Samedi 29 Septembre 2018.

Mercredi, jeudi et vendredi, je suis resté à la maison sous l'ordre de ma mère. Elle ne voulait pas que j'aille en cours alors que je ressentais encore quelques douleurs au visage. Je me suis bien évidemment fait engueuler pour m'être battu. Mais je sais que c'était plus de l'inquiétude qu'autre chose.

Tous les jours, Mingyu me parlait par message, me demandant comment j'allais. Il n'arrêtait pas de dire que c'était de sa faute, alors que non. Je vais le voir cet après-midi, mais, ma mère refuse que je sorte, ou elle veut que je reste dans le coin au cas où il m'arrive quelque chose. Elle est beaucoup trop inquiète. Mais, comme je vais chez Mingyu, et que ce n'est pas dehors, elle a accepté, à condition qu'elle m'amène, j'ai donc accepté.

– On y va ? Me demande-t-elle.

J'acquiesce et nous sortons dehors pour aller à la voiture. Rien que ça m'a fait énormément de bien, sortir, prendre l'air. J'ai l'impression qu'il ne me manquait que ça pour me sentir bien mieux. Mingyu n'habite pas si loin de chez moi, une bonne quinzaine de minutes à pieds, mais c'est vrai que j'avais la flemme de marcher jusque chez lui. Nous arrivons au final au bout de cinq minutes.

– Tu m'envoies un message quand tu veux que je vienne te chercher ? Me demande ma mère.

– Oui, merci.

Je sors de la voiture et je vais toquer chez Mingyu. Il m'ouvre, avec le sourire et je rentre chez lui.

– Tu vas bien ? Me demande-t-il.

– Plutôt bien, je ne ressens plus la douleur, et toi ?

– Ça va.

Je fronce légèrement les sourcils. Il y a une question que je me pose depuis mercredi, et il faut que je la lui pose, maintenant.

– Est-ce-que cette bande t'as encore harcelé ?

Silence dans la pièce. Le problème est que ce silence veut absolument tout dire. Je souffle un bon coup.

– Tu devrais en parler à tes professeurs, non ?

– On est à l'Université, tu penses bien qu'ils s'en foutent.

Malheureusement, on est à l'Université et il a raison. Les profs ont d'autres choses à faire que de s'occuper de jeunes qui peuvent, en général, se débrouiller seuls.

– Mais comment ces gens sont-ils au courant ? Demandé-je légèrement perplexe.

– Probablement des connaissances de Jinwoo, du moins, je pense.

– Des connaissances de Jinwoo... Répété-je.

J'entre ainsi dans mes pensées. Donc, le centre du problème est Jinwoo, il raconte à ceux qu'il connaît ce qu'il s'est passé. C'est certainement pourquoi il se fait harceler. Une idée me vient en tête, mais je sais qu'elle ne va pas plaire à Mingyu.

– Mingyu ?

– Oui ?

– Je pense qu'il faut que tu parles avec Jinwoo.