5. Maudite Miss Teigne

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Harry

Toute la journée, des centaines de papillons ont virevolté dans mon ventre. Ils m'ont chatouillé le corps et le cœur, se frayant un passage jusqu'à ma gorge pour me donner l'envie de crier au monde entier mon bonheur.

Le temps s'est égrainé avec un lenteur indécente. L'irrésistible besoin de poser mes yeux sur lui m'a tiraillé pendant les longues heures qui séparaient le cours de Potions du souper du soir.

De stupides sourires devaient s'afficher sur mes lèvres, que le regard perçant et désapprobateur d'Hermione faisait disparaître aussitôt.

C'est juste avant le repas dans la Grande Salle qu'elle me prend à partie.

- Harry...

- Mione, je vais bien, tout va bien... Je t'en prie, ne me fais pas la morale, en fait tout va pour le mieux...

Elle me regarde, suspicieuse.

- J'en conclus que tu as réglé le problème Malefoy ?

- C'est en cours... Je crois que tu n'as plus à t'en faire pour moi...

- Dois-je en déduire que tu as arrêté de l'espionner sur la Carte ?

Mensonge, pas mensonge ? La mécanique de mon cerveau tourne à plein régime, et pèse le pour et le contre. Hermione est la dernière personne à qui j'ai envie de mentir. Même par omission. C'est aussi la plus avisée, la plus perspicace. Inutile de lui cacher quoique ce soit, elle s'en rendra compte au moment venu.

- On peut dire ça comme ça...

Elle fronce les sourcils. Je me jette à l'eau.

- Je crois que Malefoy et moi, on passe un nouveau cap...

- Vraiment ?

Je hoche la tête.

- Je crois qu'on essaie d'enterrer la hache de guerre ces temps-ci...

- C'est ce que tu aimerais, toi. Mais lui ?

Elle appuie le lui avec un dégoût prononcé.

- Harry... Méfie-toi de lui. On parle bien de Drago Malefoy ? Ce minable qui t'humilie et qui nous insulte depuis la première année... Malefoy ? Qui n'hésitera pas une seconde à t'utiliser pour arriver à ses fins...

Elle fait une moue agaçante.

- Protège-toi de lui Harry... J'ai peur que... dans ta tentative de rapprochement, tu sois le seul à souffrir... Et puis, ça ne doit pas te détourner de tes missions avec Dumbledore...

Je secoue la tête.

- Je crois... qu'il n'est pas vraiment l'enfoiré qu'il veut nous faire croire.. je...

J'ai conscience qu'il est difficile d'imaginer Malefoy autrement que ce qu'il laisse apparaître dans les couloirs. Je sais que personne ne fera l'effort pour savoir qui se cache derrière son masque de froideur. Et je me sens spécial d'avoir pu gratter sa couche de sarcasme et d'avoir vu qui il était. Vraiment. Avec ses craintes et ses forces.

Mais il est tellement compliqué d'expliquer ce que je ressens, même à Hermione. Je me surprends à vouloir égoïstement garder notre relation spéciale rien que pour moi. Je ne veux pas de jugement, ni d'avertissement, je veux juste me sentir vivant avec lui, avant l'inexorable guerre.

Je hausse les épaules.

- Ne t'inquiète pas, mes sorties avec Dumbledore restent la priorité...

- Suis tes intuitions Harry... Elles te trompent rarement... Mais prends garde à toi...

Elle me presse le bras et se dirige vers la tablée gryffondor.

Je m'assis parmi eux, mais mon esprit est projeté de l'autre côté de la salle. Chez les serpentard. J'ose un coup d'œil et je croise son regard. Il détourne aussi vite les yeux. Je ne les verrai plus du repas.

.oOoOo.

J'attends que les ronflements et les respirations lourdes emplissent le dortoir avant de sortir la Carte des Maraudeurs. A l'aide d'un Lumos, je cherche rapidement son point. Il n'est pas à la Tour d'Astronomie. Je parcours les différents étages et je le trouve enfin dans les Salle des Trophées. Je me glisse sous la Cape d'Invisibilité. J'accélère le pas et mon cœur s'emballe quand j'arrive devant l'imposante porte. Je pose une main sur la poignée et m'évertue à reprendre une respiration normale.

.oOoOo.

Je pousse doucement la lourde porte en redoutant qu'elle grince, puis la verrouille d'un mouvement de baguette.

La Salle des Trophées est une grande pièce occupée par de multiples présentoirs à récompenses. De hautes fenêtres laissent entrer la clarté de la nuit. Derrière les vitrines de cristal, des coupes poussiéreuses, de vieux écussons et d'antiques médailles étincellent sous les rayons de la lune.

Malefoy est assis sur le rebord d'une fenêtre. Le dos posé contre la pierre, le regard tourné vers l'extérieur.

La luminosité particulière rend ses mèches d'un blanc nacré. Sa chemise est faussement serrée par sa cravate vert et argent. Elle s'ouvre négligemment sur sa poitrine et laisse apparaître ses clavicules saillantes. Je trésaille. Il est d'une beauté à couper le souffle. Je me rappelle d'ailleurs qu'il faut que je respire si je ne veux pas tomber dans les vapes. J'essaie à nouveau de calmer les battements mon cœur.

J'avance et je me retiens d'afficher un trop grand sourire. Je me souviens que je ne veux pas lui faire peur. Comme j'apprivoiserais un animal sauvage, je m'approche doucement. Je ne veux pas l'impressionner, ni lui mettre une quelconque pression. Je veux juste compter pour lui, exister à ses yeux. Être quelqu'un sur qui il peut compter. Et pas seulement un stupide gryffondor épris de lui.

Il se tourne vers moi et esquisse un sourire. J'ai l'impression qu'il m'attendait. Puis il retourne à sa contemplation du parc enveloppé par la nuit.

J'enfouis mes mains au fond de mes poches et reste debout, près de lui, à regarder dans la même direction.

- Comment as-tu su que j'étais là ?

Sa voix est un chuchotement, agréable à l'oreille.

- J'ai mes secrets...

Il me regarde et ses yeux deviennent des fentes inquisitrices. Il me sonde.

- Comme ce que tu prépares avec Dumbledore ?

Je trésaille et j'ai inconsciemment un mouvement de recul.

Je me demande comment il peut être au courant, et surtout ce qu'il sait exactement. Il ne faut pas être devin pour savoir que Dumbledore me prépare à la suite des événements, mais l'objet même de mes missions, lui, ne peut être révélé.

- Ne t'inquiète pas Potter, je ne te demanderai rien... J'ai mes secrets moi aussi... Par contre, moi, ils me bouffent... ils sont en train de me tuer à petit feu...

Je m'assois face à lui sur le rebord de la fenêtre. Je ramène mes genoux contre moi mais le rebord est bien étroit pour deux, et nos jambes s'entremêlent.

Il a le regard lointain au-dessus du parc. Une ride entre ses sourcils apparaît. Il colle son front contre la vitre et créé un nuage de buée à chaque fois qu'il respire. Ses inspirations et ses expirations m'hypnotisent. Ses lèvres fines me fascinent. Je me rends compte que je pourrais passer des heures en silence, rien qu'à le détailler et à l'observer.

Il se redresse, efface la buée avec la manche de sa chemise et renverse sa tête contre la pierre. Il soupire.

- J'ai... je dois accomplir une mission... une mission importante...

- Pour... Voldemort ?

Il esquisse une grimace et se mord la lèvre inférieure.

Je vois la peur dans ses yeux. Puis son hésitation à en dire plus.

- Tu devrais en parler à quelqu'un de confiance... peut être Rogue, ou non, Dumbledore...

Il secoue la tête et un rire triste s'échappe de sa gorge.

- Je ne peux pas... Et Rogue... Je ne crois pas pouvoir lui faire confiance sur ce sujet-là...

Sa détresse me serre le cœur.

J'ai peur qu'il refuse à nouveau mon aide mais j'ose une nouvelle main tendue.

- Tu peux m'en parler, à moi...

J'ignore s'il me fait assez confiance pour me le dire. A vrai dire, je ne sais pas s'il me fait confiance, tout court. J'ai peur de le brusquer. Peur qu'il s'éloigne.

Je tourne la tête vers la fenêtre pour éviter son regard. Ma respiration contre le carreau créé de la buée et je dessine des formes incohérentes tout en l'observant de biais.

Il a les sourcils froncés. Il cherche une solution. Puis ses yeux se reportent sur moi.

- Non... je ne veux pas te créer de soucis...

Il a réellement l'air sincère. Et ça me touche. Il n'a pas refusé mon aide, il ne veut juste pas m'impliquer dans ses problèmes.

- Je crois que j'ai déjà assez de soucis en étant amoureux d'un serpentard... Un souci de plus ou de moins...

Il rougit et reporte son regard au travers de la fenêtre.

Je me sens stupide. C'est exactement ce qu'il fallait dire si je voulais le faire fuir.

- Pardon. Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise...

Il replace une mèche de cheveux derrière l'oreille. Un long silence s'installe entre nous. Je me foutrais des baffes pour avoir brisé ce moment entre nous !

Puis il se penche et j'ai l'impression qu'il a l'intention de partir. Mais il saisit mes doigts et les entoure de ses deux mains. Il se recale contre la fenêtre, ma main dans les siennes, posées sur ses genoux.

Je laisse échapper un sourire. Une bouffée de chaleur me monte aux joues. Je n'ose plus rien faire. Je ne comprends pas bien son changement d'attitude et je m'en fous. Je veux juste que cette nuit ne s'achève jamais. Je le regarde en biais. L'expression de son visage n'a pourtant pas changé. Il croise mon regard et hausse les épaules.

- Tu as les mains chaudes. C'est agréable...

Les papillons sont de retour dans mon ventre.

- Ravi de te servir de radiateur... dis-je en posant ma main gauche sur les siennes.

Il rit. Et à vrai dire, je n'imaginais même pas Malefoy rire. Ni même qu'il savait rire, sans que ce soit sarcastique ou cruel. Son rire est un éclat franc et simple.

Il tend la main et m'ébouriffe les cheveux. Le contact de ses doigts m'électrise. Sa main s'arrête sur ma nuque. Puis je sens ses doigts fins me caresser la joue. Son regard a changé, il m'enveloppe. Et je me damnerai pour voir ce regard sur moi plus souvent. Les papillons ont laissé place par un feu d'artifice. J'en oublie de respirer. Puis, il secoue la tête, baisse les yeux, retire sa main et revient la poser sur la mienne.

Je décroise mes jambes engourdies et je me rapproche de lui. J'ai ses prunelles grises paniquées aux fond des miennes, mon visage à quelques centimètres du sien. Mon cœur bat la chamade. Je pose une main sur sa joue. Sa peau est d'une douceur déconcertante. Sa main rejoint la mienne. Il ferme les yeux et ses traits se détendent.

Quand soudain, le bruit d'un trousseau de clés contre la serrure de la grande porte brise le silence et nous fait sursauter.

Malefoy saute sur ses jambes. Je l'imite. Je balaie la salle du regard, à la recherche d'une cachette. A part les vitrines de cristal, la pièce offre peu de cachettes.

Malefoy pousse un juron à mi-voix, sa baguette à la main. Il m'interroge du regard.

Je prends sa main et le traîne à l'extrémité de la salle. Je sors ma cape d'Invisibilité, pliée dans ma poche et nous y enroule.

Quand l'intrus franchit la porte, j'ajuste encore la cape pour que nos pieds ne dépassent pas. Le bruit des pas traînants – Rusard à n'en pas douter - est accompagné du raclement d'un lourd sac qu'il traîne.

Malefoy me dépasse d'une bonne tête et n'a pas l'air d'avoir réalisé que je nous ai sauvé la mise. Il s'apprête à ouvrir la bouche, quand je le pousse davantage contre le mur et lui pose doucement un doigt sur ses lèvres.

Rusard s'affaire autour d'une des armoires à trophées, prend des coupes, les époussette, les pose dans son sac en sifflotant. Son hideuse chatte arpente la salle et ronronne en se frottant contre les vitrines de cristal.

Sous la cape, ma soudaine proximité avec Malefoy me perturbe au plus haut point. Pas que ce soit désagréable, mais nous sommes tellement proches que je peux tout sentir de lui. L'odeur caractéristique de sa peau. Sa respiration près de mon oreille. Les battements sourds de son cœur. Son tremblement quand je pose mon doigt sur ses lèvres. Je lève les yeux vers lui et je le sens troublé. Il me regarde étrangement et j'ai peur qu'il prenne ses jambes à son coup. Il ferme soudain les yeux et je le sens inspirer et expirer calmement. Mon cœur, lui, va exploser. Son nez légèrement retroussé. Ses pommettes parfaitement dessinées. Ses cils blonds. Ses lèvres roses et charnues. Tout en lui me torture. Un brasier me consume. Il est si près. A portée de lèvres. Je fais appel à ma plus grande maîtrise pour ne pas me rapprocher de lui. Ne pas respirer sa peau de lait. Ne pas caresser les quelques tâches de rousseur qui parsèment ses pommettes. Ne pas couvrir sa gorge de baisers.

Je jette un œil vers le concierge. Miss Teigne fait le tour de la salle, un air supérieur affiché sur ses babines. Elle se rapproche de notre coin et semble nous avoir repéré. Elle pousse un miaulement strident en nous tournant autour.

Rusard lève la tête vers elle et oriente sa lampe à huile vers nous.

- Qu'as-tu vu ma belle ?

Il se redresse, contourne les vitrines et traîne des pieds jusqu'à nous. Il porte sa lampe haut pour distinguer quelque chose.

Malefoy enroule son bras autour de ma taille et me serre contre lui. Comme si gagner quelques centimètres allait changer quelque chose ! J'avance mon genou entre ses jambes, colle mon bassin contre le sien. Je blottis ma tête dans son cou et je retiens ma respiration.

Miss Teigne miaule une dernière fois en nous fixant.

- Il n'y a personne ma belle ! Pas l'ombre d'une de ces crapules ! Allez viens !

Rusard fait demi-tour. Il s'arrête à nouveau devant une vitrine, range des babioles, en récupère. Au bout de longues secondes, il range son barda dans le grand sac, le hisse sur l'épaule et quitte la salle des Trophées, suivie de sa chatte.

Je manque d'air et inspire une grande goulée d'air. Je sens la gorge de Malefoy sous mon nez. Je lève doucement la tête vers lui. Il a rouvert les yeux. Son bras est toujours autour de moi. Et malgré l'absence du danger, il ne l'enlève pas. Je sens sa respiration chaude tout contre mes lèvres. Il pose sa main libre sur ma joue, et j'ai l'impression de revivre l'instant que Rusard nous a volé juste avant. Son pouce caresse ma lèvre inférieure, puis il remonte ma joue jusqu'à ma pommette. Il passe sa main sur ma nuque et se perd dans mes cheveux. Hésitant, il penche la tête et pose ses fines lèvres sur les miennes. Son étreinte sur ma taille se resserre. Je ferme les yeux sous la douceur et la délicatesse de ce baiser. Il s'arrête comme pour réaliser ce qu'il fait et le bout de nos nez s'effleurent. Je ne veux pas lui en laisser le temps. J'écrase mes lèvres sur sa bouche chaude, avec moins de tendresse que je l'aurais voulu. Les battements de mon cœur sont assourdissants. Les papillons explosent dans mon ventre. Le goût salé de ses lèvres s'imprègne sur le bout de ma langue. Lorsqu'il entrouvre ses lèvres, je n'y vois qu'une invitation à approfondir le baiser. Et nos langues se mêlent dans une explosion de saveurs. Un gémissement m'échappe quand il y répond avec la même ferveur. Je sens sa main glisser le long de ma taille et s'aventurer sous ma chemise. Sa peau froide sur mes reins me fait frissonner. Je n'arrive pas à refréner le désir qui m'étreint. Mon bas ventre est en feu et je m'aperçois qu'une bosse gênante se forme dans mon pantalon. Collés comme nous le sommes, il s'en rend compte et met fin au baiser. La cape d'Invisibilité glisse à nos pieds.

Une bouffée de chaleur me monte aux joues. Je tente de me calmer et de retrouver une respiration normale.

Il passe une main dans ses cheveux pour se recoiffer et murmure :

- Écoute Potter, je... je suis....

- Ne le sois pas.

Il m'interroge du regard.

- Ne dis pas que tu es désolé Malefoy.

Il ramasse ma cape et soupire.

- Dis-moi qu'on ne fait pas une grosse connerie...

Il évite mon regard et fait mine d'inspecter méticuleusement le tissu fluide de la cape.

- Je ne crois pas que ce soit une connerie... Et si ça l'est, ça m'est égal... je suis prêt à prendre le risque. J'aime... ce qui se passe entre nous...

Je prends sa main, froide, et dépose un baiser à l'intérieur de son poignet.

Je passe mes doigts sur sa joue pâle et caresse ses lèvres humides et encore gonflées.

Il a fermé les yeux et je sens qu'il frémit. Je retiens mon souffle de peur que cet instant s'évapore.

- Je suis vraiment désolé, murmure-t-il les yeux clos

- De quoi ? je demande dans un souffle, trop préoccupé par le contact de mes doigts sur son visage.

Il saisit mon poignet et stoppe mon geste.

- Je n'aurais jamais du t'embrasser.

- Je t'ai dis que tu n'avais pas à être désolé...

Il me regarde d'air grave et je ressens tout à coup un poids immense dans mon estomac.

Il soupire et un sourire triste se dessine sur ses lèvres.

- Je n'aurais pas du t'embrasser parce que... je suis en train d'entretenir tes espoirs... et... toi et moi, je veux dire... je ne suis pas sûr d'être à la hauteur...

Je sens les larmes qui affluent sous mes paupières avant même d'avoir compris le sens de ses paroles. Il ne peut pas être en train de dire ça.

- Je suis désolé, mais... je ne crois pas être capable de te donner ce que, toi, tu es prêt à m'offrir. Je vais te faire souffrir. Regarde, j'ai même déjà commencé ! (Il tend la main pour effacer les larmes qui dévalent mes pommettes) Alors peut être que...

Je secoue la tête et le regarde d'un air suppliant. J'ai le souffle coupé mais je pose ma main sur sa poitrine pour le retenir.

- Non ! S'il te plait, ne dis pas ça... ne me laisse pas...

Mon euphorie de cette nuit laisse place à une tristesse qui m'enveloppe. J'ai la désagréable sensation de m'éveiller d'un rêve. Tout était donc trop beau pour être vrai ?

- Je... je suis perdu... j'ai besoin de temps... essaie-t-il d'articuler, les sourcils froncés

Il me tend ma cape roulée en boule et me frôle en s'éloignant.

- Bonne nuit Potter, il me murmure.

.oOoOo.

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