement bouleversée, s'éloigna de François et se réfugia à l'autre bout du canapé. Après un instant de stupéfaction, François dit doucement :

— Ma chérie, tu n'as pas abandonné Julien. C'est moi qui t'ai empêché de le voir.

Tamara eut comme un sanglot et murmura :

— Si j'avais vraiment voulu m'occuper de lui, je l'aurais fait.

— Peut-être, mais j'ai tout fait pour t'en dissuader, rappela François.

— Tu crois que c'est pour ça que je ne t'ai jamais contacté ?

— Eh bien... à l'époque je pensais que Julien ne t'intéressait pas, mais je sais maintenant que ce n'est pas le cas.

Il la vit trembler et commencer à pleurer.

— Tamara... supplia François en se rapprochant d'elle. Parle-moi, s'il te plait. Ne reste pas toute seule avec ça. Qu'est-ce que tu te reproches, exactement ?

— J'ai menti à Julien, finit-elle par répondre d'une voix rauque. Ce n'est pas pour le protéger que je n'ai pas repris contact à ma sortie de prison. C'est parce que j'étais égoïste.

François ne comprenait pas. Il insista :

— Comment ça, égoïste ?

De grosses larmes coulaient sur les joues de Tamara et François se sentait impuissant, ne sachant que dire pour la consoler.

— Quand je t'ai vu avec cette femme... et cet autre enfant... je ne l'ai pas supporté. J'étais tellement jalouse... je n'ai pas pu.

Tamara pleurait à gros sanglots. François essayait de la réconforter tout en tentant de donner un sens à sa confession.

Manifestement, elle était venue pour le voir au mauvais moment, quand il était marié et élevait l'enfant de sa femme en plus du sien. Il comprenait que cela avait dû être un choc. Il la berça contre lui, ne sachant pas ce qui pourrait calmer sa culpabilité.

— Tu n'as pas été la seule à faire ce choix, répéta-t-il quand elle fut en état de l'écouter. Moi aussi j'aurais dû te contacter pour qu'il ait une mère. Mais ce qui est fait est fait, et cela n'a pas de sens de nous punir pour cela maintenant. Je suis certain que Julien n'attend pas cela de nous.

— Mais cela ne veut pas dire qu'il serait heureux de me voir avec un bébé, opposa-t-elle.

— C'est vrai, mais il n'y a que Julien qui peut nous le dire.

— Oui, je suppose, fit Tamara d'une voix peu convaincue.

— Il ne nous reste plus qu'à lui poser la question, alors.

— Tu crois qu'il oserait dire non ? douta Tamara.

François réfléchit :

— Si c'est toi qui le demandes, peut-être pas, reconnut-il. Il veut trop te faire plaisir. Je peux lui en parler en tête à tête, si tu es d'accord.

— À toi, il ne veut pas faire plaisir ? s'étonna Tamara.

— Si, mais pas au point de prendre des gants avec moi.

— D'accord, je te laisse lui en parler. On pourra toujours en rediscuter après.

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