88 - Excuses

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La musique devenait de plus en plus assourdissante à l'approche de la chambre de Julien. François frappa sans obtenir de réponse. Compte tenu du boucan, il avait peu de chance d'être entendu. Il entrouvrit la porte et vit son fils, de dos, en train de s'escrimer sur un jeu vidéo. Il tendit la main vers l'interrupteur et alluma puis éteignit la lumière pour attirer l'attention de l'adolescent.

Julien se retourna, découvrit son père, et se contenta de le fixer, le regard ombrageux. François resta sur le seuil, se gardant bien d'exiger qu'il arrête la musique ou de faire remarquer qu'il était supposé faire ses devoirs. Il attendit calmement le bon vouloir de son fils, qui finalement diminua l'intensité sonore.

— Oui ? demanda-t-il d'un ton peu amène.

— On peut parler ?

— De quoi ?

— Je viens m'excuser.

Julien ne pouvait pas refuser une telle ouverture. Après quelques secondes d'hésitation, il éteignit totalement la musique et fit pivoter sa chaise pour faire face à son visiteur. François avança dans la chambre et s'assit sur le lit.

— Je n'aurais pas dû crier comme ça, reconnut-il. Ce n'était pas si grave, une simple remarque aurait suffi. Je suis pénible ces derniers temps, je sais.

— C'était pas la première fois, releva son fils.

— Je ne tourne pas très rond en ce moment, convint François.

L'expression de Julien de boudeuse devint soucieuse. Ce n'était pas un garçon rancunier.

— Qu'est-ce qu'il t'arrive ? s'inquiéta-t-il.

— J'ai une mauvaise passe. Je ne sais plus trop où j'en suis.

— C'est à cause de Maman ?

François eut l'impression de recevoir un coup de poing dans le ventre.

— Pourquoi tu dis ça ? parvint-il à contrer.

— J'ai bien compris que ça t'ennuie quand je la vois.

François se détendit. Il n'aurait pas supporté que son fils aussi soit au courant. Il tenta de le rassurer :

— Non, ça ne m'ennuie pas. Tu n'es pour rien dans tout ça. C'est vrai que voir ta mère est déstabilisant pour moi, développa-t-il sentant que son fils avait besoin d'explications. Mais je ne t'en veux pas pour ça. Ce n'est pas de ta faute si j'ai du mal à gérer le passé.

— À elle, tu lui en veux encore ? interrogea Julien.

— Je... je ne sais plus trop. Un peu sans doute. Et toi, tu m'en veux de t'avoir caché la vérité aussi longtemps ? en profita pour demander François.

— Mais non, assura son fils en haussant les épaules. Je trouve que tu t'en es bien tiré, vu la situation, même si t'es un peu pénible en ce moment.

François tenta de prendre l'air sévère et Julien sourit malicieusement. Le père et le fils échangèrent un regard complice.


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