89 - Réconciliation

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng


C'était sympa de se réconcilier avec son père. Même si François était parfois agaçant ou trop rigide, Julien savait qu'il avait de la chance. Son père avait été très présent dans son enfance, toujours à son écoute et partageant régulièrement ses jeux et activités. À présent, même s'ils se disputaient souvent, Julien savait que François l'aimait et voulait son bien avant tout.

Il l'avait d'ailleurs confirmé plusieurs fois à sa mère, sentant qu'elle avait besoin d'entendre qu'elle n'avait pas fait d'erreur en jugeant que François serait un bon père pour lui et qu'elle ne l'avait pas laissé en de mauvaises mains.

Julien réalisa que c'était la première fois que son père acceptait de parler avec lui des circonstances de sa naissance. Il décida d'en profiter et poser les questions qui lui trottaient dans la tête depuis qu'il savait enfin la vérité :

— Pourquoi tu ne m'a jamais rien dit sur Maman ? demanda-t-il. J'aurais pu comprendre.

— Je n'arrivais pas à en parler, avoua François. Ça me faisait trop mal. Et puis, je n'avais pas grand chose de positif à dire sur elle. Je croyais... enfin je pensais la situation pire qu'elle ne l'était.

— Et maintenant, qu'est-ce que tu penses d'elle ?

— Que c'est une bonne mère pour toi.

Ils savaient tous les deux que François n'avait pas complètement répondu à la question. L'affirmation était cependant suffisamment satisfaisante pour que Julien n'insiste pas davantage. Il revint à sa propre origine :

— Tu n'as pas envisagé de me laisser avec ma mère, à l'époque ? Vous n'étiez pas marié, tu n'étais pas obligé de me reconnaitre.

François haussa les épaules :

— Moi, je savais que tu étais mon fils, expliqua-t-il comme si cela justifiait tout.

— Mais c'est pas évident de récupérer un bébé qui n'était pas prévu, commenta Julien.

— Qui t'a... ? sursauta son père avant de comprendre. Elle n'aurait pas dû te dire ça, ajouta-t-il d'un ton chagrin.

— Pourquoi, c'est la vérité, non ?

— Oui, mais... à quoi bon revenir là-dessus ? Je ne veux pas que tu penses qu'on n'a pas voulu de toi.

— T'en fais pas, tu ne m'as jamais donné cette impression, le rassura Julien.

Son père lui sourit avant de confier :

— Sur le coup, ça n'a pas été évident, même avec l'aide de ta grand-mère. Un nouveau-né, c'est mignon, mais c'est un drôle de travail.

François fixa Julien avant d'ajouter doucement :

—  Avec le recul, je réalise que tu as été la plus belle chose qui me soit arrivée dans ma vie. Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureux d'être ton père.

Julien se sentit ému, tant par les paroles que par le regard affectueux que François posait sur lui. Pour cacher son trouble, il sourit et lança :

— Tout va bien, alors !

— Oui, tout va bien, abonda François, l'air plus détendu qu'il ne l'avait été ces dernières semaines.

D'ailleurs, il s'installa plus confortablement sur le lit, s'allongeant de tout son long avant de demander :

— Et toi, ça va en ce moment ? Le lycée, les copains ?

— Oui, ça roule.

— Tes notes sont en baisse. Tu as besoin d'aide ? On peut te payer des cours de soutien s'il le faut.

— Oh non, pas des heures en plus ! gémit Julien horrifié à cette idée.

— Fais voir tes contrôles, bâilla François.

— Ok, lâcha Julien en songeant que l'instant de grâce avait été trop court.

Il se pencha vers son sac de classe pour en sortir la chemise qui contenait ses copies. Un regard vers son père lui apprit qu'il avait fermé les yeux et ne semblait pas d'attaque pour une séance scolaire. Après quelques instants d'hésitation, Julien posa les feuilles sur la table de nuit et prit son cahier de maths pour avancer dans ses exercices.

Au bout d'un moment, un léger ronflement dans son dos lui apprit que François s'était endormi.


Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro